Chapitre 36
Mon père nous laissa seuls après avoir lancé la bombe. Mon univers entier s'écroulait. Je ne faisais que pleurer. Je n'arrivais pas à croire que mon amour puisse me faire autant mal.
- Tu... Tu as osé me le cacher et prétendre m'aimer. Tu me regardais droit dans les yeux sachant que tu l'avais fait. Tu...
Je pris une pause pour respirer profondément, toujours les larmes aux yeux :
- Tu me disais je t'aime et pourtant tu n'as pas hésité à me planter un couteau en plein cœur.
- Anny ce n'est pas ce que tu crois. (En s'approchant)
- Non ne me touche pas.
Il recula.
- Anny, j'étais sous l'effet d'une drogue ce soir là. Je ne savais pas ce que je faisais.
- Tu as omis ce détail le jour où tu l'as raconté. Pourquoi ?
- J'avais peur de ta réaction.
- Je veux la vérité maintenant. Les rollers, c'était toi ?
Il se tut quelques secondes avant de dire.
- Isabelle a promis me livrer Vida si je le faisais.
- C'était donc ça. Je t'avais dit qu'il ne méritait pas que tu te salisses. Que s'est-il passé pour que tu en arrrives là ?
- L'article paru récemment.
En effet, le dernier article paru cette semaine laissa tout le monde de marbre. Une grange avec plusieurs filles tuées. Les images furent choquantes. Ce jour-là, un téléphone était au sol et jouait une vidéo en boucle. Dans cette vidéo, Vida déclara :
« Je rends mon tablier. Ceci est mon dernier coup. Content d'avoir été Vida pendant si longtemps. »
C'était clair qu'il voulait que la police et les médias trouvent ce téléphone. Je compris l'état d'Henry lorsque l'histoire fut rendue publique. Mais ce qu'il venait de me faire, je n'arrivais pas à comprendre. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi Henry avait choisi d'écouter Isabelle plutôt que moi.
- Pardonne moi Anny.
- Je... Je suis dans ce lit à cause de toi. J'ai perdu ma virginité de la pire des manières à cause de toi. Je ne te le pardonnerai jamais. Tu m'entends ? Jamais. Maintenant va t-en.
- Anny je t'aime.
- Je ne te crois pas. Tu ne sais pas ce qu'est aimer.
- Je te jure que...
- VA T'EN ! DEHORS ! JE NE VEUX PLUS REVOIR TA TÊTE DE TRAÎTRE. DEHORS !!!
Il s'en alla. Une fois parti, je fondis complètement en larmes. Ils durent me donner des calmants.
Plus tard dans la journée
J'ouvris les yeux et je vis... Zoé !
- Je pensais que...
- Je suis venue assister à ta performance. Lorsque je suis arrivée, tu étais déjà en piste.
Je me rappelai alors de la terrible découverte à propos d'Henry. Puis je me mis à nouveau à pleurer.
- Zoé, Henry...
- Je sais. Ton père me l'a dit. Ce n'est qu'un idiot. Il finira par payer ce qu'il t'a fait. Viens là.
Elle mis ma tête sur son épaule. Je subissais ma douleur en silence quand une femme entra dans la chambre. Elle avait les cheveux courts teints en noir bleu, un style qui lui allait plutôt bien. Elle était vêtue d'une robe droite noire avec des bottes talons de la même couleur. Son sac à main, sa montre et ses bijoux en or montraient que c'était quelqu'un d'aisé financièrement. Son maquillage mettait en valeur sa beauté et son visage aux traits asiatiques.
- Anny Roller. Un choix plutôt intéressant. Avec des rollers hors du commun. (Dit elle). Peut-être que je tombe au mauvais moment.
- Qui êtes-vous ? (Demandai je une fois redressée)
- Je suis l'organisatrice de l'événement. Je viens t'annoncer que la finale sera reportée à quand tu iras mieux.
- Je pensais avoir perdu toutes mes chances. Je vous remercie.
Elle voulut s'en aller mais revint vers moi et dit :
- Ta mère m'a dit que le jour où je te verrai, je saurai immédiatement qui tu es. C'est pour cela que je t'accorde cette seconde chance.
- Vous... Vous connaissez ma mère !
- Mélissa Synas ! Bien sûr. Je l'ai connue avant qu'elle ne disparaisse du jour au lendemain. Je connais également Hugo que j'ai d'ailleurs croisé en venant ici.
- Savez-vous où est-ce qu'elle se trouve ?
- Si je le dis, je gâcherai la surprise. Sur ce, je te souhaite un bon rétablissement.
Elle s'en alla.
PDV Henry
J'étais dans la salle d'attente avec son père.
- Que fais-tu encore là ? Anny ne veut plus te voir.
- Par votre faute. C'était ça votre objectif depuis le début. Depuis le jour où vous avez spécialement demandé à me parler moi plutôt qu'aux agents.
- En effet.
- Lorsqu'elle m'a dit que vous aviez insisté pour qu'elle se batte pour moi, je savais que quelque chose comme ça se passerait.
- Il fallait que je fasse payer à tous ceux qui lui ont fait du mal.
- Et ces familles où elle a souffert alors ?
- Tu constateras par toi même.
- Anny me hait. Mais le fait qu'elle vous haïsse également me réjouit.
- Pour quelle raison me haïrait elle ?
- Parce que vous avez attendu qu'elle s'attache à moi avant de lui dire. Vous auriez pu le faire depuis le début.
- Elle ne pourra pas me haïr longtemps, je suis son père. Toi, tu n'es rien pour elle.
- Je suis ce que je suis.
- Un traître, un violeur, un...
La femme aux cheveux noirs bleus de tout à l'heure repassa. Elle s'arrêta pour me dire :
- Mélissa a eu à éliminer beaucoup de personnes dans sa vie. Tu as détruit sa fille. Une personne de plus dans sa liste noire ne lui dira rien.
- Est-elle ici ?
- Laisse tomber Hugo.
Puis elle s'en alla.
La situation était vraiment désespérée. Est-ce qu'il y avait une quelconque chance de la récupérer ? Je reçus un message :
« J'ai rendez vous avec lui dans deux mois au site de construction de l'entreprise C.E.L . Je t'envoie l'adresse. Fait de cette information ce que tu veux. En attendant tu travailleras pour moi.»
C'était un numéro inconnu mais je savais très bien qui se cachait derrière. Puis elle m'envoya une photo d'Amélia inconsciente. À quel moment avai-elle disparu ? Je reçus un nouveau message :
« Je n'ai pas besoin de parler. Tu sais comment ça fonctionne. Je te ferai à nouveau signe pour te dire ce que tu dois faire.»
PDV Anny, deux semaines plus tard
Je me trouvais au Rolskate club avec Marcus. Il avait déjà guéri de ses blessures. Il pouvait à nouveau marcher. Je faisais des vas et viens à roller me demandant ce que j'allais bien pouvoir présenter à la finale. Ce que je comptais faire avant mon accident, je l'avais annulé. Je trouvais qu'il manquait quelque chose. Et surtout, en essayant de refaire la même chose, je risquerais de me rappeler la trahison d'Henry et de me mettre à faire n'importe quoi.
- Si tu veux, je peux te montrer des prestations pour que tu t'en inspires.
- Oui, ça m'aiderait beaucoup.
Il alla sur youtube et me montra les finales des éditions précédentes.
- C'est moi ou Monique va toujours en finale ?
- Elle est très douée. Mais elle ne participe pas pour gagner. Elle le fait juste pour le fun.
- Et Messy alors ?
- Tu sais, c'est la fille de Madame Chaffir. Elle peut voir Messy à n'importe quel moment. Suffit de demander.
- Je vois.
- Et à chaque fois elle danse et chante sur des sons de Nicky Minaj. Oui, elle est fan.
- Avec jeux de couleurs et tout. C'est magnifique.
- Alors ?
- Le chant et la danse, c'est pas trop mon truc.
- Dès que tu trouves le chant idéal, les mouvements viennent tout seuls.
Nous continuons à visionner des vidéos. Il y a même eu une année où Messy elle-même a exécuté une figure. C'était génial et dangereux. Marcus reçut un appel qui nous empêcha de continuer.
- Rosie ?... Non, je ne suis pas chez moi... Oui... D'accord... Je te le revaudrai.
Après avoir rangé son téléphone, il m'expliqua le but de l'appel. Mais à vrai dire, je n'étais pas concentrée sur ce qu'il disait.
- Eh oh ! Tu m'écoute ?
- Cette chanson.
- Mayday !
- Oui. C'est cette chanson que je veux utiliser. Elle me fait penser au jour de nos retrouvailles et...à Henry
- Je vois. Une idée de ce que tu vas exécuter ?
- Oui. La figure que Messy a exécutée.
- C'est dangereux.
- Je n'ai plus peur du danger.
Pour la figure en question, elle était en haut d'une rampe en forme de L couché. Elle a fait un salto arrière et a descendu la rampe en atterrissant. Le faire s'avèrerait dangereux si de un, je ne savais pas faire de salto arrière et de deux, je n'avais personne pour me rattraper ou me ralentir en bas car la rampe augmenterait ma vitesse.
- Tu es prêt à m'aider ?
- Oui bien sûr. Je t'aiderai. Mais dis moi, tu sais faire de salto arrière toi ? Sur rollers en plus ?
- Attends j'essaye.
Je n'aurais pas dû. L'atterrissage me fit rouler en avant puis tomber sur le dos. Marcus s'approcha pour m'aider à me relever.
- Il y a du boulot. (Dit il en me tendant la main)
- Je ne te le fais pas dire ! Je crois que j'ai entendu une vertèbre craquer.
- Tu n'as pas d'autres figures ?
- Non. C'est celle-là que je veux exécuter. Elle sera le clou du spectacle.
- D'accord.
- Tu pourrais me l'allumer s'il te plaît ?
- Avec plaisir.
- J'aimerais être seule aussi.
- Je t'attendrai au bar à jus.
- Merci.
Dès qu'il me laissa seule avec la mélodie, je me mis debout sur la piste. Je laissai la mélodie m'envahir. Puis, comme le disait Marcus, les mouvements vinrent tout seuls. Au même moment, je pensais à Henry. Je revoyais son visage, son air inquiet à l'hôpital alors qu'il était à l'origine de ma chute. Mais je revoyais aussi son côté tendre, la dernière fois que nous nous étions embrassés devant la maison, le petit moment au parc, nos sourires, etc. C'était comme un film qui se jouait au même moment que je dansais. Lorsque la chanson se termina, je m'arrêtai en constatant que les larmes coulaient de mes yeux. Je ne pus m'empêcher de pleurer. Dès que j'entendis les rollers de Monique et de Zender approcher, j'essuyai rapidement mes larmes.
- Ne te gêne pas Annita. Nous ne dirons rien. (Dit Monique)
- Ça arrive à tout le monde de se faire trahir.
- De quoi tu parles ?
- Les rumeurs courent vite ici. (Entame Zender)
- Écoute, je ne supporte pas de voir ça. Ton petit copain a saboté tes rollers. Et alors ? Tu crois qu'il vaut la peine que tu pleurniches comme une enfant ?
- Je...
- Tu rien du tout. Prends ta douleur et fais en une force.
Et elle s'en alla. Zender aussi.
- Elle a raison. Je sais à présent ce que je ferai pour la finale.
(À suivre)
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