PDV Anny

- Je suis choquée par sa réaction. Tu n'as rien fait de mal que je sache.

- Il s'est sûrement levé du pied gauche.

- Sûrement oui.

- Comment va Marcus ?

- C'est Marc... Hey ! Tu l'as bien prononcé.

- Il a pris soin de toi quand j'étais pas là alors...

- Il récupère. Il a déjà commencé sa rééducation.

- Vous avez commencé les séances entraînements ?

- Oui.

- Bien.

Il tira subitement ma main pour m'obliger à me pencher puis nos lèvres se touchèrent. Je me laissais emportée par la douceur des siennes. Pendant un petit instant, j'oubliais que nous étions dans un hôpital. Ce fut une infirmière qui nous surprit. Elle fit son travail et nous lança un clin d'œil avant de s'en aller.

- Bonjour l'embarras ! (Dis-je)

Lui, souriait. Il était content. J'avais l'impression que pendant ce laps de temps, il avait oublié ce qui s'était passé. Mais en réalité, il l'enfouissait juste dans sa mémoire attendant le moment où il sera seul pour le faire ressurgir. J'avais envie de lui tenir compagnie mais je devais rejoindre Marcus pour l'entraînement d'aujourd'hui. Amélia revint avec ses parents me permettant ainsi de m'en aller.

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De : anndonn@gmail.com
À : zoebrian@gmail.com
Date : 10 août 2019 à 20:27

                                  “Ma chère sœur. Comment vas-tu ? Comment se passe ton séjour ? Moi, tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse. Il est vrai que depuis, je ne t'ai informée de rien mais je vais y remédier.
 
Un homme trafiquant de jeunes filles m'avait enlevée il y a une semaine. Il voulait m'intégrer à son commerce. Coïncidence, c'était le même homme responsable de la mort de la sœur d'Henry. Lui et son oncle ont donc monté un plan pour me sortir de là. J'y étais avec Marcus. Sur un coup de tête, j'ai proposé d'échanger Marcus contre Henry. Il a accepté l'échange. Lorsqu'Henry m'a rejoint, il m'a aidée à m'évader. Mais lui, y est resté. Il est revenu hier inconscient. Il m'avait racontée que ce n'était pas la première fois qu'il se faisait capturé par Vida. La dernière fois, il l'avait relâché dans la nature après lui avoir administré une pilule pour qu'il viole quelqu'un. Hier, ce fut le même scénario. J'ai appris qu'il avait violé trois filles là-bas et que l'une d'elle a été tuée. Il en est revenu choqué et a même failli se suicider. Voilà en gros ce qui s'est passé.

Dis moi Zoé, comment dois-je me comporter avec lui ? Comment lui sourire de la même manière sachant qu'il est devenu un violeur. Il est vrai que ce n'est pas de sa faute, mais il l'a quand même fait. Qu'est-ce que je dois faire ? J'espère que tu auras vite mon mail. Cordialement. Ta sœur qui t'aime.”

De : zoebrian@gmail.com
À : anndonn@gmail.com
Date : 10 août 2019 à 21h00

                                    “Bonsoir ma grande. Je me porte très bien. D'ailleurs je m'en veux d'aller aussi bien alors que tu as vécu toutes ces choses dernièrement. Dieu soit loué, tu vas bien. Et d'après ce que tu m'as écrit, c'est en partie grâce à Henry. Laisse moi te dire qu'actuellement, il n'a besoin que de ton soutien. Ne le juge pas. Oui, il l'a fait mais l'as t-il voulu ? Tu sais aussi bien que moi qu'il ne ferait jamais une chose pareille. Encore moins si sa sœur est décédée dans de telles conditions. Alors soutiens le. Sois à ses côtés au même titre que les membres de sa famille. Et attends qu'il aille mieux pour en parler avec lui. Je te fais confiance.

Quant à Marcus, j'espère qu'il est bien rentré. J'ai lu sur le net que le concours débuterait dans deux semaines. Avez-vous commencé les entraînements ? Si oui, courage à vous. J'espère que j'ai pu t'aider. Cordialement. Zoé.”

De : anndonn@gmail.com
À : zoebrian@gmail.com
Date : 10 août 2019 à 21:21

                            “Zoé, tu m'as plusqu'aidée. Merci pour tes précieux conseils. Marcus et moi avons effectivement commencé à nous entraîner. Enfin, c'est lui qui m'entraîne. Vida lui a tiré deux balles dans ses cuisses avant de le relâcher. Alors il a décidé d'être mon entraîneur. Je dois avouer que c'est un entraîneur plutôt dur. Mais je suppose qu'il veut que je gagne à tout prix. C'est un chic type. J'espère que tu seras de retour avant le début du concours. J'aimerais que nous la rencontrions ensemble. Et j'ai quelque chose à te montrer.

J'avais tout teint en blanc mais ça faisait trop parler. Alors j'ai décidé de les laisser comme ça. Dis moi vite ce que tu en penses.”

De : zoebrian@gmail.com
À : anndonn@gmail.com
Date : 10 août 2019 à 22h05

                                         “Excuse moi pour l'attente. C'était l'heure du dîner. Changement radical ! On dirait pas du tout la même Anny. J'applaudis. Et ne t'inquiètes pas. Je serai là bientôt. Tu n'auras même pas le temps d'enfiler tes rollers que tu me verras. C'est promis. Je ne manquerai notre mère pour rien au monde. Passe le bon rétablissement à Henry de ma part. Et n'oublie pas mon conseil.”

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Je ne lui avais même pas parlé d'Alma. Mais je suis sûre qu'elle m'aurait dit « pas de jalousie Anny». Il fallait que je sache quand même ce qui s'était passé entre ces deux là. Ils ont été capturés ensemble, d'accord. Mais quelque chose est-il né de ce moment ? Ou cette chose entre eux existait bien avant ? Une chose était sûre, Alma est quelqu'un de très spécial pour Henry. Elle n'était pas une de ses nombreuses conquêtes. Elle, était bien plus que ça. Mais allais-je le lui demander ? Zoé m'a bien faite comprendre qu'il a besoin de mon soutien.

«J'attendrai alors.»

Je débarquai dans la précipitation dans les vestiaires pensant que Marcus ne me verrait pas arriver. Mais il était là et m'attendait :

- Tu es en retard jeune fille.

- De deux petites minutes.

- L'heure après l'heure n'est plus l'heure. Tu me dois un déjeuner.

- Comme vous voudrez coach. Mais dis donc !

Je remarquai enfin qu'il n'était pas dans sa chaise roulante. Mais avec des béquilles.

- C'est rapide ! (Dis-je)

- Mon côté droit se rétablit plus vite en général. Je ne sais pas pourquoi. Donc je me sers de béquilles maintenant.

- C'est une bonne nouvelle.

- Bon, prends tes affaires. Aujourd'hui, tu vas me faire cinq tours sur une jambe. Si l'une est fatiguée, va sur l'autre.

- Compris coach.

- L'astuce pour y parvenir est de ne jamais rester jambe tendue. Toujours légèrement fléchir.

- Toujours légèrement fléchir. D'accord.

- Tu peux aussi y insérer quelques mouvements artistiques, du moment que les tours sont faits.

À huit heures dix minutes, j'entamai mon premier tour. Je fléchissais tout en suivant les recommandations de Marcus :

- Attention aux virages, tu peux prendre appui si tu veux.

- Contre quoi ?

- Ce qui te tombe sous la main. Mais un appui solide.

- D'accord.

Mes cinq tours terminés, il me montra comment travailler mon équilibre. Je chutai à plusieurs reprises mais je finis par m'y faire. Ensuite, il m'apprit le 180 degré et m'aida à perfectionner mon powerslide. Nous nous arrêtâmes à seize heures pour la journée et je décidai d'aller voir Henry.

PDV Hugo

Bar Barmas. Un endroit chic qui prouve qu'on n'a pas besoin de grand chose pour être heureux. Il n'y avait que des alcooliques, des fumeurs et des streap teaseuses. Mais je sentais quand même que ces gens là étaient à leur aise. Qu'est-ce que je faisais là ? C'est une bonne question. Je voulais m'éloigner un peu du monde des bourgeois et de leur hypocrisie. J'y attendais également une femme qui avait eu une grande importance à mes yeux. Mais elle est rapidement devenue l'ennemie de ma femme et par conséquent, mon ennemie.

- Êtes vous Hugo Synas ?

C'était une femme. Mais pas celle que j'attendais. Je le savais.

- Oui c'est moi.

- Tenez.

Elle me remit un téléphone. Je le mis à l'oreille puis entendit sa voix. Celle de la femme que j'attendais.

- Je savais que tu étais trop lâche pour te montrer.

- Comment tu m'as retrouvée ?

- J'ai su où chercher.

- Donc tu me cherchais. Pourquoi ?

- J'ai appris par le plus grand des hasards, que j'avais une fille.

- Ton cerveau ne fonctionne plus correctement on dirait. Tu as bu ? Vu le boucan derrière, je suppose que tu t'éclates à une fête.

- Très drôle Isa.

- Ne me fais pas perdre mon temps. Qu'est-ce que tu veux ?

- De qui est Soraya ?

- De Peter.

- Tu mens. Je sais que c'est la mienne.

- Non, elle ne l'est pas.

- Si, elle l'est.

- Arrête de mentir. Peter n'était qu'un vieux gringalet avec des problèmes d'hormones. Tu ne t'es mariée avec lui que pour son argent. Alors dis moi, quand est-ce que les sentiments sont nés au point de te reproduire avec lui ?

- De quoi je me mêle ? C'est ma vie privée je te signale.

Je me tus une seconde avant de reprendre.

- Isabelle, je ne vais pas te forcer à me dire la vérité. Mais sache que je te retrouverai. Et ce jour-là, je te tuerai de mes propres mains. Non seulement pour m'avoir caché l'existence de Soraya mais aussi pour avoir fait de la vie d'Anny un enfer. Est-ce que c'est clair ?

Elle raccrocha.

(À suivre)