Chapitre 26

Nous étions toujours dans la chambre d'Amélia. Je relisais la lettre en pleurant toujours.

- Tu veux que je te laisse seule ?

- Non. Qu'est-ce que tu racontes ? C'est ta chambre après tout. (Avec un léger sourire)

- Tu peux y rester autant que tu voudras.

Elle m'apporta un mouchoir afin que je me nettoie.

- J'espère qu'il ne mourra pas. Je prierai pour qu'il me revienne vivant.

PDV Henry

Je m'écroulai au sol. Je n'avais plus la force de me relever. Je venais d'être passé à tabas par deux de ses hommes. Je ne pouvais même pas compter le nombre de coups que j'avais reçu. Mais j'avais du sang qui me sortait de la bouche. Vida fit enfin son entrée. Il vint s'accroupir au dessus de ma tête.

- J'avais oublié de te mentionner le fait que tu passerais deux à trois épreuves avant d'être réellement accepté. Pas trop mal j'espère.

- Je te hais.

Je continuais à tousser et à cracher du sang. J'articulais difficilement mes mots.

- Je ne t'aime pas non plus mon petit King. Mais j'apprécie ton courage. King, ça sonne plutôt bien.

Il se releva.

- La première épreuve commencera dans vingt quatre heures. Je te laisse le temps de te faire soigner, de découvrir un peu les lieux et d'apprendre à tirer peu importe ton état. Au fait, cette petite punition que tu as eue est due à ton impertinence. Je savais que c'était trop beau pour être vrai.

- De quoi tu parles ?

- Relevez le.

Un des deux gorilles me releva puis le second releva ma tête. Je vis alors que Vida tenait le tesson de bouteille que j'avais mis dans la poche de mon pantalon.

- Lorsque je vous ai apporté des vêtements de rechange, je voulais jeter les anciens quand ceci est tombé. Petit, discret et surtout non électronique. Franchement Henry, bravo. Bravo. Tu as réussi à me bluffer et à faire évader Annita. Et non content de ça, tu l'as faite évacuée, elle et les autres filles qui se trouvaient chez Alma. Je t'avoue que durant tout le trajet, j'ai pris mon mal en patience. J'ai même voulu t'etouffer pendant ton sommeil à l'hôtel. Mais je me suis calmé sachant que je finirai par te le faire payer.

Il sortit un poignard de sa poche puis vint m'écorcher la joue avec. Ensuite il mit le poignard au niveau de mon cou.

- Ce n'est pas l'envie de te trancher la gorge qui me manque. Mais ce serait trop facile.

Il s'en alla ensuite en ordonnant à ses gorilles de me tabasser encore un peu.

PDV Anny

Je venais de rentrer à la maison accompagnée d'un garde du corps. L'oncle d'Henry me l'avait envoyée parce que je n'étais toujours pas hors de danger. Toute la famille Donnovan était très contente de me revoir. Ils s'inquiétaient tous.

Francis pensait que j'avais encore fait une fugue. Je le rassurai que non. J'ai dû leur raconter mais en déformant un peu la vérité. Je leur ai dit que j'avais été kidnappée par quelqu'un qui voulait juste de l'argent auprès de la famille d'Henry et que c'est grâce à Henry et à son oncle que j'étais encore là. Ils étaient soulagés après, mais quand même en colère car Henry ne leur avait rien dit.

Plus tard dans la soirée, je fis un appel vidéo dans le jardin avec mon père et avec le téléphone de Francis. Je n'avais plus le mien. Je racontai exactement à mon père ce qui s'était passé, dans les moindres détails. Je lui racontai également le plan qu'avait conçu Henry pour me sortir de là et je lui présentai mon garde du corps personnel.

- Dieu soit loué, tu vas bien ma chérie.

- C'est grâce à Henry. Si tu peux faire quelque chose pour lui, je t'en prie fais le.

- Je suis désolé mais... En fait je crois que si.

- Génial !

- Attends laisse moi réfléchir. Tu m'as dit qu'Henry t'avais menti parce qu'il y avait des micros.

- Oui.

- Et la première fois, Henry avait bu une pillule qui lui a fait violer quelqu'un.

- Exact.

- Il ne t'a pas dit qui c'est par hasard ?

- Non. D'ailleurs, je doute qu'il le sache. Pourquoi ?

- Non, pour rien.

- Papa, tu m'intrigues.

- Anny, est-ce que tu veux sauver Henry ?

- Oui bien sûr !

- Alors il faudra que tu te fasses recapturée par Vida.

- Quoi !!!

- Je t'explique. Phil O'Brian vendait n'importe quel type de drogue, y compris des pilules aphrodisiaques. Ta mère me disait que lui aussi en consommait parfois. La méthode des micros cachés, c'était lui qui l'utilisait avec ses prisonniers. Tu comprends ce que j'essaye de te dire ?

- Pas vraiment.

- Vida était en contact avec Isabelle au moment où Henry avait été capturé la première fois. Et ça ne m'étonnerait pas s'ils étaient toujours en contact.

- Mais tu as démentelé le réseau de trafic de drogue d'Isabelle avant ma naissance. Comment se fait-il qu'Isabelle lui fournisse encore des pilules à ce moment là ?

- Je ne sais pas. Mais c'est logique. D'où est-ce que Vida aurait eu l'idée des micros sinon ?

- Isabelle a disparu papa.

- C'est ce qu'elle veut vous faire croire. Mais je sais qu'elle rode toujours. Anny, si j'ai raison alors le message que tu apporteras à Vida sauvera la vie à Henry.

- Et si tu avais tort ? Qu'est-ce qui prouve qu'ils sont encore en contact aujourd'hui ?

- Écoute, une chose est sûre, ils ont été en contact. Et ça, c'est un atout.

- Tu me demande de retourner là-bas avec tous les risques ?

- Le message Anny.

- Lequel ?

- Comme avec Paul O'Brian lorsqu'on lui a fait croire que ses enfants avaient été tués.

- Monter Isabelle contre Vida !

- Exactement. Et tu ajoutes qu'Henry et toi en savez beaucoup plus sur elle que lui. La suite dépendra de toi.

- Je vais y réfléchir et en parler avec l'oncle d'Henry pour voir ce qu'il en dit.

- D'accord.

- À bientôt.

Et il raccrocha.

Le lendemain, je me réveillai de bonne heure et de bonne humeur. J'avais enfin pu dormir sur mon lit douillet. Ce matin-là, je me préparai pour aller voir Marcus. Cheveux non attachés, t-shirt rouge sur un jean destroy et des paires de baskets noirs à motif rouge, j'étais enfin prête à quitter la maison.

Mon garde du corps était aussi mon chauffeur. Il me déposa d'abord au magasin pour téléphone. En me capturant, les hommes de Vida m'avait arrachée le mien. Celui de Marcus également. Mon père décida d'envoyer de l'argent à madame Donnovan pour que je m'en achète un aujourd'hui. Arrivée au magasin, j'optai pour un samsung avec une jolie pochette en argent. Après configuration et récupération de mon ancien numéro, mon chauffeur me conduit à l'hôpital Smilt où était hospitalisé Marcus. Il était en éveil, allongé avec ses membres inférieurs immobilisés. Je le regardais, triste.

- Oh non ! Je ne veux pas de ce regard. Je vais bien.

- Tu en es sûr ?

- Oui. Je vais devoir rester en fauteuil roulant pendant un bon bout de temps, mais ça va. Je suis très content de te revoir. Comment vas-tu ?

- J'ai connu pire.

- Et Henry ? Il est revenu aussi ?

Je ne dis rien.

- J'en suis désolé.

- Ce n'est pas de ta faute.

- Est-ce qu'ils t'ont touchée ?

- Non. Henry m'a aidée à m'échapper bien avant que quelqu'un ait pu me toucher.

- Je comprends maintenant. Il s'est sacrifié pour toi.

- Voilà. Mais parlons d'autre chose. Comment vont tes cuisses ?

- Mieux. Comme je le disais tout à l'heure, je ne pourrai pas marcher avant un bon moment.

- Ni marcher, ni faire du roller.

- Ce n'est pas bien grave, tu sais. Je remercie le ciel d'être encore en vie.

- Oui c'est l'essentiel.

- Et ne t'inquiètes pas, malgré ma condition, je serai là pour te coacher pour que tu puisses rencontrer ta mère.

- Bonjour, bonjour. (C'était Maora)

En fait, toute la bande était là.

- Anny ! (S'étonne Maora)

- Mais enfin, où étais-tu ? (Me demande Souf). J'ai essayé des milliers de fois de te joindre en vain.

- Nous sommes même passés chez toi mais ton frère nous a dit que tu n'étais pas là. (Ajoute Rosie)

À vrai dire, je ne savais pas quoi leur répondre. Je ne savais pas non plus quelle version leur avait donné Marcus.

- J'ai passé le week-end avec Henry et sa famille dans leur résidence au bord de la mer.

- Mais il n'y a pas de mer ici. (Me fit remarquer Hans)

- Dans une autre ville.

- Laquelle ? (Demande toujours Hans)

- Laisse la finir. (Intervint Marcus)

- Merci (en soupirant). Pendant le voyage, j'ai égaré mon téléphone. Voilà pourquoi j'étais injoignable. Je suis revenue hier dans la soirée. Que s'est-il passé ?

- Je me promenais tranquillement lorsqu'un gars est venu me voler mon téléphone et m'a tiré dans les cuisses pour ne pas que je le poursuive. (Dit Marcus)

Franchement, lui et moi méritions le prix nobel du mensonge. Il pensait comme moi que c'était plus judicieux de leur mentir. Cette histoire était entre Vida et la famille d'Henry. Il était inutile d'y mêler d'autres personnes. Par contre, je racontai tout à mon père parce qu'il savait ce que c'était qu'être un infiltré. Je me suis dit que c'était le seul capable de l'aider.

- Ce monde est vraiment rempli d'ordures. (Dis-je)

- Il ne pourra pas participer au concours cette année et malgré ça, MONSIEUR refuse de porter plainte. (Dit Hans)

- Mais je ne veux pas porter plainte. (Réplique l'intéressé)

- Non mais quel têtu celui-là ! (Dit Souf)

- Pire qu'un âne. (Ajoute Rosie)

L'infirmière fit irruption dans la chambre pour nous dire que nous étions trop nombreux et que nous faisions trop de bruits. Nous devrions donc partir et le laisser respirer.

- Ne vous inquiétez pas, je sors aujourd'hui. On se verra plus tard.

Ce sont sur ses mots que nous quittions la chambre. Après, je dis au revoir au groupe puis me rendit au siège du FBI, dans le bureau de l'oncle d'Henry qui avait reprit du service parce que rester tout seul à pleurer sa femme et sa fille n'était pas fait pour lui.

PDV Henry

Nous nous trouvions dans un grand champ. Vida était assis avec quatre de ses hommes debouts à ses côtés. Deux à sa gauche et deux à sa droite. Je n'étais pas encore totalement rétabli. J'avais encore des douleurs articulaires et j'avais de la peine à marcher.

- Bonjour gamin. Ça roule ? (Me demande Vida)

- On va dire que oui.

- Bien. Ta première épreuve consistera à tirer avec une arme sur tout ce qu'on t'apportera comme cobaye. Ce n'est pas compliqué. Tu vises et tu tires. Je crois que Séra t'a montré les bases hier, non ?

- Si.

- Apporte lui. (En s'adressant à l'un de ses hommes)

L'homme en question me remit une arme puis s'en alla. Quelques minutes après, il vint avec des cages d'animaux. Il y avait des moutons, des poules et des porcs. Au fond, ça me rassurait parce que ces animaux sont utilisés pour faire la cuisine. Alors les tuer serait en quelque sorte un moyen d'augmenter le stock de viande du QG, je crois. Vida prit la parole :

- On va commencer par celles qui ne se laissent jamais attraper facilement. Lâche les poules mon gars !

Et les poules furent lâchées. Je commencai alors mon épreuve. Ça n'a pas été difficile de toutes les toucher. C'était exactement comme dans mon jeu vidéo "contamination" où il fallait tirer des flèches remplies d'antidote à la population contaminée par une maladie rare. Certaines personnes acceptaient sagement pendant que d'autres se faisaient poursuivre. Il fallait ruser pour pouvoir toucher tout le monde. Bref, après les poules, ce fut au tour des moutons puis des porcs pour terminer.

- Bravo (s'exclama Vida). Le dernier cobaye maintenant.

L'homme de tout à l'heure apporta cette fois-ci... une jeune fille ! Elle était en sous-vêtements et maquillée. L'homme lui pointait son arme dans le dos, sûrement pour lui enlever l'idée de fuite.

« Il ne veut quand même pas que je tire sur elle !!! »

La situation devenait très compliquée.

«J'ai reçu beaucoup d'insultes dans ma vie mais jamais je ne serai traité d'assassin. Je n'en suis pas un.»

- J'attends.

Plusieurs minutes passèrent. Je restais planté là face à elle. Elle pleurait. Elle avait peur.

- Je ne le ferai pas. (Dis-je en jetant l'arme au sol)

- C'est juste un manque de motivation.

Il ordonna à un autre de ses hommes de venir pointer son arme sur ma tête, ce qu'il fit.

- Maintenant à toi de choisir. C'est elle ou toi.

(À suivre...)

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