Chapitre 24
PDV Henry
"- J'ai un plan. (Dis-je)
- Ah oui ? Lequel ? (Demande Amélia)
- De mon expérience avec lui et de ce que Jasmine m'avait raconté, je peux vous dire son mode de fonctionnement. Premièrement, lorsqu'il attrape une fille, il la laisse attachée suffisamment longtemps pour lui faire perdre ses forces afin qu'elle résiste le moins possible à ce qu'ils lui feront subir. Deuxièmement, lorsqu'elle est suffisamment faible, un "testeur" viens lui faire passer sa première nuit. Troisièmement, le testeur en question ne joue son rôle que lorsque la fille n'a aucun problème de santé. Et pour finir, lorsqu'il veut embarquer cette fille pour son QG, il n'y a qu'un seul garde qui surveille.
- Et donc ? (Demande mon oncle)
- Je lui demanderai de m'accepter en tant que testeur et de me laisser commencer sur Anny.
- Tu veux infiltrer son réseau ? (Demande Amélia)
- Oui.
- Et comment comptes tu le convaincre de t'accepter ?
- À vrai dire, je ne sais pas encore.
- En supposant qu'il accepte. Que feras-tu ensuite ? (Demande mon oncle)
- Il faudra que je trouve un moyen de blesser Anny. Je reviens.
Il y avait une bouteille d'alcool dans un des tiroirs de la cuisine. Je décidai d'aller la chercher avant de revenir vers Amélia et mon oncle. Une fois devant eux, je brisai la bouteille au sol et je pris un des tessons.
- Avec ça (dis-je en leur montrant le tesson) désolé pour la bouteille mon oncle. Il me fallait quelque chose de discret.
- Je dirai à ta mère de me la rembourser avec ton argent de poche.
- Comme tu veux. Après l'avoir blessée, Vida l'emmènera se faire soigner. J'aurai éviter que quelqu'un d'autre la touche.
- S'il ne l'a pas déjà fait. (Dit Amélia)
- Non, je ne pense pas (dis-je). Il l'a prise hier dans la soirée et le testeur ne travaille que la nuit. Cet intervalle n'aurait pas suffit à l'affaiblir.
- Comment vas-tu la mettre dans la confidence ? (Demande mon oncle)
- C'est ça le problème. Vida est malin. Il sait que lorsqu'il laisse deux otages seuls, ils peuvent se dire beaucoup de choses. Alors il place des micros dans la pièce. Il entend tout. Je l'ai compris la première fois qu'il m'a capturé. Je ne pourrai donc rien dire à Anny.
- Elle n'approuvera jamais le fait que tu veuilles devenir le testeur de Vida et encore moins le fait que tu veuilles coucher avec elle contre son gré. (Commente Amélia)
- Je sais. Mais je préfère ça plutôt que quelqu'un la touche.
- Et après ? (Ajoute mon oncle)
- Après, je trouverai un moyen de la faire sortir. Si l'endroit est le même, elle pourra se réfugier chez Alma. Quant à moi, je retarderai ma mort le plus longtemps possible.
- Ton plan se base sur son mode de fonctionnement. Que feras-tu s'il l'avait changé ou si l'endroit était différent ?
- Je n'en sais rien. Je croise les doigts pour que ce soit le même. Si Anny vous contacte, vous lui expliquerez tout."
Le plan avait marché jusque là. J'avais les yeux bandés mais j'espérais de tout mon coeur qu'Anny ait réussi à s'enfuir. Je me sentais très mal pour elle. Je ne voulais pas lui faire de mal mais mon esprit tordu n'avait trouvé que ça comme option pour lui faire passer le message. Autrement, Vida aurait tout entendu et m'aurait éliminé. Je n'aurais rien pu faire pour elle.
Après avoir prononcé «vicky», je continuai mon petit jeu pendant encore un bon moment pour pouvoir faire gagner du temps à Anny. Ce fut la voix Vida qui me stoppa.
- Bordel de merde ! Pourquoi n'êtes-vous pas encore partis ? Et où est la fille ?
- Sûrement déjà dans le camion patron. (Dit Nat)
Quelques secondes passèrent. Vida ordonna à Nat de me retirer mon bandeau des yeux. Il obéit. Puis Vida sortit son arme et tira sur Nat.
- Il n'avait qu'une chose à faire, vous surveiller. Regarde le bien. Tu finiras pire que lui si jamais tu me trahis.
- Je...je...
- Arrête tes putains de bafouillages et suis moi. Nous devons la retrouver.
Il sortit son téléphone et lança un appel.
- Allô...envoie moi tes explorateurs. Nous devons retrouver une fille qui s'est échappée dans la forêt. Encore.
Et il raccrocha.
- Encore ?
- Ce sont les risques du métier mon cher. La chasse à la femme commence. Quelque soit l'endroit où elle se trouve, ces explorateurs la retrouveront. Vivante ou morte.
- Tu parles de chasse comme si c'était un gibier.
- Elles le sont dès qu'elles franchissent la limite de la forêt. Heureusement, j'adore chasser. Ça a toujours été mon passe temps préféré.
Je venais de comprendre pourquoi il avait tout gardé pareil que la dernière fois. Il adorait chasser. J'espère qu'Anny atteindra vite la maison d'Alma.
PDV Anny
J'étais assise, adossée à un arbre, essoufflée. Henry ne m'avait pas dit à quelle distance se trouvait la maison. Pendant que je reprenais mon souffle, je repensais à Henry. Qu'allait il se passer avec lui ?
«Si Vida l'apprend, il le tuera» me disais je.
L'idée de perdre Henry pour toujours m'effrayait. Mais il fallait que j'avance. Je me levai puis repris départ, en marchant cette fois. Je saignais mais je fis moi-même une faible compression en marchant.
Le soleil commençait à se coucher lorsque je tombai enfin sur la maison. Ce n'était pas réellement une maison, je dirai plutôt une cabane. Comme ceux qu'ils construisent dans les dessins animés lorsqu'ils sont coincés sur une île, mais en plus grand, en plus large avec des étages et des balcons. Je m'avançai doucement vers la porte d'entrée. Je n'eus pas le temps de frapper quand une fille m'ouvrit. C'était une fille de ma taille environ, les cheveux lisses et marrons. Elle était vêtue d'une jolie robe violette et de sandales noires.
- Oh mais tu saignes ! (Dit elle de sa douce voix)
- Je me suis blessée.
- Entre. Je vais t'aider à te soigner.
L'intérieur était assez grand. Il y avait des tableaux de la nature accrochés aux murs, pas de télévision mais plutôt une radio sur la petite table en bois servant de guéridon. La fille m'allongea sur l'un des coussins noir et bien moelleux. Une fois allongée, elle appliqua une pommade sur ma blessure après avoir essuyé le sang.
- C'est une pommade miracle d'après ma mère. Elle sert d'anti douleur pour n'importe quel type de blessure.
J'observais ses faits et gestes. Elle faisait tout avec tendresse.
- Tu dois te demander qui je suis n'est-ce pas ?
- Oui.
- Moi c'est Alma. Et toi ?
- Annita.
- Je t'ai vu arriver. Tu t'es échappée de chez Vida, c'est ça ?
- Oui.
- Rares sont ces filles qui réussissent. La majorité finit par mourir avant d'atteindre cette maison. Ça peut prendre des jours si tu te perds.
- Et lorsqu'elles arrivent ?
- Nous prenons soin d'elles. Vida n'ose pas s'attaquer à des hommes et des femmes de Dieu.
- Nous ?
- Oui. Mon père et moi. Il dort actuellement. Les autres filles sont à l'étage.
- Et comment tu connais Vida ?
- J'ai été capturée par lui. Et j'ai réussi à m'échapper, comme toi. Je ne vais pas t'embêter avec les détails.
- Tu as parlé d'hommes et femmes de Dieu.
- Mon père est un prêtre à la retraite. Il est venu s'installer ici. Je l'ai rejoint lorsque j'ai terminé le lycée. Vida le sait. C'est pour ça qu'il n'ose pas attaquer les filles qui viennent ici. Mon père et moi sommes intouchables et ces filles qui nous rejoignent sont nos protégées.
- Je vois. C'est très gentil de votre part.
Elle me fit un joli sourire. Elle avait fini de me soigner. Effectivement, je ne sentais plus la douleur. Elle ne l'avait pas cousu comme Nat mais m'avait plutôt fait un pansement.
- Tu dois te reposer maintenant. Tu as dû marcher pendant longtemps. Je t'apporte de l'eau pour t'hydrater un peu.
- Je te remercie Alma.
Heureusement que je suis tombée sur elle. Finalement, je devais une fière chandelle à Henry pour m'avoir permise de m'échapper. Mais je me demandais comment il connaissait cette demeure. Était il déjà venu ici ? Ou peut-être la connaissait-il. Je décidai de lui demander.
- Dit moi Alma, tu connais Henry Kingston ?
- Oui bien sûr. Pourquoi ?
- C'est lui qui m'a indiquée ici.
Le verre d'eau qu'elle m'apportait lui échappa des mains et se brisa au sol. Son visage changea d'expression pour laisser place à une grande inquiétude.
- Tu veux dire qu'il est retourné là-bas ? Avec Vida ?
- Ou...oui.
- J'espère que rien de grave ne lui arrivera. Il a déjà assez souffert comme ça. Enfin, je te laisse te reposer. Nous aurons tout le temps pour parler après.
PDV Henry
Assis du côté non chauffeur du véhicule de Vida, je l'écoutais sans vraiment l'écouter. Je pensais à Anny. J'espérais qu'elle ait atteint la maison d'Alma.
- Tu m'excuseras pour le bandeau et les menottes. Je n'ai pas assez confiance en toi.
- Où allons-nous ?
- À Montcuq. Dans mon QG.
- Des nouvelles d'Annita ?
- Elle a atteint l'endroit où vit ta jolie Alma. Tu savais que son père était prêtre ?
- Non.
- Je l'ai découvert il y a longtemps. C'est devenu le seul endroit où je ne mettrai jamais les pieds. Les prêtres sont comme la famille, on n'y touche pas. Mais ça ne veut pas dire que j'abandonne. J'attends juste le moment où l'une d'elle s'aventuera hors de la demeure, toute seule et sans défense. Bref, il faut que tu saches quelque chose.
- Quoi donc ?
- D'abord, tu dois changer de nom. Henry, c'est trop gnangnan. Ça inspire que dalle. Il faut un nom qui inspire la crainte.
- Pourquoi avoir choisi Vida ?
- Parce que je prends la vie de qui je veux, quand je le veux. Lorsqu'ils entendent Vida, ils savent qu'un seul faux pas et squick ! Aussi bien mes hommes que mes filles. Maintenant c'est à toi d'en choisir.
Je réfléchis quelques secondes avant de sortir le premier truc qui me passa par la tête :
- Pourquoi pas King ?
- Un peu de sérieux Henry. King comme Kingston. Ça paraît trop évident. Trouve autre chose.
- Je n'en sais rien moi.
- Bon, quand tu trouveras, fais moi signe. En attendant, je prendrai King.
- D'accord.
- La deuxième chose que tu dois savoir, c'est que la loi ne te suspectera pas si t'es déjà mort.
- Hein !?
- En gros, tu dois mourir. T'inquiète pas, je vais peaufiner une petite vidéo que je vais envoyer à ton oncle. La troisième chose que tu dois savoir, pas de pitié. Elles te suppliront, t'imploreront de ne pas le faire. Mais toi, tu ne devras pas faire attention à tout ça. Si l'une d'elle veut se suicider, laisse la faire.
- Se suicider !
- Les risques du métier. Je te donnerai une arme en cas de besoin. Tu sais t'en servir ?
- Non.
- Ce n'est pas difficile. Je te montrerai. D'ailleurs, je vais me charger moi-même de ta transformation.
- Comme tu veux.
- La dernière chose à savoir est que le mot trahison ne doit même pas figurer dans ton vocabulaire. Est-ce que c'est clair ?
- Très clair.
- Bien. Maintenant allons manger. J'ai la dalle.
«Non mais quelle galère ! Voilà que je dois papoter et dîner avec le meurtrier de ma sœur comme si de rien n'était. J'ai bien envie de lui serrer le cou avec ces fichus menottes.»
PDV Anny
Alma me réveilla avec l'odeur du repas déjà préparé. Une fois debout, je fis la connaissance des autres filles et du père d'Alma. Les autres filles étaient au nombre de six. Nous avions mangé ensemble avec Alma et son père. Plus tard, je décidai d'aller me promener dehors mais l'une des filles m'avait mise en garde à propos de cela. Elle dit que les hommes de Vida rôdent dans les parages et qu'il ne faut surtout pas mettre pied dehors. Alors je restai à l'intérieur avec elles.
- Dîtes les filles (dis-je) comment puis-je rejoindre ma famille ?
- Tu peux pas.
- Yolaine !
- Wendy laisse moi parler. C'est toujours pareil avec vous. Vous leur donnez de faux espoirs. Elles sont où celles qui ont essayé ?
Certaines se regardèrent, d'autres baissaient la tête. Leur silence en disait long.
- Tu as ta réponse Annita (continue Yolaine). Nous ne sortirons jamais d'ici.
(À suivre...)
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