chapitre 10
PDV Henry
- Amélita attends. (Dit Henry en larmes)
- Il n'y a plus d'Amélita, oublie moi.
- Nous étions censés rester soudés.
- Avant que tu ne gâches tout. Tu ne vaux pas mieux que lui. J'espère ne plus jamais recroiser ta route. Adieu Henry.
Ce jour là, c'était la seconde fois de ma vie que je pleurais. La première étant la mort de ma petite sœur Jasmine. Je tenais à Amélia plus qu'à n'importe qui sur cette terre. Même plus qu'à mes parents. Et depuis ce jour, je ne l'ai plus jamais revue. Enfin, jusqu'à aujourd'hui. Jorgio nous laissa seuls.
- Que fais-tu ici ? (Lui demandai je)
- Je suis venue rendre visite à un infirme.
- C'est tout ce que je suis pour toi ? Un infirme ?
- Non. Tu es bien plus que ça.
- Laisse moi deviner : des insultes ?
- Exactement. J'ai des tas d'insultes pour toi.
- Alors vas-y. Comme tu le constates ma chère, j'ai tout mon temps.
- Non. Je ne suis pas venue pour t'insulter. Juste pour voir si le monde nous avait débarrassé d'une ordure dans ton genre. Malheureusement tu n'es qu'un cafard qui a résisté au coup de chaussure .
- Je pensais que tu ne voulais pas m'insulter.
- Bon rétablissement.
Voulant partir, je la stoppai en attrapant sa main.
- C'est tout ? Pas d'excuses ? Pas de regrets ? Pas de remords ?
Elle sourit puis me dit :
- Parce que toi tu en as eu ?
- Je t'ai porté dans mon cœur jusqu'au jour où tu as décidé de m'abandonner.
- Je t'ai porté dans mon cœur jusqu'au jour où tu as décidé de jouer avec mes émotions.
Elle se dirigea vers la porte mais s'arrêta pour me dire :
- Ne la touche pas.
- Qui ? (Étonné)
- Annita.
- Que sais-tu d'elle exactement ?
- Tout.
Puis elle s'en alla en claquant la porte. Tout porte à croire qu'avec elle, c'est une histoire d'amour qui a tourné au drame. C'est le cas. Sauf qu'ici on parle des liens du sang. Amélia est ma sœur aînée. Elle n'apprécie pas le fait que je me joue des filles puisque c'est dans le même contexte que nous avons perdu Jasmine, paix à son âme. Alors pourquoi ? Pourquoi reproduis-je sur d'autres ce qu'un autre a fait à ma sœur ? À vrai dire, moi même je ne le sais pas.
PDV Anny
Deux jours plus tard
- Et c'est reparti pour le lycée. Vivement les examens de fin d'année. (Dis-je à Zoé qui était venue me chercher pour qu'on marche ensemble)
- Du repos nous ferait un grand bien surtout avec les évènements récents.
- Tu as raison. J'ai repensé à celle qui nous a interpellées à propos d'Henry.
- Pourquoi ?
- Je ne sais pas. Juste comme ça.
- Anny, tu deviens indécise.
- Ah bon ?
- Tu persistes à l'aimer. C'est pour cela que tu t'interroges sur chaque fille qui l'approche.
- Je me dis que peut-être il se décidera à changer et redevenir celui que j'ai connu premièrement.
- Il a plutôt changé de celui que tu as connu ce jour là, à celui que nous connaissons aujourd'hui.
Arrivées au lycée, je les vis automatiquement. Henry et Véronica, main dans la main, qui s'embrassaient tendrement.
- Le loup et l'agneau tu disais ?(Commente Zoé). Moi, je ne vois que le loup.
- Ignorons les.
- Tu es de retour à ce que je vois.
- Je reconnais qu'il a percé une partie de ma carapace. Mais maintenant c'est terminé.
En passant à côté d'eux, j'eus le courage de leur lancer :
- Kingston ! Attention à ne pas te choper des caries vu toutes les ordures qu'elle te fait avaler.
Certains m'ayant entendu, se sont marrés après un long «oooooooooohhhh» comme les metteurs d'ambiance le font si bien. J'ai bien l'impression que Véro s'est mise en colère. Mais vous savez quoi ? Je m'en fiche.
- De quoi je me mêle Donnovan ? (Me lance Véronica)
Je souris avant de lui répondre :
- Si tu ne veux pas que je parle de votre relation disons... mensongère, ne restez pas sur mon chemin. Nous sommes juste devant un lycée je vous signale !
- Espèce de...
- Ciao. (en emboîtant le pas)
Je m'en allai fière. La Anny abattue par les derniers évenements venait de s'en aller.
Treize heures, fin des cours de la matinée. Je me dirigeais vers la cafétéria d'à côté pour grignoter quelque chose. Zoé m'y attendait déjà avec Francis et Lucas. Mais une main me tira puis m'enferma à nouveau dans le placard à balai. Inutile de préciser qui c'était.
- Kingston !
- Donnovan !
- Heureusement qu'il n'y a personne dans les couloirs.
- Sinon ?
- J'aurais déjà hurlé.
- Mais oui ! Je te crois.
- Quand es-tu sorti de l'hôpital ?
- Hier.
- Et tu te pavanes déjà comme l'idiot que tu es.
- J'ai triomphé des balles que j'ai reçues à cause de toi.
- Crois-tu que c'est un exploit ? Jésus Christ a triomphé de la mort, lui.
- Sauf que moi, je ne suis qu'un homme.
- Tant mieux pour toi. Sur ce (en voulant partir)
- Non, tu restes là. C'était quoi le coup de ce matin ?
- Pourquoi ? Tu as eu honte de n'avoir pas pu riposter ? Pauvre chou ! (En lui touchant la joue)
- Arrête. (En enlevant brusquement ma main)
- Pourquoi ? Ça te fait quoi que je touche ta joue ou que je prenne ta main (en touchant sa joue d'une main et en prenant sa main de l'autre) ? Que j'approche délicatement mes lèvres des tiennes ?
- Si tu as envie de m'embrasser, fais le. Je ne dirai rien à Véro.
- C'est beau de rêver.
- C'est bon, tu as fini ?
- Oui.
- Maintenant dis moi quel est le lien entre le proviseur et toi.
- Pourquoi cette question ?
- Je veux savoir.
- La curiosité tue.
- Ça ne m'a pas empêché de fouiller dans ton passé.
- Tu as fais quoi !!!
- Ce n'est pas ton mec. Tu as horreur de ça parce que tu as failli être violée par un vieux dégénéré.
Là, je ne sus quoi dire. Je pris le temps d'assimiler le fait qu'il sache ce qui m'était arrivée.
- Comment ? (Réussis je à articuler)
- Charles Mallory.
- L'agent du FBI !
- C'est mon oncle côté maternel. Je lui ai demandé et hop ! Je sais tout. Je veux juste que tu confirmes. C'est ton géniteur, n'est-ce pas ?
- Espèce de...
- Donc c'est le cas. Merci.
Il sortit du placard. Je sortis immédiatement puis j'attrapai sa main pour ne pas qu'il parte.
- Tu n'avais pas le droit de fouiller dans ma vie.
- Sauf que moi, je fais ce que je veux.
- C'est MA vie. Je ne t'ai pas donné l'autorisation de t'en mêler.
- Parce que tu m'avais donné l'autorisation de t'embrasser ce jour-là ?
Je le giflai automatiquement.
- Je ne riposte pas par respect et aussi parce que si jamais je me laisse dominer par ma colère, tu ne pourras pas m'arrêter. Alors fais gaffe.
- Je m'en fiche. Va te faire voir. Ne t'approche plus jamais de moi. Ne te mêle plus jamais de mes affaires. C'est clair ?
- Et qui es-tu pour m'en empêcher ?
- Je te préviens. Ne te mêle plus de mes affaires.
- Sinon ?
- HENRY ! (C'était la fille de la dernière fois)
- Amélia fous moi la paix. Tu as décidé de me quitter alors que fais-tu encore ici ?
« Me quitter ? Une ex ? Mais elle a l'air plus âgée que lui » pensai-je.
- Si tu m'aimais réellement, tu prendrais en compte pourquoi je suis partie. Et tu changerais de comportement.
- Si tu m'aimais réellement tu essayerais de me comprendre. Le sens de famille, tu connais ? (Hurla Henry)
- J'ai perdu mon frère le jour où j'ai appris ce que tu faisais.
- Alors que fais-tu ici ?
- Je suis là pour elle.
- Toi ! Tu n'as même pas de cœur. Tu m'as renié. Moi, ton propre frère. Tu as renié nos parents. Et tu voudrais aider une gamine comme elle.
Oh mince ! Ce n'est pas une ex, c'est sa sœur. Erreur de jugement. J'étais là sans piper mot. Apparemment, c'était une affaire sérieuse. Oui, je suis consciente qu'il venait de me traiter de gamine. Mais je préférais les laisser finir.
- Cette gamine comme tu dis a beaucoup plus de cœur que toi. Insolent !
«Cette fille, je l'adore déjà. Elle a un sacré caractère !»
- Sale pimbêche effrontée ! Fiche. Moi. La. Paix.
- Laisse là tranquille et je te ficherai la paix. Crois moi, je te hais comme j'ai haïs le meurtrier de Jasmine.
- Ne me compare pas à lui.
- Tu es exactement comme lui et tu ne t'en rends même pas compte !
Il cogna fort contre le mur pour évacuer sa colère. Puis il s'en alla.
- Je... Je ne sais quoi dire. (dis-je à Amélia)
- Alors ne dis rien.
- Pourquoi cette attention envers moi ?
- Parce que je ne supporte pas les gens comme lui.
- Mais c'est ton frère.
- Je n'ai pas de frère.
- Comment peux-tu dire une chose pareille ? Moi j'ai cherché une famille pendant toute ma vie. Et toi qui en as une, tu la renies.
- Ne t'en mêle pas. Tu ne connais pas mes raisons.
- On ne reconnait la valeur d'une famille que lorsqu'on la perds. Moi, ce sont les gens comme toi que je ne supporte pas. Je ne veux plus rien avoir à faire avec la famille Kingston. Merci mais je peux très bien me défendre toute seule.
- D'accord. Si tu penses que tu peux alors Vas-y.
Siège du FBI
- Hugo Valérien Synas. (Entame Tony). Trente neuf ans, proviseur du lycée Marie Madeleine. Il y a dix-huit ans il a démantelé de l'intérieur un réseau de trafic de drogue impliquant Philippe O'Brian qui a fini tué lors d'une fusillade.
- De l'intérieur ! (S'étonne l'agent Mallory)
- Oui. Il a passé un accord avec la CIA afin qu'il s'en sorte indemne. Plusieurs des voisins de son ancien quartier ont affirmé qu'il s'était embarqué là-dedans pour une femme. Mais après, ils se sont séparés.
- Une femme. Alors l'information que nous a donnée Henry doit être exacte.
- Nos ennemis doivent être proches de Philippe O'Brian. (Intervient l'agent Gates)
- Sarah ! Où étiez-vous depuis ? (Demande Charles étonné de son retard)
- J'ai vérifié si les anciens détenus de ce trafic pouvaient nous donner des informations sur cette affaire.
- Et ?
- Ils sont tous morts.
- Personne ne peut nous aider alors. (Dit Tony)
- À part Hugo lui-même. (Ajoute Sarah)
- Contactez la CIA. Nous devons en savoir plus. (Ordonne Charles)
PDV Henry
J'étais dans le bureau du proviseur.
- Henry Kingston. Que me vaut l'honneur de ta visite ?
- Je sais que vous êtes le géniteur d'Anny.
- Pour toi c'est Annita.
- Très bien. Je sais que vous êtes le géniteur d'Annita. Vous n'avez pas l'air surpris.
- Parce que je ne le suis pas. Je savais que tu finirais par savoir. Tu as l'air moins bête que les autres.
- Merci.
- Ce n'était pas un compliment.
- Je suis un habitué des insultes.
- Je n'en doute pas une seconde. Maintenant dis moi ce que tu veux.
- Connaître le responsable de mon attentat.
- La responsable.
- Une femme !
- Elle s'appelle Isabelle O'Brian. Si tu veux, va courir le dire à ton oncle.
- Comment savez-vous pour mon oncle ?
- Peu importe.
- Et vous me le dites comme ça ? Sans rien attendre en retour ? Sans avertissement ? Rien ?
- Non rien. Si tu meurs, ce sera de ta propre faute pour avoir creusé là où il ne fallait pas.
- Alors c'est ça. Vous pensez que je vais me faire tuer. Mais ça ne vous dit rien.
- Exactement.
- Pourquoi ?
- Pour Anny. Tu n'es pas un homme pour elle.
- Qu'est-ce que vous en savez ?
- Beaucoup plus que toi.
- Pardon !!!
- 20 juillet 2015. Rue 372
Je me tus en même temps. Comment a-t-il fait pour connaître ce sombre détail de ma vie ? Je n'en avais jamais parlé à personne. Jamais. C'est même une partie de ma vie que je préférerais oublié.
- Tu te tais par culpabilité ? (Me coupa t-il)
- Comment... ?
- En fouillant dans ta vie comme tu as fouillé dans la nôtre. Tu as violé ma fille quand elle avait quatorze ans quelques jours après la mort de ta sœur Jasmine. Personne n'a porté plainte parce qu'il n'y avait personne ce jour là, à cet endroit. C'est pour ça que je vais t'éloigner d'elle. Tu peux nous aider concernant Isabelle si ça te chante. Mais crois moi, si tu meurs, je m'en réjouirai.
(À suivre)
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