[j'ai supprimé les anciennes annotations. je prends désormais les histoires selon mes envies dans la liste de demandes -ouais c'est chiant je sais mais ça me prend du temps, alors j'ai supposé le fait que je pouvais prendre du temps à parler d'histoires qui me semblent intéressantes-]

• by troubleofpersonality | #aventure

« Elle était pauvre,
ils étaient riches.
   
Ils ont proposé,
elle a accepté.
   
Sa naïveté,
l'a piégé.

Sa vie,
a changé. »

● Le plus gros problème de cette histoire, c'est la crédibilité. Il y a un manque assez important de description, ce qui empêche de se plonger dans l'histoire, autant du point de vue matériel que mental.

Les pensées des protagonistes sont bien trop souvent survolées, les événements sont amenés trop brutalement à mon goût ; en somme l'histoire va à une allure tellement rapide que ça en devient déstabilisant. Et je ne parle pas ici d'un quelconque effet donné de pleine conscience pour mettre en avant le fait que Caroline change d'univers du jour au lendemain, mais davantage d'un point de vue scénaristique.

● Pour continuer sur le manque de crédibilité ... ton histoire de gang ne se tient pas. Si même on arrive à passer au-dessus des clichés du gang qui alimentent les légendes toutes aussi clichées du gang badass de chronique, on se retrouve avec des personnages, certes très "crus" (vulgaires ?) mais surtout avec une ambiance générale assez bipolaire, jonglant entre détente et tension, par rapport à ce qu'on pourrait attendre. Et ce n'est malheureusement pas en rajoutant quelques mains au cul de Caroline que ça va renvoyer une image dark et badass de gang dark et badass.

● De plus, que par-dessus cette absence de réalité s'additionne la naïveté incontestable de Caroline. Et le fait d'écrire une histoire qui se veut "choquante" n'est pas une raison pour minimaliser les choses. Non mais sérieusement, elle se fait accoster chez elle par deux types inconnus et ne se pose même pas la question de savoir comment ils la connaissent ?

Elle ne vérifie aucune info qu'ils lui donnent, et se contente d'hocher la tête (un peu trop) naïvement. Je veux dire, elle a tout de même vingt-huit balais la fille, ça commence à devenir chaud.

(Le : "ok j'accepte ... je vais quand même réfléchir un peu" m'a achevée haha)

● Sinon, pour parler un peu du style d'écriture, je dirais qu'il y a quelque chose de très intéressant mais que c'est pour le moment encore fragile. J'ai compris tes intentions lors de ma lecture, mais se serait tout de même à revoir (ça flotte quoi) :

• La ponctuation n'est pas exploitée mise à part la virgule et le point (lel)

• Les quelques descriptions sont standards, assez généralistes (pour donner un exemple, genre : j'entre dans le salon. oh, une télé. oh, un canapé.) Nan en vrai elles sont pas mal du tout, j'exagère simplement pour mettre en évidence le fait que c'est inutile de décrire des choses trop banales si tes descriptions sont courtes, autant se focaliser sur ce qui ressort le plus du décor, c'est qui est "spécial" et qui va justement se détacher de toute cette banalité

• Concordance des temps ! Le passé et le présent s'entremêlent à plusieurs reprises

• Faire gaffe à la gestion des ellipses ; trop d'ellipses tuent l'ellipse

• Des fautes d'orthographe bêtes. Sûrement de simples oublis mais elle se voient quand on te lit

Mais sinon les tournures de phrases sont originales, maintenant c'est vrai qu'elles restent assez fragiles, il faudrait en revoir quelqu'unes de manière à les reformuler.

● ENSUITE vient le point crucial des personnalités, de l'âme donnée à tes personnages. Et, bah ... Celles de Lorenzo et le reste d'la clique frôlent de près les archétypes du chef/pervers/gentil, mais se tiennent le long des événements. Alors que celle de Caroline part littéralement en vrille, passant de rebelle à soumise en un claquement de main sur ses fesses (oh.mon.dieu). Bref, même physiquement, ils n'ont pas vraiment grand chose de spécial, mise à part la corpulence de leurs engins respectifs.

● La mise en page est simple, quoique les dialogues grassouillets + les guillemets everywhere piquent un peu les yeux. Par contre, le symbole de transition ("***") pique VRAIMENT les yeux (tu peux trouver des symboles sympas sur Smiley Cool si tu veux).

● Après, pour approfondir, je pourrais rajouter que l'expression "comme feu et flamme" au .01 me semble assez ... étrange ? Je veux dire, chat et chien et feu et glace ça se tient, mais feu et flamme, idk.

• "une vie faite de destin" -> exemple typique de phrase mal tournée mais dont l'idée de base est originale.

• Alerte de scène de sexe bâclée lors du flashback au .07. J'ai rien pu visualiser tellement c'était rapide (non mais faut quand même se dire les choses à un moment héhé).

• Il te faudrait choisir, soit le narrateur a "accès" aux pensées de Caroline soit aux pensées des autres, mais pas les deux. Sinon ça donne un rendu brouillon et ça casse un peu la dynamique.

En fait c'est ça, l'effet général que me renvoie cette histoire, se serait une espèce de soirée feu de camps où un type légèrement bourré te raconte une histoire qui est censée -à la base- te choquer. Mais finalement, tout est tellement rapide et survolé que tu n'arrives finalement pas à y croire à fond.

Parce qu'on va pas se mentir, le scénario n'est pas extrêmement travaillé. La fin a aussi été raccourcie, donc je pense que ça doit renforcer mon impression.

Le suspens est fichu en l'air par la narration, ce qui empêche tout retournement de situation (ce qui vraiment dommage, ça aurait pu faire des trucs de dingues avec la situation que tu poses).

Et puis il y a quand même certaines incohérences qui m'ont laissée quelque peu sceptique, comme le fait que Lorenzo, Antonio et Manu donnent le sentiment d'avoir choisi Caroline au hasard, alors qu'ils n'ont pas l'air de le faire tous les jours. Dans ce cas-là -surtout qu'ils la sélectionnent uniquement d'une approche sexuelle-, pourquoi ne se concentrent-ils pas sur son sex appeal directement ? Je veux dire par là que tu nous la décris comme franchement pas super, alors pourquoi elle ? (Ça aussi, s'aurait pu être une révélation qui déboucherait sur un putin de retournement de situation !)

Le premier jour, lorsqu'ils lui proposent d'intégrer le gang, pourquoi ne rendent pas t-ils compte tout de suite qu'elle n'est pas très bien ... adaptée à leurs demandes ? Le maquillage ne peut pas tout arranger, comme des vêtements nazes ne pourront pas tout gâcher. Enfin, personne n'est """moche""" ou """beau""", mais le corps formé et sculpté que tu décris par la suite ne peut pas apparaître naturellement avec un kilo de maquillage et une robe moulante. Je trouve d'ailleurs que le changement : je suis naturelle -> sac à patates / je suis une sapée comme une salope -> sexy, est réellement réducteur pour l'image d'une femme.

Bref, ça fait parti des sujets qu'il aurait été judicieux d'approfondir.

● POUR FINIR, même si j'insiste particulièrement sur les aspects négatifs de l'histoire, ce n'est pas une merde sexuelle sur pâte non plus. Disons qu'il y a de bonnes bases, mais qu'elles sont gâchées par les quelques points néfastes qui sont plutôt visibles, tout en restant facilement corrigeable (ça ne se dit sûrement pas mais tu comprends l'idée).

Je pense que tu t'en doutes, mon but n'a jamais été de démonter ton histoire, mais il y a certains points que je juge non-négligeable, surtout avec ce que tu traites à l'intérieur.

La seule chose que j'ai vraiment appréciée dans cette histoire, c'est la fin ; car même si elle est brusque, il y a une espèce de morale qui en ressort. Et si le sujet n'a pas prit le temps d'être correctement détaillé et expliqué pour être parfaitement clair, il en reste toujours une leçon à en tirer : la naïveté peut nous jouer de bien vilains tours (la couverture actuelle est classe, en passant).

Voulà, je terminerais sur ça. La critique ne devait pas être aussi longue au départ, mais je voulais surtout insister sur certains points, dans l'optique de signaler, et non pas de cracher sur ses points que je juge de négatifs. Il est de mon droit d'en penser ce que je veux. À l'auteur aussi. Mais bon, la critique m'a été demandée, pis mes propos sont tous justifiés donc je ne vois pas vraiment ce qui pourrait être offensant. Rien n'est parfait, et même si l'auteur décidait d'appliquer tous mes conseils à la lettre, elle ne le serait pas. Enfin ;

(byebyebye) / À la prochaine (dans trois jours ou trois mois, à voir)