9.
JE VOYAIS Constance même au lycée. Elle était inaccessible, comme ces célébrités qu'on ne pouvait toucher que du regard. Toujours hors de mon monde, protégée par un bouclier d'amis qui lui faisaient la conversation et un épais nuage de fumée.
Moi, je traînais avec Joséphine et c'était déjà suffisant. Elle semblait accepter le fait que je ne parle pas beaucoup et en profitait pour me raconter des tas de trucs un peu stupides pour se vider de son sac.
Joséphine parlait toujours beaucoup pour ne rien dire. Le plus triste, dans tout ça, c'était que les gens ne l'écoutaient jamais, ils se contentaient de petits bruits silencieux en faisant semblant d'écouter. J'étais de ces gens.
Tant qu'on ne partait pas pendant qu'elle parlait, elle nous tolérait.
Et le bavardage joyeux de Joséphine n'émettait que des sons lointains : mon attention toute entière n'était portée que sur cette rousse mal coiffée.
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