✍Codes utilisés :

[T/s] = Ton/Surnom

[T/n] = Ton/Nom

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PDV Reader

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Souvent, je passais la pause de midi seule, à l'écart de mes autres camarades de la classe E. C'était mon moment à moi, le seul que je pouvais avoir pour rester seule. C'était mon moment. A moi.

J'étais alors assise contre un arbre, hors du bâtiment E, près de la forêt avoisinante, bento dans mes mains. Seule, comme à mon habitude. J'écoutais les sons des animaux de la forêt, la rivière qui s'écoulait non loin de là. J'étais dans ma propre bulle, dans mes pensées, loin du chaos que mes camarades faisaient.

J'ai déposé mon bento à côté de moi, le gardant pour plus tard. Puis, j'ai sorti un des couteaux qu'on nous avait donné en début d'année, pour tuer Koro-sensei. J'avoue avoir été particulièrement déstabilisée quand j'ai su qu'il fallait tuer un poulpe mutant jaune. Un poulpe. Mutant. Jaune. Qui sera notre professeur pour toute notre année scolaire. C'est déstabilisant. Vraiment.

Mais, je n'ai pas envie de tuer Koro-sensei. Certes, nous sommes encore en début d'année, mais Koro-sensei m'aide comme personnes d'autre ne m'a jamais aidée. Que ce soit sur le plan scolaire, ou émotionnel, il m'aide, et m'a souvent donnée des leçons de morale bienveillante. Parfois même je me demande s'il n'aurait pas été philosophe ou un truc dans le genre, dans sa vie antérieur.

Le couteau dans ma main, j'ai commencé à jouer doucement avec, le faisant tourner, le faisant virevolter, le rattrapant. Je faisais danser le couteau entre mes doigts, comme si je ne faisait qu'un avec lui. J'étais en harmonie avec mon arme. J'avais fini par fermer les yeux, me concentrant sur les bruits qui m'entourait, et continuant de jouer avec mon couteau. Quand, d'une oreille, j'entendis un bruit de combat, peut-être, derrière moi. J'ai ouvert les yeux, me retournant et empoignant quand même mon couteau, sachant qu'il serait inoffensif contre un humain.

Je me suis relevée, si vite que j'eus un rapide vertige. Je me suis retournée en provenance du bruit, derrière moi, un peu plus loin dans la forêt. Et, avec un courage venu de nul part, je m'avançais en direction du bruit.

Mauvaise idée, certains penseront. Mais, mon instinct me disait qu'il n'y avait aucun dangers pour moi, et j'avais confiance en mon instinct. Alors, d'un pas silencieux et fluide, je me suis dirigée vers le bruit, qui continuait. Comme, un combat, mais différent. Il n'y avait qu'une personne qui semblait se battre vraiment. 

De plus en plus proche du bruit, je pouvais même entendre un rire. Ou un ricanement, que je connaissais bien. Koro-sensei se battait contre... Nagisa Shiota. Mais qu'est-ce qu'ils fichaient ?!

Je me suis arrêtée à quelques mètres d'eux, les regardant, cachée derrière les buissons de la forêt. Je les observais se battre. Enfin, je regardais surtout Nagisa qui essayait, en vain, de toucher Koro-sensei. 

Nagisa suait, telle une fontaine, mais, il restait toujours aussi mignon. Oui, je trouvais Nagisa mignon. Il était aussi beau, intelligent, habile, gentil, attentionné, adorablement gêné quand on lui parle d'amour, et tout un tas d'autre choses. Oui, j'avais un béguin pour le bleu, que certains confondait avec une fille. C'est même Koro-sensei qui m'avait ouvert les yeux sur mes sentiments.

Nagisa et moi sommes de vieux amis, depuis la primaire je dirais. On s'est toujours parfaitement entendu, on était comme deux meilleurs amis. Je passais du temps chez lui, et lui chez moi. J'étais donc au courant de son problème avec sa mère, et lui était au courant du mien avec mon père. Sa mère voulait une fille, mon père voulait un garçon. Et le karma, sans mauvais jeux de mots, avait fait qu'ils n'en avaient pas eu.

Cependant, la mère de Nagisa obligé celui-ci à avoir les cheveux longs, comme les filles, mais mon père m'obligeait juste à faire des activités de 'garçons', tel le football, jouer aux jeux vidéos avec lui, regarder les match de sport le soir à la télé, faire du sport. Beaucoup de sport. Trop de sport. Pour moi, en tout cas. Mais, le point commun entre nos deux parents, c'était leur préférences. Mon père préféré Nagisa à moi, et sa mère, moi à Nagisa. Mais ça n'a jamais vraiment posé de problèmes dans notre amitié. 

C'était plutôt drôle, parfois. Nous faisions en sorte d'humilier un peu les parents. Quand je faisais une bêtises chez Nagisa, sa mère s'en prenait à lui, mais,  après lui avoir avoué que c'était moi la fautive, son expression était incroyable. Culpabilité, honte, parfois même remord se formait sur son visage, de même pour mon père, quand Nagisa faisait une bêtise. C'était notre petite vengeance envers nos parents qui ne nous aimaient pas à notre juste valeur.

Alors que j'étais perdue dans mes pensées, je ne vis pas Koro-sensei se déplacer à Mach 20, et venir derrière moi, me poussant et me faisant tomber par terre, devant Nagisa. Prise au dépourvu, ma main lâcha le couteau que je tenais et vint se cogner contre le ventre de Nagisa. J'avais trébuchais pathétiquement, et me retrouvais aux pieds de mon béguin. Merci Koro-sensei, c'est très aimable de votre part.

J'ai soupiré, avant de lever la tête, et de voir Nagisa qui s'était accroupi à mon niveau, un air inquiet sur le visage.

"Ey, [T/s] ! Tout va bien ?

-Oui, oui, tout va parfaitement bien. Ne t'inquiète pas pour moi, j'ai juste trébuché. j'ai dit, me redressant sur mes avant bras.

-Hm, tu es sûre ? Tu as quelques égratignure sur la joue et les bras. je le vis tendre sa main, m'aidant à me relever.

-Hmph... Merci. j'ai accepté sa main, me relevant grâce à lui. Ce n'est rien de grave, ne t'en fais pas-

-[T/n]~ J'espère que je ne t'ai pas fait trop mal~ Je n'ai pas fait attention~ Nhihihi~"

Je me suis dépoussiérée, avant de me tourner vers mon poulpe de professeur. Je l'ai foudroyé du regard, le réprimandant silencieusement de m'avoir fait tomber devant Nagisa, et sachant exactement pourquoi il avait fait ça. C'est sensé être notre professeur, pourquoi joue-t-il les entremetteurs ?!

"Non, sensei, je vais bien, ne vous en faite pas.

-Nhihihi~

-Koro-sensei, vous auriez quand même pu être plus tendre avec elle. Vous l'avez blessée."

Nagisa venait-il vraiment de prendre ma défense ? Oui. Etais-je entrain de rougir un peu ? Oui. Koro-sensei se riait-il de mon état en ce moment même ? Oui.

Je détestais ce professeur, et parfois, l'envie de ne pas le tuer disparaissait. Parfois. Pas toujours, mais parfois. Il était mesquin et savait exactement quoi faire pour me mettre mal à l'aise en présence de Nagisa. Et il le faisait exprès ! Mais dans quel but ? Voulait-il que j'avoue mes sentiments à Nagisa ? Voulait-il détruire ma vie sociale ? Ou alors, voulait-il tout simplement me faire chier ? Mystère.

Je sentis la main de Nagisa prendre mon poignet.

"Viens, je vais soigner tes égratignures. Il ne faut pas que ça s'infecte.

-Hein- Oh- Oui, bien sûr, je te suis."

Sans plus de cérémonie, il m'emmena dans le bâtiment E, dans la petite infirmerie que nous avions improvisé, étant donné que l'accès au bâtiment principal nous était interdit.  Je m'assis sur notre lit de fortune, qui était étonnamment confortable, tandis que Nagisa prenait la trousse de soins. J'ai remonté les manches de ma chemise d'uniforme, permettant un meilleur accès à mes plaies superficielles. Et, elles étaient plutôt nombreuses. Quand même, Koro-sensei devrais essayer de contrôler sa force, un peu. Pas envie de mourir en trébuchant sur ses tentacules.

"Quand même, je suis désolé pour toi. Koro-sensei y est allé fort. Pourquoi t'a-t-il poussé comme ça, d'ailleurs ? demanda Nagisa, sortant le désinfectant et tamponnant mes petites plaies avec, ce qui me fit grimacer légèrement.

-Je n'en sais rien, mentis-je, il m'a peut-être prise pour un intrus, ou quelque chose comme ça.

-Non, il aurait agis plus vite. Tu es quand même restée quelques minutes à nous observer.

-Oh- Tu m'avais remarquée- Je voulais pas vous déranger, j'étais curieuse, c'est tout, je te promet-

-Haha, aucun problème. ça ne me dérange pas que tu me regarde, [T/s]. 

-Dit comme ça, ça me fait passer pour une perverse. il rit doucement.

-Désolé, ce n'était pas mon intention. il finit de désinfecter mes plaies, puis reprit. Mais, plus sérieusement, tu sais pourquoi il t'aurait poussée comme ça, en sachant que c'était toi ?"

Je pris quelques secondes à lui répondre, réfléchissant à comment bien répondre, sans en dire trop. Ne voyant aucune sortie de secours, et aucune paroles ne révélant pas mes sentiments, je poussais un soupirs, puis déclara.

"Tu connais Koro-sensei. Il adore créer des couples, limite si c'est pas ça, son vrai métier. Alors, quand il voit l'occasion d'obtenir un rapprochement entre deux personnes, il n'hésite pas.

-Tu veux dire qu'il veut qu'on se rapproche ? Encore plus que l'on ne l'est ? Je veux dire, tu es ma meilleure amie, on est assez proches, non ? Pourquoi voudrait-il que l'on soit en couple ? il dit, malgré la petite rougeur sur le bout de ses oreilles.

-C'est vrai. Mais, Koro-sensei est assez intelligent pour savoir quand deux personnes s'aiment. Il fais ça exprès pour mettre en couple ses élèves.

-Quand deux personnes s'aiment, tu dis ?

-Euh, oui. Quand deux personnes ont les même sentiments. Des sentiments romantiques quoi, pas comme notre amitié.

-Mais, alors, s'il veut qu'on se rapproche, ça veut donc dire qu'il sait que nous deux, nous nous aimons ?

-Oh- Cette théorie est juste- Haha- Attend. ça veut dire que..." 

La pièce devient soudainement silencieuse. Un silence pesant et légèrement gênant. Tous deux avec les oreilles rouges, aucun de nous n'ose se regarder l'autre. La révélation étant trop inattendu pour nous deux.

Une minute passa sans que personne ne parle. Nos regards se fuyaient. Cependant, il avait sa mains sur mon bras. 

Deux minutes. Et nos regards se croisèrent, pour ne plus se quitter. Mes oreilles me brûlaient presque, et, loin vers le bas, dans mon estomac, de milliers de petits papillons me chatouillaient. J'entrouvris les lèvres, m'apprêtant à parler, mais il me devança.

"Je crois ressentir des choses envers toi, [T/s]. Bien plus que de l'amitié, sois en sûre.

-Nagisa-

-Non, s'il te plait, laisse moi finir. Seul Koro-sensei et Karma étaient au courant. Mais je n'avais aucune idée que toi aussi tu ressentais ces sentiments. Sinon, je serais probablement venu te voir plus tôt, si j'avais eu le courage, du moins. Mais, du coup, maintenant que j'ai la confirmation, j'ai deux choses à te demander.

-Okay, ouais, tu viens de résumer ce que j'allais dire, sauf pou Karma. Jamais je ne lui aurais dit, il m'aurait taquinée avec ça trop longtemps. Mais oui, tu as une double confirmation sur mes sentiments. Qu'elles sont tes questions ?

-Oui, Karma ne m'a pas lâché les baskets avec ça... soupire-t-il, avant de me regarder dans les yeux, d'un sérieux dont je n'avais jamais été témointe jusqu'à présent. La première question... C'est... Veux-tu donc sortir avec moi et devenir ma petite amie ?

-Ma première réponse sera un 'Avec plaisir, Nagisa'. souris-je doucement, tandis qu'il faisait de même.

-Et le seconde question... Est-ce que... Est-ce que je peux... T'embrasser ?"

Pour toute réponse, il n'eut qu'un silence. Puis, j'ai doucement hoché la tête. Un baiser. Nagisa Shiota allait m'embrasser. Mon premier baiser serait Nagisa. Dans un coin de ma tête, je remerciais Koro-sensei de m'avoir fait tomber et de toujours vouloir jouer les entremetteurs. Puis, je revins à la réalité quand je senti la douce main du bleu sur ma joue. Mon regard ancré dans le sien, nos visages se rapprochaient de plus en plus, jusqu'à ce que son souffle puisse se sentir sur mes lèvres. J'ai délicatement fermé les yeux alors que je sentais enfin ses lèvres sur les miennes. Ma main vint se faufiler sur sa joue, tandis que je répondais doucement à son baiser.

Clic.

Nous nous stoppons dans notre baiser, nous écartant doucement, et tournant la tête dans la même direction : la fenêtre de l'infirmerie.

Là, se trouvait Koro-sensei, et Karma, appareils photos en main, et sourires diaboliques aux visages. Sérieusement ?! Ces deux-là allaient m'entendre. Cependant, je ne pus m'empêcher de rire, alors que Nagisa se joignait à moi. Un rire libérateur, et amusé. Je laissais tomber ma tête contre le torse de Nagisa, riant toujours doucement.

Et voilà. Mon premier baiser était avec mon meilleur ami pour qui j'avais un béguin, et il avait même était immortalisé par notre idiot de poulpe mutant jaune nous servant de professeur, et notre camarades sadique aux cheveux rouges.

Rien de plus normal.

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