2. Georgie Miller

George Miller était un jeune homme de dix-neuf ans doté d'un grand cœur. Il faisait toujours passer les autres avant lui, en particulier sa petite sœur, Susie. C'était un type bien, loyal en amitié, à une exception près... sa liaison clandestine avec la sœur de son meilleur pote. Alors que Monroe se rapprochait de la maison familiale, Georgie, quant à lui, prenait du bon temps entre les cuisses de Lucy Brown. Bien qu'il ne fût pas amoureux d'elle, il appréciait sa compagnie et la trouvait très séduisante.

Elle était ce qu'on appelle une amie améliorée.

Monroe, Lucy et lui étaient amis depuis leur enfance. Ils avaient passé des heures à jouer en plein air, à nager dans le lac et à regarder des films en secret, s'infiltrant dans le cinéma local lorsque le propriétaire avait le dos tourné. « Les Dents de la mer » les avait terrifiés. Ils avaient inventé toutes sortes d'histoires avec des Barbies et des petits soldats. Ils avaient exploré grottes et forêts, parcouru le comté à vélo et volé des magazines érotiques.

Ils avaient caillassé cette sale petite brute de Roy Hamilton !

Adolescents, ils avaient partagé leur première bière et leur premier joint. Ils avaient participé ensemble à leur première soirée et étaient, comme Georgie le disait, « prêts à tout ».

À l'époque, ils étaient inséparables.

— C'est bon comme ça ? demanda Georgie après un moment.

Il émergea de sous les draps, le visage rouge, ses yeux azur fixés sur Lucy.

— J'ai un peu trop l'impression qu'un chien me lèche...

Georgie éclata de rire, mais la jeune femme lui fit signe de se taire, craignant que ses parents ne l'entendent. Le blond leva les yeux au ciel avant de secouer la tête.

— Dis-moi comment je dois m'y prendre, alors.

— Tu devrais plutôt utiliser la pointe de ta langue.

Georgie s'étira pour l'embrasser sur les lèvres. Elle frissonna ; il avait le goût des bonbons Arlequin et de la crème solaire. Il avait également le goût d'elle, de sel, de fruits mûrs et de vin d'été.

— Tu crois qu'on devrait parler de nous à Monroe ? demanda le jeune homme.

— Absolument pas ! Il flipperait.

Il roula sur le côté, et Lucy passa ses bras autour de sa taille.

— C'est toujours d'actualité ? souffla-t-il. Ce soir... le coup de la surprise.

La fille Brown acquiesça avec un sourire en coin, le regard pétillant.

— Oh, que oui ! J'ai hâte de voir sa tête ! On va bien rigoler.

— Tu es si cruelle... murmura-t-il, feignant une jérémiade.

Elle lui vola un baiser avant que la voix de sa mère vienne perturber leur plaisir, les faisant sursauter :

— Lou ? Tu es là ?

La jeune fille se redressa et enfila ses vêtements avec urgence.

— Dépêche-toi, lâcha-t-elle. Sors ! Va-t'en !

Dans un élan de panique, Georgie secoua les draps pour retrouver son caleçon.

— Lucy ? appela de nouveau sa mère.

Elle semblait désormais plus proche.

— J'arrive, maman !

— Où est mon jean ? souffla le blond, parfaitement désorienté.

Lucy le poussait déjà vers la fenêtre.

— Sors d'ici ! s'écria-t-elle.

Le jeune homme descendit sur la surface plane du toit, contraint de fuir comme un voleur. Il se laissa tomber sur l'herbe tendre, le souffle coupé, et leva les yeux juste à temps pour voir ses vêtements et ses Converse All Star voltiger à travers la fenêtre.

— Bonjour, Georgie ! le salua une voix derrière lui.

En se retournant, le jeune homme tomba nez à nez avec le père de Lucy. Ne portant encore que son caleçon, Georgie Miller sentit ses joues rougir comme jamais.

— Bonjour, Monsieur Brown ! lança-t-il en sautant dans son jean.

Ses jambes s'emmêlèrent dans le tissu, le faisant chanceler dangereusement vers l'arrière.

— On se jette du haut des fenêtres, maintenant ?

— C'est pas ce que vous croyez, Monsieur...

Le père de Lucy arborait un sourire amusé.

— Tu as mis ton t-shirt à l'envers, Georgie...

La gêne du jeune homme s'intensifia tandis qu'il baissait les yeux sur son torse.

— Oh oui, c'est vrai. Merci, Monsieur.

— Arrête de m'appeler Monsieur. Je te connais depuis que tu as trois ans. Tu peux m'appeler Tommy.

— D'accord, Monsieur Brown. Je veux dire... Tommy.

Après avoir finalement lacé ses baskets, le jeune homme leva le nez vers le père de Lucy et chuchota :

— S'il vous plaît, ne parlez pas de ça à Monroe... J'aurai des problèmes avec lui s'il l'apprend. Il me tuera !

Tommy Brown alluma une cigarette.

— Je ne lui dirai rien. Mais, je doute que Monroe soit le genre de personne à tuer qui que ce soit. Tu le connais, ce garçon ne ferait pas de mal à une mouche...

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