Chapitre 9 : Une Journée Qui Commençait Si Bien.
Bien au chaud dans ses couvertures Hermione s'éveillait tout doucement. L'esprit encore à mi-chemin entre le rêve et l'inconscience, il essayait tant bien que mal de se frayer un chemin vers la lucidité. Les yeux entrouverts, la jeune femme fixait la fine pellicule de clarté qui entrait dans la chambre et formait un dessin sur sa couverture. Plus loin dans la pièce, Lavande et Ginny déjà habillées discutaient en toute discrétion pour ne réveiller personne. Tandis qu’Hermione tentait de deviner le sujet de leur conversation, les demoiselles disparurent quelques instants plus tard pour emprunter l'escalier qui menait à la salle commune.
Bien que flou, le regard de la brune lorgna en direction de son réveil. Presque scandalisée, elle souffla avant de rabattre la couverture sur sa tête ; il était encore trop tôt pour se lever ! À nouveau au chaud, Hermione ronronna de plaisir, mais malheureusement, le sommeil ne revint pas. Ce n’est qu’au bout d’une longue bataille intérieure contre sa motivation qu’elle finit par abdiquer et sortir de son lit pour aller se préparer.
Après une vingtaine de minutes, elle était d'attaque pour une nouvelle journée. N'ayant aucun cours en ce dimanche, elle passait ensuite quelques instants sur son lit, feuilletant deux ou trois ouvrages d'un œil distrait. En réalité, elle était perdue dans ses souvenirs et repensait à l’année précédente qui n’avait pas été de tout repos. Surtout quand Harry, Ron et elle avaient réussi à détruire deux nouveaux Horcruxes grâce à l'aide de leur directeur. Alors, oui, c’était merveilleux, le médaillon de Serpentard et la coupe de Poufsouffle n’existaient plus, mais il fallait bien avouer que les recherches concernant le diadème perdu de Serdaigle ne portaient pour l’instant pas leurs fruits, ce qui avait le don de créer des tensions au sein du trio légendaire.
Un gargouillis à faire rougir Hagrid lui-même fit tout à coup revenir Hermione à la réalité. Sans chercher à feindre l’indifférence, elle sourit en coin et partit enfiler sa cape noire. L’instant d’après, elle s'engouffrait dans la pénombre du grand escalier en colimaçon.
« Joyeux anniversaire Hermione ! »
La concernée sursauta et se heurta au mur. Les yeux exorbités, Hermione découvrit alors devant elle les membres de sa maison tous plus souriant les uns que les autres. Tout de suite émue par leur gentillesse, la jeune femme, désormais majeure, laissa des larmes de joie perler aux coins de ses yeux. Son sourire illumina son visage et c’est avec beaucoup de bonheur qu’elle courut rejoindre ses amis pour les remercier de cette belle attention.
La matinée se déroulait magnifiquement bien pour la jeune lionne. Sans surprise, elle apprit que les festivités pour son anniversaire avaient été orchestrées par ses amis proches. En leur compagnie et avec de la musique en arrière-plan, elle s’empiffra de gourmandises et devant leurs yeux pleins de tendresse, Hermione reçu un nombre incalculable de présents.
Vers onze heures, la salle commune se vidait tout doucement. Certains camarades étaient partis se promener dans l'école, d'autres discutaient dans leur chambre des cadeaux qu'ils aimeraient à leur tour recevoir pour leur propre anniversaire. Ce n’est que vers midi que Ginny, Harry, Ron et Hermione se décidèrent à leur tour.
Dans les escaliers tournants, plusieurs élèves couraient et riaient à tue-tête. Ne souhaitant pas sévir en cette journée de fête, Hermione esquissa un sourire et haussa les épaules en continuant d'avancer. Au détour d'un couloir, le petit groupe entrevit Neville et Luna en pleine discussion. Plus exactement ; en plein débat houleux. Curieux, les amis s’approchèrent d’eux sans tarder.
- Non, les Botrucs ne sont pas des créatures agressives, s’impatienta Neville.
- Et bien moi, je suis certaine qu'ils n'aiment pas qu'on s'approche de l'arbre qu'ils habitent !
- Enfin Luna, comment un animal aussi minuscule pourrait...
- Oh tiens, bonjour Harry. Comment vas-tu ?
Le survivant ignora la mine outrée de Neville qui venait de se faire couper la parole, et sourit plutôt à la jeune femme aux cheveux blonds en guise de réponse.
- Les Botrucs sont agressifs.
D’un seul mouvement, tous se tournèrent vers Hermione. La concernée voyant le regard énervé de Neville, qui avait été une fois de plus contredit, arbora un sourire amical avant de donner de plus amples explications :
- Les Botrucs sont des êtres agressifs à partir du moment ou un être vivant s'approche de l'arbre qu'ils gardent, et non « qu'ils habitent » précisa-t-elle en direction de Luna. Leurs doigts aiguisés servent d'armes, ils peuvent très facilement crever les yeux de leurs victimes s'ils se sentent menacés, ou si ils sentent que leur arbre est en danger. Le seul moyen de les approcher sans craindre de représailles, c’est de leur offrir des cloportes ou des œufs de fée.
Ne laissant aucune chance à Neville de répliquer quoi que ce soit, Hermione sourit avant de reprendre la route vers la grande salle.
De leur côté, Harry et Ron se lançaient des regards éloquents. De par sa nouvelle nature, ils savaient que leur amie ne pouvait plus avoir tort sur le sujet. Même si elle n'avait jamais spécialement adoré étudier cette matière spécifiquement « Nevillienne », elle connaissait maintenant tout sur la nature et les êtres vivants.
- Si Neville apprend cela un jour, il en sera vert de jalousie, s'esclaffa Ron en poussant la porte de la grande salle.
Harry et Ginny hochèrent la tête en entrant à leur tour dans la pièce.
À nouveau réunis autour d’un bon repas, les amis de toujours mangèrent tranquillement. Au bout d’un moment, le couple étant en grande discussion, et Ron avalant tout ce qui se trouvait devant lui comme si sa vie en dépendait, Hermione fixait son assiette sans trop savoir quoi faire. Elle n’eut pas à se poser la question bien longtemps.
- Granger, lève tes fesses de sang-de-bourbe, nous devons aller dans le parc. Tout de suite !
Sous le coup de la surprise, la brune renversa son verre sur la table. Gênée, elle finit par lever la tête vers Drago Malefoy qui, dans toute sa condescendance, braquait ses yeux sur elle. Quelque peu énervée par le manque de respect flagrant qu'il avait une fois de plus eu à son égard, Hermione inspira un grand coup et compta jusqu’à cinq. Harry et Ron, eux, étaient prêts à bondir sur le blond au moindre geste déplacé de sa part.
- Dans le parc ? Malefoy, si tu cherches quelqu'un pour une ballade, je ne suis pas la personne qu'il te faut.
Cette réplique engendra les éclats de rire des personnes qui avaient entendu l'échange et une certaine fierté de la part de son expéditrice.
- Ne prends pas tes rêves pour des réalités, Granger. Le jour où j'aurais envie de me balader avec toi, les Tébos auront des ailes, répondit le Serpentard en grinçant des dents. De jeunes élèves viennent d'entrer dans la forêt interdite, nous devons aller les chercher ; ordres de McGo’.
Vaincue et voyant que son homologue masculin ne plaisantait pas, Hermione se leva prestement et lui emboîta le pas. Comme Harry et Ron n'étaient pas du tout rassurés de l’imaginer bientôt seule avec le Serpentard dans une forêt dangereuse, ils se levèrent dans le but de la suivre, chose qu'elle remarqua. D'un regard sérieux, la Gryffondor leur ordonna de ne pas bouger. Frustrés, mais surtout anxieux, ils se rassirent aux côtés de Ginny qui n'avait pas perdu une miette de la scène.
Le trajet qui menait à la forêt interdite fut rapide et plongé dans un silence pesant. Hermione, de son côté, se demandait dans quel but les inconscients s'y étaient engouffrés, alors que devant elle, furieux d'avoir une fois de plus été la cible des moqueries de ces satanés Gryffondors, Drago fulminait. Les poings serrés, il avançait à vive allure pour ne pas tuer la personne qui avait déclenché sa fureur et qui, accessoirement, marchait derrière lui en ce moment. Sans hésitations, il dépassa la lisière du parc et s'engouffra dans la pénombre de la forêt. Hermione un peu plus hésitante, inspira un grand coup, ajusta sa cape et le suivit enfin.
- Bon, où allons-nous ? Miss-je-sais-tout.
Ravalant avec difficulté la réplique acerbe qu'elle avait dans la gorge, Hermione tendit l'oreille en quête d'un quelconque bruit pouvant la menée à l'endroit où les élèves se trouvaient.
- Je te parle Granger ! Où penses-tu qu'ils…
- Par pitié, Malefoy, mets-là en veilleuse une seconde que je réfléchisse !
Hermione ignora le soupir agacé du jeune homme et se remit à marcher. Elle avançait à l'instinct, guettant le moindre indice, humant la moindre odeur inhabituelle dans une forêt, mais rien ne la mettait pour l’instant sur une quelconque piste. Dans son dos, Malefoy râlait sans fin et même si ça l’agaçait de l’entendre, la jeune femme devait bien admettre qu’elle était rassurée qu’il la suive. Après quelques temps à batailler entre les orties et à tourner en rond, Hermione s’avoua qu’elle était perdue et sans solutions, aussi, elle se massa les tempes en proie à une grande concentration.
- Le moins que l'on ne puisse dire, c'est que tu ne sers à rien. Le contraire m'aurait étonné, disons-le !
Énervée par cette nouvelle remarque désobligeante, la brune se retourna vers son homologue les mains sur les hanches et le regard lançant des Avada Kedavra.
- Oh mais je t'en prie, si tu as une meilleure idée, exprime-toi !
- Et bien, j'ai une idée, oui, dit-il tout sourire en inspectant méticuleusement le bout de sa baguette.
Comprenant que sa majesté Malefoy ne voulait pas cracher le morceau sans qu’on flatte son égo au préalable, Hermione se pinça l’arête du nez. Cet imbécile finirait par avoir raison de ses nerfs ! Elle roula des yeux et se jura de faire payer au prix fort les élèves responsables de leur présence ici, car l’idée de donner satisfaction à ce vile serpent en avouant avoir besoin de lui avait le don de l'insupporter. Elle inspira une grande bouffée d'air frais et finalement reposa son regard sur lui.
- Et pourrai-je la connaître ?
- Hum ?
- Ta solution, grinça-t-elle des dents.
- Oh ! Tu souhaites entendre mon idée ? Celle-là même qui pourrait nous sortir d’ici et sauver ces enfants en mauvaise posture dans les plus brefs délais ?
La lionne était à deux doigts de craquer et de sauter au coup de cet idiot qui la faisait tourner en rond inutilement. Elle serra les doigts autour de sa baguette et son autre main agrippa sa cape.
- Oui Malefoy, je souhaite connaitre ton idée qui, si elle est bonne, pourra peut-être épargner de graves soucis aux élèves que nous cherchons.
Vainqueur, le blond sourit de façon hautaine et prit le temps de lisser son long manteau. Miss-je-sais-tout avait besoin de lui ! Ce constat le faisait jubiler. Fier comme un coq, Drago avança et se posta a trente centimètres de la lionne qui avait en cet instant un regard à faire pâlir Severus Rogue.
- Les balais tout simplement.
- Comment ça Malefoy ?
Cette fois-ci, ce fut lui qui roula des yeux, mais sans perdre son sourire narquois pour autant.
- Vu la superficie de la forêt que nous devons inspecter, tu ne crois pas que nous irions plus vite sur un balai ? De plus, nous aurons une meilleure vue de là-haut. Rapide, simple, efficace.
Hermione grogna, car malheureusement, il avait raison, mais le souci était surtout que monter sur un balai était pour elle bien une épreuve. Alors que la jeune femme cherchait un moyen d'y échapper, un « Accio balai » la fit frémir. Plus alerte que jamais, elle passa en revue toutes les manières possibles pour retrouver ces satanés gosses perdus.
- On ne va pas y passer la journée Granger ! Alors fais venir ton balai.
- Je préfère rester à terre et chercher de mon côté.
- Enfin, c'est ridicule, tu sais très bien que mon idée est... Oh... Je vois.
- Et qu'est-ce qui te fait marrer ainsi ?
- Tu as peur sur un balai, c'est ça ?
Le jeune homme était au summum de la jubilation et ne se privait pas pour rire au nez de celle qui l’avait tant mis mal à l’aise quelques jours plus tôt. Quelle vengeance agréable ! De son côté, Hermione ne riait pas du tout et serrait les poings tellement fort que bientôt, ses ongles finiraient par percer sa peau. D’une voix dure, elle trouva la force de lancer :
- Je trouve juste inutile de voler, alors que ces élèves n'ont pas pu aller bien loin. Mais si tu tiens tant à survoler la zone, je t'en prie, vas-y, tu ne me manqueras pas.
- Comme tu veux, répondit-il en frappant le sol du pied pour s’envoler de quelques mètres. Tu ne diras plus que c'était inutile quand je reviendrais avec eux, alors que toi, tu seras toujours occupée à chercher lamentablement. À ce moment-là, tu seras bien obligée d'admettre que j'avais raison.
- C'est ce que nous verrons, Malefoy.
Sans un regard de plus, le Serpentard prit de la vitesse et son balai disparut entre les arbres. La lionne se mit alors à cogiter comme jamais, cherchant le moyen de les trouver avant lui. Il fallait faire vite et comme si son instinct avait sentit la pression qu’elle ressentait, la solution passa derrière les iris de la jeune femme en un éclair. Comment n’y avait-elle pas penser avant ? Sans perdre de temps, elle s'assit sur la terre froide et humide et se concentra de plus belle. Il fallait qu'elle trouve ces enfants. Ce n’était peut-être pas le moment idéal pour tester et mettre en pratique ses nouveaux pouvoirs, mais elle n’avait que ça comme solution. Sans trop savoir sur quel sentier elle s’aventurait, elle posa ses mains au sol et fit le vide dans sa tête. La sueur coulait sur ses tempes, concentrée comme jamais, Hermione essayait de ressentir chaque élément présent dans ces bois. Elle enfonça ses ongles dans la surface brune et boueuse, tentant de sentir chaque vibration, chaque onde qui s'en dégageait. Un bruit plus prononcé la fit secouer la tête, les yeux clos, elle essayait de visualiser son origine, respirant par saccades, elle commençait à frissonner. Une goutte d'eau qui tombe d'une branche. Plus loin, un corbeau qui battait des ailes. Non, c'était plus loin encore. Une feuille qui se détache de son arbre. Non, pas ici.
« Ahahaha, viens on va faire un feu ici... »
D'un bond, Hermione était debout et ses jambes l’emmenaient à toute vitesse vers la source de cette voix enfantine. Toujours connectée au lien qui l’unissait à la nature, elle courait de plus en plus vite et ce sans même ouvrir les yeux par crainte de perdre le contact. Sentant sous la terre les racines qui s'entrecroisaient ici et là et où elles finissaient par se rejoindre, Hermione évitait sans mal les obstacles et continuait d’avancer à une allure ahurissante. Les bruits s'intensifièrent, les voix aussi, elle savait désormais qu'il y avait trois garçons et qu'ils riaient autour de la chaleur d'un feu de camp.
« Hahaha, tu as l'air stupide ! »
Toujours en plein sprint, la lionne sautait par-dessus des rochers et buissons sans la moindre hésitation. Elle n'était plus très loin.
« Viens boire un coup, j'ai du Whisky pur feu ! »
Elle stoppa net sa course et ouvrit les yeux. Devant elle, les trois garnements trinquaient en gloussant. Soulagée qu'ils n'aient rien, mais remontée comme jamais de leur stupide idée d'être venus en ces lieux dangereux, elle s'approcha baguette levée.
- Vous trois ! Vous n'avez pas le droit de vous trouver ici !
Les jeunes enfants concernés se retournèrent la mine déconfite. Quand ils virent l’insigne de préfète-en-chef sur la cape de la Gryffondor, leur teint devint livide. Tremblants en imaginant les problèmes qui allaient avoir, ils entreprirent de courir se cacher.
- Je vous le déconseille !
Aussi surprise que les enfants, Hermione leva les yeux vers le ciel. Là-haut, Drago perché sur son balai menaçait les garçons de sa baguette avec un visage fermé.
- Vous allez nous suivre bien gentiment jusqu'à l'école, sinon vous le regretterez amèrement, dit-il sur un ton à vous glacer le sang.
Le chemin du retour se fit sans problèmes et dans un calme parfait. Hermione ouvrait la marche et Drago surveillait en fin de cortège que personne ne se disperse. À la lisière de la forêt, non loin de la maison d'Hagrid, les préfets-en-chef firent face aux condamnés pour la sentence.
- Alors ? Dans quelle maison êtes-vous ?
- Serdaigle, répondirent-ils la tête baissée.
- Tiens donc. Pouvons-nous savoir dans quel but vous vous promeniez dans cette forêt qui, comme son nom l'indique, est interdite ?
- Nous... osa un des trois élèves. Nous avons entendu dire qu'il y avait des Sombrals dans cette forêt et nous voulions...
- Mourir ? coupa Hermione qui jusqu'ici n’était pas intervenue. Vous ne vous rendez pas compte du danger qui rôde dans cette forêt, surtout pour des élèves de votre âge ! Et qui plus est, pour voir des Sombrals ! Est-ce que l'un d'entre vous a déjà vu la mort ?
- Non, bafouillèrent les enfants sans comprendre le sens de cette question.
- Cela peut s'arranger.
- Et bien dans ce cas, vous n'auriez jamais pu les voir, car ils sont invisibles pour les gens qui n'ont jamais vu la mort de près, précisa Hermione sans faire attention à la remarque du Serpentard. Maintenant, retournez dans votre maison et que je ne vous voie plus trainer dans les alentours ! Oh et j'oubliais ; cent points sont retirés à Serdaigle pour ce manque de raisonnement, mais surtout pour vous être exposés à de graves dangers. Filez !
Les trois garçons ne se firent pas prier. En moins de temps qu’il faut pour le dire, ils avaient rejoint les grandes portes de l’école. Hermione soupira bruyamment, soulagée que tout soit rentré dans l'ordre.
- Comment as-tu fait pour les trouver ?
Hermione sursauta suite à cette question. Le regard fuyant, elle bégaya :
- En quoi cela t'intéresse, Malefoy ? L'important est qu'ils soient sains et saufs et que tu puisses maintenant retourner tourmenter les personnes que tu détestes tant.
- Je veux savoir comment tu as fait.
- Et moi je n'ai aucune envie de te le dire ! Alors, laisse-moi tranquille. Du vent, la fouine !
Ne tolérant pas le ton sur lequel elle lui parlait, Drago s'avança vers la jeune femme, le regard meurtrier. Face à son visage apeuré, un sourire cruel se dessina sur son visage.
Hermione était en panique. Elle n'aurait jamais dû lui dire cela ! Maintenant, il s'avançait dangereusement vers elle, et elle, ne savait pas quoi faire d'autre que reculer en cherchant du regard une aide quelconque. Malheureusement, personne ne se trouvait dans le parc au moment présent, alors elle reculait encore, s’emparant discrètement de sa baguette sous sa cape. Ses doigts trouvèrent enfin le bout de bois tant convoité et s'y agrippèrent. Dans un geste de défi, elle brandit l'arme vers son assaillant. Hélas trop paniquée et tremblante, elle la laissa tomber au sol aussi vite.
Tous les deux stoppèrent leurs mouvements et une bourrasque de vent passa entre les deux adversaires. Tendus comme jamais, ils se fixaient sans sourciller quand soudain, ils décidèrent de déplacer leur intérêt vers la baguette à terre. Hermione rassembla le peu de courage qui lui restait et bondit vers elle, mais avant d’avoir le temps de se baisser pour la ramasser, une main puissante s'agrippa à son cou et d'un mouvement brutal la fit basculer sur le dos. Le choc fut tel que la tête de la lionne percuta le sol avec force et une douleur lancinante naquit instantanément dans son crâne. Elle n’eut pas le loisir de geindre, car les doigts se serrèrent davantage autour de leur prise. Suffoquant de plus en plus sous la force des mains qui l'étranglaient, Hermione ne parvenait pas à bouger, martelant de coups son agresseur, en vain.
- Drago, réussit-elle à articuler.
Une larme coula sur sa joue tandis qu'elle plongeait son regard dans celui qui était enfouit dans le sien depuis un bon moment.
- Drago. Je t'en prie.
Le concerné n’arrivait plus à réfléchir en cet instant, il n’avait qu'un souhait : qu'elle meurt. Il n’en pouvait plus d’entendre sa voix. Il devait la faire taire ! Comment osait-elle prononcer son prénom ? Il resserra sa prise et se pencha encore plus vers le corps si fragile de cette idiote. Voir sa vue se brouiller de larmes lui plaisait, mais alors qu’elle le suppliait tout à coup, son cœur marqua un arrêt et ses doigts se mirent à s’écarter avec timidité.
- Drago ! Quoi qu'elle ait fait, mérite-t-elle vraiment que tu lui ôtes la vie ?
Revenant soudain à la réalité au son de cette voix reconnaissable et prenant conscience de ce qu'il faisait, il lâcha la jeune femme et se laissa choir sur le sol le teint blafard.
Hermione toussa et reprit son souffle tant bien que mal, allongée sur le sol à côté de son agresseur. Comme si cette proximité pouvait avoir un effet encore plus dévastateur sur lui, Drago se leva avec brusquerie et posa ses yeux sur le corps sanglotant au sol.
Ne sachant pas quoi dire pour excuser son geste et se sentant incapable d’articuler le moindre mot, le Serpentard tourna les talons et marcha d’un pas rapide vers l'école en laissant là la pauvre Hermione encore sous le choc.
Quand elle trouva enfin la force de retrouver son calme et que sa respiration redevint normale, la jeune femme s'assit et tenta de reprendre ses esprits. Sa main passait sur son cou douloureux alors qu’elle regardait les brins d'herbe bouger au gré du vent. Elle se sentait épuisée. Soudain, elle se rendit compte que le dernier arrivant n’était toujours pas parti et qu’il la regardait avec le regard grave. Quand il vint s’agenouiller à ses côtés, Hermione luttait pour ne pas tomber de fatigue.
- Il ne t'aurait pas tuée, tu sais.
- Je sais, répondit-elle d’une voix rauque.
Étonné, Zabini chercha le regard de la Gryffondor.
- Il a desserré les mains avant que tu n'interviennes.
Après un hochement de tête, il proposa son aide à la jeune femme. Reconnaissante, c’est soutenue par le métis que la brune retrouva le chemin de l’école. Sur le pas des grandes portes, le jeune homme sourit timidement.
- Je suis certain qu'il regrette ce qu'il a fait.
- Je n'en suis pas convaincue !
- Moi si. Il est parti en pleurant, avoua Blaise en s'éloignant.
Abasourdie, Hermione ne comprenait plus rien. Malefoy essayait de la tuer et après, il pleurait ? Drago Malefoy pouvait pleurer ?
Au bord de l’épuisement, la brune grimpa les premières marches d’escalier, sans se soucier de sa destination.
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