Chapitre 5 : Un Animantalus est...

« Les Animantalus, êtres très peu connus du monde sorcier, sont des personnes capables de communiquer avec la nature. Dans les temps plus anciens, les sorciers considéraient cette forme de magie comme illusoire à cause du nombre peu répandu d'individus étant capable de la maîtriser.

De nos jours, seuls trois Animantalus ont été reconnus par différents ministères magiques ; peut-être en existe-t-il plus, mais face au peu d'informations que nous avons à leur sujet, ainsi que de nombreux aprioris, ces personnes hors du commun préfèrent se faire discrètes.

En effet, ces personnes ont malheureusement été montrées du doigt par les sorciers les plus réputés de notre monde, car elles possédaient un savoir et une maîtrise des éléments ; chose impossible pour les sorciers dits « classiques ». Ça posa problème à l'époque où chacun voulait prouver sa puissance et sa supériorité.

La légende raconte que ces Animantalus seraient des guides. La nature les choisirait pour incarner un mentor, un protecteur en quelque sorte, et leur octroierait son entière confiance ainsi que la totalité de ses connaissances quand le moment serait venu.»

« Quand le moment serait venu », répéta Hermione en se souvenant de ce qu'elle avait entendu dans le parc. Elle continua sa lecture plus avide que jamais de connaitre la vérité.

« Aucun sorcier ne sait comment ni pourquoi l'Animantalus est "choisit". Certains disent que c'est de Mère-nature elle-même que viendrait cette élection, d'autres affirment que c'est un gène que le sorcier possède dès la naissance. Quant aux plus sceptiques, ils mettent ce choix sur le compte de la magie noire, condamnant ce « vol de pouvoirs » aux desseins égoïstes ».

Hermione parcourait les pages sans faire de pauses et devenait de plus en plus nerveuse. Était-elle capable de faire tout ce que le livre expliquait ? Cette idée était aussi séduisante qu’improbable. Pourtant, elle ne pu renier qu’elle présentait certaines similitudes avec ses prédécesseurs lorsqu’elle arriva à la moitié du livre

« Comme expliqué dans le précédent chapitre, l'Animantalus peut donc communiquer et entendre l'appel de la nature ; que cela soit des arbres, des fleurs, des plantes. Il possède aussi le pouvoir de comprendre les animaux qui l'entourent. Dans certaines histoires parlant de ces individus, on peut lire que certains animaux devenaient des compagnons loyaux et fidèles et qu’ils aidaient leur guide à accomplir certaines tâches.

Par exemple, le premier Animantalus que le monde sorcier reconnut s'appelait Persée. Il avait pour compagnons un hibou et un cheval (qui au fil des années et des différentes interprétations devint une licorne). On raconte que ce dernier sentait quand un danger menaçait son guide et qu'il le mettait en garde et le protégeait. Le hibou, lui, venait livrer des messages et des informations importantes. Bien sûr cette histoire changea beaucoup au fil du temps, selon les civilisations, les religions et les croyances de chacun ».

Hermione sourit en repensant à sa lecture des mythes et légendes Grecques. Continuant sa lecture, elle finit par comprendre que si elle était une Animantalus comme Dumbledore semblait le croire, elle pouvait donc parler avec la faune et la flore, ne faire qu'un avec le monde qui l'entoure et encore plus incroyable : maîtriser les éléments.

Car en effet, à un moment le livre parlait du deuxième Animantalus reconnut du monde sorcier : Tibériade. Cet homme possédait comme compagnon de vie un rouge-gorge et comme Persée, il pouvait communiquer avec la nature. Mais contrairement à ce dernier, Tibériade pouvait aussi contrôler les quatre éléments que sont l'air, le feu, l'eau et la terre. Il n'y avait pas beaucoup d'informations à son sujet, car à l'époque cet homme était craint de tous et dut, vers la moitié de sa vie, se cacher pour fuir le monde qui voulait sa perte. Néanmoins, certains récits disaient qu'il avait évité un désastre en empêchant un village d'être englouti par un raz-de-marée gigantesque, et ce en créant une bulle de protection autour de celui-ci grâce à sa maitrise de l'air. Personne ne sut jamais la vérité à ce sujet, mais beaucoup affirmèrent qu'il avait fini sa vie dans ce village caché du reste du monde sous les flots.

Après avoir lu les derniers mots du livre, Hermione était songeuse. Elle n'avait mis qu'une heure pour le lire en entier, mais passa ensuite bien plus de temps à y méditer. Elle fut donc surprise d'entendre l'horloge de son dortoir sonner quatre heures de l'après-midi.

Assise à sa place habituelle dans la grande salle, la jeune femme mangeait sans grandes convictions quelques morceaux de viande et s'amusait à faire rouler ses morceaux de carotte dans son assiette. À ses côtés Ron et Harry parlaient de Quidditch, plus précisément du premier match qu'ils disputeraient dans un mois. Ils avaient questionné leur amie sur son absence complète durant les cours de la journée, mais elle avait simplement répondu qu’elle s’était reposée dans son lit. Ce qui n'était pas totalement faux. Ron avait accepté cette excuse en la jalousant un peu d'avoir eu l'autorisation de dormir autant, quant à Harry, il n'avait rien ajouté de plus, mais il se doutait que la brune ne disait pas toute la vérité. Tout comme ce dernier, Ginny était perplexe et comptait bien tirer les vers du nez de sa meilleure amie dans les prochaines heures. Entre deux gorgées de jus de citrouille, Hermione intercepta quelques phrases de ses voisins de table et sourit.

-     Je te dis qu'on va les massacrer ! Avec un attrapeur comme toi, cela ne fait aucun doute !

Hermione n'avait jamais été fan de ce sport, sans doutes car elle paniquait purement et simplement à l'idée de monter sur un balai. Quand elle imaginait ses amis chuter et se faire très mal lors d’un match, elle en avait la nausée. Mais pour le moment, elle n'y pensait pas vraiment. Pour une fois, la jeune Gryffondor pensait à elle. Mais qui était-elle dans le fond ? Était-elle vraiment une Animantalus ? Comment pouvait-elle en être certaine ? Elle connaissait la réponse à cette dernière question sans pour autant oser franchir le pas. Oui, elle devrait se rendre dans la forêt un jour, car cette voix voulait lui parler, même probablement l’aider. Quand elle y réfléchissait, cette voix n'avait pas été menaçante, voire désagréable à entendre, au contraire, elle avait été rassurante et bienveillante. Malgré tout, elle paniquait à l’idée de faire fausse route et ne pas savoir ce qui l’attendait dans la forêt ne l’aidait pas à relativiser.

-     Dis-moi, Mione, tu viendras nous encourager ?

-     Bien sûr Ron.

-     Super ! s'enthousiasma-t-il en tapant dans ses mains.

Hermione esquissa un sourire chaleureux à ses amis et la discussion reprit. Sans s’en rendre compte, le regard de la brune se posa sur la table en face d'elle.

Là-bas se trouvait un groupe de Serpentard assez bruyant qui s'amusait à lancer des sorts sur un élève de première année. Hermione remercia Merlin que cela ne se passe pas ainsi dans sa propre maison et continua son inspection aussi discrètement que possible. Les bourreaux du jeune garçon qu'étaient Zabini, Crabbes et Goyle, prenaient un malin plaisir à effrayer le petit. Hermione éprouvait de la compassion pour ce pauvre garçon, aussi implora-t-elle le ciel qu'il le laisse tranquille. La victime de plus en plus paniquée, quitta sa table et se dirigea d'un pas rapide vers la sortie. Mais les tortionnaires ne semblaient pas en avoir fini avec lui, car ils le suivirent avec un air amusé. Le sang d'Hermione ne fit qu'un tour quand elle vit des larmes sur le visage apeuré du gamin. Elle se leva avec brusquerie et courut vers la sortie, bien décidée à mettre un terme à cette injustice. Où était donc Malefoy ?

-     Alors mon grand, tu fuis maintenant ? Tu n'es vraiment pas digne d'être un Serpentard, cracha Zabini.

-     Laissez-moi tranquille. Je ne vous ai rien fait !

-     Tu n'as pas répondu à notre question, siffla Goyle d'un air menaçant.

-     Mais… je ne sais pas !

Hermione qui avait écouté cet échange avec intérêt trouva qu'il était temps d'agir. Elle prit le même ton que sa mère employait quand elle la sermonnait pour engager les hostilités :

-     Veuillez laisser ce jeune homme tranquille !

-     Tiens, tiens, tiens, voilà Miss-je-sais-tout, s'amusa Zabini. Que nous vaut le déplaisir ?

-     Vous n'avez aucun droit de martyriser cet enfant alors laissez-le. Vous voyez bien qu’il ne connait pas la réponse à votre satanée question !

-     Nous avons tous les droits Granger ; il appartient à notre maison et nous comptons bien lui faire comprendre qu'on ne se moque pas de nous indéfiniment ! Par contre, toi, ça ne te regarde pas, alors fous-le-camp et mêles-toi de tes affaires.

-     Très bien, je retire vingt points à Serpentard pour manque de respect envers un préfet et vingt points de plus pour agression verbale envers un élève. Et sachez que si j'entends que cet élève continue à être harcelé par l’un d’entre vous, les sanctions deviendront plus sérieuses !

Loin d’être habitués à entendre un ton aussi glacial sortir de la bouche de la Gryffondor, le groupe de Serpentard resta sans voix.

-     Tu peux retourner à ta place, annonça Hermione d'une voix chaleureuse au plus jeune des garçons.

Celui-ci ne se fit pas prier et s'éclipsa le plus vite possible sans un regard en arrière, ni un merci. Hermione ne s’en offusqua pas, habituée qu’elle était à faire les frais de la gentillesse légendaire des Serpentards.

-     Granger, je peux savoir ce qu'il t'arrive ?

Hermione se retourna d’un seul mouvement et son cœur rata un battement. Le prince des Serpentards en personne la fixait avec un regard de psychopathe. « Génial » pensa-t-elle. Amusés par la tournure des choses, les trois autres jeunes hommes vinrent entourer leur préfet-en-chef avec un sourire ironique des plus agaçants.

-     Je fais mon travail, Malefoy. Tes amis... lâcha-t-elle avec dédain, tes amis n'avaient pas à harceler un jeune enfant, même avec une raison des plus discutables !

Malefoy ricana en regardant ses compères et reposa ensuite les yeux sur la lionne qui était hors d'elle, ce qui l'amusait toujours beaucoup.

« Granger, Granger, Granger » s'amusa-t-il à répéter en tournant autour de la concernée. Voulant la pousser à bout, il s’autorisa même à la détailler de bas en haut avec un sourire aux coins des lèvres. La jeune femme, elle, ne bougeait plus et regardait droit devant elle tout en se demandant ce qu'il allait faire. Tendue et à deux doigts de sauter au cou du premier qui oserait lui lancer un sort, elle ne put empêcher un cri de rage de sortir de sa bouche quand elle sentit une main se poser sur son épaule.

-     Mais qu'est-ce que tu fais espèce de....

-     Malefoy, laisses Hermione tranquille et tout de suite !

Hermione et Drago se retournèrent d'un même mouvement vers le nouvel arrivant.

-     Tiens, Potter ! Comme je suis étonné. Sans oublier son larbin, évidemment, ricana-t-il en baissant le bras.

-     Qu'est-ce que tu lui as fait, espèce d'abruti fini ? s'énerva Ron en s'approchant.

-     Rien. Nous avions une simple conversation.

-     Une simple conversation ? Une simple conversation ! C'est pour ça que nous l'avons entendu crier ?

Malefoy explosa de rire, ainsi que le petit groupe de nouveau à ses côtés. Quand il reprit son air sérieux, le blond balaya l’air d’un revers de la main.

-     Ce n'est pas de ma faute si Miss-je-sais-tout est « un petit peu » sur la défensive et si elle devient paranoïaque dès que l’on pose la main sur son épaule.

-     Normal qu'on soit sur la défensive quand un pseudo-mangemort dans ton genre pose la main sur... Et pourquoi tu l'as touchée d'ailleurs ?  s'énerva Ron de plus belle.

Malefoy n’apprécia pas du tout l’insulte et avança d’un pas menaçant vers le roux. Quand il s'arrêta à vingt centimètres de lui en brandissant la main devant ses yeux, tout le monde retenait son souffle.

-     Je lui retirais cette plume, dit-il en la secouant de droite à gauche. J’ignorais qu'elles étaient aussi effrayantes, mais vu la réaction de la sang-de-bourbe…

Un nouvel éclat de rire général anima les Serpentards. Loin de perdre le nord, Drago les intima au silence d’un regard et prit une voix mielleuse :

-     Mais au fait, Weasmoche, ce n’est pas très gentil : tu viens de faire perdre... combien déjà ? questionna-t-il Hermione d'un regard faussement sérieux. Ah, oui, vingt points ! Tu viens de faire perdre vingt points à Gryffondor pour je cite « Manque de respect envers un préfet ».

Sa parfaite imitation d’Hermione fit naître quelques rires supplémentaires et fier de lui, Malefoy tourna les talons pour quitter la pièce. En passant à côté de la jeune femme, il lui souffla la plume dans la figure et fit un « Bouh », ce qui fit couler des larmes sur les visages de ses collègues de méfaits. Le groupe de Serpentard disparut dans les couloirs.

Enervé, le trio retourna s’asseoir pour finir leur repas dans une ambiance des plus tendues.

Ce qu’ils ignoraient, c’est que dans son coin, bien à l’abri des regards indiscrets, Zabini souriait, victorieux d’avoir mené à bien son projet.

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