Chapitre 4 : Qu'est-ce que...

-     Miss Granger, vous voilà enfin de retour parmi nous.

Hermione se réveillait en douceur avec un mal de crâne effroyable. Après s'être concentrée pour se rappeler ce qui s'était passé pour qu'elle atterrisse auprès de Madame Pomfresh, elle émit une plainte rauque. Tout lui revint en mémoire d’un coup, tout. Un frisson lui parcouru le corps quand elle se remémora les mots qui l’avaient tourmentée au point de lui faire perdre connaissance.

-     Miss tenez, vous devriez boire un peu vous êtes toute pâle. Trois jours sans vous réveiller, vous en avez besoin.

Hermione fixa l’infirmière d'un regard interloqué ; « trois jours » répéta-t-elle. Elle accepta le verre que celle-ci lui tendait et le vida d’une traite. Encore tremblante, Hermione le posa ensuite sur le bord de la table à ses côtés. Sur cette même table se trouvaient divers mots d'encouragement de ses amis, ainsi qu'un nombre impressionnant de sucreries en tous genre. Certains paquets étaient d’ailleurs déjà ouverts et presque vides. « Sacré Ron ! », soupira-t-elle. Un petit carnet attira son attention.

D'un vert sombre, le livre accusait les années, car sa couverture était arrachée par endroits. Il ne devait pas posséder plus de cinquante pages, ce qui intrigua la jeune femme. Le prenant sur ses genoux, elle s'installa en tailleur et lut le titre aux teintes argentées : « Animantalus ».
Elle commençait à lire les premiers mots quand des lamentations se firent entendre dans la pièce.

-     Oh j'ai mal, je n'ai jamais autant souffert de toute ma vie.

-     Oh je vous en prie Monsieur Malefoy, vous n'avez qu'une épaule déboîtée, vous allez vous en sortir, s'agaça l'infirmière d’une voix blasée.

Hermione roula des yeux et lorgna dans la direction du grand blessé. Le voir gesticuler et geindre tel un enfant fit naître un gloussement nerveux dans la gorge de la jeune femme. « Il va nous faire le coup chaque année ? » se demanda-t-elle en serrant les lèvres pour ne pas éclater de rire. Malheureusement pour Hermione, le blond avait remarqué son air amusé et tournait maintenant un regard furibond vers elle.

-     Cela te fait rire Granger ? Tu veux voir ce que cela fait ?

Surprise que le ton du Serpentard soit si vite agressif, elle fronça les sourcils et le regarda pour de bon. Assis sur son lit, Malefoy la dévisageait sans cligner des yeux. Trop fatiguée pour commencer une joute verbale sans fin, elle baissa les yeux et fit mine de lire son livre. Mais dans le fond, la jeune femme jubilait de l’avoir vu dans cet état. Un crack discret résonna.

-     Non mais vous êtes malade !

-     Monsieur Malefoy, il fallait bien que je la remette en place ! J'ai profité de votre contemplation pour... avoua-t-elle avant d’être coupée.

-     Ma contemplation ? Ne me faites pas rire, je regardais juste…

-     Juste Miss Granger, l'interrompit-elle à son tour. Maintenant que c'est fait, vous pouvez partir !

Sans dire un mot, ni un dernier regard pour personne, le jeune homme pressa le pas vers la sortie avec le dos aussi raide qu’un balai. Hermione amusée par ce dernier laissa échapper un rire peu discret.

-     Je vois que vous allez beaucoup mieux aussi, ajouta Madame Pomfresh avant de se diriger vers son bureau. Vous pouvez partir, Miss.

Rouge de honte, Hermione ne se le fit pas dire deux fois et attrapa ses quelques affaires en silence. Dans les couloirs, elle ne croisa aucun élève. Se rendant compte qu'elle avait raté pas mal de cours, elle se mit à paniquer et marcha d’un pas rapide pour rejoindre son dortoir.

Les jours suivants furent longs pour elle. N'ayant aucun moment de répit entre son travail de préfète-en-chef, sa remise à niveau pour les cours qu'elle avait loupés et les différents travaux que leur donnaient en plus leurs professeurs, Hermione était crevée.

Le samedi tant espéré arriva enfin. Dans la salle commune des Gryffondors, le trio papotait au coin du feu.

-     Quelle semaine ! soupira le survivant.

-     Ne m'en parle pas, renchérit Ron.

-     Oh les garçons, ce n'est rien encore. N’oubliez pas que cette année, nous allons devoir étudier beaucoup plus que pour les précédentes, c'est l'année des Aspics ! Et cette semaine n'était qu'une partie de plaisir en comparaison à ce qui nous attend les prochains mois.

-     Tu es vraiment rassurante, Mione. Tu n’imagines pas comme t’entendre dire ça me fait du bien, ironisa Ron.

Harry éclata de rire face à la grimace de son meilleur ami. Ginny en fit de même en voyant Hermione devenir aussi rouge que les braises dans la cheminée. Vexé et un brin inquiet quant au futur, le plus jeune des Weasley sortit de la pièce dans un mouvement de cape digne de Severus Rogue.

-     Roh ne vous disputez pas, rit Harry.

-     Je ne me dispute pas, je suis juste réaliste !

-     Je sais Hermione, mais tu connais Ron.

Elle sourit en coin à cette remarque et finit par soupirer en s'affalant dans le canapé. Harry profita du calme revenu pour questionner la jeune femme et savoir ce qui l’avait amenée à finir à l’infirmerie, mais comme à chacune de ses tentatives, elle esquiva la réponse d'un haussement d'épaules. Le survivant peu enclin à croire qu’un silence venant d'Hermione était bon signe s’inquiétait beaucoup, mais il ne souhaitait pas la braquer à force d’insister, aussi se promit-il de ne plus aborder le sujet.

De son coté, Hermione s’en voulait de faire des secrets, mais elle ne savait pas quoi répondre à son ami. Pourtant, des questions, elle s'en posait beaucoup aussi, mais elle ne trouvait jamais une réponse logique et cohérente à donner. Depuis ce jour-là, elle n'avait pas quitté l'enceinte de l'école et n'osait plus mettre un pied dehors. Redoutant que tout le monde la pense folle si elle parlait de la voix qu’elle avait entendue, elle gardait le silence et espérait que cela passerait aussi subitement que c’était apparu. Hermione finit par monter se coucher sous les regards inquiets d'Harry et de Ginny.

Quelques jours passèrent sans le moindre incident. Au petit  matin, tandis que la jeune femme enfilait sa cape à la hâte et s’emparait de son sac pour aller en cours, son regard se posa sur un livre vert qui se trouvait sur sa table de chevet. Elle n'avait pas encore eu le temps de le lire cette semaine, aussi se promit-elle de le faire le soir-même.

En cours de botanique, elle se demandait encore qui avait pu lui offrir cet ouvrage. Harry et Ron n’étaient pas du genre à lui payer ce style de cadeaux et Ginny lui avait fait savoir qu'elle n'était pas l'auteure de ce présent. Alors qui hormis ces trois personnes aurait pu le faire dans ce cas ?

-     Miss Granger.... bredouilla le professeur Chourave.

Hermione avait les yeux clos et réfléchissait à toute allure aux candidats potentiels pour ce cadeau quand un coup de coude la fit revenir à la réalité.

Pourquoi tous les élèves avaient les yeux rivés sur elle ? Mal à l’aise et dans l’incompréhension la plus totale, Hermione chercha des yeux son enseignante. En constatant que cette dernière la fixait avec le même regard interloqué et interrogateur que tous les autres, elle se mit à angoisser.

-     Professeur Chourave, y a-t-il un problème ?

Pour seule réponse, tous les regards dans la pièce se baissèrent dans une parfaite synchronisation légèrement flippante. Comme elle souhaitait tout de même comprendre malgré l’appréhension dans sa poitrine, Hermione imita tout le monde et pencha la tête. Ce qu’elle vit la fit écarquiller les yeux et hoqueter un vague « quoi » tellement elle était éberluée par ce qui se passait sous ses yeux.

En effet, le cours de ce matin portait sur les Puffapod ; plantes très fragiles composées de cosses légèrement rosées. Ces dernières pouvaient, en se fissurant un peu, exploser et laisser place à de petites fleurs. Hermione n’avait pas dû être assez délicate, car en ce moment, des fleurs blanches et roses attiraient l’attention de tout le monde. Ce qui n'était pas normal dans tout ceci, c’était que ces dernières ne s’étalaient pas sur la table de travail comme devant celle des plus maladroits de la classe, non. Contre toute logique, les petites fleurs virevoltaient autour de la main, des doigts, de l'avant-bras d’Hermione dans un mouvement fluide et continu.

Effrayée, la concernée secoua le bras entier avant de regarder ses amis et son professeur à tour de rôle. Les fleurs s’étaient immobilisées sur le mobilier, mais les regards la fixaient toujours. Ne sachant quoi faire pour que les choses redeviennent normales, Hermione fixa ses chaussures un moment avant que le silence ne soit interrompu par une voix chaleureuse. Hermione remercia mentalement la providence d’avoir amené le directeur jusqu’ici.

-     Miss Granger, auriez-vous la gentillesse de me suivre s'il vous plait.

La jeune lionne ne se fit pas prier et le rejoignit prestement après avoir récupéré ses affaires. Elle le suivit jusqu’à l'allée qui menait à l'école sans oser dire un mot. Alors qu’elle lançait un bref regard à sa droite vers la forêt interdite, il finit par demander :

-     Vous avez aimé mon livre ?

D’abord confuse, elle finit par comprendre de quel livre il parlait. C’était donc de lui que venait le carnet vert ! Hermione avoua timidement ne pas l’avoir lu et fixa à nouveau ses chaussures. Un vent plus violent s'immisça dans ses cheveux désordonnés et elle ne put retenir un petit cri de surprise en repensant à l’épisode de l’autre jour dans ce même parc.

-     Oh, je comprends mieux votre réaction alors, s'amusa-t-il à répondre.

-     Je ne comprends pas Monsieur.

Avec son petit sourire rassurant habituel, il se tourna vers la jeune femme et ajouta ceci :

-     Vous devriez le lire au plus vite Miss, c'est un livre vraiment intéressant. Très rares sont les personnes qui l'ont lu ou connaissent son existence.

-     Ah oui ? Mais pourquoi l'avoir mis entre mes mains alors ?

-     Vous verrez qu'après l'avoir parcouru, il vous aidera à comprendre certaines petites choses.

Il ponctua cette dernière phrase par un clin d'œil complice et la salua. Hermione, faisant fi de son prochain cours, regarda une dernière fois derrière elle et courut vers son dortoir bien déterminée à lire ce livre tout de suite.

Dans sa chambre, tremblante mais déterminée, la jeune femme ouvrit le livre avec un cœur battant la chamade. D’une voix tremblante elle récita :

- Les Animantalus, êtres très peu connus du monde sorcier, sont des personnes capables de....

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