Chapitre 2 - Un trajet pénible

Cela faisait maintenant un bon moment qu’Hermione et Malefoy étaient dans la même pièce, pourtant le silence régnait autour d’eux. Hermione, le front appuyé contre la fenêtre froide, regardait le paysage défilé sans même le voir et se demandait surtout pourquoi son pire ennemi depuis toujours ne disait rien. Sûrement attendait-il qu'elle dise quelque chose qu'il pourrait ensuite tourner au ridicule avec une aisance déconcertante. Oui cela ne pouvait être que cela. Elle fit donc le choix de garder les lèvres closes et d'en profiter pour penser à des choses plus agréables que ce cher Malefoy et ses répliques.

Ainsi elle se remémora le jour de son retour chez elle en juin dernier. Ce jour-là, elle était rentrée épuisée, mais heureuse d'avoir une fois de plus réussi son année avec brio. Après avoir rangé ses diverses affaires à leurs places respectives, elle était descendue prendre un verre d'eau pour se rafraichir, car ce mois-là, il faisait déjà une chaleur épouvantable. Elle sortit dans le jardin prendre un peu le soleil car comme sa meilleure amie Ginny lui avait si souvent fait remarquer ; « Tu es aussi blanche qu'un mort Hermione ». Alors pour lui faire plaisir, enfin plutôt pour qu'elle la laisse tranquille, Hermione s'exécuta. En sueur, la jeune femme se baladait verre à la main sur l’herbe fraîche, perdue dans ses pensées.

Après quelques allers-retours, elle s'était assise sous le grand chêne qui trônait dans son petit coin de verdure. « Au diable le bronzage, il fait trop chaud ! » annonça-t-elle en appréciant l’ombre que lui offrait l’arbre. Les yeux fermés sur ses souvenirs de l’année terminée, qu’elle ne fut pas son étonnement quand un petit rouge-gorge vint la saluer.

-     Bonjour mon mignon, qu'est ce qui t'amène ici ? sourit-elle

L’oiseau remua les ailes et émit un son adorable de son minuscule bec.

-     Cela m'aurait étonné que tu me répondes autre chose, s’amusa la brune. Tu dois avoir aussi chaud que moi bel animal, et tu dois avoir bien soif aussi.

Elle proposa son verre d'eau pour que le petit volatile s'abreuve dedans. Au début un peu méfiant, l'animal tournait autour du récipient en faisant de petits sauts, ce qui amusait la jeune femme. Puis finalement, ne voyant aucune menace surgir, il s'approcha et but à sa soif. Hermione fut touchée que ce petit être lui fasse confiance et se laisse approcher d'une telle manière. Le cœur remplit d’espoirs, elle voulu tenter de le caresser du bout des doigts, rapprocha sa main de lui doucement, puis renonça. « Il ne se laissera jamais toucher par un grand machin comme moi » s'amusa-t-elle à penser. Comme pour lui faire comprendre qu'elle avait tort, l'oiseau s'envola de quelques centimètres et vint se nicher sur le genou de la jeune femme.

-     Oh comme c'est gentil de venir me faire un petit coucou.

Le rouge-gorge tourna la tête au son de sa voix et s'amusa à la dévisager. Hermione tendit donc une nouvelle fois la main vers la petite chose fragile qui se trouvait sur elle et effleura délicatement le dessus de sa tête. En signe d'acceptation, l’oiseau frotta son minuscule bec contre ses doigts et après quelques secondes finit par s'envoler. Hermione grâce à ce petit échange avait ressenti beaucoup de bonheur et avait évacué tout le stress accumulé ces derniers temps. Complètement gaga, elle se releva revigorée et s'avança vers sa maison.

-     Dis donc Granger, ça te dérangerait de me répondre ?

De retour au temps présent, Hermione comprit que le Serpentard lui parlait, ce qui lui fit ouvrir grands les yeux. L’air énervé qu’il arborait ne présageait une fois de plus rien de bon.

-     Je… Qu'est-ce que tu veux Malefoy ?

-     Que tu me répondes bon sang !

-     Je n'ai pas entendu ta question, avoua-t-elle à contrecœur.

-     Tiens donc, Miss-je-sais-tout serait devenue sourde ; ça va nous faire des vacances en classe.

Le rire narquois du blond agaça tout de suite la Gryffondor. Après une longue inspiration, elle répondit :

-     Oh tu ne vas pas commencer ! Et non je ne suis pas sourde, je réfléchissais juste à quelque chose d'important, mentit-elle.

-     Ah oui ? Et qu'est-ce qui est si important pour une sang-de-bourbe comme toi ?

Et c’était reparti ! Le disque de Malefoy était décidément rayé et il était plus que temps qu’il revoie ses insultes. Hermione fit claquer sa langue contre son palais et fit un sourire sans joie.

-     Cela ne te regarde pas. Depuis quand tu t'intéresses aux sangs-de-bourbe ?

-     Toi et tes semblables ne m'intéressent vraiment pas, j’étais juste intrigué à cause du sourire niais que tu avais sur le visage depuis quelques minutes et qui plus est : en me regardant !
- Non mais tu délires ! Je ne te regardais pas du tout.
- SI TU ME REGARDAIS ! Arrête un peu de mentir, je ne suis pas bigleux et tu es juste en face de moi ! Je sais quand même quand quelqu'un me regarde, et bêtement en plus, se sentit-il obligé de préciser.

Hermione enrageait de plus en plus sur son siège. Pour qui se prenait-il ce vil serpent pour oser la prendre de haut de la sorte ? Elle comptait bien le remettre à sa place en temps voulu, foi de Gryffondor !

-     Écoute Malefoy, je pensais à un souvenir de vacances tout simplement et ce souvenir était assez sympathique, d'où mon sourire. Et encore une fois, il ne t'était pas adressé !

-     Un souvenir plaisant ? Est-ce que Weasmoche aurait enfin osé te tenir la main ? Non je dis des bêtises, une Sainte-nitouche comme toi ne donne pas la main avant ses dix-huit ans !

Folle de rage de l’entendre éclater de rire, la jeune femme se leva brusquement, ce qui fit sursauter le blond en face d'elle. D'un ton calme, trop pour ne pas être menaçant, elle déblatéra :

-     Non, rien de cela. Je repensais à ce jour particulier sur la plage ; j'avais décidé de bronzer un peu, car tu dois bien l'avouer, j'étais bien blanche, ajouta-elle en pointant son propre visage du doigt. Je faisais du monokini, tu dois savoir ce que c’est, évidemment… Bref, mon copain est arrivé, il adorait me voir ainsi, la poitrine nue exposée à la  vue de tous…

Elle laissa un cours instant de silence s’installer entre eux, le regard perdu dans le vide.

-     Il m'a ensuite tirée par le bras vers la mer où nous avons fini par nous baigner et puis... Enfin, je te laisse imaginer rigola-t-elle sournoisement en faisant des regards entendus.

Hermione se leva d’un air fier et se dirigea ensuite vers la porte, car elle avait remarqué que le train était arrivé à Poudlard. Sans se retourner, elle lâcha cette dernière phrase : 

-     Bon sang, que c'était bon ce jour-là !

Et elle sortit du wagon en se retenant d'exploser de rire en imaginant la mine déconfite de Malefoy qui n'avait toujours pas bougé d'un pouce lorsqu'elle referma la porte. Elle était loin d’être fière de cet énorme mensonge, ni du niveau de ce dernier, mais clouer le bec du Serpentard demandait parfois de se rabaisser à son niveau intellectuel.

Après quelques minutes, le concerné n'avait toujours pas digéré cette nouvelle : Miss-je-sais-tout s'envoyait en l'air, jamais il aurait imaginé cela. Quel tordu avait réussit à la toucher ainsi ? Imaginer la scène lui donna une série de frissons très désagréables.

Alors qu’il fulminait sur place de n’avoir rien répliqué suite au monologue de l’autre dévergondée et devenait de plus en plus rouge, la porte s'ouvrit sur Blaise Zabini. Ce dernier salua son meilleur ami et lui conseilla de se dépêcher s'il ne voulait pas repartir avec le train. Malefoy sortit enfin de sa léthargie et se jura de découvrir qui était celui avec qui Granger avait fait ces.... choses dégoûtantes.

Sur la route qui menait à l'école, Hermione en rigolait encore. Toutefois plus sérieuse, elle lisait aussi les diverses instructions inscrites sur le parchemin que son professeur lui avait donné un peu plus tôt. « Et beh, il y en a des choses à faire quand on est préfete-en-chef » soupira-t-elle .

Elle discuta ensuite avec ses amis de son échange avec Malefoy, ce qui valut un fou rire général. Ron de son côté fulminait en se demandant qui pouvait être le mec de la plage. Quand Hermione comprit que le jeune roux croyait à sa petite histoire, elle éclata de rire en lui assurant que c'étaient des sornettes. Il ne fut pas rassuré pour autant et finit le trajet sans dire un mot, provoquant des sourires et des messes-basses pour le reste du groupe encore amusé.

Arrivés devant les portes de Poudlard, tous les élèves étaient dirigés par les préfets de chaque maison, ce qui donnait à Hermione quelques moments de répit avant de commencer son travail de préfète-en-chef bien plus laborieux. Elle traîna donc les pieds dans le parc tout en chantonnant un air gai qui lui passait par la tête. Elle ne s'aperçut donc pas qu'elle venait de passer à moins d'un mètre du saule cogneur sans que celui-ci ne la rue de coups. Au contraire il ne bougea pas d'une feuille .

Mais quelqu'un non loin de là avait assisté à ce spectacle on ne peut plus incroyable et se posait déjà mille questions. Les yeux pétillants de malice comme à chaque fois.

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