KK Slider : Secret Song.


KK Slider : Secret Song.

Il y a fort longtemps, durant un calme soir d'hiver, près d'un feu de cheminé deux petits chiots naquirent. Le premier était noir avec d'adorables petites tâches banches sur les pattes. Le second, plus petit était une petite boule de poils toute blanche avec seulement deux tâches noires au-dessus des yeux qui lui donnait un drôle d'air.

Tous deux avaient eu la chance de naître dans un foyer humain particulièrement gentil et aimant. Les humains sont des géants assez étranges mais qui peuvent se montrer amusants quand ils s'en donnent la peine. Le plus jeune de la famille leur avait choisi des noms ; Kiyuki pour le petit chien noir et Totakeke. Peu importait la signification de ses mots enfantins, ils avaient des noms et c'était le plus important.

Les jours et les mois s'écoulèrent paisiblement. Depuis qu'ils tenaient sur leurs pattes, le jeu préféré des jumeaux étaient de courir partout et de découvrir le monde le plus vite possible. Dans les herbes hautes, dans les cours d'eau, dans le sable ou même la boue. Ou bien à l'intérieur, dans les escaliers, sur le parquet, le canapé ou le tapis. Ils courraient parfois jusqu'à en perdre à halène et c'était ce qui leur plaisait. Deux petites boules de poils terribles et infatigables, voilà ce qu'ils étaient.

Kiyuki elle, aimait particulièrement courir à l'extérieur. Elle était la grande sœur qui n'avait jamais peur de rien, jamais peur de se perdre. Elle ne se perdait d'ailleurs jamais. Lorsqu'elle rentrait de ses longues expéditions, Kiyuki se ruait sur son repas et engloutissait toute sa gamelle en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

Totakeke, quant à lui préférait rester bien au chaud et s'inventer des courses imaginaires contre les lumières de la maison. C'était un jeu particulièrement difficile, les lumières étaient beaucoup trop rapides pour ses petites pattes. Contrairement à sa sœur, lui ne mangeait pas énormément, pour reprendre ses forces il préférait la sieste près de la cheminée. Et à chaque fois, le petit humain le rejoignait pour jouer des mélodies sur un grand morceau de bois qu'il appelait « guitare ». Il lui avait expliqué que la musique était quelque chose de magique. Elle aurait le pouvoir de guérir le cœur des gens... C'était des paroles un peu compliquées pour le petit chien mais il appréciait la mélodie jouée par son jeune maître.


Les deux chiots grandirent dans un véritable cocon et rien ne semblait pouvoir troubler leur tranquillité. Mais ce fût sans compter sur la curiosité maladive des jumeaux... Lors d'un soir d'hiver, un étrange phénomène se produisit. Il faisait étrangement sombre dehors et l'air semblait être plus froid que les autres soirs, presque glaciale. Et ils le vit, le coton tombait du ciel. Du coton par millier. C'était la première fois que les chiots se retrouvaient face à un tel spectacle. Les humains étaient sortis et ni Kiyuki, ni Totakeke ne savaient de quoi il s'agissait.

« On devrait sortir pour aller voir de plus près ! »

Comme à son habitude, Kiyuki téméraire ne tenait pas en place et était pressée de découvrir ce qu'était cette merveilleuse chose qui tombait du ciel. Son jeune frère, lui était plus prudent.

« Non, c'est peut être dangereux. On devrait rester ici comme les humains l'ont demandé. »

« C'est de la magie, Tota'! »

« C'est dangereux ! Attendons que le jeune maître revienne ! »

Mais malheureusement, elle ne l'écouta pas et sorti à toute vitesse par la porte de derrière. Les humains oubliaient souvent de la fermer et les deux chiots le savaient. Totakeke suivit sa sœur mais en voyant l'épais brouillard blanc qui régnait au-delà la porte, il s'arrêta. Il préférait ne pas prendre de risques inutiles.

« On ne devrait pas sortir ! Reviens maintenant ! S'il te plait, Kiyuki... »

« Woooah, c'est aussi froid comme de la glace ! On dirait.... On dirait .... Tu penses que je peux le manger ? Hey, vient ! Dépêche-toi, aller ! »

De la neige pleins les pattes et pleins la truffes, elle se tourna vers son frère mais en comprenant qu'il ne viendrait pas, elle s'éloigna rapidement. Comment résister à l'envie de découvrir ce nouveau paysage ? Impossible.

Totakeke resta sur la pas de la porte à crier pour que sa sœur rentre, mais il était déjà trop tard, elle était déjà trop loin pour l'entendre. Il se résigna donc à faire demi-tour et retourna s'asseoir près de la cheminée pour attendre le retour de ses maîtres et de sa sœur.


Il attendit, attendit et attendit encore mais Kiyuki ne rentra pas. Le feu de la cheminée était déjà presque éteint lorsque que les humains rentrèrent. Le jeune maître ne tarda pas à remarquer l'absence de la petite chienne. Il la chercha avec l'aide de Totakeke. Les recherches s'étalèrent sur plusieurs jours, plusieurs semaines peut-être même sur plusieurs mois mais tous leurs efforts furent vains. Le brouillard avait emporté au loin le petit chien.

Un soir, ne supportant plus de rester devant la cheminée à attendre le retour de sa sœur sans ne rien faire de plus, il décida d'agir. Il était grand temps qu'il prenne son courage en main et qu'il quitte son confortable cocon pour aller retrouver sa sœur. Cette fois, c'était à lui de lui venir en aide.

Il attendit que les humains s'endorment puis il sorti par la porte de derrière. Toujours ouverte. La neige avait déjà fondue. Il n'était jamais vraiment sorti seul jusqu'à maintenant mais il devait le faire. Il n'avait pas le choix. Il parcouru un long chemin, demandant à chaque personne qu'il croisait mais personne ne semblait connaitre Kiyuki. En réalité, c'était surtout parce que personne ne prenait vraiment la peine de l'écouter. Les gens étaient froids, juste comme la neige qui avait emporté sa sœur. Il comprit finalement que personne n'avait l'intention de l'aider. Mais quand il se décida enfin à rentrer, il se rendit compte qu'il avait oublié le chemin qui menait jusqu'à la maison. Il marcha longtemps, il marcha jusqu'à ce que ses pattes ne puissent plus le porter mais il réussit seulement à s'éloigner encore plus. Il était perdu. Lui aussi.

Il erra plusieurs mois dans les rues. Il était encore jeune et ce fut sans aucun doute, les jours les plus difficiles de sa jeune existence. La vie dans la rue, même pour un chien n'a jamais été une chose facile. Il faut voler pour manger et ne jamais entrer sur le territoire d'un autre chien sous peine d'être battu. Il faut se méfier des chats aussi. Ce sont les pires, les chats.


Affamé, épuisé et résigné, Totakeke pensait être perdu à jamais. La solitude avait remplacé la joie dans le cœur du chien blanc. Plus rien ne trouvait d'importance à ses yeux, tout était devenu fade. Il finirait sa vie dans la rue et deviendrait comme tous les autres animaux de la rue ; triste et seul. Alors qu'il avait perdu tout espoir, sa route croisa celle d'un drôle d'oiseau. Un étrange pigeon verdâtre en costume qui se faisait appeler « M. Brewster ». Malgré son allure étrange, il était distingué peut-être à cause du nœud papillon soigneusement noué autour de son cou.

« Que fais tu seul dans la rue mon garçon ? Peut-être t'es-tu égaré ? »

Totakeke ne répondit rien à cet étrange personnage. Son jeune maître lui avait répété de ne jamais adresser la parole aux inconnus. Surtout lorsqu'il s'agit d'un pigeon en costume... Mais ça ne dérangea visiblement pas son interlocuteur qui poursuivit.

« Je tiens le café dans la ville voisine, que dirais tu de m'accompagner ? Tu pourrais t'y réchauffer un peu et reprendre quelques forces. Sans vouloir me vanter, mon établissement propose le meilleur café du monde... Et si tu acceptes de travailler pour moi, tu pourras rester le temps de retrouver ton chemin. Qu'en dis-tu mon garçon ? »

Le jeune chien ne répondit rien et se contenta de l'ignorer.

« Très bien, ce n'est pas grave. Je te laisse tout de même ma carte. Si tu changes d'avis ou si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à venir me voir. »


Dès le matin suivant, le chien blanc s'était rendu au café du dénommé M. Brewster. Il n'avait de toute façon plus rien à perdre... 

The roost cafe. L'ambiance de cet endroit lui rappela immédiatement la chaleur de son foyer d'autrefois. Ce n'était pas très grand et plutôt mal éclairé mais il s'y senti immédiatement à l'aise. M. Brewster lui apprit l'art de faire du bon café mais il fallait le reconnaître malgré tous ses efforts, Totakeke était loin d'être doué pour ça. Pourtant l'étrange patron semblait s'être attaché à lui et lui permit de rester malgré tout. Il n'avait plus à voler pour manger et la nuit il pouvait dormir au chaud. M Brewster lui avait aménagé une petite pièce située derrière le comptoir. Ce n'était pas très grand, mais c'était suffisant, il n'avait pas besoin de beaucoup plus. Seulement d'un foyer, d'un endroit où rester et de quelqu'un à qui parler.

Il allait mieux, certes mais l'absence de sa sœur était toujours présente dans son cœur. Il se souvint alors de ce que lui avait appris son jeune maitre. La musique avait le pouvoir de soigner les cœurs. Si c'était le cas, s'il s'agissait réellement de magie alors peut être pouvait-il guérir. Peut-être pouvait-il devenir magicien. Il en parla à son patron et ce dernier revint un jour avec ce même morceau de bois que les humains appellent guitare.

Il lui fallut plusieurs mois pour maîtriser la musique que produisait cet instrument. Il s'entraînait dans un coin du café et petit à petit les gens avaient commencés à se rassembler autour de lui. Lui qui était seul il n'y a pas si longtemps, lui qui avait perdu tout ceux qu'il aimait... Il retrouvait peu à peu un intérêt pour la vie. La musique est peut être vraiment magique finalement.


Vous connaissez sûrement la suite de l'histoire. Le café aménagea une scène dans la petite salle derrière le comptoir et chaque fin de semaine un chien blanc y donne un concert. KK Slider. Il a choisi de garder seulement les initiales qu'il avait en commun avec sa sœur bien aimée. Pour ne jamais l'oublier. Ni elle, ni sa famille.


Il jouera toujours pour eux.

Chaque hiver, le jour de son anniversaire le chanteur recevait toutes sortes de lettres. Beaucoup de clients avaient pris l'habitude de le lui souhaiter. Seulement cette année, une retenue particulièrement son attention.


« Mon cher ami,

Je sais que tu voudrais que je sois là aujourd'hui, pour ton anniversaire. Mais je ne pense toujours pas être capable de faire ça ... Je prie seulement pour qu'un jour tu reçoives une de mes lettres.

Mon cher, mon merveilleux ami, j'aimerai que tu saches au combien tu comptes pour moi. J'aimerai que tu restes toujours fort et courageux et que tu te souviennes seulement des bons moments passés ensembles. J'espère que tu sais à quel point tu as changé ma vie et à quel point j'aime tes chansons, tes poèmes et chaque chose que créer ton esprit. Je t'ai reconnu. Oui, j'ai su que c'était toi dès l'instant où j'ai entendu ta voix.

J'ai demandé à maman de me laisser sortir pour ton anniversaire. Mais malheureusement, je devrais encore une fois être loin de toi pour ce jour au combien important. J'espère de tout mon cœur que quelqu'un t'offrira ce gâteau que tu aimais tant autrefois. J'aurai voulu le cuisiner pour toi...

Eh bien... mh.

J'espère que cet anniversaire sera joyeux et que je pourrai te revoir bientôt. Je voudrai pouvoir rire et sourire avec toi de nouveau, comme avant.

Je t'ai envoyé un cadeau spécial, c'est une partition que j'ai écrite. Enfin maman l'a écrite pour moi. Elle s'appelle « Cupcakes Stale », comme les gâteaux que tu aimes tant... Ce n'est pas très original j'en suis consciente, mais j'aimerai beaucoup que tu la joues, je pense qu'elle te correspond.

Je t'aime. N'arrête jamais de chanter.

--KK. »

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