Allongé sur le lit, le drap remonté à moitié jusqu'au torse, je regarde Parker me faisant l'honneur d'effectuer le plus grand des défilés de mode.

« - Et cette chemise ? T'en penses quoi ?

- Elle te colle trop. Change.

- Comment ça ?

- On voit tous tes muscles.

- C'est le but...

- Oui, bah moi, je ne veux pas que tout le monde les voie. T'as pas un tee-shirt ou un polo ?

- Angus ? Un tee-shirt pour aller à une soirée ? Sérieusement ?

- Je dis ça, je dis rien. Pourquoi tu me demandes mon avis d'ailleurs ? Si ce n'était que moi, tu ne sortirais pas de cette chambre, je te séquestrerais et je te garderais pour moi tout seul. Je ferais des folies de ton corps jusqu'au bout de la nuit et... »

Il m'interrompt d'un baiser, déboutonnant expressément sa chemise devant moi.

« - Tu sais bien que ça ne marche pas comme ça.

- J'aurai essayé...

- Je vais finir par croire que tu prends goûts à certaines choses !

- Seulement aux bonnes choses et faute à qui de m'avoir habitué à ça, hein ?

- Allez, habille-toi ! T'es encore à poil, je te signale.

- Et alors ? Franchement, si c'était une soirée à thème genre « Jardin d'Eden », j'irais en tenue d'Adam. Ça ne me poserait aucun problème.

- Moi, ça m'en poserait un. Tu ne te balades pas à poil devant des inconnus.

- De toute façon, je n'ai rien à exhiber contrairement à une certaine personne. »

Ce n'est pas comme si c'était connu que Parker est beau comme un dieu, du style Apollon et que moi je suis le digne héritier...De Bouddha. J'ai même un petit ventre. Forcément, les soirées d'intégration ça n'aide pas.

« - Tu te rends compte que depuis ce fameux soir, c'est genre, notre première soirée ?

- Tu veux parler de mon anniversaire chez Mona ?

- Ah non ! Non, non ! Ne prononce pas son nom.

- C'est bon, Mona ce n'est pas Voldemort et tu sais qu'elle nous aide pas mal.

- Hmmm...Un peu plus et tu aurais finis avec elle n'empêche.

- Jamais de la vie. C'était juste pour t'embêter et te faire sortir de ta zone de confort. Rien de plus. »

Pauvre Mona, soudain, j'ai un brin de pitié naissant à son égard. Je viens de me rendre compte que Parker a piétiné allégrement ses sentiments. Oui, j'ai de la peine.

« - Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme si j'étais un monstre ?

- Parce que t'en es limite un...Pauvre Mona.

- Oh ça va ! Elle en est pas morte. Un râteau c'est un râteau. Et puis j'avais autre chose de plus urgent.

- Quoi donc ?

- Mais toi mon cher. Tu sais Angus, je sais que tu m'aimes depuis environ...Notre année de 3ème au collège. Tu es aussi discret qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine quand il est questions de sentiments.

- Faux ! Archi faux ! J'ai été super discret !

- Tu as écrit en gros dans ton cahier de maths « Angus+Parker » avec un cœur.

- Ma main a glissée...

- Mais oui...Bon, habille-toi ! On va finir en retard.

- On se demande bien à cause de qui !

- Pas à cause de moi, regarde, je suis prêt.

- Oui, mais qui a décidé de faire des folies avant d'y aller ?

- T'avais qu'à dire « non ».

- Comme si un aveugle allait refuser la vue. Il faudrait être fou ! Bon, prête-moi une chemise, j'ai rien à me mettre.

- Dit-il...

- Tiens, celle-là, elle est parfaite !

- C'est celle que tu viens de me faire enlever ! T'es gonflé !

- Ouais, mais comme je ressemble à une ficelle de fromage, cette chemise m'ira très bien.

- Et tu comptes y aller cul nu aussi ? »

Ah oui, il me manque le bas.

Je dois bien avoir pris un jean plus ou moins potable avec moi. Attends, où est-ce que j'ai rangé ça dans mon placard déjà ?

Non...non...ça c'est les chaussettes...

« - COUCOU ME REVOILOU ! »

Et avant même que je n'eus le temps et le plaisir d'enfiler au moins un caleçon, Kenzo débarque dans la chambre.

Le maître du mauvais timing.

« - Je dérange peut-être ?

- Pas du tout...

- J'adore ta tenue Angus.

- RETOURNE-TOI BORDEL !!!

- Et dire qu'il osait dire vouloir y aller tout nu... »

Il n'y a pire situation que celle que je viens de vivre présentement, exhibant les parties les plus intimes de mon corps aux yeux bridés de Kenzo.