Chapitre 7 - Angus
Pour la énième fois en l'espace de quelques jours, j'ai refait ma valise. Je pense que je devrais en faire mon métier « Faiseur de valise », rien que le nom ridicule. Attendez, j'ai mieux «Valiseur». Voilà. Là, ça claque. Le métier consisterait à savoir faire une valise correctement. Vous pouvez rire, mais je suis certain que ma petite entreprise marcherait bien parce qu'il doit y avoir une tonne de gens qui ne savent pas faire une valise correctement.
Sans compter ces dames qui prennent toujours tout et n'importe quoi, sauf l'essentiel.
« - Angus ? Viens m'aider s'te plait ! »
Et en parlant d'incapable, voilà que Parker est vautré sur la sienne, de tout son long, tentant de la refermer.
« - Qu'est-ce que tu fais ?
- J'essaye une nouvelle position de Yoga ! À ton avis ? J'essaye de refermer ça. Tu m'aides ?
- Bon, pousse-toi de là, je vais la faire pour toi. »
Parker fait partie des gens ayant pris toutes sortes d'affaires complètement inutiles en sachant que l'hôtel s'est engagé à nous fournir tout le nécessaire.
« - Tu as décidément l'art et la manière toi...ça ne m'étonne pas.
- J'ai passé un an à voyager, crois-moi, je deviens un pro.
- Pro ? J'ai entendu « pro » ! Oh Angus, tu ne veux pas faire ma valise ? »
Kenzo s'incruste dans la conversation, entrant avec son sac débordant.
Ça me désespère.
Suis-je le seul à savoir faire ça ? Ce n'est pourtant pas compliqué.
« - Fais la queue. »
Je suis d'humeur généreuse aujourd'hui. Je veux bien l'aider.
Mais juste cette fois. Non. Uniquement cette fois.
Après avoir aidé les deux bras gauches à faire leurs bagages, on descend jusqu'au parking où Mona nous attendait déjà.
Je suis surpris. Mona est déjà prête.
« - Vous en avez mis du temps !
- J'ai dû aider Parker et Kenzo à faire empaqueter leurs affaires.
- Vous ne savez pas plier trois tee-shirts et quatre slips à votre âge ?
- Alors déjà on ne dit pas « slips » mais boxer.
- C'est pareil.
- Ah non ! C'est comme si moi je disais que string et culotte c'est la même chose.
- Ne joue pas sur les mots Kenzo. Et puis string et culotte, tout le monde sait qu'il y a une différence.
- En quoi ?
- La quantité de tissu mon petit...La quantité de tissu. Allez, mets des petites fesses dans la voiture. »
À peine Parker avait-il déverrouillé la voiture, que je me précipite pour jeter mon sac dans le coffre et monter devant.
« - Ah non ! Angus ! C'est moi devant !
- Monte derrière. C'est mon tour !
- Mais tu sais que je suis malade ! Allez, descends !
- Non ! »
Tous ceux qui ont des frères et sœurs ont connus cette scène du « C'est moi devant, va derrière ». Je vis exactement la même chose actuellement avec Mona.
« - Si je vomis, c'est de ta faute.
- Hé, les fenêtres sont électriques, tu n'auras qu'à passer ta petite tête par la fenêtre et cracher dehors.
- C'est dégoûtant.
- Ouais, mais ça ne salira pas la voiture. »
Mona boude, mais se résigne. De toute façon, elle n'a pas le choix. Je ne bougerais pas.
Premier arrivé, premier assis.
« - Tu abuses. »
Parker me jette un léger regard. Je ne sais pas s'il est vexé, fâché ou autre.
« - OK. Très bien. Mona, monte avec moi. »
Et soudain, j'eus le droit au cri de joie de Kenzo, ne cachant pas sa joie de me retrouver à ses côtés.
« - Merci Angus !
- Ouais, ouais...Je vous préviens, ceci est une faveur. Vous allez me la redevoir.
- Tout ce que tu veux. »
Je m'installe derrière, boucle ma ceinture tandis que Kenzo me fixe avec un large sourire. Il me fait peur ce mec.
« - Tu ne me touches pas. Compris ?
- Promis. Je ne poserais pas un doigt.
- Bon. »
Au bout de 10 minutes de trajet, la tête de Kenzo venu trouver mon épaule.
« - Je le déteste. »
Amusé, Parker regarde la scène à travers le rétroviseur tandis que je le foudroie du regard.
« - Hé ! Théoriquement, il tient sa promesse. Il a dit qu'il ne poserait pas un doigt sur toi.
- T'as de la chance d'être le chauffeur...
- Ne t'en fait pas Angus, on arrive bientôt.
- Et toi la malade...Ne me parle pas. De toute façon, tu as la place du mort. »
Hé oui ma cocotte, tu ne le savais pas ça hein ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top