Chapitre 6 - Angus

Je déteste déjà ces vacances.

Premièrement, je reviens enfin chez moi après un an à l'étranger pour me retrouver à bosser durant la plus belle période de l'année qu'est l'été.

Deuxièmement, je serais séparé de Parker.

Troisièmement, je serais séparé de Parker.

Je présume, qu'en tant « qu'adulte en devenir » - ça me plaît de dire ça, ça fait ni ado, ni adulte. Ni jeune, ni vieux. Je me sens comme le bout de fromage dans le sandwich - je devrais être satisfait de cette situation. J'aurai pu tout simplement passer mes vacances chez moi sans aucune possibilité de le voir à moins d'être client de cet hôtel et vu les tarifs qui sont pratiqués ici, je n'aurai même pas eu de quoi y faire une nuit.

Malgré tout, en bon « Angus », j'ai boudé durant tout le trajet retour à l'idée d'être séparé de Parker et de le voir assis là, sur une chaise, en short rouge sexy, les cheveux pleins de sel plaqués en arrière et le torse laissant apparaître quelques perles d'eau.

Ah. J'ai cette image dans la tête. Parker maître-nageur c'est le meilleur de tous les fantasmes qui puisse exister et je suis certain qu'il aura une tonne de filles autour de lui.

Ou de gars.

Ah. Je déprime.

« - Ça ne va pas Angus ? Tu ne te sens pas bien ? »

Pour couronner le tout, il a été décidé pour le bien être de tous que Kenzo assurerait la sécurité de l'hôtel à l'accueil de ce dernier. C'est-à-dire juste sous mon nez. Je vais devoir me coltiner ce blaireau en guise de paysage de vacances.

J'aurai préféré un cocotier.

« - Si. Ça va.

- T'es tout pâle. »

Comme mes fesses.

Pardon. Moment d'égarement.

« - Pourquoi faut-il que ce soit toi, hein ? Pourquoi ? Même une fougère ou une plante en plastique auraient fait l'affaire !

- De quoi tu parles ?

- De toi ! Toi ! Tu es cette...cette touffe d'orties au milieu de mon jardin d'Éden.

- C'est un compliment ? Je me sens complimenté là.

- Non, c'est une insulte ! Pourquoi y'a-t-il fallu que tu sois sous mon nez ?

- Arrête ! Je suis sûr qu'on apprendra à se connaître et qu'on sera super potes ! Tu verras, je te ferais passer des vacances de rêve. »

On ne doit pas avoir la même notion de « rêve » Kenzo et moi.

« - J'ai hâte ! Ouh ! Je suis tout excité moi ! »

T'es bien le seul.

Travailler pendant l'été. Toute la journée. Regarder de loin l'être aimé. Ne pas pouvoir le toucher. Ne pas pouvoir lui parler.

C'est l'enfer. Le véritable enfer sur terre.

« - N'empêche, on devrait avoir de la chance d'être réunis tous les quatre. Apparemment, en plus de nous il y aura une dizaine d'autres jeunes. Je suis impatiente de voir ça. Peut-être même des étudiants du campus ? »

Vas-y Mona la Vampire, achève-moi.

Des étudiants du campus ça voudrait dire des potentielles connaissances de Parker. Peut-être même des gens qui l'apprécient.

Des gens qui passeraient du temps avec lui.

Des gens qui s'amuseraient sur la plage avec lui.

Si je pouvais avoir un nuage de déprime et de pluie au-dessus de ma tête, je crois que j'en aurai un.

Elles sont où mes vacances de rêve là-dedans ? Hein ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top