Chapitre 20 - Angus
Je crois bien que c'est la première fois que je vois Parker dans cet état. D'habitude, il se contenterait de rester assis dans un coin, les bras croisés, l'air grave et me dirait « Je t'avais dit de faire attention. » Parce que c'est tout lui de faire ça. C'est sa façon d'être. D'être celui qui s'assoit et qui engueule parce qu'on a pas été sage. Parker a été longtemps mon garde-fou. Quand j'étais sur la lune, c'était celui qui me rappelait sur la terre.
« - Arrête de faire les cent pas, tu me stresses ! »
Il s'arrête un moment, se stop net et reprends de plus belle.
« - Parker ! »
Il vient s'asseoir dans le fauteuil pendant que sa jambe s'agite d'elle-même.
« - Il arrive quand il veut ce foutu médecin !
- Hé, calme, y'a des cas plus graves que le mien. Pourquoi tu es aussi remonté tout à coup ? Regarde, je suis entier et je vais bien.
- M'ouais...Y'a encore deux heures, t'étais même pas conscient alors hein... »
Sur son visage se lit le mot « inquiétude » écrit en caractère gras et je le sais, mais je ne peux pas m'empêcher de sourire bêtement. Il a suffi que je me fasse attaquer par une sorte d'anguille comme celles dans « La Petite Sirène » pour que Parker prenne soudain conscience de mon existence. Qu'il est mignon !
Soudain, un médecin, assez âgé entre dans la pièce suivit d'un mec légèrement plus jeune.
« - Oh vous êtes réveillé, c'est une bonne nouvelle ! Vous récupérez plus vite que je ne l'escomptais.
- Merci...Donc, je peux sortir quand ?
- Nous voulons vous garder au moins en observation ce soir. Vous sortirez demain matin si vous le souhaitez.
- Pourquoi pas maintenant ? Je vais bien.
- Angus, ne fait pas le fou ou le mec qui veut se la jouer cool, écoute le médecin. »
Oui maman. Voilà le Parker que je connais. L'autoritaire.
« - Comment vous vous sentez jeune homme ?
- J'ai encore une petite sensation étrange dans la jambe, mais aucune gène, aucun mal en particulier.
- Parfait, Thibault, tu vas veiller à ce que tout se passe bien pour cette nuit.
- D'accord docteur. »
Le vieux s'en va pendant que Thibault s'approche du lit, stéthoscope dans les oreilles.
« - Tu peux déboutonner ta chemise, j'aimerais reprendre ton rythme, juste pour voir s'il y a vraiment une amélioration.
- Ouais, pas de soucis.
- Minute papillon ! »
Parker bondit de sa chaise et se met alors entre le jeune homme et moi. Un interne peut-être ?
« - Vous allez encore en profiter n'est-ce pas ? Je vous ai bien vu tout à l'heure et je...
- Parker ? Sors s'il te plaît.
- Mais je te jure que...
- Dehors ! C'est bon, il ne va pas me violer, c'est un médecin. Tu abuses et en plus, tu me fais honte. »
Je vous jure.
Son comportement vis-à-vis de Kenzo est beaucoup plus limite et je ne dis rien, alors qu'il ne vienne pas me faire chier pour un médecin qui a sans doute toutes les filles de sa promo à ses pieds, parce que tout à fait entre nous, c'est vrai qu'il est pas mal.
Mais je ne suis pas fan des médecins en devenir. Trop orgueilleux. Ils puent l'abus d'eux-mêmes et transpirent la confiance. Parce qu'ils font de « hautes études », ils se croient au-dessus de tout. Descend de ton nuage mec, normal que t'en chies un peu, tu vas soigner des gens, voir les ouvrir selon ta spécialité. On ne va pas te confier la vie d'un être humain si t'as pas un minimum de savoir.
« - Aucune anomalie particulière. Pouls régulier. Effectivement, c'est bon signe.
- Je vous l'avais bien dit. Je peux rappeler mon copain ?
- Votre ?
- Mon mec. Le gars d'il y a dix secondes.
- Ah parce que...
- Bien essayé docteur, mais le garçon est déjà pris ! Et je l'aime, c'est ça le pire. Malgré tous ses défauts. »
Parce que la caresse sur le torse je l'ai bien sentie, mais je n'ai pas voulu relever. Inutile de faire tout un scandale d'un petit geste.
Surtout que Parker pourrait surréagir à ce genre de chose s'il le savait.
« - Ce n'est pas ce que...
- Mais bien sûr....À d'autres. PARKER LE DOCTEUR IL VEUT ME VIOLER !!!
- QUOI ?! »
Il suffit d'appeler le loup, pour en voir le bout de la queue d'ailleurs.
Voyez comme c'est simple. Je me sens comme une princesse avec son chevalier servent prêt à intervenir dans toutes les situations et en toutes circonstances.
Je me sens aimé, et ça, c'est beau.
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