Chapitre 2.5 - Parker

Ce n'est que quand ma question s'est trouvée sans réponse et qu'il y eut un long silence dans la voiture, que je compris qu'Angus s'est endormi, le front contre la vitre. Je ne peux pas lui en vouloir, il doit être crevé.

La musique continue à tourner tandis que sa main gauche tient à peine son téléphone. Il n'a même pas dû s'en rendre compte qu'il tombait de sommeil. Lui qui me disait « Non, non, je ne dormirais pas. » Mon cul oui.

Allez dors va. Repose-toi quand tu le peux.

Je ne te laisserais pas une minute de répits après.

Arrivant sur le parking du campus universitaire, j'hésite sur la façon de le réveiller.

« - Angus. Angus, on est arrivés. »

Je n'ai le droit qu'à un vague gémissement de sa part.

Hors de question que je le porte jusque dans ma chambre ! C'est au troisième étage !

« - Angus... »

Pardonne-moi.

Une claque sur le front le fait se dresser d'un coup tandis qu'il me fusille du regard.

« - Et la délicatesse tu ne connais pas espèce de sauvage ?

- Hé, elle était toute légère celle-là.

- À peine rentré et je n'ai le droit qu'à une claque...Même pas un petit bisou ou un « Tu m'as manqué. »

- Qui te dit que le bisou ce n'est pas pour plus tard ?

- Oh ! Parker...Ouuuh !

- Bon, descends, je ne compte pas passer la nuit dans ma voiture.

- Où est-ce que l'on est au fait ? Sur le campus ?

- Ouais, sauf si tu veux rentrer chez toi. Mais d'abord... »

Je m'approche de lui et l'embrasse.

« - Je dois te dire ô combien tu m'as manqué. »

Il éclate de rire à son tour attrapant sa valise dans le coffre.

« - Tu t'es perverti avec le temps ! On va dire que c'est Mona qui déteint sur toi.

- Mona n'y est pour rien, je te rassure. Je me suis perverti tout seul. Je n'ai pas eu besoin d'elle.

- Et donc ? C'est comment la vie sur le campus ?

- Amusante. Y'a plein de beaux et fringuant jeunes hommes. »

Un instant, il s'arrête et me dévisage avec un sourire à demi amusé.

« - Ça ne marchera pas sur moi ce genre de tour Parker. Ce n'est pas au vieux singe qu'on apprend à faire la grimace.

- Si tu ne me crois pas, attends demain matin, je te présenterais le gars qui a la chambre en face de la mienne, Kenzo. Tu verras bien si je raconte des conneries. »

Mange-toi ça.

Tu as voulu jouer tout à l'heure, maintenant c'est chacun son tour mon ami.

« - Kenzo, hein ? »

Mine de rien, l'idée se fait son petit bout de chemin dans son petit esprit. Sur ça, Angus n'a pas changé et cela m'amuse quelque peu. Tout comme quand nous étions au lycée que Mona était, le temps de quelques semaines, ma partenaire dans le crime. Peut-être n'aurais-je jamais dû le faire maronner aussi longtemps. Peut-être aurais-je dû être direct, mais je connais Angus autant qu'il me connaît.

C'est un livre ouvert.

Il aime le défi et pour lui, j'en suis un de taille.

« - Et vous dormez ensemble parfois ?

- On se fait des soirées pyjama, ouais. Pourquoi ? »

J'ai l'impression qu'il est au bord de l'infarctus. Pauvre Angus. Je devrais le ménager quand même un peu.

« - Je rigole. Kenzo est juste un pote. Un mec sympa, vraiment, je te le présenterais.

- Non merci.

- Ne sois pas comme ça ! Je rigolais. Allez viens, je vais te faire regretter d'avoir dormi dans la voiture et de m'avoir laissé tout seul dans mon silence et ton affreuse playlist.

- Je croyais que tu aimais ?

- Certains titres seulement ! Après j'ai eu le droit à du Johnny Halliday et du Michel Berger. T'as vraiment des goûts uniques Angus.

- Je sais, on me l'a souvent dit. Mais tu veux faire une soirée pyjama ce soir aussi ?

- Une soirée...Sans pyjama justement ! »

Lui glissant un clin d'œil plus que coquin et révélateur de mes intentions, il glousse, tout en me rattrapant dans l'allée.

« - Parker ! Petit coquin ! »

Si seulement tu savais.

Si seulement tu pouvais ne serait-ce qu'imaginer ce que je te réserve.

Mon pauvre Angus.

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