Vous avez déjà éprouvé ce petit sentiment de satisfaction personnelle quand une situation jouant constamment en votre défaveur changeait brusquement pour vous ? C'est exactement ce que je ressens là maintenant.

Parker a toujours été le gars un peu trop sexy à mon goût. Le gars quoiqu'il porte, quoi qu'il fasse, en costume ou en jogging, il restait canon et toutes les filles bavaient sur lui. Au lycée, souvent, je les voyais, assises à l'ombre tranquillement matant son petit cul pendant qu'il jouait au basket avec les autres.

Bon, j'avoue, moi aussi j'étais à l'ombre à mater, mais ça ne compte pas ! J'avais une bonne raison : Je l'aimais.

Elles ne l'aimaient pas, elles. Non. C'était juste pour la gloire de sortir ou de se taper le « beau mec » du lycée.

Je déteste les filles.

Mais aujourd'hui, c'est différent. Aujourd'hui, nous ne sommes plus ces deux lycéens, ou plus vraiment.

Et aujourd'hui, c'est moi que l'on regarde barboter pendant que Parker rage sur la serviette à l'ombre.

« - Tu devrais venir ! L'eau est vachement bonne ! Tu ne sais pas ce que tu rates Parker !

- Oh, mais je crois, qu'au contraire, je commence à me faire une idée.

- Allez viens ! Après je vais devoir retourner bosser !

- Je ne voudrais surtout pas te déranger pendant ton heure de gloire »

Il me fait un signe de la tête et je comprends parfaitement à quoi il fait allusion en croisant plusieurs regards de demoiselles.

Je devrais en profiter, il a raison. C'est rare que ce soit moi la star du jour.

« - Ah...J'ai une crampe !

- Angus, arrête de faire l'idiot !

- Même pas drôle. »

J'aurai essayé. Je me serais bien fait secourir par ce beau maître-nageur, mais apparemment, monsieur préfère rester loin de l'eau, tranquillement sur la terre ferme.

Soudain, une légère décharge me pique sous le pied et un cri m'échappe.

« - Angus...

- Non arrête...je viens de me faire piquer par un truc.

- Ça ne prend pas avec moi.

- Je ne mens pas. »

Tentant une sortie pour retourner vers la plage, ma jambe se retrouve complètement paralysée en peu de temps alors que tout mon être s'écroule dans l'eau.

« - Angus ! »

Parker en bon "Parker", n'écoute que ses réflexes premiers et bondit de la serviette pour me retrouver tandis que mon visage se retrouve crispé entre la tentative de sourire et la douleur.

Fais bonne impression, fais bonne impression, l'important c'est de faire de bonne sortie Angus.

« - Dis-moi où tu as mal ? Angus ! Angus hé ! Réponds-moi. »

Je ne me souviens alors que de l'arrière-goût de sel dans ma bouche, des bras de Parker me retenant et de cette atroce douleur me parcourant toute la jambe.

Venez à la plage qu'ils disaient. C'est cool, qu'ils disaient !

Voilà pourquoi je préfère la piscine ! On sait au moins sur quoi on marche.