Je me suis réveillé en ayant l'impression d'avoir la « Turkish March » de Mozart se jouant dans ma tête. C'est horrible. Est-ce ça la « gueule de bois » ? Par pitié. Que l'on arrête ça tout de suite, mon crâne va exploser.

En plus, j'ai la bouche pâteuse comme si je ne m'étais pas lavé les dents depuis au moins trois semaines...Vu mon haleine buccale, je dirais trois mois.

« - Quelle horreur, je vais vomir. »

Tentant de sortir de cet espèce de ce brouillard dans lequel je me suis fourré, je m'aperçois très vite que je suis nu comme un ver sous mes draps.

Ah.

Ça...Ce n'était pas au programme.

Ce n'est pas comme si j'avais quelqu'un dans mon lit en plus. La chemise est sur la chaise, le pantalon gît au sol, mais qu'est-ce qui s'est passé hier soir ?

« - Souviens-toi, souviens-toi, souviens-toi ! Allez ! »

Mais rien. J'ai l'impression d'avoir vécu la pire expérience de ma vie.

Plus jamais je ne toucherais une goutte d'alcool ! Plus jamais !

« - Tiens, tu es réveillé. »

Mona entre dans ma chambre avec un plateau petit-dej'.

« - Pourquoi tu cries ? Baisse d'un ton.

- Je ne crie pas. T'as juste la gueule de bois.

- Oh c'est plus de bois là...C'est une souche, je crois. Ou un tronc d'arbre. Aaaah...Je vais mourir.

- Crois-moi, tu n'es pas le plus à plaindre dans cette histoire Angus.

- Pourquoi ai-je l'impression que tu es en colère contre moi ?

- Ce n'est pas de la colère, mais ce que tu as fait hier soir, ça ne se fait pas.

- J'ai fait un truc ? »

Aide-moi foutue Mona le vampire au lieu de me regarder avec ton air choqué comme si j'avais tué tout un tas d'oursons.

« - Tu ne te souviens pas ?

- Est-ce que je te poserais la question sinon ?

- Vraiment rien ?

- Raconte bordel ! »

Elle pose le plateau sur le bureau et s'assoit sur le rebord de mon lit me regardant dès plus sérieusement.

« - Tu as picolé comme un trou, tu t'es exilé sur la plage, tu as déprimé...Puis Parker est venu te chercher.

- Ah ! Monsieur a daigné me rejoindre ? Laisse-moi deviner, il m'a engueulé ? De toute façon, ça ne pouvait pas être pire que ce que l'on avait fait juste avant. »

Pourtant, sa tête ne change pas.

« - Quoi ? C'est pire.

- Angus...Tu as littéralement vomi sur Parker. »

Ah ouais ?

Je tenterais bien de sortir mon air de choqué et de confus, mais étrangement, je dois être encore sous les effets de l'alcool parce que j'éclate de rire.

« - Ce n'est pas drôle ! C'est immonde ! Tu as vomi sur une personne !

- Et alors ? Il n'est pas mort.

- Tu pourrais au moins aller le voir aujourd'hui et t'excuser pour...ça.

- Jamais. »

M'excuser auprès de Parker ? Pourquoi faire ? Je ne me souviens pas de la fin de soirée, certes, mais je me souviens bien l'avoir vu avec Kenzo dans sa chambre en revanche.

Et ça, je n'arrive pas à l'oublier.

« - Angus...

- T'es gentille Mona, mais là, j'aimerais bien aller me prendre une douche et m'habiller.

- Tu ne vas même pas aller le voir ?

- Je déciderais en temps et en heure. A chacun sa punition.

- Tu sais, il est vraiment désolé pour hier soir.

- M'en fou. S'il est, qu'il vienne me le dire. »

C'est là que Parker entre dans ma chambre, les sourcils froncés, les bras croisés.

On se dévisage sans dire mot, tandis que Mona ne cesse de faire des aller-retour avec sa tête comme si elle regardait un match de tennis.

« - Vous êtes sérieux, les garçons ? Vous ne pouvez pas mettre votre orgueil de côté pour une fois ? »

Parce que tu crois vraiment que je vais faire ça pour lui ?

« - Mona, tu peux nous laisser, je dois parler à mon « copain ».

- C'est drôle que tu dises ça Parker, j'allais justement lui demander la même chose. Mona, laisse-nous s'il te plaît.

- Je vous préviens, s'il doit y avoir un cadavre à cacher dans le sable, vous appelez Kenzo. »

Crois-moi, s'il doit y avoir un squelette dans le placard, ça sera justement celui de Kenzo.