Chapitre 11 - Angus
Un an loin de Parker, livré à moi-même, m'a permis de faire le point sur beaucoup de choses et de me rendre compte à quel point j'ai été longtemps dépendant de lui. Devant un tel constat, j'avais décidé de changer, de grandir, d'être un peu plus comme « lui », parce qu'en vérité, j'admirais Parker. Il a toujours été cool. Il avait cette aura mystique autour de lui ou je ne sais quoi qui lui donnait un petit quelque chose en plus.
Tout le monde connaissait Parker.
Tout le monde aimait Parker.
Tout le monde respectait Parker.
Et moi, je n'ai été que son triste boulet. J'ai été un flan. Un boulet et je ne voulais plus de ça.
Alors, je m'étais fait la promesse solennelle que quoi qu'il arrive, je ne serais plus ce garçon-là. Je ne serais plus « Angus ». Parce que ce garçon ne peut pas exister sans Parker. Ce garçon n'a pas d'amis mis à part Parker.
Je ne veux plus être comme ça. Il faut que je me détache et que je lui montre.
Que je lui montre que je peux m'occuper de moi-même.
« - Et donc, tu as fui la chambre pour venir te vautrer au bar ? Tu crois vraiment que c'est judicieux.
- Jus ? De quoi tu parles ? Je n'ai pas de jus dans mon verre !
- Angus écoute-moi un peu et arrête de faire ton ivrogne moyen.
- Ahahaha ! Oh Mona ! Tu as un bouton sur le front.
- Quoi ? »
Je sais.
Je ne devrais même pas être vautré sur ce tabouret, à moitié couché sur le comptoir du bar de bord de mer. Je devrais probablement ruminer dans ma chambre, seul, en me disant que j'ai agi avec excès et impulsivité.
Mais je n'ai pas pu m'en empêcher.
Je suis jaloux. Je l'ai toujours été, mais avant, je gardais ça pour moi, car je ne voulais pas que Parker se fasse des idées. Or, maintenant, tout est différent.
Parker est officiellement mon copain.
Mon petit copain qui fait une tête de plus que moi.
« - Sale con. »
Même si je l'insulte à haute voix, je sais qu'il ne l'entendra pas. Il doit probablement être avec Kenzo dans sa chambre.
Et si ? Non. Angus arrête avec les scénarios maintenant !
« - De toute façon, on sait très bien que si je veux me faire Parker, je me le ferais. »
Je m'aperçois que Kenzo est là. Devant moi. Torse nu, sourire pervers comme à son habitude, me faisant de grands signes de la main.
« - Toi...t'es pas censé être là.
- Oh, mais je ne le suis que parce que tu le veux.
- Waw...Déjà que tu me pourris la vie, maintenant, faut aussi que je me fasse des hallucinations de merde. Allez sors de ma tête.
- Je veux bien, c'est juste toi qui ne me laisses pas partir. Alors dit moi...Angus...A ton avis ? Comment je pourrais punir Parker d'avoir été un vilain garçon ? »
Soudain, il aborde une tenue de cuir noir, fouet en mains.
« - Hmm...Pas une mauvaise idée le cuir. Et la fessée alors ? On tente ?
- Arrête ça tout de suite !
- C'est toi qui t'infliges ça tout seul mon pauvre. Comment Parker peut aimer une telle épave ? Même pas 20 ans et ça boit comme un trou.
- Ta gueule hein !
- C'est à moi que tu parles ? »
J'en avais presque oublié Mona dans mon monologue avec le « Dark Kenzo ».
« - Non...C'est juste...Lui là ! Il me casse les couilles !
- Lui ? Angus...Il n'y a personne devant toi.
- Mais si ! Y'a cet espèce de cornichon juste là !!
- Ok...Attends, ne bouge pas de là, je reviens. »
C'est ça. Pars. Laisse-moi tout seul, tu ne serais pas la seule à faire ça.
A m'abandonner.
« - Tu vois, même Mona te trouve bizarre. Tout le monde t'a toujours trouvé bizarre. Si ça se trouve, Parker t'as juste pris en pitié. Pauvre Parker...Devoir traîner avec toi n'était déjà pas suffisant qu'il faut en plus qu'il s'inflige ça.
- Je ne t'ai pas sonné toi.
- Wow ! Wow ! Wow ! Où est-ce que tu vas ?
- Dans un endroit où tu ne me suivras pas.
- Hé l'ami ! T'es au courant que je suis dans ta tête ? Je te suivrais partout où tu iras... »
J'ai besoin de partir de là. M'éloigner. J'ai besoin...En fait, je ne sais pas de quoi j'ai besoin. Mais je n'ai clairement pas besoin de Parker, ni de ce bouffeur de sushis.
Je veux juste qu'on foute la paix. Moi, je n'ai jamais rien demandé. Je n'ai pas demandé à naître gay. Je n'ai pas demandé à aimer mon meilleur et seul ami. Je n'ai pas demandé à vivre et expérimenter tout ça.
Je voulais juste être comme tout le monde. Est-ce trop demander ?
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