Chapitre 20

Notre équipe se dirige vers le chemin de nos dortoirs. J'ai passé une excellente soirée en compagnie de mes amis. Cela fait longtemps que nous n'avons pas organisé une telle sortie et j'avoue que ça m'a fait plaisir, malgré l'absence de Nakal. C'est fou comme je n'arrive pas à passer un moment sans penser à lui.

- Eh oh ! Ris, tu rêves ? Demande Esdrael en passant son bras autour de mes épaules

Je redresse les yeux vers lui et souris malicieusement

- En quelque sorte...

- Vu ton air béat, tu devais sûrement penser à moi ! Glisse Armand

- Je te signale que t'as une copine ! Rappelle Angélique en donnant un petit coup au brun

Armand se tourne vers sa bien aimée, et redresse ses lunettes rondes avant de lui ébouriffer ses cheveux roses

- Mais oui, chérie, je ne pense qu'à toi !

Il lui dépose un baiser sur les lèvres et Angélique retrouve son sourire en l'embrassant à son tour.

- Eh les amoureux ! Vous voulez qu'on vous aide ! Grogne Esdrael

- Tu dis ça parce que t'es jaloux ! Conteste Angélique en lui tirant la langue

- T'inquiète, tu peux te le garder ton binoclard ! Rit le blond

- Tu m'as appelé comment là ?

Esdrael commence à courir poursuivit  par Armand. Angélique soupire

- T'en as pas marre d'eux au bout de tout ce temps !

- Tu sais pas à quel point ! Répond-je en levant les yeux au ciel

Nous rigolons ensemble puis mon amie dit

- Bon, je vais les séparer

- Bonne chance !

- EH OH ! ARRÊTEZ TOUT DE SUITE !

Angélique s'élance tandis que j'entends un bruit. Simon et Nisa, restés en arrière s'arrêtent à ma hauteur.

- Tout va bien Ris ?

- Oui, avancez sans moi. Je dois vérifier un truc.

Les deux jeunes chevaliers haussent les épaules et continuent leur chemin. Je pose la main sur le pommeau de mon épée, au cas où, j'aurais à la dégainer. Le couloir est redevenu silencieux. Je tourne la tête de tous les côtés, à la recherche de quelqu'un. Depuis les meurtres, commis par Aryon, je suis toujours sur mes gardes. Surtout que personne ne sait où il est, et qu'il bouge en permanence. Je sursaute lorsque que je sens une présence derrière moi.

- Alors, que fait Princesse, seule dans les couloirs ?

Je me retourne pour faire face à Nakal avant de répliquer.

- Tu m'as fait peur idiot ! Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je n'ai pas le droit de venir te voir ? Dit-il en esquissant son sourire moqueur

Je hausse les sourcils

- Tu sais très bien qu'on doit faire attention...

- Oui, mais je n'aime pas trop te savoir avec lui, ton meilleur ami, Esdrael. Il arrête pas de mettre son bras autour de toi et ça commence à m'énerver

- Attends, tu nous suivais ?

Nakal ne répond pas à ma question et je répète

- Nakal, est-ce que tu me suivais ?

J'écarquille les yeux en attendant sa réponse

- Ne sois pas stupide chérie, je suis juste tombé par hasard sur vous. Et j'ai remarqué que Boucle d'Or te regardais étrangement comme à son habitude.

- Voyons Nakal, Esdrael est juste mon ami !

- J'en suis pas si sûr...

Je ris et me rapproche un peu de lui

- En fait tu es jaloux...

- Non, je suis pas jaloux !

- Bien sûr que si !

Nakal lève les yeux au ciel et m'attire contre lui. Il dépose un léger baiser sur mes lèvres et plonge son regard violacé dans le mien.

- J'aimerais qu'on se voit plus souvent

- On s'est vu deux fois aujourd'hui souris-je, d'ailleurs, tu devrais t'en aller avant que quelqu'un nous voit

Nakal me regarde une dernière fois, une lueur inquiète dans le regard.

- Xicres m'a parlé d'Ariane et Appolyon

Je regarde instinctivement derrière moi pour vérifier que nous sommes seuls. Avant d'ajouter

- Nous ne sommes pas sûrs à propos d'eux. Ils n'étaient pas forcément comme... Nous.

- Ne te voile pas la face Princesse...

Nakal caresse mes cheveux et me redresse la tête pour m'obliger à le regarder.

- Je sais que tu es inquiète, et moi aussi je le suis. Mais je ferais tout pour que rien de tel ne nous arrive.

J'ébauche un léger sourire et il reprend

- Rassurée ?

Je hoche la tête et le pousse légèrement

- Tu devrais partir murmurai-je

Il m'embrasse sur le front et susurre à mon oreille

- On se voit demain...

Et il disparait presque aussitôt, telle une ombre. Je reste un moment, seule dans ce couloir isolé de Pacem avant de reprendre le chemin de ma chambre. J'ai l'impression de vivre dans un rêve. J'aime et je suis aimé, et personne n'a encore découvert notre secret. Mais je sais que ce temps presque idéal sera de courte durée, qu'au bout d'un moment, tous ces mensonges éclateront. J'ai peur de l'avenir, peur du destin qu'il nous est promis. J'ai peur que mon chemin se termine comme celui d'Ariane et Appolyon. Mais, je préfère me mentir, me dire que tout ira bien, que les choses vont s'arranger même si je sais qu'au plus profond de moi-même, je sais que tout cela n'est qu'éphémère. En attendant, seuls les murs protecteurs de Pacem est le témoin des secrets les plus sombres et mystérieux, des Anges et des Démons

Je pousse la lourde porte de ma chambre et la referme derrière moi. Lorsque je m'avance dans la pièce, je suis surprise de voir Esdrael, accoudé sur le balcon. Je viens le rejoindre et me poste à côté de lui.

- Hey ! Soufflai-je

- Hey.

- Tu sais où est Angélique ?

- Armand et elle m'ont demandé si elle et moi pouvions échangés nos lits cette nuit. S'exclame-t-il

J'éclate de rire et ajoute

- J'ai pas envie de savoir ce qu'ils vont faire !

Esdrael commence à rire avec moi. Mais soudain, je songe à Nakal et moi. Si seulement ça pouvait être aussi facile que pour Armand et Angélique. Je soupire et Esdrael me demande

- Ça va ?

Je me tourne vers lui et souris. La lumière de la lune se reflète dans ses yeux bleus, et les rends aussi lumineux que les étoiles

- Oui, ça va. J'ai passé une super soirée

Il me sourit à son tour et dit

- Moi aussi Ris.

Je vois une lueur étrange passée dans son regard et détourne les yeux, préférant l'ignorer. Soudain, Esdrael me prend dans ses bras. Je lui rends son étreinte. Il me maintient un moment contre lui avant de me relâcher.  Mais au moment où je m'écarte, il retient mon poignet et fronce les sourcils.

- C'est quoi l'odeur que tu portes ?

Je tente de retirer doucement ma main de la sienne mais sans succès. Je commence à paniquer. Il a repéré l'odeur de Nakal sur moi. Je tente de ne pas m'affoler et le regarde droit dans les yeux, faisant semblant d'être surprise.

- De quoi tu parles ?

Mon ami hume à nouveau l'air et déclare d'une voix glacée

- C'est qui ?


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