Chapitre 14

Les jours défilent, aucune trace d'Aryon. Nous avons effectué des recherches dans tout Pacem, mais rien. Pourtant, j'ai le sentiment qu'il est là, qu'il nous épie. Il se moque de nous. Pour lui, tout ça n'est qu'un jeu. Une nouvelle fois, j'observe le N découvert à la lumière lunaire. Le Nord. Pourtant, la tour Nord a été maintes fois fouillé et nous n'avons rien trouvé. Nous n'avons pas d'indices, bon sang, mais où est-il ?

- Tu le cherches encore ?

Je me retourne et découvre Irina, accoudée contre le mur. Sa beauté me surprend une nouvelle fois. Ses cheveux blonds et lisses tombent en cascade sur ses hanches et ses yeux verts, pourvus de longs cils, sont hypnotisants. Mais cependant, un air de malice et de tromperie marque son visage révélant sa véritable nature démoniaque. Elle regarde ses ongles peints attentivement puis s'avance vers moi. Elle porte une robe noire, courte, avec un décolleté dévoilant légèrement sa poitrine, ainsi que de grandes bottes lui montant jusqu'au cuisses. Je ne pense pas que ce soit une tenue très approprié pour une future Impératrice. Voyant que je ne lui répond pas elle crache

- Tu es sourde ?

- Je vous ai très bien entendu Irina, et oui, je continue les recherches.

- Tu te fatigues pour rien. Si l'unité des Démons n'a rien trouvé, tu ne trouveras rien non plus.

- Que venez-vous faire ici Irina ? Changeai-je de sujet

- Je voulais te parler, seule à seule. Il faut toujours connaître son ennemi avant soi-même non ?

- Il n'y a aucun ennemi ici, Irina fille de Naamah. Veuillez m'excuser. Dis-je sarcastiquement

Je me dirige vers la sortie, ayant nul envie de parler avec elle, mais Irina se poste devant moi.

- Cyriacus m'a parlé de votre petit... Différent. Fais attention, Eleris fille de Léiel, tu t'attaques à plus fort que toi. Les ténèbres des Enfers auront vite faits de t'engloutir ! Peste-elle

Je la fixe droit dans les yeux et ajoute

- Ne vous inquiétez pas, je suis un Ange de lumière, les ténèbres ne m'effraient pas.

Sur ces paroles, je quitte la pièce et m'engage dans le couloir. Cette courte rencontre avec l'héritière impériale m'a profondément agacée. Encore ces rivalités Anges/Démons... Cela ne finira donc jamais ? La Paix est-elle impossible ?

Je rentre dans la chambre et fais claquer la porte. Je m'effondre sur mon lit tandis que Angélique sort de la salle de bain, vêtue d'une fabuleuse robe de soirée bleue.

- Hey ! Tu es superbe dis-je en me redressant

- Merci ! Mais toi aussi tu dois te préparer. Ta robe est dans la salle de bain. Je te laisse, Armand m'attend dehors

Elle me fait un bisous sur la joue avant de s'éloigner en me fesant un signe de main. J'enfile la robe verte qui se trouve dans la salle de bain ainsi que les boucles d'oreilles en forme de goutte d'eau, qui l'accompagne. Je sors de la chambre en prenant soin de bien fermer et commence à marcher vers la salle de bal. Je ne distingue que le bruit de mes pas dans les couloirs déserts de Pacem. Quand soudain, des mains enlacent ma taille et une voix me sursurre à l'oreille

- Salut Princesse !

Je reconnais tout de suite cette voix. Et sans me retourner, je siffle.

- Enlève tes pates de mon corps ou je me ferais une joie de te les trancher.

- Toujours aussi aimable à ce que je vois !

Je me retourne et observe Nakal, son sourire moqueur étirant ses lèvres. Je le bouscule légèrement et continue à marcher

- Et toi toujours aussi insupportable ?

- Tu confonds insupportable et magnifique !

Un cri retentit soudainement. Je lève la tête dans sa direction et commence à courir, suivie de Nakal. Nous tombons sur un homme, allongé sur le sol. Je me précipite vers lui et remarque que son torse est ensanglanté. J'entends qu'il murmure quelque chose et me penche sur son visage

- Il m'a... trouvé et... il trouvera les autres... Il veut se venger... Dites lui

Il s'arrête bruquement de parler. Je vérifie son pouls et regarde Nakal, debout devant moi.

- Il est mort.

Il s'accroupit à mes côtés et fixe l'homme. Je continue

- C'est un Ange. Il était à la cour Impériale. Je ne connais pas son nom, mais d'autres pourront l'identifier.

Nous appelons la garde impériale du Paradis qui vient transporter le corps. Il s'appelait Alexan. Pauvre homme. Suite à leur intervention, je quitte Pacem et décide d'aller me changer les idées. Je sors de l'amphithéâtre et m'enfonce dans la forêt d'Emeraude. Je m'appuie contre le tronc d'un arbre et fais tourner entre mes doigts, la pièce que nous avons trouvée. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'un jour, elle me servira.

- Cette mort va raviver certains conflits entre le Paradis et les Enfers

Je sursaute lorsque je vois Nakal se poser à mes côtés

- Pourquoi ne pouvons nous pas nous entendre ? Répondis-je  Pourquoi ne pouvons nous pas faire la paix ?

Je me tourne vers Nakal qui se rapproche dangereusement de moi.

- Peut être parce que les gens comme toi et moi sommes trop différents

Je me recule légèrement de lui mais mes pieds ne touchent pas le sol. Je tombe en arrière et m'agrippe à Nakal pour ne pas tomber. Mais mon poids l'entraîne dans ma chute et nous dégringolons la pente. Lorsque je peux enfin reprendre mes esprits, je suis à califourchon sur le ventre de Nakal. Je rougis instantanément. Nos regards se croisent et le temps semble se suspendre. La lumière de la lune fait ressortir ses yeux violets et je sens mon coeur s'accélérer. Je me penche doucement vers lui, sa bouche est légèrement entre ouverte. Nos lèvres s'effleurent, je peux sentir son souffle sur mon visage. Ses mains viennent enlacer les miennes de chaque coté de son visage. Je lui jette un dernier regard quand une voix nous interrompe.

- Ris ! Ris où es tu ?

Je me dégage très rapidement de Nakal et me relève. Celui-ci fait de même en souriant malicieusement quand Nisa déboule en haut de la pente.

- Ris, je te cherchais. Il faut retourner à la fête. Les autres t'attendent. Nakal est avec toi ?

- Oui, dis-je en m'éclaircissant la voix. Nous sommes... tombés de là haut. On arrive, on te rejoint

- D'accord, j'y vais, à tout à l'heure !

Il disparait de notre vue et je soupire. Soudainement, Nakal m'enlace la taille et m'attire vers lui.

- Si tu crois que je vais te laisser partir comme ça, tu te trompes !

Et brusquement, il pose ses lèvres sur les miennes pour me donner un baiser passionel. Je réponds à mon tour au baiser en mettant mes bras autour de son cou. Bientôt, nos langues s'enlacent sensuellement et une explosion de sensations éclate dans mon ventre. Je glisse mes doigts dans sa chevelure de sang et Nakal me soulève et me fais quitter le sol pour me mettre à sa hauteur. À ce moment, rien d'autres ne comptent, nous sommes comme seuls face au monde et je me fiche des conséquences. Nous nous séparons pour reprendre notre respiration et Nakal me pose, tout en ne cessant pas de m'enlacer la taille. Je croise son regard rempli de désir. Personne auparavant ne m'a regardé de cette manière. Il dépose quelques baisers furtifs sur mes lèvres en glissant dans mon cou. Ces caresses me font sourire. Il finit par relever la tête et me souffler contre mon cou

- Je t'aime Ris

- Je t'aime Nakal lui soufflai-je en retour

Et nous nous réembrassons passionnément

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