Les deux équipes se séparent. Il est midi et un repas somptueux est organisé où nous devons nous rendre. J'arrange un peu mes cheveux pour paraître présentable et me rend sur les lieux, seule. Je repense à notre ennemi. Ses yeux, semblabes aux miens semblaient me traverser le corps. Que voulait-il dire par "je t'ai trouvé". Pourquoi me cherche-t-il ? Toutes ces questions sans réponses me torturent l'esprit. Qui est cet homme ? Pourquoi est-il si puissant ? Que me veut-il ? Ahh ! Ça m'énerve de ne pas savoir !
J'arrive dans la salle, après m'être perdue malgré mon bon sens de l'orientation. La salle est somptueuse. De petits groupes sont dispersés un peu partout. Les gens sont somptueusement bien habillés et éduqués. Sans le vouloir, je cherche Nakal du regard. Il est au buffet, accompagné de plusieurs autres Démons. Je tente de le chasser de mon esprit mais je ne peux m'empêcher de le regarder. Bon sang Ris ! Pourquoi tu te préoccupes autant de cet idiot !
Je tourne le dos et observe les invités, tentant de repérer l'homme aux longs cheveux blonds.

- Ris ?

Une main m'agrippe l'épaule et je sursaute. Je me retourne et fait face à Nisa, qui me sourit radieusement. Je me souviens de la conversation que j'ai surprise, mais la chasse rapidement de mon esprit.

- Hey Nisa, ça va ?

- Oui, tu es venue seule ?

- Et bien euh... Oui et toi ?

- Oui.

Un silence s'installe entre nous. Mon ventre gargouille et je décide de me rendre au buffet pour prendre quelque chose à manger.

- Je vais au buffet Nisa, tu viens ?

- Euh, non désolé, je dois aller voir quelqu'un.

- T'inquiète, à tout à l'heure !

- Bye

Nisa me quitte et je peux enfin m'approcher de Nakal. Je prends un verre d'eau et fixe le Démon. Mais tourne la tête crétin, je suis là ! Mais qu'est-ce qu'il m'arrive... Je me fiche totalement de Nakal. Ce n'est qu'un idiot et un Démon narcissique. Je me retourne et commence à partir lorsque je percute quelqu'un de plein fouet. Mon verre se renverse entièrement sur son torse. Je lève la tête et croise le regard d'un Démon, que je ne connais pas. Je m'empresse de faire des excuses, maladroites

- Je... Je suis dé... désolé. Veuillez m'excuser je n'ai pas fait exprès.

- Ça tu vas le payer cher !

- Pardon ?

Il lève sa main et s'apprête à me frapper quand soudainement. Celle ci s'arrête en plein élan. L'homme qui se tient en face de moi tourne la tête brusquement et proteste

- Eh ! Tu m'interromps là ! J'étais en train de lui régler son compte !

Je lève la tête et constate à ma grande surprise que mon sauveur n'est autre que Nakal.

- Je te conseilles de te tenir à carreau Cyriacus. Si tu la blesses, tu le regretteras douloureusement.

- Tu n'as pas à me donner d'ordres Nakal dit Cyriacus en le repoussant

- Je dis ça pour toi cette fille est la fille de l'Empereur des Anges.

Il me regarde droit dans les yeux étonné mais son regard redevient haineux.

- Fille de l'Empereur ou pas, je m'en fiche. Sache que personne ne m'a jamais tenu tête. On se reverra, le piaf !

Sur ce il me bouscule violemment et je soupire de soulagement en voyant que personne n'a remarqué la scène qui vient de se dérouler. Je meurs d'envie de le rattraper et lui dire comment je lui tiens tête, mais le fait que je me suis déjà battue me l'en empêche. Je reporte mon attention sur Nakal et le foudroie  du regard.

- Je n'avais pas besoin de toi pour me défendre !

- Tu crois que tu fais le poids face à ce type ! Je te croyais moins naïve. Sais-tu seulement qui il est ?

Je ne répond pas à la question de Nakal. Les Démons sont pour moi un peuple inconnu, et mon manque de connaissance à leur sujet m'handicape

- C'est Cyriacus, reprit Nakal, il fait parti de la famille Impériale. C'est le cousin de Hedes

Je le regarde surprise

- Hedes fait parti de la famille Impériale ?

Il me regarde ahuri

- Bien sûr, ce n'est qu'autre que le fils de l'Impératrice Naamah

Ainsi, Hedes est héritier du trône. Esdrael et lui se déteste. Si ils parvenaient à monter sur le trône en même temps, la paix entre les Anges et les Démons ne dureraient sûrement pas longtemps. Soudainement, une femme magnifique s'approche de nous et se tourne vers Nakal en m'ignorant superbement

- Nakal, tu m'as manqué ! S'exclame-t-elle avec une voix sensuelle

Elle se rapproche de lui et vient se coller à son bras en le dévorant du regard. Je ne sais pas pourquoi, mais une violente envie de la frapper me prend. Et pourquoi il la repousse pas lui ?

- Irina, quelle joie de te revoir ! Sourit-il, séducteur. Voici Eleris, cheva...

- Je sais qui elle est ! siffle-t-elle

Elle affiche une mine dégoutée et méprisante. Même ainsi, je ne peux remarquer qu'elle est très belle. Ses courbes féminines généreuses, ses cheveux blonds attachés en un chignon travaillé, sa robe qui laisse apparaître son corps de Déesse... Elle est juste époustouflante et n'importe quel homme doit la désirer. Cependant, ça ne l'empêche pas d'être une vipère

Saleté

- Moi aussi, je suis enchantée de vous connaître Irina lui répondis-je froidement. Veuillez m'excusez.

Au moment où je m'apprête à partir, mon père Léiel, toujours aussi jovial m'intercepte. Il est accompagné de sa femme, Hélène et de l'Impératrice des Enfers Naamah.

- Ma très chère fille, te revoilà ! Dit-il en me souriant. Je vois que tu as fais la connaisance de la charmante fille de l'Impératrice !

Charmante, j'en suis pas si sûre.

- Bonjour votre Altesse m'inclinai-je devant Naamah. Bonjour mère

Comme toujours, ma mère adoptive, Hélène, me regarde froidement et pince les lèvres

- Bonjour Ris.

Je tourne le regard vers Nakal qui me fixe étrangement. Lorsqu'il s'aperçoit que je l'ai surpris en train de m'observer, il détourne le regard et reporte son attention sur Irina

- Irina, voudriez vous me faire l'honneur de danser avec moi ? Dit-il avec son sourire charmeur

- Bien évidemment.

Les deux Démons s'éloignent me laissant seule avec l'élite. La main de Nakal sur la taille de cette pouffiasse m'insupporte. Pourquoi elle se colle autant à lui. Arrête Ris de les regarder, tu délires. Je pose le verre d'eau, que j'ai renversé sur Cyriacus, sur la table, et m'éclipse en m'excusant auprès de l'Empereur et l'Impératrice.

Il faut vraiment que j'arrête de penser à lui.