50 [PRÉSENT]

[ New York, 2015 ]

england skies, shake shake go

Finalement, après avoir un reçu un message rempli de menaces de mort de la part de Zayn, Louis avait fini par tirer Harry dans le métro bondé. Ils n'avaient pas pu trouver de places assises, alors Harry tenait la barre au dessus de sa tête et Louis avait enroulé les bras autour de sa taille. Son menton reposait contre son torse et ses mains étaient dans les poches du jean de Harry. Il lui souriait, et Harry embrassa son front en dégageant une mèche de cheveux de devant ses yeux. 

- On ouvrira les cadeaux de Noël demain matin, qu'en dis-tu ? demanda Harry du bout des lèvres. 

- Pourquoi ? Fizzy sait que le père Noël n'existe pas. 

Harry sourit et secoua la tête, sa main tombant sur sa hanche de Louis. 

- Parce qu'aujourd'hui, c'est ton anniversaire. Noël, c'est demain. 

Louis l'observa quelques secondes, son sourire ne quittant jamais ses lèvres. Il y avait quelque chose à propos d'Harry. Quelque chose de différent, il ne savait pas vraiment quoi. Quelque chose qui faisait qu'il pensait à toutes ces choses auxquelles personne n'avait jamais fait attention. Parce que Louis était né le vingt-quatre décembre et quand ses sœurs croyaient encore au Père Noël, ils attendaient toujours le vingt-cinq pour les cadeaux. Mais maintenant, avec ses amis, ils faisaient tout le vingt-quatre. Et alors ce n'était plus la journée de Louis, c'était la journée de Louis et des cadeaux. Personne n'avait jamais pensé que cela pouvait le déranger. 

Mais, en même temps, personne n'avait jamais été aussi ravagé pour lui offrir un vol en hélicoptère pour son anniversaire. 

Louis posa sa tête sur l'épaule de Harry, embrassant son cou du bout des lèvres. En vérité, il n'était pas si impatient que ça de rentrer chez lui. Il adorait Noël, il adorait ses amis. Il adorait les cadeaux, aussi. Mais si, maintenant, le métro s'arrêtait et qu'il devait passer encore quelques heures dans les bras d'Harry, il en serait plus qu'heureux. Parce qu'il avait passé la meilleure journée de sa vie, et il ne voulait pas qu'elle se termine. 

Parce que, sérieusement ? 

Il fallait vraiment qu'Harry arrête de faire ça. De rendre tout parfait, de rendre tout unique. De lui offrir des putains de vols d'hélicoptère pour son anniversaire. Ils venaient juste de danser au milieu d'une station de métro, et c'était parfait. C'était parfait de danser au milieu d'inconnus, dans un couloir sale qui sentait le renfermé. 

Il fallait qu'il arrête de tout faire pour que Louis soit heureux. Mais, de toute façon, c'était trop tard. C'était trop tard, parce que dès que le wagon arriva à leur station, Harry lui embrassa le bout du nez et lui attrapa la main pour qu'ils sortent. Il se demandait si, après avoir été si heureux, il supporterait un jour la douleur. 

Alors il se percha sur la pointe des pieds pour embrasser délicatement Harry, qui répondit en caressant ses lèvres avec les siennes. Et c'était tellement doux, tellement délicat, tellement fragile que Louis en oublia qu'ils étaient encore devant le wagon du métro.

Ils ne prirent pas la peine de se décoller pour rentrer chez eux. Harry se contenta de marcher derrière Louis, ses bras entourant ses épaules pour le serrer contre lui. Louis trébucha de nombreuses fois et Harry le rattrapait à chaque fois sans pour autant se décoller, même s'ils iraient beaucoup plus vite s'ils marcheraient l'un à côté de l'autre. 

Louis ne savait pas à quelle heure Harry avait dit à Zayn qu'ils rentreraient mais, vu la tête de celui-ci quand ils entrèrent dans leur appartement, ils auraient sûrement du être rentrés depuis très, très longtemps. 

- Oh, les hôtes sont enfin arrivés ! s'exclama faussement Zayn. Génial ! 

Harry pouffa et déposa un baiser dans le cou de Louis avant de se détacher de lui, emportant avec lui la chaleur qui s'était installée dans la poitrine de Louis. Tout le monde était déjà arrivé. Il y avait évidement Liam et Niall, qui avait tout préparé pour ce soir, assis dans le canapé en compagnie de Eleanor et Jenna. Zayn, pour sa part, se tenait dans la cuisine avec Taylor. Gigi était assise sur le comptoir et les écoutait distraitement en tressant les cheveux de Fizzy. 

- On n'est pas si en retard, râla Louis. Vous êtes en avance. 

- Gigi en avance ? Absolument, bien sûr, répondit Zayn. 

Il poussa un petit cri aiguë quand la blonde lui asséna un coup dans le bras mais lui sourit, déposant un baiser sur son front. Une fois leurs chaussures enlevées, Louis et Harry rejoignirent le petit groupe installé dans la cuisine tout en faisant un doigt d'honneur à Niall qui tapotait sa montre d'un air agacé. 

- Joyeux anniversaire ! souhaita joyeusement Gigi à Louis quand il s'appuya sur le comptoir à côté d'elle et Fizzy. 

Il répondit par un sourire touché, et Gigi reprit son travail d'un air concentré, tirant quelques fois les cheveux de Fizzy pour l'embêter. Cela paraissait fou à quel point elles étaient proches alors que Louis n'avait jamais parlé à Gigi avant qu'il ne déménage à New York. Est-ce que Zayn s'était rendu chez lui pour présenter sa petite-amie à sa mère et ses sœurs, avec qui il est proche ? Est-ce que Gigi avait participé aux soirées pyjamas des filles ? Est-ce que si Louis avait ouvert les yeux un peu plus tôt, elle l'aurait pris dans ses bras en ébouriffant ses cheveux et lui embrassant la joue, lui souhaitant un joyeux anniversaire ? 

- Alors, cette journée ? commença Zayn. 

- C'était cool, répondit Harry, appuyé en face de lui, livrant une bataille de coup de coude avec Taylor. 

- C'était trop bien ! s'exclama Louis. 

Il entendit Fizzy pouffer et lui tira la langue en lui donna un petit coup de pied dans le mollet tout en l'avertissant : 

- Toi, ton cadeau à intérêt à être bien. Grandiose, même. 

- Aussi grandiose que toi. 

- Est-ce que c'est une blague sur ma taille ? 

- Pas du tout. 

Louis plissa les yeux comme pour la mettre en garde et Fizzy lui fit un grand sourire, qu'il finit par lui rendre. Ça faisait peur, parfois, de voir ses sœurs grandir, mais cette période était encore plus compliquée. Quand elles commençaient à devenir de vraies personnes indépendante, avec leur humour, leur façon d'être, leur façon de gérer les choses. Il venait tout juste de sortir de cette période avec Lottie et voilà qu'il y replongeait la tête la première avec Fizzy. 

- Attendez, lâcha-t-il brusquement, une idée venant de lui traverser l'esprit. Harry m'a dit qu'on faisait les cadeaux demain. Vous dormez ici, donc ? 

- Ouais ! s'écria Niall depuis le canapé. Une soirée pyjama ça fait longtemps, non, Loulou ? 

- Il aimait juste ça parce qu'Harry finissait toujours par s'endormir sur lui, intervint Zayn en levant les yeux au ciel. 

- Mes préférées resteront celle où on t'entendait gémir de l'autre côté du mur, répondit Louis avec un sourire angélique. 

Zayn fit semblant d'être choqué, faisant tomber sa mâchoire, et Gigi, Taylor, Fizzy et Harry éclatèrent de rire. Après s'être servi un verre, ils rejoignirent Niall, Liam, Eleanor et Jenna sur le canapé. Louis leur adressa un sourire et s'installa au coin du canapé, vite rejoint pour Harry, qui s'assit sur ses cuisses, ses jambes repliées contre le torse de Louis, son dos appuyé contre l'accoudoir. 

- Plus sérieusement, reprit Louis, ma baignoire n'a pas place de tous vous accueillir pour dormir.

Zayn ricana de façon exagérée, comme pour faire remarquer à Louis que sa question était stupide. Mais il n'eut pas vraiment le temps de s'en soucier, parce qu'Harry se colla un peu plus à lui quand il passa son bras autour de sa taille, posant sa tête sur son épaule. Son estomac se retourna agréablement, et il fallait vraiment qu'il arrête de s'emballer comme un adolescent à chaque fois qu'Harry le touchait.

- J'ai amené des matelas, répondit finalement Niall en prenant une gorgée de son martini. Normalement, tout le monde rentre, sauf si Eleanor se décide à dormir en étoile. 

- Là, je finirai dans la baignoire, compléta Jenna. 

- Zayn ronfle, prévint Gigi. 

- Ça fait vingt-deux ans, on s'y habitue avec le temps, fit Liam en haussant les épaules. 

- Je suis très heureux d'être le tracteur de vos nuits, dans tout les cas, intervint Zayn en levant son verre en l'air comme pour porter un toast. 

Tout le monde pouffa, et Liam se leva soudainement quand le four sonna. S'en suivit alors une multitude de plat remplis de toast, de bouchée, d'escargots, de beignet et toutes les mignonneries qui faisait de Noël la fête préférée de Louis. 

Habituellement, il rentrait chez lui pour fêter Noël avec ses sœurs, sa mère et son beau-père, puis passait voir son père, qui habitait non loin de sa maison d'enfance. Même s'il n'avait jamais perdu contact avec son petit groupe du lycée, il préférait les voir séparément, comme si se retrouver en groupe, même sans Harry, accentuait sa culpabilité. Mais maintenant, comme souvent en ce moment, il voyait ce qu'il avait manqué, et il demanda comment il avait un jour réellement pensé à renoncer à tout ça. 

Parce que, à peine la nourriture arrivée, Taylor lança une playlist sur son téléphone qu'elle connecta aux enceinte de Harry qui avaient rejoint la télévision de Louis. Assis par terre, Jenna et Niall s'amusaient à dessiner les contours du tapis persan de Louis, faisant des courses pour savoir qui atteindrait la ligne d'arrivé tout en restant sur une ligne donnée avec leur doigt. Zayn, Liam et Eleanor discutaient plus ou moins discrètement du fait que les cadeaux que Niall avait prévu était très certainement ses tableaux, et Fizzy tira Harry par le bras pour le déloger de l'étreinte de Louis afin de le faire assoir par terre et lui tresser les cheveux en compagnie de Gigi. 

Louis reçu une notification, et vit vaguement qu'il s'agissait de la gendarmerie, sûrement pour faire suite à sa plainte. Mais il l'éteignit. 

Parce qu'il n'arrivait pas à croire qu'un jour, il avait pu penser que ça, tout ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux, était sans intérêt, presque remplaçable. Mais il avait fait le tour du monde, et il avait compris. 

Que c'était ça qui le faisait respirer. Le rire de Niall, les chuchotements de Zayn, Liam et Eleanor, le sourire de Taylor et les petits cris que Harry poussait quand Fizzy ou Gigi lui tiraient les cheveux. 

La soirée se poursuivit dans une légèreté propre aux fêtes de Noël. Ils mangèrent beaucoup trop, certainement beaucoup trop mal et vite, mais les garçons avaient tellement fait à manger qu'il avait peur de ne pas avoir le temps de tout manger avant de tomber de sommeil. La guirlande lumineuse du sapin que Liam avait installé finit autour du cou de Fizzy qui posait tandis que Niall et Jenna la prenaient en photo comme une star, ce qui fit doucement sourire Louis. Il prit lui aussi une photo pour l'envoyer à sa mère, ainsi qu'un message lui promettant de l'appeler plus tard dans la soirée. 

Harry avait reprit sa place sur les genoux de Louis quand les lumières s'éteignirent soudainement. Niall apparu derrière le comptoir, son visage éclairé par les bougies plantée dans le gâteau qu'il tenait, ses lèvres bougeant alors qu'il chantait les paroles en même temps que tout le monde. Et Louis ne put retenir le sourire incontrôlable qui s'empara de ses lèvres. 

- Fais un vœux ! lui cria Fizzy quand Niall plaça le gâteau devant Louis. 

Ah, parce que oui, Niall l'avait mis sur les genoux de Louis, l'année dernière, et la seule personne qui y avait gouté était le tapis de sa mère. 

Louis n'avait jamais fait de vœux, et ce pendant vingt-trois ans. Il ne croyait aux bonnes étoiles, aux coups du destin ou au lampes à génie. Un homme dans le dessin animé préféré de Phoebe et Daisy disait fais un vœux et rêve, rêve de tout ton cœur. Mais n'oublie jamais une chose, ta bonne étoile ne te fera faire qu'une partie du chemin. Il faudra que tu travailles très dur et que tu fasses beaucoup d'effort et là, là, tu réussiras tout ce que tu entreprendras, et il était bien d'accord. Mais s'il n'avait jamais souhaité quoi que ce soit, c'était peut-être parce qu'il n'avait rien à souhaiter. Il avait déjà toutes les voitures en plastique qu'il voulait quand il était petit et, en étant adolescent, il ne pensait pas vraiment à autre qu'à la danse et à fumer sous les saules pleureurs au fond du parc. Et même quand Harry est arrivé, il n'avait fais aucun vœux. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais peut-être qu'il avait un peu peur que ça marche. Qu'une étoile souffle à Harry qu'il devait tomber amoureux de lui, alors que Louis voulait qu'il le fasse tout seul. 

Mais ce soir non plus, il ne souhaita rien, parce qu'il avait tout ce qu'il voulait. La seule pensée qui le traversa, c'était qu'il ne voulait plus jamais perdre ces gens encore une fois. Mais il n'avait pas besoin de vœux pour ça, parce qu'il savait qu'il ne partirait jamais. 

Louis souffla ses bougies et des applaudissement emplirent la pièce, le faisant rire. A côté de lui, Harry posa sa tête sur son épaule et Louis tourna la tête pour lui sourire et attraper ses lèvres avec les siennes. Harry sourit et répondit à son baiser, posa sa main sur le bord de l'assiette posée sur les genoux de Louis pour ne pas la faire tomber. Et Louis s'accrocha un peu plus à lui. 

- Les cadeaux, maintenant ! cria Liam quand ils se séparèrent. Les cadeaux, les cadeaux ! 

Louis pouffa devant l'excitation de son ami et regarda tout le monde se lever pour lui ramener des paquet emballés dans du papier cadeau de Noël. Il le ouvrit tour à tour, découvrant un magnifique pot de fleurs de la part de Gigi et Zayn, une tasse décorée par Fizzy, un tourne-disque et des vinyles de Arctic Monkeys de Taylor et Liam, des baskets de la part de Eleanor, du parfum de Jenna et enfin une peinture de son appartement. 

- Comme ça, tu auras ton appartement dans ton appartement, sourit Niall quand Louis releva la tête vers lui.  

Et il ne fallait pas dire à Niall qu'il adorait cette toile. 

Les lumières s'étaient rallumées - Louis n'avait pas bien saisi quand - et Gigi remplissait à présent les verres de champagne de tout le monde, hormis le sien. Louis n'avait pas fait attention, mais il ne lui avait pas semblé voir Gigi une bière à la main de toute la soirée. A cette pensée, il fronça les sourcils, mais c'est comme si la jeune femme avait vu dans sa tête pour commencer : 

- Ce n'est ni pour Noël ni pour vos anniversaires mais, Harry et Fizzy, on a un truc pour vous. 

Louis regarda sa sœur et Harry échanger un regard confus et Zayn leur tandis un paquet chacun. Emballé d'un papier cadeau jaune pastel, la boite était ronde, pas très lourde. 

- C'est du fromage, souffla Louis à l'oreille de Harry. 

Il pouffa, et Louis récupéra le papier que le garçon déchira. Fizzy, de son côté, avait reçu la même boite, qui s'avérait être de la même couleur que le papier cadeau. Harry et Fizzy échangèrent un regard pour ouvrir la boite en même temps et, quand ils le fit, Louis fronça les sourcils en découvrant le contenu. 

Une tétine. 

Tout le monde releva soudainement la tête vers Gigi et Zayn, qui souriaient fièrement. 

- Je suis enceinte, fut tout ce que Gigi trouva à dire, pendant que Zayn lui caressait tendrement l'épaule. 

Louis aurait rit en voyant la mâchoire de Harry tomber s'il n'était pas certain d'avoir la même expression en cet instant même. Gigi, enceinte ? Ça veut dire que Zayn allait être papa. Zayn. Zayn, qui mettait une demi-heure pour se réveiller le matin, qui avait négocié une chaise roulante alors que sa jambe était simplement cassée. Zayn. 

Louis était putain d'heureux pour lui. Pour eux. 

- Et Fizzy et Harry, comme vous comptez énormément pour nous, continua Zayn, on aimerait que vous soyez le parrain et la marraine du petit bout de chou. 

Les yeux d'Harry s'ouvrirent en grand tandis que Fizzy poussa une exclamation, se levant pour se jeter dans les bras de Zayn. Louis sourit. Il se souvenait du coup de téléphone qu'il avait reçu, à l'hôpital, alors qu'il était en train d'attendre pour savoir si Zayn allait bien après son accident. La première fois que Fizzy avait entendu parler de Zayn et, quelques jours plus tard, un autre appel avait signé leur rencontre. Louis ne savait pas vraiment pourquoi, pas vraiment comment, mais ils avaient accrochés. Fizzy était comme une petite sœur pour Zayn et Zayn était comme un grand frère pour Fizzy. Etonnement, Louis ne le prenait pas mal du tout. Parce qu'il voyait à quel point les deux étaient heureux à chaque fois qu'ils se retrouvaient. 

Finalement, tout le monde se leva pour féliciter Gigi et Zayn. Louis prit d'abord Gigi dans ses bras, et la serra fort contre lui. Parce qu'il savait que cette fille allait prendre une place importante dans sa vie. Pendant ce temps, il vit Zayn et Harry l'un contre l'autre, sautillants sur place en riant. 

Louis n'avait jamais vécu ça. Des "potes", ils en avaient eu mais des amis, que très peu. Zayn et Harry s'étaient trouvés tellement tôt que Louis se demandait comment ils avaient pu survivre un an loin de l'autre, quand Zayn était passé au lycée alors que Harry était resté à Redditch pour finir le collège. Il ne pouvait même pas imaginer la fierté et le bonheur que Harry ressentait en cet instant-là. Parce que Zayn était comme son frère et il l'avait vu grandir, évoluer, passant du petit garçon à l'adolescent capricieux jusqu'à l'homme qu'il était aujourd'hui, qui était un curieux mélange des deux. 

- Laisse Gigi choisir le prénom, c'est mieux, fit Louis en prenant Zayn dans ses bras. 

- Pourquoi ? Je trouve que Basil, c'est génial. 

- Et pour une fille ? 

- Basile. 

Louis s'écarta de Zayn pour le regarder, et ils éclatèrent de rire. Et Louis radotait, il le savait, mais Zayn va devenir papa, bordel. C'était incroyable. Il voyait déjà Gigi et Zayn arriver pour leurs petites soirées avec un berceau, donner le biberon au bébé, faire les magasins tout les deux pour lui trouver des vêtements. 

Oh, et d'ailleurs, Louis fallait absolument qu'il parle à Harry. Histoire qu'ils aillent faire les magasins pour acheter des centaines de choses inutiles pour le bébé. 



photograph, ed sheeran

- Je vais mourir. 

- Quoi ? 

- J'ai dit, je vais mourir. 

- Pourquoi ? 

- Parce que je vais devoir me lever à cinq heures du matin pour pouvoir être à l'heure. 

- Et ? 

- Tu me soules, Harry. 

Harry tourna la tête vers Louis pour lui faire un grand sourire insolent, et reporta son attention sur ses cheveux qu'il était en train de démêler en face du miroir de leur chambre. Louis, assis sur le lit, s'allongea sur les draps et soupira, passant sa main dans ses cheveux. 

Cela faisait dix minutes que tout le monde avait trouvé de la place pour dormir et était couché, et Harry et Louis avaient enfin pu se retrouver dans leur chambre pour, eux aussi, se coucher, parce que la journée avait été éreintante. Mais voilà, à peine avaient-ils fermé la porte que les pensées de Louis s'étaient tournées vers le message qu'il avait reçu quelques heures plus tôt, à propos de la plainte qu'il avait déposé. 

Cela le surprenait que le commissariat soit ouvert le vingt-quatre décembre. Sa plainte déposée, les gendarmes lui avait dit qu'ils allaient convoquer Simon afin d'avoir sa version des faits. Louis ne savait pas s'il l'avait déjà fait ou non, puisqu'ils n'avaient eu aucunes nouvelles. Mais il n'avait pas reçu de menaces de Cowell, puisqu'une mesure d'éloignement avait été délivrée. Et il n'avait pas le droit de contacter Louis, comme son Troy n'avait pas le droit non plus. 

Mais quand il avait ouvert le message, il avait découvert une toute autre sorte de message. 

On lui demandait une interview. 

Le New York Times lui avait demandé une interview. 

C'était dément, il le savait. 

D'après ce qu'il avait compris, ils voulaient parler de Simon Cowell et de la plainte que Louis avait déposé contre lui. Puis de Harry, aussi. Et Louis savait ce que ça voulait dire. 

Ça voulait dire que leur couple allait être officialisé. 

Et il ne devrait sûrement pas y porter autant d'importance, parce qu'il n'avait pas besoin des journaux pour aimer Harry. Mais c'était là où il avait échoué, quatre ans plutôt, en acceptant de cacher sa relation avec Harry. 

Alors c'était comme s'il gommait tout ce qu'il s'était passé et qu'il réécrivait tout. 

Qu'ils réécrivaient tout, comme s'ils retournaient au tout début. 

Mais, évidemment, l'interview était prévue pour le vingt-six, car les journalistes voulaient la sortir le plus tôt possible. Et c'était le jour où Louis et Harry devaient partir pour Doncaster. Alors ils allaient devoir se lever tôt. 

Et Louis aimait tellement râler qu'il ne loupa pas cette occasion. 

- Ça va bien se passer, lâcha soudainement Harry en s'allongeant à côté de Louis. 

Le garçon tourna la tête pour lui sourire. Ah oui, il était stressé, aussi. Mais ça, il n'avait pas besoin de le dire, parce que Harry le savait rien qu'en l'observant. 

Il se redressa sur un coude pour embrasser Harry, qui sourit en répondant à son baiser. Louis glissa sa main sur sa joue et caressa sa peau avec son pouce tandis qu'Harry faisait de même sur ses hanches. Il n'avait pas besoin de parler pour qu'Harry sache ce qu'il se passe dans sa tête, mais Harry n'en n'avait pas vraiment besoin non plus. Louis savait qu'il était heureux. 

Heureux de tout recommencer, de réussir là où ils avaient échoué. 

- Il te reste encore des cadeaux, souffla Harry dès qu'ils se séparèrent. 

A quelques centimètres de ses lèvres, Louis sourit en ouvrant doucement les paupières pour regarder Harry. Celui-ci lui rendit son sourire, embrassa son nez et se délogea pour ouvrir le tiroir de sa table de chevet pour en sortir deux paquets. Dont le paquet de Gemma. 

Mais Harry lui tendit l'autre en premier, tout en se rasseyant à côté de Louis. 

- Qu'est-ce que c'est ? demanda le garçon en se rasseyant à son tour. 

- Mon cadeau. 

- Ton cadeau ? 

- Quoi ? 

- L'hélicoptère, la balade à Brooklyn et la danse improvisée dans le métro, ça fait déjà assez de cadeaux, non ? 

- Loin de là, répondit Harry avec un sourire. 

Louis sentit sa poitrine se réchauffer alors qu'il baissait les yeux sur le paquet. Un sourire flottant sur ses lèvres, il déchira doucement le papier décoré de petites étoiles. Et son cœur, qui peinait à retrouver un rythme normal après le baiser échangé avec Harry, s'arrêta en tombant sur le contenu du paquet. 

Il retourna le reste de papier pour faire tomber une petite chaine sur les draps. Un bracelet. Orné d'un pendentif en forme d'ange. 

Semblable au collier qu'il avait offert à Harry le jour de ses seize ans. 

Mais au moment où il s'apprêtait à relever la tête pour remercier Harry et l'embrasser, il remarqua un dessin au dos. Un dessin qui ressemblait étrangement à la courbe d'un cardioscope. 

- C'est les battements de mon cœur. 

Louis releva violement la tête vers Harry, le souffle coupé. Parce que c'était exceptionnel. Mais ça le devint encore plus quand Harry continua, relevant son t-shirt de quelques centimètres : 

- Les tiens sont ici. 

Et les yeux de Louis étaient à deux doigts de se remplir de larmes. Parce que là, sur la hanche de Harry, une courbe était tatouée. Une courbe qui représentait les battements de son cœur qui finissait par s'emmêler pour former un L

- Harry, c'est... commença Louis. 

C'était quoi ? Il ne savait pas vraiment. Tout ce qu'il savait, c'était que son cœur se gonflait tellement d'amour qu'il pourrait exploser, là, tout de suite. Puis ses yeux retombèrent sur le pendentif. 

Il aurait trouvé ça tellement ringard s'il avait vu ça dans un film. Parce que, sérieusement ? C'était une ligne, un dessin gravé au dos d'un pendentif. Mais il adorait. Parce que c'était Harry. Si Niall lui avait offert la même chose, il lui aurait fait bouffé en lui disant que c'était pourri. Mais c'était Harry qui lui avait offert ça et, maintenant, il savait. Il savait pourquoi Harry rendait tout parfait. 

Parce que c'était ça, l'amour, au final. C'était pour ça que des tonnes de gens écrivent des chansons dessus. 

- Je t'aime, finit-il par dire en relevant les yeux vers Harry. 

Harry lui sourit tendrement et Louis se pencha pour l'embrasser délicatement. Tout en y répondant, Harry attrapa le bracelet pour l'accrocher autour du poignet de Louis, ce qui le fit pouffer. 

- Tu aimes ? demanda Harry en se reculant de quelques millimètres. 

- C'est incroyable, Harry. Merci beaucoup. 

Louis vit Harry sourire, comme s'il était rassuré que son cadeau lui plaise, et il était tellement adorable que Louis aurait pu l'embrasser comme ça pendant des heures. Mais l'envie de l'embarrasser était beaucoup plus importante. 

- D'où est-ce que tu le sors, ton enregistrement de mon cœur ?

- J'ai appelé l'hôpital de Doncaster. Ils font des enregistrement sur tout les bébés, et ils m'ont envoyé le tien. 

Ok, c'était adorable. 

- Bizarre, de se faire tatouer les battements de cœurs d'un bébé. 

- Tu as raison, je vais le faire enlever. 

- Non ! s'exclama Louis en se jetant sur Harry. 

Harry éclata de rire et bascula en arrière sous le poids de Louis. Louis lui embrassa le cou mais se releva soudainement, à califourchon sur Harry, et souleva son t-shirt pour revoir le tatouage. Et il était vraiment beau. 

- Tu l'as depuis quand ? Comment j'ai loupé ça ? Je ne te déshabille pas assez souvent. 

Harry pouffa et glissa ses main sur les bras de Louis. Le brun se calma alors et plongea son regard dans celui de Harry, et souffla : 

- Est-ce que que je peux ouvrir le cadeau de Gemma ? 

Harry lui sourit doucement et, tout les deux, ils se penchèrent pour prendre le paquet décoré de flamands roses et de lunettes de soleil. Sans descendre de Harry, Louis déchira le papier, les mains tremblantes. En face de lui, Harry caressait doucement sa cuisse, la tête penchée sur le cadeau que Louis était en train de déballer. 

Il découvrit un cadre photo. De l'autre côté de la vitre, il croisa le regard de Gemma, et son souffle se coupa. Il reconnaissait cette photo. Harry l'avait prise pendant l'été qu'ils avaient passé tous ensemble à Redditch. Gemma souriait, les yeux brillants et, à côté d'elle, Louis regarda la plus jeune version de lui rire à gorge déployée, son bras autour des épaules de Gemma. 

Louis sourit. 

Il savait pourquoi Gemma voulait lui offrir ce cadeau. Pour lui rappeler cet été, durant lequel il avait été si heureux en compagnie de ses amis. Il le savait, maintenant. Il savait qu'il n'avait jamais été plus heureux que pendant ces semaines-là, tellement qu'Harry lui avait promis d'inviter toute la bande à Redditch, pendant l'été. 

Mais si seulement Gemma savait. 

Si seulement elle savait que s'il avait reçu ce paquet, il aurait prit le premier avion pour Redditch afin de la prendre dans ses bras, de s'excuser et de lui demander comment tout réparer. Si seulement elle savait que c'était le signe qu'il avait attendu pendant cinq ans. Le signe qui voulait dire qu'elle ne lui en voulait pas. 

Il posa le cadre sur sa table de chevet, l'observant encore quelques secondes. A côté de lui, Harry faisait pareil, et il savait qu'il pensait à la même chose. 

Parce que c'était quand même incroyable. Parce que même si elle était partie, Gemma arrivait encore à illuminer leurs vies. 

Louis voulait tellement lui dire. Qu'elle lui manquait à un point fou. Que Zayn allait devenir papa, et que ce bébé aurait bien besoin de Gemma pour ensoleillé un petit bout de sa vie. Que ce bébé allait avoir besoin de Gemma pour se moquer un peu de son papa. Qu'il avait besoin d'elle pour lui dire quoi faire quand il était complètement perdu. Qu'il voulait remonter le temps pour revivre cet été avec elle, parce que ç'avait été la dernière fois qu'il l'avait vu et qu'il avait pu rire avec elle. 

Il voulait tellement lui dire qu'il n'irait plus la voir au cimetière. Parce que, ça y est, il savait où la trouver, à présent. Partout. Elle était partout. Dans ces rues de Redditch, dans celles de New York, dans les airs de Noël qui avaient résonné dans l'appartement toute la soirée, dans le rire de ses amis, dans les yeux de Harry. Partout où il y avait un petit bout de bonheur, il y avait un petit bout de Gemma. 

Parce qu'elle avait emballé ce cadeau d'un papier cadeau d'été, alors que le monde était plongé dans la morosité de l'hiver. Comme si elle envoyait un petit bout de soleil à Louis, même s'il était à l'autre bout du monde. 

Louis ne savait pas où elle était, à présent. Tout ce qu'il savait, c'est qu'elle avait trouvé un moyen pour continuer à leur envoyer ces bouts de soleil. 









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