47 [PRÉSENT]

[ New York, 2015 ]

i lived, one republic

Zayn avait privatisé une rue. Une putain de rue entière, barrée, fermée spécialement pour la réalisation du clip. Il était taré. 

Noël approchait, il faisait autour de - 1°, et Harry était torse nu sous sa veste en cuir. Malgré l'immense doudoune que le staff lui avait donné, il tremblait toujours, de même que Gigi. Alors ils s'étaient assis là, serrés l'un contre l'autre sur le trottoir. Ils regardaient l'équipe finir de tout mettre en place. Des hommes sur les escabeaux réajustait l'installation de câbles et de tuyaux pour la fausse pluie, et Zayn était en-dessous, levant la tête pour vérifier que tout se passait bien. Taylor était dans un coin, sûrement voulant se cacher, et buvait un café en compagnie de Niall, qui était affalé sur une chaise. De loin, Harry voyait Louis s'entretenir une dernière fois avec Liam et son équipe, faisant des grands gestes, sûrement pour récapituler les mouvements caméra qu'ils devaient effectuer. 

Puis soudain, une boule de poils sauta sur ses genoux, le faisant sursauter. Gigi éclata de rire et caressa le haut de la tête de Bob, le petit chien intenable de Niall. On pouvait dire qu'ils s'étaient bien trouvé, ces deux-là. En effet, depuis quelques heures, Bob courrait partout  en réclamant des caresses à tout le monde, sous le regard brillant de Niall, enfin heureux d'avoir trouvé un compagnon. Harry se doutait que le garçon avait besoin de compagnie mais, étant toujours enfermé dans son appartement pour peindre et dessiner, sa vie sociale était limitée. Et Niall s'en fichait royalement. Mais déjà, Harry voyait le petit Bob courir dans l'appartement de son ami, les pattes pleines de peinture. 

Harry vérifia l'heure. Ils allaient bientôt commencer. 

Cela faisait trois heures qu'il était levé. Zayn avait donné le rendez-vous à 8h, et Harry habitait à l'autre bout de New York, alors il avait du se lever une heure et demi plus tôt. A présent, cela faisait presque une heure qu'il était arrivé, s'était fait habiller et maquiller, et parlait avec Gigi, assis sur ce bout de trottoir. Malgré le fait qu'il soit beaucoup trop tôt pour un samedi matin, tout le monde avait le sourire, et Harry savait que cela faisait plaisir à Zayn. Il avait tout fait pour imposer une ambiance légère, bien que sérieuse, afin que tout le monde se sente bien. En plus, il avait promis une sortie au restaurant pour le repas du soir et, résultat, ça avait marché ; Niall était venu. 

Harry posa la tête sur l'épaule de Gigi et ferma les yeux, espérant pouvoir se reposer ne serait-ce qu'un peu mais, bientôt, Louis les appelait pour qu'ils aillent se placer. 

- On peut toujours partir en courant, tu sais, lui souffla Gigi en se levant difficilement. 

- Louis court trop vite, malgré ses petites jambes, il nous rattraperait. On est foutus. 

Gigi souffla longuement et retira finalement sa doudoune pour la donner Niall, à qui on avait donné la mission de garder leurs manteaux. Elle portait un pantalon et haut moulant à manches longues, et seulement une fine bande de son ventre était exposée à l'air libre. Pourquoi est-ce que c'était Harry qui se retrouvait toujours à poil ? Il aurait du s'en douter, en même temps, c'était Louis qui s'était occupé des tenues.  

- Allez ! leur fit le garçon en frappant dans ses mains quand ils s'approchèrent. Vous êtes toujours endormis ? 

- Ta gueule, grogna Harry, je suis sûr que t'as bouffé un pot de vitamines entier ce matin. 

Louis pouffa et décala Gigi de quelques millimètres, avant de faire pareil avec Harry, en posant ses mains sur sa taille. 

- Tu es vraiment très beau, comme ça, lui souffla-t-il avec un sourire timide. 

- Mmh, j'apprécierais ton compliment s'il ne faisait - 50°. 

- Waw, c'est qu'il est super enthousiaste, en plus. C'est super cool de sortir avec un mec qui passe sa vie à râler. 

- Bienvenue dans ma vie. 

Louis lui fit une grimace, Harry sourit et le garçon se percha sur le pointe des pieds pour déposer un baiser rapide sur les lèvres de Harry. Puis il s'éloigna et, déjà, la peau que Louis avait touché devint glacée, privée de la chaleur des mains de Louis. 

Et la pluie artificielle s'échappa des tuyaux. 

- Souvenez-vous, cria Zayn depuis sa chaise, au sec dans son énorme doudoune, vous m'aimez ! 

Harry et Gigi lui montrèrent leur majeur. 

Zayn éclata de rire, puis cria action !, et la musique se mit en marche. Harry fit le vide dans sa tête, comme il le faisait à chaque défilé, et regarda droit devant lui. Ce n'était pas si différent qu'un défilé, si ? Il était dans son élément, si on oubliait cette horrible pluie qui lui trempait les cheveux et dégageait un odeur qu'il ne voulait pas identifier. 

Il commença à marcher, sentant Gigi et les autres mannequins faire de même. Il allait réussir. Ils allaient faire quelque chose de génial dès la première prise, et dans deux heures, il serait sous une douche, brûlante. 

Sauf que, là, derrière la caméra, Eleanor et Jenna débarquèrent. Elles étaient censées venir, simplement pour voir comment cela se passait et apporter un peu de courage à tout le monde. Mais Eleanor glissa sur une plaque de verglas, et s'étala par terre. 

Gigi et Harry éclatèrent de rire. 

- Allez, on reprend ! fit Zayn, à mi-chemin en agacé et amusé. 

La musique se coupa et Harry se remit à sa place, essayant de se calmer, mais Eleanor faisait une petite référence, et cela suffit à faire repartir son rire. 

Peut-être que cette journée allait être agréable, finalement. 





snow on the beach, taylor swift and (more) lana del rey

Le hall de l'aéroport avait beau être vide, Zayn, Harry et Louis tournaient depuis bientôt dix minutes pour trouver le guichet de la compagnie afin d'enregistrer leurs bagages. Ce fut Louis qui le remarqua et, heureusement, il n'y avait personne. Ils purent ainsi poser leurs valises et courir jusqu'au contrôle de police, parce qu'ils étaient affreusement en retard. La circulation à New York était horrible - ça ne datait pas d'hier - et Harry n'avait jamais vu quelqu'un conduire aussi lentement que Zayn. 

Résultat, ils coururent en compagnie d'une hôtesse pour monter dans l'avion, car l'embarquement était déjà terminé. Les gens râlaient, disant qu'ils étaient responsables du retard, mais quand ils virent que les passagers étaient en fait Louis Tomlinson et Zayn Malik, ils se turent et se mirent à les prendre en photos, plus ou moins discrètement. C'était dans ses moments-là qu'Harry était heureux de ne pas être très connu. Il pouvait prendre l'avion tranquillement, sans entendre des chuchotements autour de lui. Enfin, maintenant, c'était sûrement fini, parce qu'avec tout les articles sur eux, les gens devaient autant parler du fait que Zayn Malik soit dans le même avion qu'eux que du couple de Harry Styles et Louis Tomlinson. 

Harry bouscula Louis pour avoir la place près du hublot, et le garçon s'installa dans le siège du milieu, faisant semblant de bouder. Mais la vérité, c'était qu'il était bien trop content de retourner à Redditch et de revoir la mère, la maison, et la ville de Harry. 

- Je n'ai pas dit à ma mère que tu venais, glissa Harry à Louis alors que l'avion décollait. 

- Attends, elle croit que tu viens tout seul ? Génial, j'ai pas du tout l'impression de m'incruster. 

- Je lui ai dis que je venais accompagné, mais pas avec qui. Elle doit sûrement penser que c'est Jenna. 

- Tu ne lui as pas dit ? s'étonna Louis. En même temps, elle a du voir les articles. 

- Ma mère, voir des articles sur Internet ? Je ne suis même pas sûr qu'elle sache qu'on écrit des articles sur moi. Et puis, elle ne m'a appelé en criant comme une adolescente alors je suppose que non, elle n'a pas vu les articles. 

Louis pouffa et Harry se rendit compte que l'appareil était déjà en l'air, stabilisé. D'habitude, il regardait par le hublot pendant le décollage, sautillant sur son siège comme un enfant. Mais, à choisir entre les nuages et Louis, il préférait regarder Louis.

Il posa la tête sur son épaule en même temps que Louis démarrait un film sur la tablette en face de son siège. A côté d'eux, Zayn était sur son téléphone, les écouteurs dans les oreilles. Louis brancha les siens, en donna un à Harry et démarra un film dont Harry ne vit même pas l'affiche. Il ne comprit rien à l'histoire, et s'endormi quelques minutes plus tard.  

Il ne se réveilla que quelques heures plus tard, alors que l'avion était plongé dans le noir. Il plissa les paupières, et vit sur la tablette en face de lui qu'il était presque trois heures du matin, heure américaine. Ils avaient pris un vol de nuit pour être plus tranquille et pour pouvoir profiter au maximum de leur séjour en Angleterre. 

Louis avait passé un bras autour de ses épaules et ne bougeait plus, si bien qu'Harry n'osa faire aucun mouvement, ne sachant s'il était endormi ou non. De l'autre côté, il entendait Zayn grogner, signe qu'il ne dormait pas. Cependant, Louis se mit rapidement et dessiner des cercles invisibles sur l'épaule de Harry, qui sourit en glissant un main sur sa cuisse. Louis sursauta doucement. 

- Je croyais que tu dormais, souffla-t-il et embrassant sa tempe. 

Harry secoua la tête et se redressa pour jeter un coup d'œil à l'extérieur. Il faisait nuit, mais pas nuit noire, si bien que les nuages qui flottaient en dessous d'eux étaient encore visibles. Louis se pencha, se cala contre l'épaule de Harry et ils regardèrent à l'extérieur tout les deux pendant quelques minutes. Harry aimait beaucoup le silence paisible qui planait dans l'avion, qui le faisait sentir seul au monde. Seul au monde avec Louis, au milieu de ces nuages qui, d'en bas, sont si grands, mais qui semblent si petits d'au-dessus. 

Comme s'ils volaient. 

Harry sourit. 

- Il faut que je te montre quelque chose, souffla-t-il en tournant la tête vers Louis. 

Le brun papillonnait des paupières, sûrement trop fatigué pour réussir à les garder ouvertes, hocha la tête et se redressa. Harry avait imaginé cet instant beaucoup de fois, comme tout les moments qu'il vivait avec Louis. Et dans aucune de ses images ça s'était passé comme ça. Mais maintenant, dans cette avion, il avait le sentiment que c'était le bon moment. 

Il se pencha pour ouvrir son sac et en ressortit un livre. Louis fronça les sourcils. C'était un simple livre qu'Harry avait acheté dans une librairie à Harlem quelques semaines plus tôt. Mais il sortit le papier qu'il avait glissé entre les pages qui lui servait de marque-pages et le posa dans la main tendue de Louis. 

Son visage s'éclaira. 

Harry avait craint qu'il l'ait oublié, mais non. C'était beaucoup trop important et, même le Harry complètement dévasté d'il y a quatre ans n'avait pas réussi à s'en débarrasser. 

Louis releva la tête et lui sourit. 

you'll see angels fly

- Tu l'as gardé tout ce temps ? 

- Il était dans la coque de mon téléphone et après, j'ai essayé de le jeter, mais je n'y arrivais pas. Au final, je suis content de l'avoir gardé. 

Louis regarda encore le papier quelques secondes, recouvert de son écriture hâtive qui n'avait pas vraiment changé avec le temps. Puis il releva la tête et sourit doucement à Harry avant de se pencher pour poser délicatement ses lèvres sur les siennes. En même temps, il glissa la main vers la poche arrière du jean du garçon pour la ressortir rapidement et s'éloigna un petit sourire fier aux lèvres. 

Et il remit le petit bout de papier de la coque de Harry. Comme si elle n'était jamais partie de là. 

Mais soudain, il releva la tête avec les sourcils froncés, et ce fut au tour de Harry de lui sourire fièrement quand Louis reglissa la main dans sa poche arrière pour en ressortir une chaine. La chaine. Celle avec le petit ange au bout. Celle que Louis lui avait offert avec ce petit bout de papier. Celle qu'il lui avait offert pour ses seize ans. Celle avec laquelle il avait joué tout en embrassant Harry sur la chanson de Ed Sheeran. 

So you can't fit me in the necklace you got when you were sixteen.  

- Je peux te la mettre ? souffla Louis, le regard plongé dans celui de Harry. 

Harry éclata de rire. Zayn, à côté de Louis, soupira : 

- Si vous pouviez éviter de copuler à côté de moi, ça m'arrangerait. 

- Vous me faites tout les deux chier, décida Louis en se remettant droit dans son siège, croisant les bras pour bouder. 

Harry se mordit la lèvre, et posa son menton sur son épaule. Il baissa la tête pour lui sourire, et Louis lui jeta un coup d'œil mais son regard se reposa sur le siège en face de lui, alors Harry lui souffla : 

- Oui, je veux bien. 

Il embrassa délicatement la joue de Louis sachant qu'avec ça, le garçon ne résisterait pas. Et il avait raison, parce qu'il se tourna pour tendre la chaine devant Harry. Sans le quitter des yeux, Harry s'avança pour qu'il passe le collier autour de son cou, et passa ses cheveux par dessus son épaule afin que Louis l'attache. 

Une fois cette tâche accomplie, Louis lui sourit doucement et Harry se pencha encore pour l'embrasser. Louis sourit contre ses lèvres et enroula ses bras autour de son cou tandis que les doigts de Harry s'emmêlaient à son pull. 

Louis venait de lui mettre son collier, comme s'il avait seize ans. Mais il en avait vingt et un, et Louis était là. Louis était toujours là. Et c'était peut-être pour ça, ou peut-être parce qu'il était affreusement beau dans son pull rose clair que quand Louis souffla contre ses lèvres à quel sens de la question il avait répondu, il murmura : 

- Peut-être pour les deux. 

Louis s'écarta pour regarder Harry dans les yeux, et pouffa. Harry attrapa son pull pour le ramener contre ses lèvres et l'embrassa plus passionnément, cette fois. Louis se recula rapidement et se tourna vers Zayn pour lui mettre un coup de coude dans les côtes. 

- Bouge, je vais au toilettes. 

Le brun se leva en soupirant, et ne du pas être surpris en voyant Harry se lever avec Louis, la main sur la hanche du garçon. Mais Zayn n'était pas le meilleur ami de Harry pour rien, alors il cria, tandis que les garçons étaient en train de s'éloigner : 

- Faites pas trembler l'avion, je veux pas crever à cause de vous ! 

Ils se retournèrent, et Louis lui adressa un petit coucou de la main par dessus l'épaule de Harry, qui sourit à Zayn avant de plaquer un baiser sur la joue de Louis et de la pousser jusque dans les toilettes. 

Ils avaient encore trois heures de vol, autant en profiter, non ? 

syndicate, the fray

- T'as pas intérêt à passer nous voir, on veut des vacances, nous ! cria Louis par la fenêtre ouverte de la voiture de location. 

Zayn, qui marchait dans l'allée de la maison de ses parents, se retourna pour montrer son pouce en l'air à Louis, qui éclata de rire en remonta la fenêtre. Harry redémarra et quitta le jardin de M. et Mme Malik, là où il avait passé tant de temps à courir après Zayn entre les arbres. Il jeta un coup d'œil pour voir qu'ils avaient plus d'une heure de retard. Et peut-être que c'était sa faute quand, avec Zayn, il avait supplié Louis d'aller dans un magasin de vêtements dans le hall de l'aéroport de Londres. Les trois heures de route avaient ensuite été agréables ; Harry avait lancé un CD, Zayn avait gardé la tête à l'extérieur et Louis avait râlé parce qu'il faisait froid à cause de l'air. 

A présent, ils roulaient tranquillement vers chez Harry, dont la maison se trouvait à quelques minutes seulement de celle de Zayn. Finalement, Harry avait décidé de ne pas aller avec Zayn et Fizzy à Londres, puisque la jeune fille rentrerait avec eux pour passer Noël à New York. Cela lui laissait ainsi trois jours ici, dans sa ville d'enfance, avec Louis qui ne tenait pas en place dans le siège à côté de lui, regardant partout autour de lui.

- C'était pas là, ça ? fit-il en montrant du doigts un parc de jeux pour enfants au coin de la rue de Harry.

- C'est construit depuis deux ou trois ans, expliqua le brun. Les enfants l'adorent, et passent tout leur temps ici, le week-end.

Louis hocha la tête et Harry s'engagea dans son allée, garant la voiture juste derrière celle de sa mère, en face de la porte d'entrée. Il coupa le moteur, et regarda Louis qui gardait les yeux fixés devant lui. Harry se mordit la lèvre et posa la main sur la sienne.

- Tout va bien se passer, d'accord ? Tu lui as beaucoup manqué.

- Et si elle m'en veut ? souffla Louis en posant les yeux sur Harry.

- Elle ne t'en veux pas. Parce que ce n'est pas ta faute.

Harry avait l'impression de répéter cette phrase tout les jours depuis deux semaines, mais il voyait encore dans les yeux de Louis qu'il ne le croyait pas. Alors il le répéterait tout les jours de sa vie, jusqu'à ce que le garçon comprenne. Louis lui sourit timidement et Harry lui rendit son sourire et se pencha pour déposer un baiser sur sa joue.

Puis il appuya sur le klaxon.

- Qu'est-ce que tu fais ? s'écria Louis. J'ai besoin de temps pour me préparer aux retrouvailles, moi.

- Oui, mais j'ai pas envie d'y passer la journée et, crois-moi, toi non plus.

Harry lui lança un sourire angélique, puis sortit de la voiture. Sa mère ouvrit la porte à ce moment-là, et lui sourit tendrement. Il s'approcha pour la prendre dans ses bras et la serrer contre elle. Il enfouit son nez dans ses cheveux, ce parfum qu'elle achetait depuis qu'il était tout petit étant toujours là. Puis elle s'écarta, posa les mains sur ses joues et le regarda quelques secondes avant de demander, tout sourire :

- Comment tu vas ? Il fait beau, à New York ?

- Horriblement froid, répondit Harry en lui rendant son sourire. Et toi ?

- Tout va bien. Je viens de mettre mon hortensias en terre, il est tellement gros que cela m'a pris une demi-heure.

Harry pouffa. S'il n'était pas tombé amoureux de New York, il serait resté ici. Avec sa mère. Parce que, c'était curieux mais, il pensait à chaque fois qu'elle ne lui manquait pas mais une fois qu'il arrivait là, il se demandait comment il avait réussi à ne pas pleurer comme un enfant. Si sa mère et lui avaient toujours été très proches, ils s'étaient encore rapproché depuis le décès de Gemma, aussi triste cela soit-il.

- Est-ce que Louis compte passer la nuit dans la voiture ? demanda soudainement Anne en regardant par dessus l'épaule de Harry.

Harry fronça les sourcils. Il avait dit la vérité à Louis ; il n'avait pas dit à sa mère qui l'accompagnait.

- Quoi ? demanda-t-elle en le regardant. Je sais me servir d'Internet, je ne suis pas si vieille.

Elle dépassa Harry en lui frappant l'épaule comme Zayn le faisait si souvenait, et partie prendre Louis, qui venait à peine de sortir de la voiture, dans ses bras. Harry sourit en les voyant tout les deux, et Louis éclata de rire quand Anne lui ébouriffa les cheveux d'un geste maternel.

Harry les rejoignit pour les aider à sortir les valises du coffre, et sourit à Louis en voyant sa mère lui prendre sa valise des mains.

- Alors, utile, d'avoir stressé ? lui souffla-t-il avec un sourire moqueur.

Louis leva les yeux au ciel et le bouscula alors qu'ils marchaient vers la maison. Harry lui rendit son coup, et Louis tenta de le pousser encore une fois, mais s'emmêla les pieds et tomba contre le torse de Harry, qui éclata de rire en passant un bras autour de sa taille alors qu'il se redressait en grognant, un sourire au lèvres.

Et Harry aurait parié avoir vu l'ombre d'un sourire sur celles de sa mère.

Elle ouvrit la porte d'entrée, et Harry, dont la main était posée en bas du dos de Louis, le laissa entrer en premier et ferma derrière lui. Cela faisait six mois qu'il n'était pas venu et, à chaque fois qu'il revenait, la même impression le frappait ; rien n'avait changé. Rien n'avait jamais changé, et ce depuis sa naissance. Et s'il trouvait ça insupportable, étant adolescent, il trouvait ça plutôt réconfortant, maintenant qu'il vivait au milieu d'un New York déchainé.

- Je vais faire du thé, fit Anne en se dirigeant vers la cuisine, allez monter vos affaires. Vous pouvez prendre la chambre d'amis, si vous voulez, si le lit est trop petit.

Harry et Louis ravalèrent un rire, et Harry fit signe à Louis, qui se trouvait devant les escaliers, d'y aller. Le brun grimpa les marches, observant les cadres au mur, comme la première fois qu'il était venu. Puis, arrivé sur le palier, il ouvrit la porte de la chambre de Harry, et cela fit sourire le garçon, qui comprit qu'il n'avait pas oublié le chemin.

Il entra derrière Louis, et alluma la lumière.

Là non plus, rien n'avait changé. Après tout, il n'avait logé ici que deux mois par an entre ses seize et vingt ans. Tout était à la même place que les deux fois où Louis était venu. Il le regarda abandonner sa valise au milieu et faire le tour de la pièce. Un sourire planant sur les lèvres, Harry le regarda effleurer la tranche des livres de sa bibliothèque, puis passer à son bureau. Il observa pendant quelques secondes les photos au dessus du lit de Harry ; beaucoup de photos de ses amis pendant l'été qu'ils avaient tous passé ici, mais aussi de nombreux clichés de lui et Gemma. Puis Louis se dirigea vers l'armoire de Harry et glissa sa main entre celle-ci et le mur pour en ressortir un post-it vert, semblable à ceux qui tapissaient la chambre de Harry quand Louis était parti pour Minneapolis.

- Je savais que tu ne le trouverais pas, celui-là, expliqua-t-il avec un sourire amusé et posa le papier dans la main de Harry.

Le Harry d'il y a deux ans aurait hurlé s'il savait qu'un de ces post-it était encore accroché. Il les avait tous gardé, bien sûr, mais avait jeté le porte-vue où il les avait rangés au fond de son bureau pour ne pas tomber dessus. Mais, maintenant, il était heureux de ne pas l'avoir trouvé. Parce que dessus, il était marqué : celui-là, tu l'auras sûrement si je reviens ; )

Et Louis était revenu. Louis et Harry étaient revenus, de plus loin qu'ils ne le pensaient quand Louis avait écrit ça sur le post-it.

- Sinon, je propose que ça soit toi qui dorme par terre, fit soudain Louis après avoir échangé un sourire tendre avec Harry. Parce qu'on ne va jamais rentrer ans le lit

- Mais si, on se serrera, c'est tout.

- Pas du tout, Hazza, on est beaucoup trop grands et...

Louis n'eut pas le temps de finir sa phrase et laissa échapper un petit cri quand Harry se jeta sur lui pour le faire tomber avec lui sur le lit. La tête de Louis heurta le matelas, et il fut rapidement écrasé par Harry, qui vint s'étaler sur lui. Il protesta, essaya de le déloger, mais le brun s'accrochait fermement à lui, tellement que Louis roula sur le côté pour le pousser sur le côté.

- Je te déteste, grogna-t-il en poussant Harry de toutes ses forces sans arriver à le déloger.

- Mh mh.

Harry, dont le rire s'était calmé, refit basculer Louis sur le dos pour se retrouver à califourchon sur lui, et l'embrassa. Et, vue la manière dont il s'accrocha à Harry pour répondre à son baiser, Harry n'était si sûr que le garçon le détestait.

- Je te déteste toujours, souffla-t-il entre deux baisers.

- Pas grave, sourit Harry contre ses lèvres.

Et ils savaient tout les deux que, si, c'était grave. Harry savait que si Louis cessait de l'aimer, là, tout de suite, il en mourrait sûrement.

- Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? demanda Louis quand ils furent séparés, la tête de Harry posée sur son torse.

- Tout ce que tu veux. Il faut juste qu'on soit à la maison pour dîner, puisque c'est sushis/FRIENDS, ce soir, comme d'habitude.

Il sentit Louis sourire contre sa tempe en même temps qu'il jouait distraitement avec ses cheveux. Puis Louis tendit le bras pour attraper quelque chose au-dessus de sa tête, et Harry se redressa, curieux. Il vit le garçon décrocher une photo de son mur, celle où on voyait Liam lui courir après, une bouteille d'eau à la main. Puis une autre, celle ou Niall portait Taylor sur ses épaules et, enfin, celle où ils étaient tout ensemble, Harry, Louis, Taylor, Zayn, Niall et Liam, assis sur un banc, tout sourire.

- J'aimerais beaucoup revoir ces endroits, souffla Louis.

Harry lui sourit, et posa une main sur sa joue pour qu'il regarde. Cet été était certainement le meilleur souvenir de son adolescence. Quand il dormait toute la matinée dans les bras de Louis et qu'il allait se promener avec ses amis l'après-midi. Quand sa mère leur préparait des gâteaux pour le gouter, bien qu'ils aient dix-sept et dix-huit ans, et que Gemma les rejoignait le soir pour regarder un film.

Harry avait aimé cet été plus que tout. Et il était dévasté qu'il ne puisse pas le revivre mais, au moins, il pouvait essayer. Même s'il savait qu'un élément manquerait toujours au décor.

- Est-ce que ça te dit qu'on invite tout le groupe ici, pendant les vacances ? souffla-t-il à Louis, qui releva les yeux vers lui.

Le garçon lui sourit et hocha la tête :

- J'aimerais beaucoup.

Harry lui rendit son sourire et, tout les deux, ils décidèrent de descendre afin d'aider Anne. Mais, avant de sortir de la chambre, Louis retint Harry par le poignet. Celui-ci se retourna, et Louis lui sourit timidement en regardant ses pieds :

- Je sais que l'autre jour, j'ai dit que je n'avais pas besoin que tu me dises que tu m'aimais pour que je le sache, mais il faut quand même que tu le fasses. Parce que peut-être que je suis un peu trop bête pour m'en rendre compte.

Harry sourit doucement et serra Louis contre lui. Le garçon se blotti contre lui, enfouissant son visage dans ses cheveux.

- Alors je le dirai tout le temps, murmura-t-il dans ses cheveux.

Louis sourit, et releva la tête pour croiser le regard de Harry. Il se mordit la lèvre, mais fit quand même :

- Ne me crois pas quand je te dis que je te déteste. Ne me crois jamais.

- Promis.

Louis lui sourit, et ils se regardèrent tout les deux comme ça pendant quelques secondes avant qu'Harry ne se penche pour délicatement embrasser Louis. Louis, qui était ici pour la troisième fois. Louis, qu'il pouvait embrasser dans cette chambre pour la deuxième fois.

Louis, qu'Harry aimait comme la première fois, parce que, même après cinq ans, c'était toujours la première fois. Parce qu'il n'avait jamais cessé de l'aimer. 









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