34

[ Londres, 2010 ]


exile, taylor swift and bon iver


Harry soupira en entendant le réveil sonner et tendit le bras pour l'éteindre. Rester caché sous sa couette était une option. L'option qu'il envisageait sérieusement, à cette instant, avant que la tête de Zayn ne dépasse du lit du haut pour lui adresser un grand sourire : 

- Allez, princesse, on se lève. 

Harry grogna et se tourna dans son lit pour refermer les yeux et remonter la couverture jusqu'à son menton. 

Zayn était étrangement matinal, depuis quelques jours. Lui dont le cerveau ne démarrait environ trente minutes après qu'il ait ouvert les yeux, il était toujours réveillé avant Harry. Quelqu'un devait avoir changé la pile de son ami. 

Ou celle d'Harry commençait à s'épuiser. 

Il soupira, remonta la couette par-dessus sa tête. 

Elle n'avait plus la même odeur depuis que Louis était parti. 

Il y a un mois, Louis lui annonçait qu'il envisageait à participer à des auditions pour un rôle dans une série télévisée américaine. Il y a un mois, ils faisaient l'amour tout les deux, dans ce petit lit, cette petite chambre qui avait vu tant de choses. 

Un mois, un battement de paupières, et Louis n'était plus là. 

Après avoir été recontacté, Louis s'était envolé pour Minneapolis, il y avait deux semaines de ça. Harry était heureux pour lui. Mais il avait déjà vu ce film. 

Il n'en avait pas aimé la fin. 

Mais il croyait en Louis. Il croyait la lueur dans son regard quand il l'avait embrassé pour la dernière fois, juste avant de monter dans l'avion. Cette lueur qui hurlait que Louis était sûr. Il avait trouvé quelque chose. Et même si ça ne durait pas, il aurait vibré quelques instants. 

Alors maintenant, c'était retour à la case départ. Se plonger dans les cours, débarrasser la chambre d'à côté pour revenir dans celle de Zayn, dormir seul. Encore une fois, il avait offert un petit tube d'homéopathie à Louis, et il avait su lire la tristesse dans ses yeux. 

Cela lui avait donné un peu de courage. De savoir qu'il n'était pas seul dans sa douleur. Que Louis souffrait aussi. 

Louis avait loué un petit appartement dans la banlieue de la ville, et avait à présent rencontré tout le casting. Heureux, il avait appelé Harry pour les lui présenter et ils lui avaient tous parlé, tous aussi sympathiques les uns que les autres. Le tournage commençait dans quelques jours, et Louis travaillait son texte sans cesse. Il l'avait même scotché sur la paroi de sa douche. 

Niall avait réussi à louper quelques jours de cours pour être là le jour de son départ. Gemma n'avait pas pu être présente mais elle avait passé beaucoup de temps avec Louis au téléphone. Harry était heureux de voir que Gemma appréciait Louis. Et que c'était réciproque, parce que quand Louis avait éclaté de rire au téléphone, il ne mentait pas. 

Même Liam avait envoyé un message. 

Et depuis deux semaines, cette petite routine s'était de nouveau mise en place. Harry avait du mal, certes, mais il s'améliorait. Parce que chaque jour, son excitation grandissait un peu plus en rentrant des cours, attendant le moment où il pourrait enfin appeler Louis. C'était dur et, de plus, un océan les séparait, cette fois. 

Mais ils étaient plus forts que ça.     

Harry fut obligé de sortir du lit quand Zayn tira la couette, et il se recroquevilla sur lui-même. Il était épuisé. Mais aujourd'hui, Gemma venait leur rendre visite, et ce n'était pas une journée de cours. Ce qui en faisait une journée agréable. 

Aussi agréable qu'une journée sans Louis puisse être. 

Harry se redressa et s'assit au bord de son lit, attrapant son téléphone. Il sourit en voyant les deux messages s'afficher sur son écran. 


Louis, 8h34 - Bordel ils auraient pas pu m'envoyer en Californie je me les gèle. 

Louis, 9h06 - Gemma m'a dit qu'elle passait aujourd'hui, c'est génial ! Profite de ta journée, à ce soir : )


Puis un autre s'afficha, celui qui fit définitivement rire Harry et il jeta son téléphone sur son lit avant de s'enfermer dans sa salle de bain. 


Louis, 9h15 - J'ai une réunion avec mon manager avec sujet "vie privée", tu penses que je devrais lui parler de mon petit-ami super sexy ? 

Harry, 9h15 - Je pense que c'est un détail à ne pas négliger. 


-


breathe me, sia


Les glaces du parc situé en face de librairie où Harry avait l'habitude d'aller étaient définitivement les plus froides qu'il n'ait jamais mangé. Ses doigts avaient gelé autour du cornet et il était maintenant incapable de taper un message à sa mère pour lui assurer que Gemma était bien arrivé. 

Gemma, Taylor et Zayn, eux, en avait avalé plusieurs, bien qu'il soit à présent près de dix-huit heures. Durant toute la journée, ils s'étaient promenés dans Londres, faisant découvrir à Gemma les endroits qu'ils aimaient tout particulièrement. Ils avaient mangé au café, le même que d'habitude, et avaient fait au moins trois tours de grande roue. 

A présent, ils marchaient simplement dans un parc, regardant l'obscurité recouvrir la ville en silence. Gemma avait glissé un bras autour des épaules de Harry et Zayn courrait après Taylor avec le reste de sa glace, la menaçant de la mettre dans ses cheveux. Alors, Taylor se réfugia auprès de Harry qui rit en passant un bras autour de ses épaules, comme pour la protéger de Zayn. 

Il n'arrivait pas à croire qu'il n'avait rencontré Taylor qu'un an auparavant. C'était une des seuls amis qu'il s'était fait ici, avec Niall. Et ces deux personnes, dont Harry ne connaissait pas l'existence avant l'année dernière, étaient définitivement entrés dans sa vie pour ne plus jamais en ressortir. Même si Niall était loin. Même si Taylor avait la fâcheuse tendance de lui ébouriffer les cheveux dès qu'elle le voyait. Ils faisaient parti des personnes, comme Zayn, comme Liam, comme Gemma ou comme Louis sans qui il ne se voyait pas vivre. 

Ils décidèrent de s'asseoir dans l'herbe et Zayn grogna parce que ça allait tâcher son pantalon, mais il finit quand même les rejoindre. Gemma pouffa en le voyant lever les yeux au ciel quand elle annonça qu'il fallait absolument qu'ils prennent une photo, et l'attrapa par le t-shirt pour le mettre à côté d'eux, en face de l'objectif. Elle envoya la photo à tout le monde, et Harry l'envoya à Louis. 

Si le garçon avait répondu à son message du matin avec smiley qui souriait, il n'avait répondu aux autres où Harry lui demandait l'heure de la réunion, ou lui envoyait simplement des photos de la journée. 

Il était déçu, mais la réunion devait sûrement être importante. D'après ce qu'il avait compris, c'était avec son manager, M. Cowell, avec qui il allait aborder chaque point de sa vie privée, comme sa famille, son entourage, ses études, et décider avec lui ce qu'il mettrait en avant ou non. C'était important, alors Harry se dit que la réunion avait du durer plus longtemps que prévu. 

Louis ne lui avait pas beaucoup parlé de son manager mais, apparemment, c'était un gars sympa. Il était sérieux, calait tout ses rendez-vous, meetings et autre avec précision pour qu'il ait le temps de se reposer entre eux, et pour qu'il ait le temps de s'y préparer, mais savait aussi rire avec Louis, surtout avant les sessions de révision du texte avec le casting avant lesquels il était particulièrement stressé..  

Une sonnerie le sortit de ses pensées et il alluma aussitôt son téléphone, le cœur battant. Sa poitrine se réchauffa en voyant le message, bien que son contenu ne soit pas ce qu'Harry aurait voulu entendre. 


Louis, 18h07 - Je viens de sortir de la réunion, ça a duré plus longtemps que prévu, je suis désolé ! Bon, j'ai peut-être un peu gueulé quand ils m'ont dit que je ne devrais pas fumer en public, parce que c'est mauvais pour mon image blablabla, donc c'est un peu de ma faute. Je suis crevé, j'appelle un taxi et je rentre, on s'appelle demain ? Je suis vraiment désolé mais cette journée était épuisante, mais promis, je te réserve deux heures entières pour demain. En attendant, apprends à Zayn comment sourire, il a vraiment une sale gueule. Je t'aime, à demain ! 


- Regardez sa tête, commenta Taylor, sortant Harry de ses pensées. Même pas besoin de demander qui t'as écrit. 

Harry lui lança un grand sourire et rangea son téléphone dans sa poche, après avoir tapé une réponse pour Louis. 

Pourtant, quelque chose n'allait pas. Il était à peine dix-huit heures, et Louis ne dormait jamais si tôt. Ils savaient tout les deux qu'ils avaient du mal à dormir quand ils n'étaient pas tout les deux et cela faisait deux semaines que Louis se plaignait qu'il faisait des nuits de six heures maximum. Louis ne prenait jamais le taxi, il avait longuement expliqué à Harry que monter dans un taxi augmentait les risques de se faire kidnapper et que c'était pour ça qu'il rentrait toujours chez lui à pieds. 

En fronçant les sourcils, Harry ressortit son téléphone et le ralluma. Est-ce que Louis ne voulait tout simplement pas lui parler ? Pourtant, ce matin, il semblait enjoué, et plein d'énergie. Autant que d'habitude. 


Harry, 18h13 - Est-ce que ça va ? 


Il éteignit son téléphone et le posa dans l'herbe pour se concentrer sur la discussion que ses amis avaient commencé. Il se faisait sûrement des films, et Louis était juste fatigué, et il voulait dormir. Si la réunion avait été éprouvante, il n'avait certainement pas envie d'appeler Harry pour qu'il lui raconte sa journée de cours, comme à chaque fois qu'ils s'appelaient. 

Il secoua la tête. 

Il pensera à ça après. 

- Et après, on a invité tout le monde et on a organisé une fête, comme ça, finit Gemma, qui racontait la journée ou son petit-ami, Victor, avait reçu son diplôme de psychologie. Tout le monde est resté jusqu'à trois heures du matin, et les voisins ont appelé la police. En même temps, on a fait trembler les murs. 

- Je ne veux pas savoir pourquoi, commenta Zayn. 

Gemma le fixa quelques secondes, un sourire amusé aux lèvres, et lui fit remarquer : 

- Tu n'es pas majeur, détends-toi. Ça va, tes hormones, en ce moment ? 

Taylor et Harry éclatèrent de rire et Zayn montra son majeur à Gemma, l'air de blasé. Cependant, Harry ne put s'empêcher de faire remarquer : 

- En plus, tu es mal placé pour dire ça, mec. Sérieux, il faisait un de ces bruits, on ne pouvait pas dormir avec Louis. 

- Qu'est-ce que j'ai dit, gamin ? Tu me donneras des conseils quand toi aussi, tu l'auras fait. 

Harry, qui était allongé, et s'était relevé sur les coudes, sourit en coin avant de se rallonger. Il ferma les yeux et lâcha : 

- Ferme la bouche, gamin, ça étouffe les bruits. 

Zayn s'étouffa avec sa salive, et Gemma dona un coup dans l'épaule de Harry, qui rouvrit les paupières, pour la voir froncer les sourcils, les yeux écarquillés. 

- Quoi ? il ne put s'empêcher de demander. Je donne des conseils, c'est tout. 

- Je veux des explications, annoncèrent Taylor et Zayn et se rapprochant de Harry, qui éclata de rire. 

Gemma, elle, prit son téléphone et le porta à son oreille. Zayn lui dit de ne pas engueuler Louis trop fort, quand même, mais alors que Gemma s'apprêtait à crier, le répondeur de Louis se déclencha, sans même que la sonnerie se mette en marche, comme si son téléphone n'avait plus de batterie, et elle raccrocha, déçue. 

- Je vais devoir l'étriper en personne, alors. 

- Bonne chance, répondit Taylor, parce que là, il est déjà parti se cacher au fin fond du Guatemala, si tu veux mon avis. 

Harry sourit, amusé, et même s'il connaissait déjà la réponse, il regarda son téléphone. Mais Louis n'avait toujours pas répondu, lui qui, d'ordinaire, répondait à Harry dans la minute. 

- Harry ? 

Le garçon releva la tête pour croiser le regard de Gemma, qui à présent, n'était plus si amusée. Elle fronçait légèrement les sourcils sans s'en rendre compte et fixait silencieusement Harry dans les yeux. Il haussa les épaules. 

- Il m'a dit qu'il allait dormir. 

- Dormir ? répéta Zayn tout en fronçant les sourcils, lui aussi. Louis ne va pas dormir si tôt. 

- J'en sais rien, soupira Harry. Il avait une réunion importante avec son manager sur la gestion de sa vie privée et il m'a envoyé un message il y a quelques minutes pour me dire qu'on ne pourrait pas s'appeler ce soir. 

- La gestion de sa vie privée ? répéta Gemma. 

L'attention de Taylor était portée sur un oiseau qui s'approchait d'eux, et Harry vit Gemma échanger un regard avec Zayn. Un regard plein d'incompréhension. Mais Harry les connaissait bien tout les deux, et il voyait bien dans leurs expressions qu'ils étaient inquiets.   

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il d'une petite voix. 

Lui aussi était inquiet. Parce que ce n'était pas normal. Et, de plus, Gemma l'appelait peu et dès qu'elle le faisait, Louis décrochait dans la seconde, ayant peur qu'il y ait un problème avec Harry. Son téléphone ne sonnait même pas, et Harry connaissait Louis. 

Il avait toujours une batterie externe sur lui. 

Son téléphone n'était pas déchargé. 

Il l'avait éteint. 

Pas parce qu'il ne voulait pas simplement parler à Harry, mais parce qu'il ne voulait pas parler à personne.  


-

take my heart, birdy


Trois jours. Cela faisait trois jours. 

Trois jours que Louis ne répondait plus. 

Trois jours que Zayn regardait Harry perdre peu à peu son sourire et faisait semblant de ne pas remarquer qu'il ne dormait plus, ni même les cernes qui s'étaient installés sous ses yeux. Trois jours que Taylor et lui faisaient tout leur possible pour le faire sortir, lui changer des idées. Mais il connaissait Harry. Il savait que, quand il commençait à penser, il ne s'arrêtait plus. 

Harry n'avait pas arrêté d'envoyer des messages à Louis. Zayn ne savait pas quels étaient leurs contenus, parce qu'il ne s'était pas permis de regarder par dessus l'épaule de Harry pendant qu'il les tapait, mais il avait clairement vu le nom de Louis sur l'écran. Le garçon sortait beaucoup sur la terrasse, aussi, et Zayn se doutait qu'il l'appelait, aussi. Mais à chaque fois, il rentrait au bout de quelques secondes et s'étalait sur son lit pour ne plus en sortir. 

Mais ce qu'il ne savait pas, c'est que Zayn et Gemma aussi, avait continué à chercher. Parce qu'ils se doutaient de quelque chose, et Zayn en avaient parlé quand Gemma avait du partir, après cette journée qu'ils avaient passé tous ensemble. Mais pour l'instant, Zayn ne voulait pas envisager ça. Parce que Louis ne ferait jamais ça. 

Parce que Louis était amoureux de Harry. 

Zayn n'avait pas osé contacter ses parents, pour ne pas qu'ils s'inquiètent. Parce que Louis aurait très bien pu disparaitre. Cependant, il avait quand même appelé Lottie, dont Harry lui avait donné le numéro, pour lui demander si elle avait eu des nouvelles de Louis, tout en prétextant un stupide jeu qui était de n'appeler personne pendant 24h et qu'il voulait savoir s'il n'avait pas triché. Lottie ne l'avait pas cru, évidemment. Il était nul en impro, de toute façon. Il espérait qu'elle n'en parlerait pas à ses parents. 

Mais Louis ne les avait pas appelé depuis trois jours non plus. 

Du côté de Gemma non plus, il ne répondait pas. Il ne répondait même pas à Niall, que Zayn avait mis au courant. Pourtant, son téléphone avait été rallumé, parce qu'à présent, la sonnerie se déclenchait avant que son répondeur ne s'enclenche. 

Ce matin, Harry ne s'était pas levé. Il était réveillé, pourtant, parce que cela faisait une heure que Zayn l'entendait tourner dans son lit et, ce n'était pas la peine de lui demander pour savoir qu'il allait sécher les cours. Il s'inquiétait pour Louis et Zayn s'en voulait un peu, de se méfier plus du garçon que d'être inquiet pour lui. 

Mais il avait un mauvais pressentiment dont le gout ne quittait pas sa bouche. 

Alors il se leva, descendit l'échelle en faisant le moins de bruit possible, attrapa un veste et son téléphone, et quitta la chambre. Son premier cours ne commençait que dans deux heures, de toutes façon. 

Quand il sortit du bâtiment, la brise lui fouetta le visage et il resserra sa veste contre lui. Tout en marchant vers une table de ping-pong pour s'y assoir, il fit mentalement la liste dans sa tête. Celle où il nota les fleurs que Louis enfouissaient dans les cheveux de Harry, ce cactus qu'il arrosait, ce tableau qu'il lui avait offert, tout comme ce collier. La fois où ils restaient tellement longtemps dans leur lit que Zayn était venu les chercher pour ne pas qu'ils soient en retard en cours. La fois où Louis s'était pointé, sur le pas de la porte, en pleurs, parce qu'il avait échoué. Et que la seule personne qu'il voulait voir était Harry. 

Il ne pouvait pas arrêter de répondre comme ça. 

Il ne pouvait pas faire ce que Zayn et Gemma redoutaient. 

Zayn appuya sur le bouton "appeler" à côté du prénom de Louis et porta le téléphone à son oreille, sans trop y croire. Ça sonna une fois. Deux fois. Trois fois. 

Puis la voix de Louis. 

- Oui ? 

Zayn cligna des yeux, essayant de sortir de sa stupeur. Puis il se reprit, et demanda d'une voix presque froide : 

- T'es sérieux là ? 

- De quoi ? 

- Tu ne réponds à personne depuis trois jours et la seule chose que tu trouves à dire c'est "Oui ?" ?

- Zayn, écoute, je suis désolé, mais -

- Bordel mais tais-toi, le coupa Zayn. Tu diras que tu es désolé à Harry, pas à moi. Parce que là, il est dans son lit, surement en train de pleurer contre son oreiller avec l'idée de sécher les cours d'aujourd'hui, comme il a fait avec ceux de hier, et d'avant-hier. Putain, tu as déjà vu Harry sécher, toi ? 

Louis ne répondit pas. 

Zayn n'avait pas était en colère contre quelqu'un à ce point là depuis longtemps. Mais il était aussi son ami et une lueur d'espoir lui soufflait qu'il avait eu un problème avec son téléphone, et rien de plus. 

- Tu es où là ? 

- Je suis... Je suis dans l'avion, on vient juste d'atterrir. 

- OK. Et toi, tu vas bien ?

- Euh, oui, Zayn, je vais bien, et toi ? 

- Tu viens d'atterrir où ? demanda Zayn sans répondre à la question de Louis. 

- A Londres... Surprise ? fit Louis, un sourire dans la voix. 

Mais Zayn ne riait pas. Pas du tout même. 

Bordel de merde, pourquoi est-ce que Louis venait ? Pourquoi est-ce qu'il se pointait, maintenant, après trois jours d'absence ? Pourquoi est-ce que toutes ses actions les rapprochaient peu à peu vers la fin que Zayn imaginait dans sa tête ? 

- Zayn ? 

- Ne fait pas ça, Louis, souffla Zayn. Ne fait pas ça, je t'en supplie. 

- Faire quoi ? 

- Qu'est-ce que vous vous êtes dit à cette réunion ? 

- Zayn, est-ce que tout va bien ? Tu as dormi ? Tu dis des trucs bizarres, mon pote. 

- Non, répliqua Zayn, dont les yeux était presque embués par les larmes de rage. Louis, tu es amoureux de lui bordel, ne fait pas ça. Je t'en supplie, tu ne peux pas faire ça. Je ne vais pas supporter de recoller les morceaux encore une fois. 

Louis ne répondit pas. Mais c'était la pire des réponses. 

Parce qu'il savait de quoi Zayn parlait. 

Et s'il pouvait, Zayn remonterait le temps, à ce moment-là, pour pouvoir refuser cette soirée film que Niall leur avait proposé, il y a longtemps de ça. Pour qu'Harry ne rencontre jamais Louis. Ça pouvait paraître égoïste, est ça l'était surement, mais Zayn ferait n'importe quoi pour protéger Harry de ce que Louis allait faire. De tout les ravages qu'il allait engendrer avec de simples mots. 

- On sort de l'avion, je dois raccrocher, répondit Louis après quelques instants. En attendant, va prendre une douche, ça te fera du bien, mon pote. Je n'ai pas le droit de prendre quelques jours de vacances avec mon amoureux ? 

Zayn raccrocha, et balança son téléphone dans la pelouse. Il croisa les bras, se mordant la lèvre pour ne pas laisser les larmes couler. 

Il n'en pouvait plus. Harry était son meilleur ami. Il était le premier, le meilleur, et le seul sur qui Zayn savait qu'il pouvait vraiment compter. C'était son frère, il était de sa famille. Il en avait plus qu'assez de le voir se briser en morceaux à chaque commentaires qu'il recevait, à chaque fois qu'il se faisait rejeter. 

Il avait dit à Gemma que Louis était différent. Qu'il allait aider Harry à changer, à le rendre plus confiant, plus sûr de lui et plus heureux. Il le pensait tellement en voyant à quel point l'année écoulée avait changé Harry. 

Mais Louis n'était pas différent, finalement. 

Parce qu'il allait faire ce que tout le monde avait fait avant lui. 

Et encore fois, Zayn allait ramasser les morceaux. Les morceaux de son meilleur ami qu'il aimait tellement et qu'il ne voulait plus voir pleurer encore un fois. 

Mais Harry allait le faire. 

Je suis désolé, Harry, si tu savais. J'aurais dû le voir venir. Voir qu'il était comme les autres. 

Il ravala les larmes et ramassa son téléphone. 

Il fallait qu'il appelle Gemma. 


-


earth, sleeping at last


Quand Harry ouvrit paresseusement les paupières, il vit qu'il ne restait qu'une minute avant que son réveil ne se déclenche. Il savait ce qu'il allait faire. Il allait l'éteindre, se tourner dans son lit et se rendormir pour se réveiller quelques heures plus tard afin d'envoyer un message à Taylor pour lui demander s'il pourrait prendre ses notes pour les recopier. Et appeler Louis. 

Trois jours qu'Harry restait sans nouvelles. Louis aurait pu être n'importe où. Il aurait pu s'être fait kidnappé, renversé, dans le coma dans un hôpital où personne n'aurait pensé à prévenir Harry, ou n'importe où, dans un endroit où il n'était pas en sécurité. 

Harry avait dit à sa mère qu'il était malade, et celle-ci l'avait autorisé à ne pas aller en cours de la semaine. Et Harry comptait bien se faire porter absent plus longtemps, bien que Zayn insiste pour qu'il retourne en cours, pour qu'il sorte avec Taylor et lui, ou pour simplement qu'il sorte de son lit afin de lire, ou de faire quoi que ce soit d'autre que tourner et se retourner dans ses draps. 

Mais Harry n'en avait pas la force. 

Pas tant qu'il ne saurait pas si Louis allait bien. 

La sonnerie de son réveil retentit soudainement dans la chambre, et il grimaça. 

Mais elle s'éteignit aussitôt, comme elle l'avait fait hier, et avant-hier. Sans même ouvrir les yeux, Harry soupira et lâcha : 

- Non, Zayn, j'irai pas en cours. Arrête d'insister et laisse-moi dormir. 

Zayn ne répondit pas, mais Harry ne chercha pas plus loin et se retourna pour faire face au mur. Il n'entendit pas Zayn bouger mais se repositionna confortablement avec la ferme intention de se rendormir. 

Jusqu'à ce que Zayn réponde. 

Avec une voix qui n'était pas la sienne. 

- Je ne t'y oblige pas seulement si je peux rester avec toi. 

Harry rouvrit brusquement les yeux et se releva si vite qu'il se cogna la tête au sommier du lit de Zayn. Il entendit un gloussement et, quand il tourna la tête, les océans dans lesquels il se plongea n'appartenaient certainement pas à Zayn. 

Harry avait du mal à le croire mais, pourtant, il était bien là. 

Louis était accroupit en face de lui, un sourire amusé sur ses lèvres, les yeux brillants. Sans réfléchir, Harry se jeta sur lui pour le prendre dans ses bras et Louis rit en le réceptionnant, bien qu'il soit projeté contre le sol. Harry le serra contre lui, enfouissant son visage dans son pull en fermant les yeux pour sentir son odeur. Il avait eu tellement peur pour Louis. Tellement peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Tellement peur de ne plus jamais le revoir. 

Pourtant, il était là, embrassant la tempe de Harry en le serrant contre son torse. Harry se redressa quelque peu pour effleurer le visage de Louis et vérifier s'il allait bien. Mais rien n'apparaissait sur sa peau, que ce soit sur son visage, son cou ou ses mains. Aucun bleu, aucune coupure, aucune contusion. 

Louis allait bien. 

Mais Harry ne put s'empêcher de froncer les sourcils et de poser la question à voix haute : 

- Est-ce que tout va bien ? 

Le sourire de Louis retomba un peu et il se racla la gorge avant d'expliquer : 

- Je suis vraiment, vraiment désolé, Harry. Dimanche soir j'étais crevé et j'ai oublié mon téléphone dans le taxi. Il s'est déchargé, et c'est pour ça qu'il ne sonnait plus. Mais Simon, mon manager, l'a retrouvé et l'a fait charger en attendant que je passe le récupérer. C'est pour ça qu'il sonne depuis hier quand on m'appelle. Je suis tellement désolé, je sais que tu as du t'inquiéter, mais ça va bien. 

Harry hocha la tête et soupira un grand coup. Louis l'avait dit lui-même, il allait bien. Tout cela n'était qu'une mésaventure du à la maladresse de Louis et, quand Harry se serait remis de ses émotions, il le vannerait à propos de ça. Mais pour l'instant, il se contenta de replonger dans ses bras et de souffler : 

- Putain, j'ai eu tellement peur. 

- Je sais. Je suis désolé, murmura Louis en effleurant sa jour avec le bout de son nez. 

Harry déposa un léger baiser dans on cou, comme pour lui dire que ça allait, maintenant qu'il était là. C'est tout ce qu'Harry avait à lui dire. 

- Tu sais que je t'adore, Hazza, mais le sol de ta chambre, c'est pas ouf pour faire un câlin. Je viens de passer la nuit dans un avion, j'ai mal au dos. 

- C'est parce que tu es douillet, ça, répondit Harry d'une voix enfantine en s'étalant encore plus sur Louis, qui essaya de se débattre. 

Mais il avait raison, alors après quelques secondes de plus à l'embêter, Harry se releva pour qu'ils aillent tout les deux s'allonger dans son lit, face à face. Harry détailla le visage de Louis et plus il avançait dans sa contemplation, plus il se rendait compte à quel point Louis lui avait manqué, et surtout à quel point il avait eu peur de ne plus jamais le revoir. 

- Tu as prévenu Zayn qui tu étais là ? souffla Harry en replongea son regard dans celui de Louis. 

Des milliers de vagues déferlaient et s'écrasaient sur les rochers d'une manière différente de d'habitude, sans qu'Harry ne puisse savoir pourquoi. Mais lui aussi, il devait paraître ému, après deux semaines sans avoir vu Louis. 

- Oui. Je l'ai croisé en arrivant. 

- D'accord. Tu... Dans combien de temps est-ce que tu repars ? 

- Demain matin, fit Louis en remettant une mèche de cheveux derrière l'oreille de Harry, quittant son regard quelques secondes. Simon devait s'absenter pour récupérer un truc pour moi dans une agence à Londres, alors je lui ai demandé si je pouvais y aller à sa place et passer la journée ici. Il a accepté. 

- C'est génial. 

- Ouais, répondit Louis en passant une main dans ses cheveux. Mais, maintenant que tu sais que je vais bien, retourne en cours, d'accord ? Zayn l'a dit que tu n'y allais plus depuis le début de la semaine. 

- Maman m'a autorisé à ne pas y aller jusqu'à la semaine prochaine, dit Harry d'une voix enfantine. Je suis malade. 

- Sérieusement ? demanda Louis d'un air blasé. 

Harry lui sourit. Cela faisait bien trop longtemps qu'il ne l'avait pas taquiné. 

- OK, j'y vais tout de suite, s'exclama-t-il en se redressant, commençant à enjamber Louis. 

Ce dernier soupira, et Harry n'eut pas de mal à l'imaginer lever les yeux au ciel, et attrapa les poignets de Harry pour le faire retomber sur lui. Harry gloussa, posant ses mains sur le torse de Louis, qui passa une main derrière la nuque pour l'attirer plus près de lui. 

- Tu es dispensé aujourd'hui, souffla Louis en souriant avant de l'embrasser. 

Harry pouffa contre ses lèvres, rendant leur baiser brouillon, mais il s'en fichait bien. Louis était là, et il restait la journée entière. Bien qu'Harry avait prévu de la passer au lit, le simple fait de la passer au lit avec Louis la rendait beaucoup plus agréable. Surtout quand Louis s'écarta de Harry pour plonger son regard dans le sien, effleurant sa peau, retraçant les lignes de son visage, et que son ventre se retourna alors qu'il se penchait vers lui pour embrasser sa joue, puis sa mâchoire. 

- Je comptais rester là pour la journée, souffla Harry contre la peau du cou de Louis alors qu'il avait posé la tête sur son épaule. Tu veux aller te balader ou pas ? 

- Rester ici me parait une bonne option, répondit Louis en souriant, sa main caressant les cheveux de Harry. J'ai pas dormi de la nuit. 

- Moi non plus, soupira Harry. 

Louis tourna la tête vers lui pour lui sourire et embrasser son front. 

- J'ai des cadeaux, aussi. Pour quand tu ne seras plus fatigué. 

- Des cadeaux ? répéta Harry en se redressant, les mains de Louis glissant sur ses hanches. Je suis super en forme, pas toi ?

Louis rit doucement, les joues rosies, et Harry s'allongea à côté de lui pour enrouler sa taille et poser sa tête sur son épaule. Louis entoura ses épaules de son bras et enfouit le nez dans ses cheveux. 

Quand ses yeux commencèrent à se fermer tout seuls, Louis murmura, à moitié endormi : 

- Je t'aime, Harry. Ne l'oublie jamais. 

Et ce fut à cet instant qu'Harry sut qu'il était plus chanceux, et qu'il avait sûrement le meilleur petit-ami sur cette planète. 

Non ?   











voilà pour ce chapitre, qui est l'avant dernier de la parti passé. il est absolument horrible, surtout la partie de Zayn, et je suis désolée de vous apprendre que le prochain sera pareil. mais promis après j'arrête, on ravale tous nos larmes et les chapitres seront plus légers. 

qu'avez-vous pensé de ce 34è chapitre ?

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