32
[ Londres, 2010 ]
when the party's over, billie eilish
Harry tenait Louis tellement fort contre lui qu'il avait peur de lui faire mal, mais le garçon s'accrochait si fort à lui qu'Harry aurait eu du mal à se détacher de son étreinte, de toute façon. Une fois entrés, il ferma la porte derrière eux avec son talon, son bras solidement attaché à la taille de Louis, l'autre tenant sa valise. Louis renifla et ce fut à cet instant que Zayn choisi de sortir de la salle de bain.
Il posa les yeux sur Louis, puis croisa le regard de Harry, les sourcils froncés. Celui-ci lui fit signe que lui non plus, il ne comprenait pas vraiment, et Zayn lui vint en aide quand les genoux de Louis plièrent sous lui. Ensemble, ils l'amenèrent jusqu'à lit de Harry, celui du dessous, et Louis s'assit sur le matelas tirant sur le bras de Harry pour qu'il s'installe contre lui, mais celui-ci lui déposa un baiser sur le front avant de souffler :
- Je vais te chercher un verre d'eau, je reviens.
Louis hocha la tête et la posa sur l'échelle à côté de lui. Harry rangea sa valise dans un coin et vit du coin de l'œil Zayn s'asseoir sur une chaise en face de Louis pour poser une main sur son épaule.
Harry ne comprenait plus rien.
Louis lui avait envoyé des message toute la journée, et cela faisait une semaine que Niall était à Manchester avec lui, ayant loué une petite chambre à côté de son école afin de pouvoir passer du temps avec lui après sa journée de cours terminée. Il lui avait envoyé un message, pas plus tard que dans la soirée, où il ne laissait percevoir aucune trace de douleur. Rien.
Comme si le garçon qui lui avait ce message n'était pas celui qui pleurait sur son lit à cet instant.
Si ça n'allait vraiment pas, Niall aurait prévenu Harry. Ou Eleanor et Stan, avec le téléphone de Louis. Mais non. C'était comme si, en quelques heures, une tempête était passée, emportant le sourire de Louis.
Et sûrement sa place dans cette école pour laquelle il s'était pourtant tant battu.
Parce qu'Harry n'était pas si idiot que ça. Louis se pointait au milieu de la nuit, en larmes, trainant sa valise. Il ne voyait pas d'autres explications. Si quelque chose n'allait pas, il n'aurait pas payé un aller pour Londres à la dernière minute, il aurait simplement appelé. Ce qu'il n'avait pas fait.
- Bon, Styles, tu te noies dans le lavabo ou tu t'en sors ? cria Zayn depuis la chambre.
Harry était dos à eux, mais il entendit Louis pouffer doucement, ce qui le fit sourire. Il coupa l'eau, vida un peu le verre qui débordait et l'apporta à Louis, qui le pris dans ses mains tremblantes. Les yeux brillants, Harry le regarda approcher le verre de ses lèvres, et lui aussi, il commençait à trembler. Ça faisait si mal de voir Louis comme ça.
Il le connaissait. Louis encaissait, il encaissait toujours tout. Il travaillait dur, ne disait rien, serrait les dents et relevait la tête. Et le voir là, le visage ravagé par les larmes, lui rappelait la désagréable sensation qu'il avait ressenti la seule fois qu'il l'avait vu comme ça. Ce jour où Louis avait reçu un message de sa sœur et qu'il lui avait parlé de son père. Ce jour où Harry s'était promis de tout faire pour ne plus jamais revoir cette image-là.
Le silence s'était installé dans la pièce, et Zayn pianotait sur son téléphone. Quand Harry passa derrière lui, il vit qu'il envoyait un message à Niall et à Eleanor, de qui il avait récupéré le numéro. Harry ouvrit son armoire pour en sortir un grand pull qui lui appartenait et le tendit à Louis une fois revenu près du lit. Le garçon releva ses yeux brillants vers lui et Harry lui prit délicatement son verre des mains pour qu'il puisse enfiler le pull par dessus son gilet. Louis le remercia d'un sourire et tendit la main. Harry lui rendit son verre d'eau mais Louis attrapa son poignet de l'autre main pour le tirer sur le lit. Harry obéit et grimpa sur le matelas pour s'assoir sur le lit.
Louis se blotti contre lui, ses larmes s'étant enfin arrêtées, et Harry passa un bras autour de ses épaules. Louis nicha son visage dans le cou du brun, qui vint tendrement caresser ses cheveux du bout des doigts, embrassant le front de Louis.
- Merci, souffla Louis quand Harry lui rendit son verre, qu'il avait finalement gardé.
Il ne répondit pas, caressant simplement sa joue et sa mâchoire. Harry sentit les frissons naître sur la peau de Louis et eut un instant peur qu'il ait froid, avant de se rendre compte qu'ils disparaissaient quand il enlevait ses doigts de sa peau. Il échangea un coup d'œil avec Zayn, qui lui sourit avant de replonger dans son téléphone. Louis s'accrocha au pull de Harry.
Ils attendirent une dizaine de minutes comme ça. Que Louis se calme. Que Louis comprenne qu'il était avec eux, que tout allait bien, qu'Harry et Zayn étaient là pour lui. Zayn ne relevait pas la tête de son écran, laissant Harry serrer Louis contre lui et lui embrasser la joue, le faisant presque sourire. Puis, Louis releva lentement la tête et sourit timidement pendant qu'Harry lui rendait son sourire, caressant tendrement sa taille.
Louis pencha la tête en arrière afin de la faire reposer sur le mur et prit une grande inspiration. Zayn releva la tête, échangea un sourire avec Harry et rangea son téléphone dans sa poche arrière alors que Louis ouvrait enfin la bouche pour lâcher la première bombe de la soirée :
- Je me suis fait virer.
Harry fronça les sourcils et glissa presque automatiquement sa main dans celle de Louis, qui les serra en même temps qu'il serra ses paupières. Harry caressa lentement sa paume du bout des doigts et quand Louis rouvrit les yeux, ils étaient à nouveau remplis de larmes. Mais il ne s'arrêta pas pour autant et reprit :
- Il y avait un examen, la semaine dernière. Pour valider le premier mois. En fait, c'est juste pour faire le tri dans les élèves, pour voir ceux qu'ils ont pris parce qu'ils avaient exceptionnellement bien dansé, et ceux qui étaient vraiment doués. Et je faisais parti de la première catégorie.
Louis renifla, et une larme s'échappa de son œil. Harry passa son pouce dessus pour l'essuyer, et laissa Louis finir.
- J'ai reçu les résultats pendant qu'on attendait le train de Niall. Je ne lui ai rien dit et, dès qu'il est parti, je suis rentré pour faire mes affaires et j'ai pris un aller simple pour Londres. J'ai coupé mon téléphone, je n'ai rien dit à Stan et Eleanor. C'était trop dur de leur avouer que je suis nul et que je devais partir alors qu'eux restaient.
- Eh, intervint Zayn en se penchant pour poser sa main sur le genou de Louis. Tu as échoué, ce n'est pas grave. Peut-être que c'était trop tôt. Mais ce n'est pas encore perdu, Louis. Je te connais, tu vas t'accrocher. Ce n'est pas un seul échec qui te laissera au sol. Parce que ça marche comme ça. Ceux qui y arrivent du premier coup, sans efforts, ils n'ont aucun mérite. Tu y arriveras. Tu trouveras une autre école un peu plus tard.
Louis essuya ses yeux du revers de la main et sourit sincèrement en répondant :
- Merci, Zayn.
Zayn lui sourit en retour, haussant les sourcils et faire un mouvement comme pour dire qu'il savait qu'il était fort, et Louis rit doucement. Harry sourit devant cette scène, son pouce caressant la main de Louis.
Il ne lui avait pas parlé de cet examen. Sûrement parce qu'il pensait y arriver ou, au contraire, se concentrait dessus. Mais Harry ne savait pas que quelque chose de si important arrivait, et s'il avait su, il aurait encouragé Louis tout les jours, pour lui donner un peu de courage, un peu d'optimisme. Mais peut-être que c'était justement pour ça que Louis ne l'avait pas mis au courant; parce qu'il ne voulait pas l'avoir sur son dos.
- Je suis désolé, fit Louis d'une voix fatiguée, sortant Harry de ses pensées, mais je peux aller me coucher ? Je suis crevé, et j'ai envie de dormir pour toujours et ne plus jamais me réveiller.
Harry lança un coup d'œil pour regarder où en étaient les aiguilles, et quand il vit qu'il était minuit et demi, il embrassa la tempe de Louis avant de souffler :
- Allez, on y va.
Il vit la surprise s'installer pendant quelques secondes dans les yeux de Louis, comme s'il croyait qu'Harry allait dormir sans lui, puis le garçon lui sourit en serrant ses doigts en retour. Il se leva, et Harry se pencha vers sa table de chevet pour récupérer les clefs de leur chambre, puis sauta sur ses pieds. Il prit un deux gilets dans son armoire, car il n'était pas sûr que le chauffage soit encore en marche, et en enfila un.
Louis l'attendait vers la porte, et Harry le rejoignit, glissant les clefs dans la main de Louis. En lui souriant tristement, Louis appuya sur la poignée pour sortir et ouvrir la porte d'à côté et Harry s'apprêta à le suivre, mais Zayn posa sa main sur son épaule pour qu'il se retourne.
- Tiens-moi au courant, fut la seule chose qu'il avait à dire.
- Ne t'inquiète pas, je t'envoie des messages. Il va s'endormir vite, mais pas moi, alors je te donne des nouvelles.
- Je passe prendre le petit dej' pour demain, si tu veux.
- Merci, lui sourit Harry. Je te préviens si quelque chose ne va pas. Tu commences à quelle heure demain ? Parce que je commence tôt et -
- Mon premier cours est à 11h, je peux rester avec lui toute la matinée, si tu veux. On se rejoint à la pause avec Taylor, et vous finissez tôt, c'est ça ?
- Oui. Il ne restera seul que quelques heures.
- Okay, conclut Zayn en hochant la tête. Allez, dépêche-toi d'aller le consoler.
Harry lui sourit, le remerciant pour son attention tout en s'excusant de le laisser seul dans la chambre pour la nuit, mais Zayn lui assura que tout allait bien, qu'il allait même faire une petite soirée. Harry rit en lui frappant l'épaule, puis lui souhaita bonne nuit avant de rentrer dans la chambre.
-
we don't have to take our clothes off, ella eyre
Quand Harry pénétra dans la pièce, Louis avait les doigts posés sur le radiateur sous la fenêtre. Harry s'approcha pour voir s'il était en marche, enroulant presque automatiquement son bras autour de la taille de Louis. La céramique étant froide, il tourna la tête du radiateur pour le mettre en marche et tendit le gilet qu'il avait récupéré pour Louis.
Le garçon le fixa quelques secondes avant de relever les yeux vers Harry, qui plongea les siens à l'intérieur de son regard. Cet océan qui n'était pas encore vide, après tant de larmes. Et c'était peut-être pour ça que de nouvelles perlèrent aux coins des yeux de Louis, qui papillonnait des paupières pour les retenir.
Cela déchirait Harry de le voir ainsi. De voir que son rêve lui avait été arraché des mains, alors qu'il l'avait enfin atteint. De le voir secoué par les sanglots parce que ça y est, c'était fini. Toute cette aventure à Manchester, c'était déjà la fin, et personne ne s'y attendait. Harry se voyait déjà y passer l'anniversaire de Louis, lui rendre visite certains week-end et venir le chercher avec Gemma pour le ramener à Redditch ou à Doncaster. Même s'il lui manquait horriblement quand il était là-bas, c'était sa place.
Bordel, ils n'avaient pas droit de lui enlever ça. Ils n'avaient pas le droit, parce que Louis était certainement l'élève le plus méritant de tout l'établissement. Le seul à rester tard le soir pour s'entrainer, à se lever tôt pour aller courir avant les cours.
Ils n'avaient pas le droit de lui arracher son rêve le soir où Harry allait annoncer à Louis qu'il prévoyait de s'inscrire dans une FAC de littérature à Manchester, afin qu'ils ne soient pas loin l'un de l'autre.
Louis renifla et leva lentement la main entre leurs deux corps. Harry la suivit des yeux mais ce n'est que quand il essuya la larme solitaire sur sa joue du bout de doigts qu'il comprit qu'il pleurait aussi.
- Je suis désolé, souffla Louis en fronçant les sourcils.
- Tu n'as pas à être désolé, Lou.
Le corps de Louis fut traversé par un sanglot, alors qu'aucune larme n'avait encore coulé, et Harry l'attira contre lui pour le serrer contre son torse. Louis s'accrocha à sa taille, enfouit son visage dans le cou de Harry, qui remonta sa main dans le cou de Louis pour finir par la poser sur sa tête. Puis, doucement, il s'assit sur le rebord de la fenêtre derrière lui, sans pour autant lâcher Louis.
- Je suis tellement désolé, Harry, murmura-t-il dans son cou.
Harry fronça les sourcils et se recula pour pouvoir regarder Louis dans les yeux. Il encadra son visage avec ses mains, essayant d'attraper les larmes de Louis avec ses pouces.
- Pourquoi tu t'excuses ?
- Parce que tu croyais en moi et que j'ai tout foiré. C'est pour ça que j'étais stressé, en partant. Ma famille, Doncaster, j'ai déjà quitté tout ça pour partir à Londres. Et même eux, je sais qu'ils ne m'en voudront jamais pour avoir échoué. Mais toi tu tenais tellement à ce que je réussisse. Toi aussi, ça te fais vibrer, la danse, et je suis désolé de ne pas être assez bon.
Harry se mordit la lèvre. Louis croyait qu'il allait lui en vouloir de s'être planté. Comment est-ce qu'il pourrait lui en vouloir pour quelque chose d'aussi futile ? Il essuya ses larmes, parce que pleurer n'était certainement pas la bonne chose à faire pour rassurer Louis. Et que, en le voyant pleurer, Louis penserait peut-être qu'il était en colère contre lui.
Mais pour le convaincre du contraire, il glissa ses doigts sous le menton de Louis pour le forcer à relever la tête vers lui. Et le pire, dans tout ça, c'est que la seconde où Harry posa les yeux sur lui, la seule pensée qui le traversa, c'était qu'il était magnifique.
Alors il se pencha pour délicatement embrasser ses lèvres humides. Du bout des doigts, il caressa les joues de Louis, sans le toucher plus que ça. Comme s'il avait peur de le briser. Et Louis fit de même, effleurant ses poignets sans approfondir leur baiser. Tout ça était tellement fragile, et ils étaient tout les deux tellement retournés qu'ils n'avaient pas besoin de plus pour faire naître cette chaleur dans leurs poitrines.
Ce fut Louis qui mit fin à leur baiser, collant son front contre celui de Harry, qui ferma les yeux en glissant ses mains dans la nuque de Louis.
- Je ne t'en veux pas, Louis. Je ne t'en voudrais jamais, du moins pas pour ça.
- Mais tu croyais tellement en moi... Tu croyais en moi et je t'ai déçu. C'est pour ça que je suis venu tout de suite. Parce que j'avais peur que tu l'apprennes par quelqu'un d'autre et que tu ne veuilles plus me voir.
- Pourquoi est-ce que je n'aurais plus voulu te voir ? Ce n'est pas ta faute.
- Si, ça l'est.
- Non ! répondit Harry en haussant la voix, décollant son front de celui de Louis. C'est ces cons qui ne sont pas assez doués pour voir tout le potentiel en toi.
Louis eut presque un mouvement de recul quand Harry cria. Les larmes redoublèrent sur ses joues et Harry se mordit la lèvre, regrettant déjà son geste. Louis n'avait certainement pas besoin qu'on lui cri dessus, il avait juste besoin d'être rassuré et consolé.
Et Harry ne pouvait même pas faire ça.
Parce que, quand il attrapa les doigts de Louis pour le serrer dans ses bras, ses larmes coulèrent pour la seconde fois. Et Louis du le remarquer, parce qu'entre deux sanglots, il chuchota :
- Tu vois, je t'ai déçu. Tu pleures.
- Je pleure parce que tu pleures, Lou.
Le corps de Louis fut traversé par un petit rire qui suffit presque à calmer Harry. Tout en frottant son dos, Harry enfouit dans visage dans le cou de Louis et prit une grande inspiration pour enfin se remémorer son odeur, qui retournait son estomac à chaque fois. Mais cette fois, c'était certes l'odeur de Louis qu'il sentit, mais mêlé à la sienne, présente sur son pull, et ce fut son cœur qui se retourna.
Ils restèrent quelques minutes en silence, parce qu'il n'y avait plus rien à dire. Harry savait tout. Il avait compris que Louis ne lui avait rien dit pour l'examen parce qu'il avait peur d'échouer et de décevoir Harry encore plus. Et Louis aussi, savait tout. Il savait qu'Harry ne lui en voulait pas le moins du monde.
Puis Louis releva la tête, les yeux encore un peu brillants, mais tourna la tête pour observer la pièce autour d'eux. Et les lèvres de Harry s'étirèrent en un sourire quand une moue moqueuse s'empara du visage de Louis, qui commenta :
- Joli, la déco.
Il agrandit son sourire, puis répondit, en jouant avec les petits cheveux dans la nuque de Louis :
- J'ai été autorisé à la garder, mais je ne voulais pas dormir dedans. Pas tout seul, en tout cas.
- C'est triste. C'est tout vide. Comme si on n'avait jamais existé ici.
Harry lui sourit tristement puis se releva, et lui dit d'attendre là. Il rentra en trombes dans la chambre d'à côté, faisant relever la tête à Zayn, qui ne s'étonnait même plus des actions de son meilleur ami. Sans avoir besoin de se justifier, Harry ouvrit la porte fenêtre pour attraper Spike, le petit cactus. Puis il prit le bouquet de fleurs sur son lit, décrocha le tableau représentant une ballerine accroché au dessus de son lit. Il prit ensuite le livre de Nos Etoiles Contraires rangé dans sa table de chevet et parti en claquant la porte, juste pour faire râler Zayn.
Quand il rentra dans la chambre, les bras chargés, Louis pouffa et lui vint en aide pour le débarrasser. Ils posèrent tout ce que Harry avait ramené sur la table et les contemplèrent avec un petit sourire. Ces objets qui étaient tellement anodins, tellement simples. Mais qui étaient remplis de sens à leurs yeux. Ces objets qui, en apparence, n'étaient rien de plus qu'un bouquet de fleurs, un cactus, un tableau et un livre, c'était eux. Tout comme cette chambre.
Epuisés, ils finirent par grimper dans le lit du haut. Celui du bas avait été réparé, mais c'était comme tout ces objets. C'était leur lit, bien qu'ils soient obligés de se serrer.
Harry s'allongea du côté du mur et Louis s'installa en face. Sans rien dire, ils se fixaient dans la pénombre, sans même se toucher. Cela ramena Harry lors de cette soirée où Louis avait remis une mèche de cheveux derrière son oreille en lui soufflant qu'au final, il l'aimait bien. Cette nuit-là où ils avaient dormi en se serrant l'un contre l'autre pour la première fois.
Cette scène paraissait si lointaine et pourtant si proche. Comme si Harry avait simplement cligné des yeux.
- Tu crois que je peux rester ici, même je si je n'étudie plus au lycée ? demanda Louis d'une petite voix, brisant le silence.
- Personne ne viendra vérifier. Ils ne savent même pas que je ne dors plus ici, même si la chambre est censée être à moi.
- Tu reviendras dormir ici si je reste un peu ?
- Je ramène toutes mes affaires demain après les cours, lui sourit Harry.
Louis lui rendit son sourire mais, pendant ce moment si léger, Harry ne put s'empêcher de poser la question :
- Est-ce qu'Eleanor et Stan savent que tu es parti ?
- Non, soupira Louis en se mordant la lèvre. Je n'ai toujours pas rallumé mon téléphone.
- D'accord. Mais préviens les demain, ils vont s'inquiéter.
- Je sais. J'appellerai Niall, aussi. Et mes parents, répondit tristement Louis.
Harry posa sa main sur la joue du garçon, ayant peur qu'il se remette à pleurer, et lui murmura :
- Tout va bien, maintenant, d'accord ?
- Je sais, répondit Louis en fermant les yeux. C'est juste que... C'est juste que ça me tue de ne pas être assez bon pour le truc qui me fait littéralement vivre.
Harry hocha la tête et ouvrit les bras pour que Louis se blottisse contre lui. Il soupira, posant son front contre l'épaule de Harry, embrassant sa clavicule, ce qui suffit à faire frissonner le garçon de la tête aux pieds.
- Harry ?
- Oui ?
- J'allais te demander si tu dormais.
- Oui.
- Tu ronflais, alors je le savais déjà.
Harry rit doucement, pinçant les côtes de Louis qui gloussa. Il entoura la nuque de Harry avec ses bras et reposa sa tête contre son épaule.
- Harry ?
- Je dors encore.
- Je t'aime.
Harry se détacha de Louis pour le regarder en souriant. Le garçon lui rendit son sourire et lui embrassa le nez, puis la mâchoire pour finir par ses lèvres, qu'il ne fit qu'effleurer. Les paupières d'Harry se fermaient toutes seules, et il sourit simplement contre les lèvres de Louis, soufflant :
- Je t'aime aussi.
Louis l'embrassa une dernière fois, sur la joue, là où sa fossette s'était creusée, et reposa la tête sur l'oreiller, les yeux fermés. Alors Harry s'autorisa à les fermer aussi.
Louis était triste, mais ça irait. Et il se rendit qu'il disait beaucoup cette phrase quand il était auprès de Louis. Mais rien ne pouvait se passer mal quand il était avec lui.
Toute sa vie, Harry avait eu peur, parce qu'il était seul.
Maintenant, il savait qu'il ne le serrait plus jamais.
Peu importe si Louis était dans ses bras ou à des millions de kilomètres, ils seraient toujours tout les deux.
- N'empêche, ça fait du bien de rentrer à la maison, chuchota Louis contre le cou de Harry.
Le garçon le serra un peu plus contre son corps tremblant.
-
je te laisserai des mots, patrick watson
Cela faisait si longtemps qu'Harry ne s'était pas réveillé dans les bras de Louis. En fait, ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas réveillé contre lui, dans ce lit, dans cette chambre, dans cette école.
Cela faisait si longtemps et, en même temps, il avait l'impression qu'il s'était réveillé comme ça hier, et le jour d'avant, et tout les jours de la semaine dernière.
Avec Louis qui jouait avec ses cheveux, Louis qui avait un bras autour de sa taille, Louis, dont le cœur battait dans sa poitrine, juste là où Harry avait posé sa tête.
Avec Louis.
Mais ce réveil plus qu'agréable fut bientôt perturbé par l'alarme stridente qui s'échappa soudainement du radio-réveil de Harry. Il grogna, les yeux toujours fermé, et Louis jura, tendant le bras pour éteindre l'alarme.
Harry serait bien resté là quelques minutes de plus, voire quelques heures ou même quelques jours, mais il avait cours, et il fallait qu'il se lève. Alors doucement, il bougea la tête contre le torse de Louis et entreprit d'ouvrir les paupières. La première image qu'il vit fut le sourire de Louis, puis ses yeux brillants et ses cheveux en pagaille qui retombaient sur son front.
- Hey, souffla-t-il.
- Hey, répondit doucement Harry en se frottant les yeux pour les ouvrir correctement. Ça fait longtemps que tu m'observes comme ça ?
- Plusieurs heures.
Harry pouffa et se releva sur un coude pour apercevoir le cadran de son réveil et se rendre compte que son premier cours commençait dans un peu plus d'une demi-heure. Il soupira et retomba sur le torse de Louis qui gloussa, glissant une main dans ses cheveux.
- Tu ne veux pas sécher ? demanda Louis.
- Mmh.
- Ok.
Harry sourit dans le cou de Louis et y déposa un baiser, puis un deuxième sur les frissons qui étaient apparus sur la peau du brun. Puis il releva la tête pour lui sourire, avant d'embrasser sa joue et de se redresser pour descendre du lit sous le regard de Louis, encore sous la couette.
Harry partit dans la salle de bain pour se changer, se laver les dents et se coiffer et, quand il en ressortit, Louis avait les pieds sur le mur, la tête pendue dans le vide, pianotant sur son téléphone. En entendant Harry sortir de la salle de bain, il posa son téléphone et lui sourit.
- Tu finis à quelle heure, ce soir ?
- 15h, répondit Harry en débarrassant la table. Tu me rejoins dans le parc à cette heure-là ?
- Ouais. Tu ne peut vraiment pas rester avec moi ce matin ?
- J'ai cours, lui sourit Harry en relevant la tête. Zayn commence tôt par contre, il pourra rester avec toi. On peut manger ensemble, si tu veux.
- Cool, j'embrasserai Zayn à ta place, alors !
Harry releva la tête et afficha une moue blasée, bien qu'un peu amusée, devant le sourire moqueur de Louis.
- Quoi ? demanda Louis d'une voix innocente. Tu ne m'as pas embrassé alors je demanderai à Zayn.
Harry soupira, son sourire le trahissant encore une fois, et posa son cactus sur le rebord de la fenêtre avant de s'approcher de Louis, qui le suivait des yeux, souriant lui aussi. La tête toujours à l'envers dans le vide, le garçon glissa ses mains dans les cheveux de Harry quand celui-ci s'approcher en embrassant délicatement ses lèvres. Harry répondit à son baiser, caressant la mâchoire de Louis avec ses pouces.
Il sentit Louis sourire quand il murmura contre ses lèvres :
- Très Spider-Man, tout ça.
- D'accord, MJ.
Harry se recula, les sourcils froncés, et lâcha :
- Gwen, plutôt.
- Gwen ? répéta Louis en se tournant, se remettant à l'endroit. MJ est plus emblématique, et puis elle est dans les films. Gwen c'est juste une fille perdue dans deux ou trois Comics.
- MJ aime Peter seulement parce qu'il est Spider-Man, expliqua Harry. Alors que Gwen est réellement amoureuse de Peter, et n'en n'a rien à faire qu'il soit Spider-Man. En plus -
- Okay, tais-toi Gwen, le coupa Louis en glissant ses doigts sous le menton de Harry.
Il sourit et revint embrasser Louis, remettant ses cheveux derrière ses oreilles. Harry vint accrocher leurs langues ensemble et Louis soupira, glissant ses mains dans la nuque de Harry pour approfondir leur baiser.
Et Harry savait que Taylor pourrait lui donner ses notes. Il savait qu'il pouvait appeler sa mère en disant qu'il était malade, expliquant ainsi son absence de la journée. Il savait que ses cours n'était pas intéressants, qu'il ne ferait que s'ennuyer et fixer les aiguilles en face de lui pour compter les minutes qui le sépareraient de la fin de son cours.
Mais il savait que Louis était là pour toujours, et qu'il avait tout son temps pour l'embrasser. Alors autant ne pas se presser.
- Est-ce que ça va ? souffla-t-il quand ils se séparèrent.
Avec ses doigts, il vint effleurer les lèvres de Louis, qui sourit. Harry le croyait, et croyait en ce sourire. Louis ne pouvait plus lui mentir, c'était fini. Harry le connaissait trop bien. Il connaissait chacun des masque qu'il enfilait, et savait exactement comment les faire tomber. Et Louis le savait.
Alors il dit la vérité, même si Harry savait que c'était dur pour lui de se l'avouer :
- Un peu mieux qu'hier. Je suis épuisé, et je n'ai pas envie de faire grand chose, à vrai dire. Je vais appeler Eleanor, Stan, Niall et mes parents, puis je pense que je vais rester là, si ça ne dérange pas Zayn.
- Ça ne le dérangera pas, répondit Harry en passant sa main dans les cheveux de Louis pour les balayer en arrière. Repose-toi, surtout, d'accord ? Et tiens-moi au courant, si ça ne va vraiment pas, je reviens te voir. Si tu ne veux pas me rejoindre dans le parc, cette après-midi, je peux revenir ici.
- Non, c'est bon. Ça me fera ma petite sortie du jour.
Harry hocha la tête et embrassa Louis sur le front avant de prendre ses mains dans les siennes. Louis, qui était toujours appuyé sur ses coudes, jeta un coup d'œil à leurs mains liées et releva la tête, un sourire timide aux lèvres.
Ce sourire, qu'Harry aimait tellement, et qu'il n'était pas sûr que d'autres personnes aient eu la chance de le voir.
- Merci d'être là.
Harry lui rendit son sourire, caressant la paume de Louis avec son pouce. Il ouvrit la bouche pour dire à Louis que c'était normal qu'il soit là dans les moments difficiles aussi, parce que c'était comme ça que ça marchait.
Mais Louis le devança :
- Merci d'être là, dans ma vie.
un avis sur ce chapitre, qui signe la fin de l'épisode Manchester ?
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