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[ Londres, 2010 ]


cruel summer, taylor swift


Louis, 15h35 - Il vient de renverser sa glace sur mon t-shirt, je suis désespéré. 

Harry, 15h42 - Le t-shirt était de quelle couleur ?  

Louis, 15h43 - Blanc. C'est pas drôle sinon. 

Louis, 15h52 - Harry ? 

Louis, 15h55 - Tout va bien ou tu es en train d'étouffer Zayn ? 

Harry, 16h05 - Désolé, le cours d'éco vient de finir, je recopiais le cours.

Louis, 16h07 - Waw, c'est qu'il devient bon élève en plus. 

Harry, 16h10 - Pas du tout. Taylor est juste malade et ne peut pas prendre de notes pour nous. 

Louis, 16h10 - Merde, elle va bien ? 

Harry, 16h12 - Une méchante grippe, rien de plus. Je te laisse, je dois aller rédiger mon développement en histoire. 

Louis, 16h13 - Juste pour ça je suis tellement content d'être parti. Travaille bien, je t'appelle ce soir si Niall ne m'a pas encore tué. Je t'aime ! 



- Arrête de sourire tu vas avoir une crampe. 

Harry releva les yeux vers Zayn et lui tirer la langue avant de taper une réponse pour Louis et de ranger son téléphone dans sa poche arrière. Il soupira et tira le sujet de sa rédaction devant lui, Zayn faisant de même sur le bureau d'à côté. 

- T'es sur quoi ? 

- Histoire, et toi ? 

- Maths. 

- Restau, ce soir ? proposa Harry. 

- Je vais en avoir besoin après ça. 

Harry pouffa et attrapa son crayon pour rédiger son plan et ses quelques idées. Son téléphone n'arrêtait pas de biper dans sa poche et, quand il le sortit, il vit les photos que Louis lui avait envoyé. Il sourit, secoua la tête et l'éteignit. Il devait concentrer, et Louis avait beau être loin, il était toujours la principale raison de sa déconcentration. 

Ce week-end, après le concert, qui s'était terminé tard, ils avaient passé la matinée au lit, jusqu'à ce que Zayn fasse irruption dans la chambre pour sauter sur le lit et en tirer Harry afin qu'il fasse sa valise. Les aurevoirs avaient été difficiles après ces quelques jours, mais Harry savait qu'il reverrait Louis bientôt, car le garçon avait été invité par Anne à Redditch pour le nouvel an, ainsi que toute sa famille. Alors, en attendant, ils reprenaient leur routine de messages et d'appels. 

Mais Harry commençait à penser que cette visite avait été une mauvaise idée. 

Parce que maintenant, il était de retour à la case départ. Lui qui commençait à relativiser, à accepter que Louis ne se réveille plus dans ses bras, il avait replongé et ne pouvait s'empêcher d'imaginer la douceur qu'aurait les lèvres du garçon s'il l'embrassait, pendant ces soirées passées dans le parc. Il se demandait si tout cela n'était qu'un éternel recommencement, si Louis était voué à lui manquer chaque jour, où si un jour il se réveillerait sans tâter le matelas froid à côté de lui. 

- Tout va bien ? demanda Zayn en le voyant fixer sa feuille sans rien dire. 

- Oui, ça va. 

- Quelque chose te tracasse. 

- Quelque chose te tracasse aussi, répondit Harry en jetant un coup d'œil à la feuille vierge de Zayn. 

- Te voir tracassé me tracasse. 

Harry pouffa et fit : 

- Travaille, je te le dirais après. 

- Je pense qu'une pizzeria serait pas mal, annonça Zayn en mâchant le bout de son crayon, les sourcils froncés. 

- Concentre-toi au lieu de penser à manger. 

- Qu'est-ce que tu veux, Niall m'a contaminé, dit dramatiquement Zayn. 

- Tant qu'il ne t'as pas filé son truc avec la peinture, on est sauvé, rit Harry. 

Zayn ouvrit grand les yeux, posant sa main dans sa bouche avant de lâcher : 

- Ça, ça se saura. 

- Zayn... fit Harry en lui faisant les yeux doux. 

- Alors non, tu sais très bien que ça ne marche plus sur moi. Maintenant travaille. Profite, avant que Niall ne t'attache à un poteau pour peindre sa tête sur ton visage. 

- Il serait capable de ça ? 

- De bien pire. 

Harry rit encore une fois avant de se replonger dans son devoir. A côté de lui, le crayon de Zayn gratta bientôt le papier, l'encourageant à faire de même. Rapidement, seul ce bruit, leurs respirations et le bruit de Zayn pressant les touches de sa calculatrice emplissaient la chambre. Mais, en tournant la tête vers Zayn, qui jouait avec son crayon et soufflait discrètement, Harry sut qu'il avait menti. 

Quelque chose lui trottait dans la tête, à lui aussi. 

Et Harry détestait ça. 

Zayn avait toujours été un gosse qui ne savait pas comment enlever le sourire de son visage. Toujours là pour consoler les autres, toujours là pour les faire rire quand ils pleuraient. Au début, Harry pensait réellement que cette habitude cachait un mal-être, et que Zayn voulait aider les gens parce qu'il ne pouvait pas s'aider lui. Mais non. Il était juste comme ça, c'était dans ses veines. De faire des blagues pour détendre l'atmosphère, faire le pitre pour amuser les autres. Et son sourire, le model sur lequel Harry s'était basé pour apprendre à le faire aussi, il n'aimait pas le voir disparaître. 

Et c'est ce qui se passait à ce moment-là, quand Zayn baladait son regard dans la pièce, clignant paresseusement des paupières. 

Finalement, Harry n'allait pas réussir à se concentrer. Pas ce soir, en tout cas. 

Il posa son stylo sur le bureau et se leva de sa chaise pour attraper sa veste, sous le regard étonné de Zayn. Il mit ses clefs dans sa poche avant de se retourner vers le garçon pour annoncer : 

- Je crève la dalle. On y va ? 

- C'est à peine dix-huit heures, Harry. 

- Okay, je vais manger ma pizza tout seul pendant que tu rumines sur tes maths. Et tu ne pourras pas m'expliquer ce qu'il se passe. Salut ! conclut Harry en fermant la porte. 

Tranquillement, les mains dans les poches, Harry parcouru le couloir jusqu'à arriver dans les escaliers. Il avait posé son pied sur la deuxième marche quand la porte de la chambre claqua et que Zayn le rejoignit en courant, sa veste à moitié enfilée. 

Peut-être qu'ils avaient tout les deux besoin de parler. 

Et qu'Harry savait déjà exactement ce qu'il allait lui demander. 


-


in my veins, andrew belle


La pizzeria était bondée, mais Harry et Zayn réussirent à trouver une table basse installée devant un canapé pour s'assoir. Une fois leur commande prise, Harry alluma son téléphone pour voir les messages lui avait envoyé. De nombreuses photos de Niall et lui, dans la chambre de Louis, dans les rues de Manchester, au restaurant. Il les montra toutes à Zayn et le garçon lui demanda de leur souhaiter une bonne semaine de sa part. Puis Harry informa Louis qu'il était au restaurant ce soir et si c'était possible qu'ils s'appellent un peu plus tard. 

Louis, 19h36 - Bien sûr, aucun soucis ! Tout va bien mon cœur ? 

Harry frissonna en lisant les deux derniers mots que Louis avait écrit. Ces mots que Louis n'avait aucun mal à écrire ou à prononcer mais qui retournait agréablement l'estomac de Harry. Cela se passait à chaque fois qu'il réutilisait ce surnom, et Harry se demandait si cela faisait le même effet à Louis, les rares fois où il le disait. 

Il tapa une réponse positive et rassura Louis, puis rangea son téléphone pour relever les yeux vers Zayn, qui le regarder patiemment : 

- Alors. Qu'est-ce qui ne va pas ? 

- Je peux te poser une question ? commença Harry. Si tu ne veux pas répondre, ne le fais pas. 

- Qu'est-ce que tu veux me demander pour prendre autant de pincettes ? 

- Je ne prends pas de pincettes. 

- Si. Ça fait mal, alors si tu pouvais les enlever au plus vite, ça serait sympa. 

Harry pouffa et leur commande arriva à ce moment-là. Une fois les pizzas déposée en face d'eux, la serveuse s'éloigna, laissant Harry et Zayn seuls, dans leur petit coin isolé. 

- Comment tu as fait pour aller mieux quand... commença Harry en se grattant la nuque, quand Perrie t'a quitté ?

Zayn, qui avait la bouche ouverte pour croquer dans sa pizza, tourna les yeux vers lui, referma la bouche et fronça les sourcils. 

- Pourquoi ? 

Il reposa sa pizza pendant qu'Harry grimaçait, gêné. Il ne voulait pas mettre Zayn mal à l'aise en lui posant la question, mais il ne savait pas vraiment comme son ami allait réagir en comprenant pourquoi il faisait ça. Surement le traiter d'idiot, parce qu'Harry se rendait maintenant compte que c'était tout ce qu'il était. 

Mais il avait quand même besoin de savoir. 

- Comment tu as fais pour qu'elle arrête de te manquer ? 

Une lueur s'alluma dans les yeux de Zayn et il soupira, s'appuyant contre le dossier du canapé. Puis il tourna la tête vers Harry, sans cesser de froncer les sourcils, et fit : 

- Ça n'a aucun rapport avec Louis et toi. 

- Si, répondit tout de suite Harry. Parce qu'il me manque et qu'elle aussi, elle te manquait. Alors que maintenant, elle ne te manque plus. 

Zayn le détailla quelques instants, et Harry put voir un brin de tristesse dans ses yeux. Il savait qu'il n'aurait pas dû poser cette question. Il allait lui dire qu'il n'avait pas à répondre s'il ne le souhaitait pas, mais Zayn le coupa, prenant son verre pour le faire tourner dans ses mains. 

- Je ne sais si j'étais amoureux de Perrie. Je veux dire, elle me plaisait, c'est sûr, mais je ne sais pas si elle me faisait ressentir tout ce qu'on ressent quand on est amoureux. Mais elle reste tout de même importante. Elle reste ma première relation sérieuse, ma première fois, la première fois que j'étais autant obnubilé par une fille. 

Harry regarda Zayn déglutir avant de boire dans son verre d'eau, avant de reprendre, reposant ses yeux sur Harry. 

- Elle n'était pas la personne qui arrosait mon cactus, la personne qui lisait mes livres préférés et qui m'offrait des fleurs. Elle n'était pas la personne sans qui je ne pouvais dormir. Elle n'était pas ce que Louis est pour toi. Et c'est en vous voyant, vous deux, que je me dis que je n'étais peut-être pas amoureux d'elle. C'est précisément pour ça que ce n'est pas pareil. Louis est parti, certes, mais il t'aime, Harry. Il est loin, mais regarde. Il t'appelle, il t'envoie des photos de Niall en train de lui ruiner son t-shirt alors que moi, il ne m'en envoie pas. Il prends de tes nouvelles, prends soin à ce que tu ailles bien et insiste pour que tu reviennes le voir, ou pour lui vienne. Parce qu'il est toujours là, et que Perrie ne l'était plus. C'est facile d'oublier quelqu'un, tu sais. Le rayer complètement, de faire comme s'il n'avait pas existé. Mais c'est dur, quand la personne est toujours là tout en étant partie. Et puis, tu sais, je pense que tu t'es un peu engagé à ça, quand tu as tout commencé avec Louis. Au manque. Je ne crois pas que l'amour puisse exister sans le manque. 

- Fais attention, tu deviens sentimental, commenta doucement Harry, faisant sourire Zayn. 

La joue posée contre le dossier du canapé, il observait Zayn parler comme il ne l'avait encore jamais entendu parler. Appart après son accident, quand il lui avait dit que cela lui avait fait réaliser que leur amitié était encore plus importante qu'il ne le pensait auparavant. 

Ils avaient grandi, pensa Harry. Ils n'étaient plus les gamins qui s'endormaient devant un film à vingt-trois heures, qui jouaient au foot et faisaient vite leurs devoirs pour pouvoir dessiner et fabriquer des masques en papier. Cela faisait du bien, de pouvoir parler. De voir que si Zayn avait été là dans les moments joyeux et innocents, il pouvait aussi être là dans les moments difficiles. 

 - Et si tu veux tout savoir, je ne pense pas qu'il y ait de remèdes miracles contre le manque. Quand Perrie m'a dit que tout était fini, que tout étais terminé, j'étais dévasté. Et j'étais en colère contre elle, aussi, de mettre fin à tout ça. Mais maintenant, je lui en suis reconnaissant. D'avoir été là, de m'avoir fait découvrir un petit goût de l'amour. De m'avoir laissé partir, aussi, parce que ça ne marchait plus. Je ne peux pas te dire que tout ces moment qu'on partageait ne me manque pas. C'est juste que maintenant, ça ne fait plus mal, parce j'ai appris à me contenter de la nostalgie. J'ai appris à sourire en repassant devant un arbre sous lequel je l'avais fait rire, au lieu de penser que ça n'arriverait plus jamais. Si tu dois commencer quelque part, commence ici. Louis n'est plus auprès de toi, et tu ne peux plus avoir ce que vous aviez avant. Alors apprends à te contenter de ces appels, ces messages, ces petits post-it que Louis t'a laissé. Apprends à attendre ces appels avec impatience, comme quand tu attendais ses étreintes, quand vous avez tout commencé. Apprends à juste être heureux avec ce que tu as. 

Harry hocha la tête, assimilant les paroles de Zayn, qui avait sûrement fini. Et il avait tellement, tellement raison. Maintenant qu'il le disait, ça paraissait tellement évident qu'il s'en voulait de ne pas y avoir pensé tout seul. Il ne pourrait pas aller bien en espérant quelque chose qu'il ne pouvait pas avoir.

- Je peux parler, maintenant ? demanda Zayn, d'une voix qu'il voulait légère. 

- Attends, attends, le coupa Harry en attrapant une part de pizza, bien décidé à détendre l'atmosphère qui s'était faite lourde. C'était ta première fois ? 

Zayn le regarda quelques secondes avant de sourire et de secouer la tête : 

- Tu retiens que ce qui t'arrange, hein ? 

- Non mais, parce que si tu n'as pas d'expérience, je veux bien te donner un conseil; fais-moi de bruit mon pote. On t'entendait de l'autre côté du mur, avec Lou. 

- Hey ! protesta Zayn et lui frappant la cuisse. Tu seras autorisé à me donner des conseils quand tu l'auras fait, toi aussi. 

- Mouais. 

- Vous n'en n'êtes pas encore à ce point là, c'est ça ? hasarda Zayn, redevenu sérieux. 

Harry haussa les épaules. Il n'en savait rien. Ils avaient bien commencé quelque chose, la dernière fois, dans la chambre de Louis à Manchester, mais il ne savait pas vraiment si Louis voulait aller plus loin. 

Et il n'était pas sûr de le vouloir aussi. 

- 'Sais pas. Je ne sais pas du côté de Louis, mais moi, je ne pense pas être prêt. Du moins, pas pour tout. 

- Je comprends. Parle-lui en, si ça te fais si peur que ça. 

Harry regarda Zayn d'un air blasé, mais il savait que le garçon avait touché juste. Qu'Harry avait peur de frustrer Louis qui voulait aller plus loin, et qu'il ne finisse par l'ennuyer. 

Mais il n'avait pas envie de penser à ça maintenant. 

Parce que Zayn avait été là pour le rassurer et, maintenant, c'était son tour. 

- Alors, à toi. Explique-moi tout. 

Zayn souffla longuement, balança la tête en arrière et lâcha : 

- Je crois que j'ai un énorme crush sur Liam. 

Harry se redressa soudainement pour regarder son meilleur ami, qui finit par plonger son regard dans le sien. Avait-il bien entendu ?

Mais, bientôt, en sourire amusé étira les lèvres de Zayn qui donna un coup de point dans l'épaule de Harry. 

- C'était une blague, mon pote. Détends-toi, un peu. 

Harry soupira et se laissa tomber contre le dossier du canapé. 

- Quoi ? rit Zayn. 

- Je suis déçu. Sérieux, tu ne le trouves même pas un peu attirant ? Juste un peu ? 

- Pas du tout. 

- Tu mens. Tu n'as pas besoin d'être gay ou bi pour reconnaître ça. 

- Est-ce un aveux, Styles ? fit Zayn en haussant les sourcils. Parce que j'ai un micro caché dans mon slip directement relié au téléphone de Louis.   

Harry sourit, amusé, et regarda Zayn reprendre, après avoir fini sa part de pizza. 

- C'est la merde, cette dernière année de lycée, annonça-t-il en soupirant. Ils nous disent que c'est important de réussir son diplôme pour pouvoir partir à l'université et faire des études, mais je ne sais pas du tout ce que je veux faire. Enfin, si, j'ai peut-être une idée, mais les professeurs ne vont jamais accepter que je me lance là-dedans. 

- Qu'est-ce que tu veux faire ? demanda doucement Harry. 

- Entrer dans le label de mon père. Comme artiste, je veux dire. 

Harry ouvrit grand les yeux, se redressa une deuxième fois pour regarder Zayn qui, cette fois, souriait timidement. 

Le père de Zayn était à la tête d'un label de musique plus ou moins populaire qui avait lancé la carrière de beaucoup d'artistes. Zayn avait toujours admiré son père et celui-ci lui avait toujours laissé le choix. D'entrer dans le label ou ne jamais rien avoir à y faire. Le garçon avait toujours aimé rendre visite à son père quand il travaillait, mais Harry ne savait pas qu'il avait déjà réfléchit à le rejoindre. 

- Quoi ? demanda Zayn devant l'expression de Harry. Tu ne peux pas dire que je chante mal, tu ne m'as jamais entendu chanter. 

- Tu chantes dans la douche depuis que tu es gosse, grimaça Harry. Et la salle de bain est juste à côté de ma chambre à Redditch.  

- Merde. Je suis démasqué depuis si longtemps ? 

Harry sourit doucement, avant de demander plus sérieusement à Zayn : 

- Alors si tu es sûr, qu'est-ce que ne va pas ? 

- Je ne suis pas sûr, c'est ça le problème. Je ne suis pas sûr qu'une fois lancé, tout ça me plaira. Et puis, c'est la musique, c'est l'industrie. Ça marche, tu as de la chance. Ça ne marche pas, démerde-toi pour vivre. Alors je ne sais pas trop. Imagine que ça ne marche pas du tout, et que je doive faire autre chose. 

Harry hocha la tête, et proposa : 

- Je pense que tu devrais au moins aller jusqu'au bout de cette année scolaire, avoir ton diplôme. Puis, après, peut-être t'inscrire à la fac ? Je ne sais pas, un truc qui te plait sans être trop dur à suivre, qui pourrait te servir comme plan de secours. Tu en as parlé à ton père ? 

- Pas encore, soupira Zayn. Il faut que je sois sûr, avant. Je le connais, s'il ne m'a jamais forcé à rentrer dans son label, il l'attend impatiemment depuis ma naissance. Alors il va s'emballer, et je n'ai pas forcément besoin de ça. 

- Je l'appellerai, si tu veux, proposa Harry en se penchant pour attraper la dernière part de sa pizza. Je lui dirai de ne pas y aller trop fort avec toi. Il m'écoutera. 

- Je sais, tu as toujours été le chouchou. 

Harry gloussa et reposa son dos sur le dossier du canapé. Lui qui s'apprêtait à partir dans ses pensées, comme souvent, il fut coupé par Zayn qui pouffa : 

- A quel moment on a commencé à parler de choses sérieuse au lieu de jouer au foot dans le jardin ? 

- Je préfère ça comme ça, avoua Harry en tournant la tête vers Zayn. Quand on parle sérieusement au lieu de faire semblant qu'on en a pas besoin. 

- Ouais, moi aussi. Enfin, juste si je peux encore te battre au foot. 

Ils se sourirent, et Harry se rendit compte qu'il n'en aurait jamais été là sans Zayn. 

Que, sans le vouloir, le garçon avait été la première histoire de sa vie. 

Sa première histoire d'amitié, l'une des seules qu'il ne voulait jamais voir s'éteindre. 


-



grace, bebe rexha


Après leur soirée pizzas, Harry et Zayn étaient rentrés au lycée parce que, l'air de rien, ils avaient cours le lendemain. Leur discussion avait été suivie par une autre plus légère et drôle, où ils avaient trié la galerie photo de Zayn, remplie de photos de Harry qui se lavait les dents, sans aucune raison, de ses sœurs et de Liam et Niall en train de recouvrir Louis de feuilles de papier.  

A présent, Harry était étendu sur son lit tandis que Zayn était parti s'enfermer dans la salle de bain. Il avait abandonné sa rédaction d'histoire, l'ayant reporté au lendemain, avec l'idée de rendre visite à Taylor pour prendre des nouvelles autre que par téléphone. Et pour qu'elle l'aide, aussi. 

Il s'était changé, mais il n'avait aucune envie de dormir. L'aiguille de l'horloge accrochée au-dessus de son bureau approchait dangereusement du douze, annonçant l'arrivé de minuit, mais bizarrement, sa longue journée n'avait pas été si éreintante, au final. 

Surtout qu'il ne pouvait pas dormir tant qu'il n'avait pas reçu l'appel de Louis. 

Plus tôt dans la soirée, Louis l'avait averti qu'il avait quelque chose à faire et qu'il appellerait Harry quand il aurait fini. Cela faisait plus de deux heures et il n'avait toujours pas appelé. 

Comme il n'avait répondu à aucun message. 

Harry soupira et posa son téléphone sur sa table de chevet. Ça y est, ça commence, pensa-t-il. Louis l'avait oublié. Louis avait préféré sortir avec ses amis plutôt que l'appeler. 

Minuit allait sonner dans quelques instants, signant la fin de la première journée depuis plus d'un an durant laquelle Harry n'avait pas entendu la voix de Louis. 

Les yeux brillant de larmes, il se rendit compte qu'en fait, si, il était épuisé. Il ne voulait pas réfléchir, il voulait juste dormir. Dormir jusqu'à être réveillé par la sonnerie de son téléphone, annonçant l'appel de Louis, qui lui dirait qu'il avait oublié et qu'il était désolé. 

Mais ça n'arriva pas, alors il ferma les yeux, serrant dans ses poings sa couverture.

Puis quelqu'un frappa à la porte, et Zayn cria à Harry d'aller ouvrir, parce qu'il était en train de se laver les dents. 

Harry soupira, se leva difficilement pour aller ouvrir la porte. 

Il fit mentalement la liste des possibilité. Si c'était Taylor, il la laisserait entrer. Si c'était juste Niall qui était venu leur faire une surprise, il lui claquerait la porte au nez, juste pour rire. Si c'était Frank, il lui crierait de partir. Et si c'était quelqu'un d'autre, il ferait pareil. 

Mais en ouvrant, il croisa des yeux qu'il n'avait pas pensé croiser aujourd'hui. 

Il faillit sourire en voyant Louis, sur le pas de sa porte. Ses bras étaient enroulés autour de lui, serrant sa veste contre son corps. Sur sa main était écrit un petit mot de Niall, qui était reparti ce soir-là. 

Mais Harry fronça les sourcils en voyant ses jambes trembler et ses doigts jouer nerveusement avec le tissu qui le recouvrait. 

Puis il releva les yeux vers son visage pour voir qu'il pleurait. 

- Louis... murmura Harry en s'approchant. 

Louis laissa échapper un sanglot, laissant tomber le sac qu'il tenait sur son dos. Et c'est alors qu'Harry vit la valise posée derrière le garçon, qui renifla. 

- Je suis désolé. 

Harry n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit car, déjà, Louis fondait dans ses bras, entourant sa taille et enfouissant son visage dans son cou pour pleurer. Harry le serra contre lui, lui chuchotant que tout allait bien, puis le fit entrer dans la chambre sans le lâcher. 








des hypothèses sur ce qu'il s'est passé ? 

le prochain chapitre est un de mes préférés, j'espère que vous l'aimerez aussi ! 

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