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[ Doncaster, 2010 ]


august, taylor swift

Adossé contre la carrosserie de la voiture brûlante de Gemma, Harry remonta ses lunettes sur son nez et envoya un message à sa mère pour la rassurer et l'informer qu'ils étaient bien arrivés. Comme preuve, il lui envoya une photo de Gemma qui mangeait des biscuits, le paquet à la main, assise sur la place du conducteur. Quand le flash la fit tourner la tête, elle montra son majeur à Harry d'un air blasé, ce qui fit rire le garçon. 

En face de lui, la maison de Louis était bien plus grande que ce qu'il avait imaginé. Construite sur deux étages, les fenêtres sur le toit laissaient penser que les combles étaient aménagées et un immense jardin l'entourait, doté d'un piscine gonflable, d'un balançoire, ainsi que d'un tobogan. Le lierre courrait sur la façade, cachant le crépit et tout les volets étaient fermés, pour garder la fraicheur à l'intérieur. 

Cependant, la porte était grande ouverte sur Johanna qui serrait son fils dans les bras depuis une bonne dizaine de minutes, tellement fort que la tête de Louis avait disparu dans les cheveux bruns de sa mère. Derrière eux, Mark venait d'arriver. Il adressa un signe de la main à Harry, et le garçon répondit d'un signe de tête, gêné. Puis une tornade brune arriva pour se jeter dans ses bras. Harry la réceptionna en riant et la positionna correctement dans ses bras. 

- Toujours aussi délicate, toi, commenta-t-il.

Phoebe lui fit un grand sourire avant d'éclater de rire, posant son front contre l'épaule de Harry. Le brun sourit et lui demanda : 

- Tes sœurs ne sont pas là ? 

- Elles sont dans leur chambre. Je voulais jouer dehors moi, et elles, elles veulent pas, déclara Phoebe en croisant ses bras sur sa poitrine. Elles sont pas drôles. Et puis, en ce moment, Lottie, elle a un amoureux, chuchota la petite fille. 

Harry exagéra sa réaction en ouvrant grand les yeux et la petite fille hocha la tête, un air très sérieux collé au visage. 

- Louis le sait ? 

- Oui. C'était rigolo. Quand l'amoureux de Lottie est venu à la maison, Louis il l'a regardé méchant tout le long. 

Harry pouffa, jetant un coup d'œil à Louis, qui s'était à présent détaché de sa mère. Ils allaient encore en avoir pour un moment, surtout que Fizzy venait d'arriver pour faire un câlin à Louis. Harry reposa Phoebe et lui annonça qu'il voulait bien jouer avec elle, et il s'embarqua ainsi dans une longue partie de loup touche-touche avec la petite fille, sous le chaud soleil de août. 

Aujourd'hui, c'était le grand jour. Le grand-jour que Louis et Harry craignaient et attendaient depuis plusieurs mois. 

La fin de l'année s'était déroulée sans encombres. Le mois de juin avait été réservé aux révisions, et les seules sorties qu'ils avaient fait étaient les allers-retours entre la pizzeria et le lycée. Tout le monde avait obtenu son diplôme, même Louis, qui n'y avait mis que très peu d'efforts. Puis alors que juillet commençait à pointer le bout de son nez, tout le petit groupe avait pris le train pour se rendre à Redditch. 

Et l'été était passé, restant dans la tête de Harry comme le meilleur de toute sa vie. Pendant un mois, il s'était réveillé en face de Louis et avait passé ses journées avec ses amis. Liam avait fait connaissance avec Taylor et même Niall, qui était resté durant deux semaines. Ils avaient fait des courses de cadis dans les supermarchés, mangé de nombreuses glaces et regardé le coucher de soleil depuis un banc où ils s'étaient tous entassés.

Les photos du mois de juillet tapissaient maintenant les murs de la chambre de Harry. Et depuis son lit, il pouvait voir le sourire de Niall qui illuminait chaque instant, les yeux brillants de Taylor, les cheveux en pagailles de Liam, le visage amusé de Zayn et Louis, qui riait sur chaque photo, même celles où il poursuivait Taylor sous la pluie, une bière à la main. 

Louis était reparti chez lui, comme toute la troupe, début août. Il avait rejoint sa famille à Doncaster, et cela avait été dur pour Harry de le laisser partir. Parce qu'il avait compté les jours. 

Et qu'à présent, il n'en restait plus qu'un à vivre. Aujourd'hui. 

C'est Johanna qui avait appelé Harry, il y a quelques jours, pour lui demander si cela lui plairait de venir chercher Louis pour l'emmener à la gare. Alors, bien sûr, il avait accepté et soudoyé Gemma pour qu'elle l'emmène. Mais il savait que sa sœur avait fait exprès de refuser, au début, parce qu'Harry savait que Louis allait lui manquer, à elle aussi. 

Alors le voilà, dans le jardin des Tomlinson, à courir après une petite fille, attendant pour emmener son petit-ami à la gare pour qu'il puisse partir à Manchester. Et il n'avait presque plus peur. 

Louis et lui s'étaient rassurés tout l'été, parce qu'ils redoutaient tout les deux ce départ. Et maintenant, Harry était plus serein, et encore plus heureux pour Louis.   

Alors que la petite fille courait le long de la haie, un ombre surgit soudain des feuilles pour l'attraper, et Phoebe cria sous la surprise. Louis, car c'était lui, éclata de rire en embrassant la joue de sa petite sœur avant de faire, d'un air faussement attristé : 

- Tu n'es même pas venu me dire au revoir. 

- C'était plus rigolo de jouer avec Harry. 

Louis ouvrit la bouche, feignant le choc, et posant la main sur sa poitrine, ce qui fit rire Phoebe. Harry pouffa et Louis releva la tête vers lui, plissa le yeux comme pour le défier, et cette fois, Harry rit pour de bon. 

- Les garçons ! les appela Gemma depuis la voiture. Il faudrait y aller. 

- Déjà ? murmura Phoebe. 

Louis baissa les yeux sur sa petite sœur, qui avait posé ses mains sur ses joues et chuchota : 

- Je t'enverrai plein de cadeaux, promis. 

- Plus que à Daisy ? s'exclama Phoebe d'une voix aiguë. 

- Faudra pas lui dire, alors. 

Phoebe hocha la tête et gloussant et Louis la reposa par terre. Harry regarda la petite fille courir vers la maison et releva les yeux vers Louis qui s'approcha déjà pour se percher sur la pointe des pieds, posant ses mains sur les hanches d'Harry. Il déposa un rapide baiser sur ses lèvres et attrapa ses lunettes de soleil pour les poser sur son nez. 

- C'est bon, tu peux rentrer chez toi, annonça Louis, j'ai récupéré ce que je voulais. 

- Okay, répondit Harry en se reculant, un sourire en coin, j'y vais. 

Il passa à côté de Louis et ce dernier leva les yeux au ciel et attrapa le poignet de Harry, qui se retourna brusquement pour glisser sa main dans la nuque de Louis et l'embrasser. Le brun soupira, posa une main sur le torse de Harry pour agripper son t-shirt, glissant son autre bras autour de sa taille. Cela faisait deux semaines qu'ils ne s'étaient pas vu et, déjà, il commençait à sérieusement manquer à Harry. 

Il n'osait pas imaginer le reste.

Louis dévia ses baisers pour embrasser la mâchoire de Harry, qui frissonna, mais chuchota tout de même : 

- Ma sœur nous attend, je suis pratiquement qu'elle est en train de nous prendre en photo.

Louis recula la tête pour jeter un regard à Gemma qui, effectivement, avait son téléphone levé devant ses yeux, en direction des garçons, et il demanda, les sourcils froncés : 

- On peut porter plainte, non ? 

- Ouais mais après, il n'y aura plus personne pour me couper les cheveux, répondit Harry. 

Louis haussa les épaules en pouffant et leva la tête pour déposer un baiser sur le front de Harry. Ils retournèrent à la voiture, et Louis pris une dernière fois sa mère dans ses bras. Johanna câlina aussi Harry et Gemma et les au revoir larmoyants finis, ils grimpèrent tous dans la voiture, et Gemma démarra. 

Les sœurs de Louis coururent à côté de la voiture jusqu'à ce que celle quitte la cour, Louis leur faisant coucou de l'autre côté de la vitre, souriant tellement que les lunettes de Harry étaient soulevées par ses pommettes. 

Finalement, il n'y avait pas qu'à Harry qu'il allait manquer.   


-

home, edith whiskers

La gare était située à plus d'une quinzaine de minutes de chez Louis, mais le garçon trouva le trajet étonnamment court. Installé sur la banquette arrière, il avait regardé le paysage défiler sous ses yeux dans le silence qui s'était installé dans la voiture, sans vraiment comprendre d'où venait sa mélancolie. 

Il avait déjà quitté Doncaster trois ans auparavant, pour Londres. Il avait déjà dit au revoir à ses parents, à ses sœurs, aux peu d'amis qu'il avait ici. Il était déjà parti de sa chambre, avait déjà emballé ses affaires. Il était déjà monté dans voiture pour se rendre à la gare, le stress grandissant dans sa poitrine. 

Mais cet fois, une autre appréhension que celle de découvrir un nouvelle établissement serrait son estomac. 

Harry comptait sur lui. Sa famille comptait sur lui, aussi, mais ils n'y connaissaient rien. Harry, lui, savait. Il connaissait ce sentiment, lorsqu'on se retrouve happé par la danse, par un ballet. Louis savait que si jamais il se loupait, ses parents et ses sœurs seraient toujours là. Et Harry ?  

Il réfléchissait trop, il fallait qu'il arrête. 

Mais il ne pouvait penser à l'image qu'il aurait dans l'esprit de Harry si jamais il se plantait. 

Gemma se gara sur le parking. Louis soupira, se redressa, et Harry chercha un jeton dans la boite à gants avant d'annoncer qu'il allait chercher un chariot pour transporter les valises de Louis, avant de sortir de la voiture. 

Voilà ce qu'il y avait en plus de la dernière fois. Harry. 

Louis savait que ça allait être dur, de ne pas le voir. Quand ils ont commencé, ils se voyaient tout le temps, habitaient au même endroit et dormaient ensemble. Il savait que ça allait marcher entre eux, malgré la distance. Il savait qu'ils étaient plus fort que ça. Il ferait en sorte que ça marche, parce que ce n'était pas quelques kilomètres qui allait le faire abandonner Harry. 

Harry allait lui manquer. Beaucoup. Peut-être un peu trop, et c'est ça qui lui faisait peur. 

De ne plus pouvoir continuer, si Harry n'est plus là. 

Il lui avait parlé de tout ou, du moins, Harry avait tout compris. Il savait qu'il refusait de trainer avec beaucoup de gens, sachant qu'ils l'utilisaient simplement pour accroitre leur popularité au lycée. Il savait pour son père. Il avait compris comment il fonctionnait, savait exactement quoi faire pour le calmer lorsqu'il était en colère, triste, angoissé, terrifié. 

Et il avait peur pour Harry, aussi, car il savait à quel point le garçon angoissait à propos de le laisser partir et de vivre une vie loin de Londres, loin de lui. 

Gemma le savait surement aussi, puisqu'elle se tourna dans son siège pour faire face à Louis, qui attrapa son regard, les sourcils froncés. Elle avait l'air préoccupée. Mais il savait pourquoi. Pour la même raison que lui. 

- Tu sais de quoi je vais te parler, mais je dois le faire quand même, commença Gemma. Fais attention. Je sais comment ça se passe, les relations à distance. Au début, tu appelles la personne tout les soirs, puis ensuite, tu l'appelles un peu moins. Parce qu'elle ne fait plus partie de ton monde, de ta vie. Alors s'il te plait, fais attention à lui. 

- Je le ferai, assura Louis sans aucune hésitation. Je ne le laisserai pas tomber. 

- Fais-le, vraiment, répondit Gemma. 

Louis pouvait voir dans ses yeux qu'elle s'inquiétait vraiment pour Harry. Et c'était normal, Louis aurait fait pareil avec ses sœurs. 

- Tu sais comment il est. Il est fragile, et fait croire que tout va bien quand tout va mal. Je compte sur toi, Louis. Je ne sais pas ce qu'il représente pour toi mais pour lui, tu comptes vraiment. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Si heureux, si épanoui, si confiant. Il a changé, et je crois que tu en es la cause. 

- Je l'appellerai. Tout les soirs. Je lui enverrai des cadeaux, je viendrai le voir, je lui présenterai mes amis, si quelqu'un veux bien de moi dans cette école, pouffa Louis, pour détendre l'atmosphère. Il ne sortira pas de ma vie, même si je suis à Manchester et lui à Londres. Il compte pour moi, aussi. Beaucoup. 

Louis hocha la tête, comme pour confirmer ses propos, et Gemma lui sourit. Il remarquait à présent qu'après cet été, il ne la voyait plus comme la grande sœur de Harry, mais comme une amie. Une amie avec qui il partageait des photos compromettantes de Harry, certes, mais une amie quand même. Parce qu'il savait que, si un jour, il avait besoin de se confier, elle serait là. Et c'est ce qu'elle fit, aujourd'hui, dans cette voiture. 

- Est-ce que..., commença Louis les sourcils froncés. Est-ce que je peux te dire que je suis tombé amoureux de ton frère, ou c'est trop bizarre ? 

Gemma le fixa quelques secondes et, pendant un instant; Louis eut peur de s'être trompé. Mais la brune plissa les yeux et lâcha : 

- Protégez-vous. 

- Hey ! protesta Louis en donnant un coup de pied dans son siège. 

Gemma éclata de rire, et Louis aussi, admettant que sa blague était quand même un peu drôle. Juste un peu. Quand ils se calmèrent, ils virent Harry arriver avec le chariot qu'il ne maitrisait pas vraiment et dirigeait avec une grimace qui les fit pouffer. Puis Gemma tourna la tête vers Louis pour lui offrir un sourire et lui ordonna presque : 

- Eclate-toi, Louis. Ça va être génial, tu verras. On dit que les meilleures années d'une vie sont celles du lycées, mais tu en as encore de très belles devant toi. Et si jamais tu passes vers Sheffield, envois-moi un message, qu'on se voit. 

Voilà ce dont parlait Louis quand il disait que Gemma était ce qu'il pouvait qualifier d'un amie. 

- Merci, Gems. 

Elle prit sa main pour la serrer dans la sienne et Louis lui sourit, avant d'entendre le coffre s'ouvrir derrière eux et Harry soupirer. Louis pouffa et sortit de la voiture pour l'aider à sortir ses valises. 

- Allez, feu, fit Gemma une fois que toutes les affaires de Louis furent enlevées de la voiture. 

Elle poussa le chariot et passa devant, et Louis entoura la taille d'Harry de son bras pour l'attirer contre lui alors qu'ils entraient dans la gare. Le train de Louis était déjà arrivé en gare, et n'allait pas tarder à partir. Louis, Harry et Gemma trouvèrent rapidement le quai, qui était quasiment vide, et Gemma proposa de déposer les valises de Louis dans un compartiment, pour le laisser seul avec Harry quelques instants. 

Et quand Louis se retourna vers celui-ci, ses yeux verts étaient déjà larmoyants. 

- Hey, viens-là, chuchota-t-il en le prenant dans ses bras. 

Harry enfouit son visage dans le cou de Louis et entoura sa taille de ses deux bras. Louis sentait les larmes arriver, lui aussi, et se recula juste assez pour voir le visage de Harry. Il lui offrit un sourire triste, repoussant une de ses boucles derrière son oreille et colla leurs fronts ensemble. 

- Tu me manques déjà, murmura Harry, les yeux fermés. 

- Je sais. Toi aussi. J'exige au moins une photo de Zayn endormi par jour. 

Harry pouffa et se recula un peu. Louis caressa sa joue du bout des doigts en souriant, et Harry bascula sa tête pour que la main de Louis la touche un peu plus. 

- Et moi, je veux des photos de toi en collants.

- Sale pervers, ri Louis en passant sa main dans les cheveux de Harry. Au fait, j'ai demandé une chambre avec un grand lit. Tu pourras rester dormir, si tu veux. 

- C'est pour moi ou pour dormir avec les mecs super canons qui seront avec toi en cours ? 

- Harry... soupira Louis. 

- Désolé. 

Louis releva les yeux vers Harry, jouant quelques secondes avec ses cheveux en détaillant son visage. Puis il l'embrassa sur le front, entre les deux yeux, avant d'enrouler ses bras autour de sa nuque et de prendre une grande inspiration. 

Parce qu'après ça, il n'allait plus le voir pendant longtemps. Parce que c'était le moment, il le savait. 

- Il n'y aura personne d'autre, Harry, d'accord ? Parce que c'est toi, et que je suis amoureux de toi. Et que même s'ils ont tous la tête de Zac Efron, je n'aimerai personne autant que toi. 

Harry ouvrit grand les yeux et, quand il ouvrit la bouche, Louis se rendit compte qu'en fait, ce n'était pas le bon moment. Parce qu'Harry allait le dire en retour, et que Louis ne pouvait l'entendre. 

- Moi aussi, je -

Louis le fit taire en l'embrassant. Il colla ses lèvres contre celles de Harry, mais celui-ci ne répondit pas, surpris. Quand Louis se recula, il murmura : 

- Ne le dis pas tout suite, je t'en pris. Je ne pourrais jamais partir, si tu le dis maintenant. 

Harry le regarda, renifla, et le serra contre lui. A présent, les larmes de Louis coulaient, et il pouvait entendre les sanglots de Harry. Il avait joué cette scène dans sa tête tout l'été, et jamais elle ne lui avait paru si triste. 

- Il faut que tu y ailles, chuchota Harry.

Louis soupira et s'éloigna à contrecœur. Gemma les attendait, appuyée contre l'encadrement de la porte du train. Mais Harry posa ses mains sur ses joues pour le forcer à tourner la tête vers lui et l'embrassa. Et cela avait un goût de aurevoir que Louis détestait. 

Il ne savait plus très bien si les lèvres de Harry avaient un goût salé à cause de ses pleurs ou de ceux du garçon. Il savait juste que là, maintenant, il y avait Harry, et qu'il ne serrait pas là les semaines à venir. Alors il se percha sur la pointe des pieds et glissa une main dans ses cheveux pour approfondir leur baiser. 

Et dès qu'ils se séparèrent, Harry commença à lui manquer. Et quand, après avoir enlacé Gemma et s'être assis sur son siège près de la fenêtre, il le vit à travers la fenêtre, il lui fit coucou avec un sourire aussi grand qu'il le pouvait et, à son grand étonnement, Harry lui rendit. 

Parce que tout irait bien. Louis partait pour Manchester, dans l'école de ses rêves où il pourrait danser toute la journée et appeler Harry le soir. Où Gemma passerait, Harry pourrait rester dormir, où Zayn, Niall, Taylor, Liam, Harry et lui passeraient des heures à découvrir Manchester. Tout ira bien. 

Tout allait bien.     


-

in my veins, andrew belle

Quand Gemma et Harry poussèrent la porte de chez eux, leur mère était en grande discussion avec Zayn, tout deux assis sur le canapé, une tasse de thé entre les mains. 

La veille, après avoir déposé Louis à la gare, les deux bruns étaient resté chez les Tomlinson pour la nuit. Durant toute l'après-midi, Harry avait aidé Phoebe et Daisy à faire leurs coloriages, prêté son téléphone à Fizzy et discuté avec Lottie, qui lui avait montré des photos de son copain. Johanna et Mark avaient été des hôtes formidables et avaient cuisiné des frites pour le repas, pour le plus grand bonheur des filles. 

Harry, pour sa part, allait plutôt bien. Mais le soir, quand ils étaient monté se coucher, avec Gemma, dans le lit deux places que Mark leur avait préparé, il s'était collé contre elle et sa sœur l'avait serré dans ses bras jusqu'à ce qu'il s'endorme. Louis lui avait envoyé plusieurs messages pour le rassurer et lui dire où il en était, et plusieurs selfie de son visage à moitié endormi dans le train qu'Harry avait enregistré dans son téléphone. 

Ce matin, dans la voiture, il l'avait eu au téléphone et le garçon s'était extasié de la grandeur de l'établissement et de la beauté de la ville. Son colocataire était sympa, et, apparemment, Louis n'avait pas manqué de le dire à Niall, ajoutant que lui, il ne peignait pas ses vêtements en même temps qu'une toile. 

Louis se plaisait. Alors Harry était heureux. Pour l'instant, il n'avait pas de raison de se sentir autrement. 

Il avait encore deux semaines ici, à Redditch, avec sa mère, Gemma, Liam et Zayn. Puis il retournerait à Londres avec Zayn pour retrouver Taylor et ainsi commencer sa deuxième année. Il appellerait Louis, avait même déjà prévu de passer le voir au début du mois d'octobre. Il lui manquait, certes, mais il était toujours là. Et, pour se consoler, Harry se répétait en boucle que, comme ça, les moments qu'ils passeraient ensemble seront encore plus spéciaux. 

Harry s'assit à côté Zayn en soupirant. 

- Sympa de te revoir, mon pote, rit le brun. 

Harry grogna et pivota sa tête pour la faire tomber sur l'épaule de Zayn, dont l'amusement disparu. Il pinça les lèvres et demanda : 

- Ça s'est mal passé ? 

- Non. Tout allait très bien. Je suis crevé. 

Zayn se recula un peu pour regarder Harry, qui releva la tête pour lui offrir un sourire, et décréta : 

- De toute, façon tu finiras bien par venir me dire si ça ne va pas. 

Harry haussa les sourcils, posa sa tête sur le dossier du canapé, les paupières à moitié fermées. Gemma s'était assise à côté de lui et Anne lui demanda comment cela s'était passé chez les Tomlinson. 

- Très bien, ils sont très gentils. On a pas mal joué avec les filles, et on est partis assez tôt ce matin, alors on n'a vu que Johanna et Mark. 

Harry acquiesça et se pencha pour récupérer son sac posé à ses pieds. Il ouvrit la petite poche pour en sortir quelques feuilles et les tendre à Zayn. 

- Fizzy t'a fais des dessins, expliqua-t-il. Et quand elle m'a demandé si tu pouvais lui en faire en retour, je l'ai avertie en lui disant que les tiens ne seraient pas mieux que les siens, mais elle a insisté. 

- Enfoiré, sourit Zayn en assénant un coup de coude dans le bras de Harry qui pouffa. Tu pourras envoyer un message à Lottie pour qu'elle dise à Fizzy que je la remercie ? 

- Attends, je te donne son numéro. 

Zayn ne resta pas, aux grands damnes de Harry. Parce que si tout allait bien, son moral était descendu en flèches en se réveillant ce matin dans la maison des Tomlinson, la chambre de Louis vide à côté de celle dans laquelle il dormait. Il aurait aimé que son ami reste un peu pour le consoler mais, apparemment, il avait beaucoup à faire. 

Harry se dit alors qu'il passerait voir Liam au bar dans l'après-midi. 

Lorsque Zayn parti, il serra brièvement Harry dans ses bras avant de lui souffler avec un sourire amusé :    

- Tu devrais monter tes affaires dans ta chambre, c'est le bordel, là.     

Il fit un clin d'œil à Harry, qui comprit se doutait déjà que Zayn manigançait quelque chose. Il n'avait rien à faire cet après-midi ; Harry le savait, puisqu'ils avaient prévu d'aller faire un tour dans une petite ville à côté de Redditch. Alors il leva les yeux au ciel et le poussa presque dehors, pour lui faire savoir qu'il avait compris. Zayn éclata de rire et traversa la rue pour rentrer chez lui. 

Harry ferma la porte et, après avoir prévenue sa mère qui mettait déjà la table pour manger, il grimpa les escaliers. Il cru voir un petit sourire en coin étirer les lèvres de sa mère. Il détestait le fait que Zayn manigance des choses dans sa maison avec l'aide de sa mère. 

Il poussa la porte de sa chambre, sans son sac qu'il avait oublié en bas et, en jetant un coup d'œil à la pièce, il compris qu'il n'aurait pas trop de place où le mettre. 

La plupart de ses meubles avaient disparu sous des post-it multicolores, qui tapissaient même le sol, ici et là. Son bureau, lui, était encombré de bouquets de fleurs et sa bibliothèque contenait des livres qu'il ne se souvenait pas avoir acheté. Il attrapa un post-it, juste pour vérifier ce qu'il avait déjà deviné.

Bizarre, la couleur de ton porte-manteaux...  

L'écriture qui avait griffonné ces mots était la même qui recouvrait les nombreuses fiches de révisions de Harry et, franchement, qui d'autre que Louis aurait pu écrire ça ? 

Sur chaque post-it était inscrit un mot différent, une blague, une remarque sur la décoration de Harry et sur le fait que la chambre de Gemma était certainement mieux rangée que la sienne. Et Harry n'aurait jamais pensé avoir un sourire si grand en lisant un mot qui disait qu'il ronflait quand il dormait. 

Sur le bureau, les bouquets n'étaient que des tournesols et des marguerites, les fleurs préférées de Harry. Il ne se souvenait même pas l'avoir dit à Louis. Il devait y avoir quatre bouquets de chaque et Harry butta dans des vases en verre posés au pied du bureau, tout droit sortis du fleuriste au bout de la rue. 

Pour rattraper le retard que je vais prendre pendant un mois et demi ! Profite de ne pas en avoir dans les cheveux, parce qu'ils vont disparaitre sous les fleurs quand tu viendras me voir. 

Les livres dans sa bibliothèque était tous des éditions limités de livres qu'il avait déjà et que Louis avait lu. Il avait collé sur chacune des couvertures ce qu'il avait pensé de l'histoire et, à chaque fois sans exception, il demandait des renseignements à Harry. 

Comme pour lui donner un raison d'appeler. 

Comme si Harry en avait besoin. 

Il décida de ne pas enlever les post-it, du moins pas tout de suite. Il achèterait un porte-vue avant, pour tous les ranger et les regarder quand Louis lui manquerait. 

Sur son mur, il remarqua que quelques photos manquaient, principalement celles de Louis et lui. Il imaginait Zayn en chemin pour le bureau de poste afin de les envoyer à Louis. Et il savait que Zayn n'avait pas été facile convaincre, mais il connaissait aussi le pouvoir de persuasion de Louis, surtout quand il commençait à crier. Fort. 

Des pulls avaient disparus dans son armoire et, lorsqu'il se dit qu'il remplira l'espace avec ceux qu'il avait volé à Louis avant qu'il ne ferme sa valise, il sourit en pensant qu'il avait fait la même chose tout les deux. 

Harry descendit pour prendre son sac et le vider, faisant bien attention de ne pas abimer les post-it. Puis il pris une photo de sa chambre pour l'envoyer à Zayn avec un message de remerciements et, quand il allait démarrer un appel avec Louis, il remarqua un enveloppe pliée sur son lit. 

Curieux, il rangea son téléphone dans sa poche et attrapa la lettre en s'asseyant sur le lit. Elle lui était adressée. Son nom était écrit proprement, et il voyait que Louis s'était appliqué. Des petits cœurs l'entouraient, ce qui fit naître une douce chaleur dans sa poitrine. Louis avait écrit une lettre. 

Une lettre. 

Et, déjà, Harry savait qu'elle ne resterait jamais bien loin de lui, cette lettre. 

Il vérifia que sa porte était bien fermée et s'allongea sur son lit pour la lire. Il se demanda quand Louis avait eu le temps de l'écrire et de la donner à Zayn, parce que les deux garçons avaient passé tout lui été avec Harry, et Louis ne l'avait pas quitté d'une semelle. Puis il se souvint du sourire en coin de sa mère et, décidément, s'il n'aimait pas qu'elle manigance des choses avec son meilleur ami, il aimait encore moins qu'elle le fasse avec son petit-ami, parce que personne ne savait jusqu'où cela pouvait aller. 

Harry, 

Oui, j'ai écris une lettre. Arrête de te foutre de ma gueule. 

J'ai dit arrête.  

Tu es actuellement en train de dormir, la tête sur mes genoux, et je t'avoue que j'ai un peu peur de te réveiller. Je t'ai déjà dit que tu étais affreusement mignon quand tu dormais ? Oh, et tu ne ronfles pas. Je n'avais juste plus d'inspiration pour les post-it. 

Je ne sais pas trop où je suis, quand tu lis cette lettre, mais si Zayn a bien fait son boulot, je devrais être à Manchester. Peut-être que je t'ai déjà appelé des centaines de fois depuis que je suis parti et que tu dois me prendre pour un idiot avec ma lettre, comme si on n'avait pas d'autre moyen de communication. 

Mais dans tout les livres que j'ai lu, les personnes écrivent des lettres aux personnes qui leur sont chères, alors voilà. 

Je dois t'avouer que je ne sais pas trop où commencer. Par le début, j'imagine, mais je ne sais pas vraiment où il se situe. Je pensais que tout cette histoire avait commencé quand je suis venu te chercher, ce soir-là, dans ta chambre, après que tu te sois enfuis par peur de nous déranger, Niall et moi. Ce moment où je me suis dit qu'un garçon comme toi, avec cette tête là, ne devrait pas avoir si peu confiance en soi. 

Ou peut-être cette fois où je t'ai fait boire un peu de bière et que tu disais n'importe quoi, que tu rougissais pour rien et que tu as fini par t'endormir sur mon épaule. Ou la fois où tu es rentré tard d'une réunion avec ta classe et que j'ai cru faire un arrêt cardiaque tellement j'avais peur pour toi. 

Mais je crois que tout ça, ça a commencé le premier jour, le jour où tu es arrivé. Quand, en remontant les escaliers en râlant parce que Niall avait oublié un de ses cartons dans son ancienne chambre et m'avait demandé d'aller le chercher, j'ai vu ce garçon qui rentrait dans la chambre juste à côté de la mienne. Ce garçon qui avait les cheveux dans les yeux et qui était en t-shirt alors qu'il faisait autour de deux degrés. Ce jour-là, où j'ai minaudé toute la journée auprès de Niall pour qu'on aille rencontrer les voisins, parce qu'il faut bien s'entendre avec ses voisins. Je crois que Niall avait déjà compris alors que moi, j'étais encore complètement largué. 

Tout ça pour dire que depuis le début, je savais que j'allais tomber amoureux de toi. 

Je t'avoue que ça m'a fait un peu peur au début. Parce que c'était la première fois, et que tout le monde m'avait dit que dans 'tomber amoureux' il y avait aussi 'tomber'. Mais peut-être qu'ils n'étaient tout simplement pas tombé sur la bonne personne.

Je sais que tu as peur que je me lasse de toi, une fois à Manchester. Mais je crois que tu ne te rends pas compte de ce que tu me fais, Harry. Je deviens complètement idiot, je te jure. Pour la première fois, j'ai acheté des fleurs, j'ai lu des livres autres que des bandes-dessinées, j'ai regardé quelqu'un faire ses devoirs pendant des heures dans rien faire et j'ai emmené quelqu'un voir un ballet. 

Je ne trouverai jamais personne d'autre. Là, c'est à lire avec un ton moqueur, parce je le sais depuis longtemps et je ne m'en rends compte que maintenant. 

Ils sont peut-être cool à Manchester, mais je ne crois pas que je trouverai quelqu'un qui s'extasie pour la moindre petite chose, qui m'attends pendant des heures quand je reste au studio pour m'entrainer, qui sait exactement quoi faire pour me remonter le moral, qui mange des sushis devant des films avec moi et qui s'endort sur mes genoux comme tu l'as fait il y a à peine quelques minutes. 

Mais si jamais j'en trouve un, je t'appelle pour te filer son numéro ! 

Je crois que je vais mettre fin à cette lettre, parce que tu commences à bouger et que tu vas te réveiller, et que c'est trop embarrassant de t'avouer que j'écris une lettre. Mais peut-être que tu vas te mettre à me taquiner en souriant, faisant apparaitre tes petites fossettes que j'aime tant avant de m'embrasser, qui sait ? 

J'espère que je te l'ait déjà dit, quand tu liras cette lettre, parce que je l'ai marqué sur quelques post-it et c'est encore plus embarrassant de te le dire sur la première fois sur un bout de papier vert fluo. 

Je t'aime, Harry. 

C'est simplement pour ça que je ne trouverai personne d'autre. 

Et si tu pouvais cacher cette lettre pour que personne d'autre ne la trouve jamais et que je puisse conserver mon image de bad boy, je t'aimerais encore plus. 

Louis x. 

Harry fixa la lettre encore quelques secondes, clignant des yeux. Louis lui avait écrit tout ça. Louis, ce garçon qui ne disait jamais ce qu'il pensait vraiment, qui cachait tout ses sentiments parce qu'il ne savait pas les définir, il avait écrit tout ça. Il avait écrit tout ce qu'Harry avait lu dans ses yeux. 

Et Harry ne lui avait pas dit en retour, la veille, sur le quai. Louis avait raison : ç'aurait été plus compliqué de le laisser partir après lui avoir dit. Mais il le savait déjà. De la même façon qu'Harry le savait déjà, quand Louis le lui avait dit. Peut-être qu'ils étaient pareils, au final. Leurs yeux en disaient plus que leurs bouches. 

Harry appela Louis dès qu'il sortit de sa stupeur. Et celui-ci avait surement été averti par Zayn que Harry avait tout vu, parce qu'il répondit après une seule sonnerie seulement. 

- Oui, vous êtes bien sur le répondeur de Lou -

- Je t'aime aussi. 

Il entendit le garçon rire à l'autre bout du fil, et il n'eut pas de mal à l'imaginer, les yeux brillants, ses doigts jouant avec le bas de son pull. 

- Tu n'as pas trainé, Curly. Ça fait moins de cinq minutes que Zayn m'a dit que tu étais rentré dans ta chambre. Ça t'as plu ? 

- Redis-le, fit Harry au lieu de répondre à la question de Louis.  

- Dire quoi ? 

- Ça. 

- Je te l'ai dit l'autre jour, à la gare. 

- Alors ne le dis pas, réponds-moi. Tu ne l'as pas encore fait, ça. 

- Très bien, souffla Louis. Je t'aime aussi, Harry. Genre, vraiment, vraiment beaucoup trop. Ta tête est en fond d'écran. Elle y était déjà avant mais cette fois, elle y est même sur l'écran de déverrouillage. En gros plan.

Harry éclata de rire face à cette brutale révélation, bientôt rejoint par Louis. En cet instant, il avait l'impression qu'il était là, juste à côté de lui, et pas à plusieurs centaines de kilomètres. Il avait déjà hâte de le voir, début octobre, pour le serrer dans ses bras et lui susurrer ces mots à l'oreille. Mais maintenant que Louis lui avait tout dit, ou plutôt tout écrit, le temps qui le séparait de cette date paraissait plus supportable. 

Derrière le rire de Louis, des voix ses firent soudain entendre et en garçon cria, de loin : 

- Louis ! Qu'est-ce que tu fous, ramène-toi ! 

- Attends, s'écria une voix de fille, assez stridente, il parle à Harry ! Salut Harry ! 

- Hum, salut, répondit le garçon gêné. 

Harry entendit Louis pouffer doucement et un 'bip' retentit, signe qu'il avait été mis sur haut-parleur. De l'autre côté du fil, le garçon et la fille dont il ne connaissait pas les noms continuaient : 

- C'est qui Harry ? demanda le garçon, dont la voix semblait moins lointaine. 

- Son petit-copain super sexy dont il parle tout le temps, répondit la fille en soupira. Suis, un peu. 

Harry sourit et haussa les sourcils, et demanda : 

- Louis ?

- Tais-toi, Curly, et bouche-toi les oreilles pendant qu'ils m'exposent. 

Harry n'eut même pas le temps de répondre que Louis lâcha un hey, rends moi mon téléphone, et déjà, la fille recommençait.  

- Il ne fait que parler de toi, c'est insupportable. Pas que je ne t'aime pas hein, mais j'ai l'impression de te connaitre depuis des siècles.  

- El ! cria Louis alors qu'Harry gloussait.

La fille, surnommée El, avait surement du abandonner la course-poursuite qu'elle avait entamé contre Louis car la seconde d'après, Harry entendit un petit cri de sa par et le soupir de Louis, plus proche, cette fois. 

- Qu'est-ce que vous faites ? demanda Harry, curieux. 

- Eleanor et Stan m'aide pour choisir mes justaucorps et mes affaires, expliqua Louis. Du genre des énormes sweats, rajouta-t-il d'un air ironique.

- C'est ça, répliqua le garçon, Stan, critique, critique, mais quand tu danseras là-dedans, tu me remercieras mon pote, parce que c'est incroyablement confortable. 

Louis grogna et Harry décida que maintenant qu'ils pouvaient parler aux amis de Louis, c'était le moment de lui mettre la honte. Juste un peu. 

- Trop bien ! Achetez -lui des collants qui lui moulent bien les fesses et envoyez-moi des photos ! 

- Harry ! le réprimanda Louis, un sourire dans la voix tandis que les autres partaient en fou-rire. 

- Quoi ? demanda innocemment le garçon. Tu préfères que je leur raconte la fois où en dormant, tu as essayé de m'enlever mon t-shi-

- Ça suffit, Styles, déclara Louis en désactivant le haut-parleur. Arrête de ruiner ma vie sociale, sale gamin. 

Harry éclata de rire en même temps que Louis et Harry entendit Eleanor commenter qu'ils étaient trop mignons. Quand il se calma, Harry tourna la tête pour voir le visage de sa mère dépasser de sa porte et il lui fit signe qu'il descendrait dans deux minutes. Elle souffla quelque chose et Louis demanda : 

- Tu fais quoi, là ? 

- J'écourte la discussion pour aller manger. Ma mère te passe le bonjour. 

- Tu choisis la bouffe par rapport à moi ? s'exclama Louis. Tu as passé trop de temps avec Niall. 

- C'est juste qu'entre toi et des lasagnes, le choix est vite fait. 

- Hey ! protesta Louis. 

Ils restèrent quelques secondes sans parler, jusqu'à ce que Harry demande : 

- Ils sont cools, Eleanor et Stan ?

- Assez, ouais. Stan est mon coloc' et Eleanor sa meilleure amie. Je me suis un peu incrusté, j'avoue. 

- Clairement, pouffa Harry. J'ai hâte de les rencontrer, alors. Enfin, si tu ne trouves pas mieux que moi avant, ajouta-t-il sur un ton rieur. 

Maintenant, il se rendait compte à quel point il avait été bête de croire ça. De croire que Louis allait l'abandonner une fois à Manchester, alors que depuis hier, c'était souvent Louis qui démarrait la discussion avec un message disant qu'il trouvait la déco de sa chambre horrible ou une photo de sa pizza. Alors que Louis avait recouvert sa chambre de post-it et lui avait écris une lettre. 

- Attends, il y a des humains encore plus parfaits que Harry Styles et on ne me l'a pas dit ? s'exclama Louis. 

Harry gloussa en soupirant son prénom, et commençait à formuler une question pour savoir si Louis s'était baladé à Manchester, mais le garçon le coupa : 

- Je suis désolé, Harry, mais je crois que tu as des lasagnes à aller manger et moi des collants moulants à acheter. 

- Ah, donc tu me lâches comme ça, sans explications ? 

- Absolument. Je te rappelle ce soir, promis. Parce que oui, avant que tu poses la question, peu importe combien de fois tu m'appelles dans la journée, ça ne me fera oublier l'appel du soir. 

Harry pouffa et fronça les sourcils, son sourire ne voulant s'effacer : 

- C'est mignon, ces petites habitudes. Ma grand-mère fait pareil. 

- Va te faire foutre. 

- Je t'aime aussi, à ce soir ! répondit Harry d'un ton enjoué. 

Il entendit Louis rire puis il souffla : 

- Je t'aime. Au fait, le cadeau pour l'anniversaire de Liam est sous ton lit. Oh, et j'ai gardé tes lunettes de soleil. 

- Je sais. C'est la seule raison pour laquelle je viens te voir en octobre; pour les récupérer. 

- La poste existe, tu sais ? 

- Je ne voulais pas encombrer les services, autant venir les chercher moi même, expliqua Harry en riant. 

Louis soupira, amusé, et conclut : 

- A ce soir, alors. 

- Si tu n'oublies pas. 

- Tu es tellement insolent, Curly, je ferai exprès d'oublier.

- Tu ne tiendras pas cinq heures sans me parler. 

Louis admit alors qu'Harry avait raison et, après quelques mots de plus échangés, ils raccrochèrent. 

Et Harry songea que c'était maintenant, séparés pour plusieurs centaines de kilomètres, qu'ils semblaient le plus proche.  





ça y est, Louis est parti ! des avis sur ce chapitre plus long que d'habitude ? pour ma part j'en suis plutôt satisfaite haha



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