23

[ Londres, 2010 ]


never be alone, shawn mendes

Généralement, dans les livres, tout changeait soudainement lorsque les personnages s'embrassent. Tout. Leur vie, leur point de vue, leurs pensées. Dans un sens ou dans l'autre. Soit ils ne se voient plus, trop honteux pour se parler, pensant que l'autre ne ressentait rien et que c'était une erreur, rien de plus. Puis ils se retrouvent, plusieurs chapitres plus tard, après avoir chacun crié au monde à quel point ils regrettaient de s'être enfuit après le baiser, et tombent dans les bras l'un de l'autre, s'embrassant entre les pleurs. 

Harry avait toujours préféré cette version. Beaucoup plus tragique, pleine de suspens. Vont-ils finirent par se retrouver ? Ou quelque chose va arriver à l'un d'entre eux et les empêchera de se revoir à nouveau ? C'était beaucoup plus palpitant. Ces pages se lisant en seulement quelques dizaines de minutes et restant dans la tête plusieurs jours étaient souvent celles qu'Harry relisait, lorsque les personnages lui manquait. 

Mais il n'avait jamais voulu de ça, parce qu'il n'était pas comme toutes ces personnes romancées avec une confiance en elles inébranlables et un charme inépuisable. Elles ne pensaient jamais trop, toujours un peu, évidemment, mais pas au même point que Harry. Si cela lui arrivait, il mourrait d'une crise de panique avant de pouvoir retrouver l'autre personnage. 

Alors s'il préférait lire cette version, l'autre était beaucoup mieux à vivre. Celle où les personnages s'endormaient l'un contre l'autre, se câlinant, riant à moitié. Et se réveillaient tard, éblouis par le soleil, ayant manqué une moitié de journée de cours. 

Mais on était dimanche, et il pleuvait. 

Pourtant, quand Harry ouvra doucement les paupières, les gouttes s'écrasant sur la vitre dans un bruit presque réconfortant, tout était parfait. Les doigts chauds de Louis s'étaient glissés dans la manche du long pull noir de Harry pour entourer délicatement son poignet, qu'Harry avait laissé reposer sur  le torse du garçon. Son autre bras serrait doucement Harry contre lui, caressant son épaule du bout des doigts. 

Quand Harry leva légèrement la tête, il plongea dans le regard de Louis, qui l'observait déjà. Celui-ci lui sourit, et souffla : 

- Salut. 

- Salut, répondit Harry avec un grand sourire. 

Puis il rebaissa la tête pour attraper la couette qui était redescendue au niveau de leur taille, le bras de Louis suivant son mouvement sans lâcher son poignet, et la remonter jusqu'à son menton. Il se blottit un peu plus contre Louis qui pouffait, et referma les yeux pour profiter du moment. 

Ce moment où tout était suspendu, où il n'y avait que lui et Louis et personne d'autre, quand l'heure n'existait pas encore, ni leurs amis qu'ils avaient promis de rejoindre pour manger. Louis fit glisser son bras dans son dos pour venir effleurer la taille d'Harry du bout des doigts, ce qui le fit sourire.

- Tu as mal dormi ou tu fais juste semblant d'être fatigué pour rester comme ça ? lui chuchota Louis, amusé. 

- Choisis l'option que tu préfères, tu ne bougeras pas non plus, répondit Harry les yeux fermés contre le torse du garçon.

- C'est vrai, admit Louis en pouffant. 

Il embrassa le haut du crâne de Harry, et qui fit frissonner le garçon. Il dû le remarquer, parce qu'il déposa encore quelques baisers dans ses cheveux, puis sur son front, ses joues et son nez, pendant qu'Harry essayait de lui échapper en bougeant la tête dans tout les sens, riant et protestant. 

- Louis ! couina-t-il quand celui-ci embrassa sa mâchoire. Arrête ! 

Louis sourit contre la peau d'Harry et déposa un dernier baiser sur la fossette qui était apparue sur sa joue, trahissant le sourire du garçon, et se détacha légèrement pour poser la tête sur l'oreiller d'à côté, afin d'être en face de lui.

Et Harry ne savait pas du tout ce qu'il se passait. Certes, il était habitué à son cœur qui battait beaucoup trop vite, ses mains moites et son sourire idiot, mais certainement pas celui de Louis, dont les joues étaient légèrement rosées. 

Ils restèrent quelques temps à s'observer en silence, jusqu'à ce que Louis ne vienne remettre une mèche d'Harry qui s'était échappée derrière son oreille, et qu'Harry ne lui souffle, le cœur brûlant : 

- Est-ce que je peux t'embrasser ? 

Louis se figea pendant une demie seconde avant de sourire tendrement à Harry et de murmurer : 

- Est-ce que tu as vraiment besoin de demander ? 

- Je sais pas, avoua Harry sans quitter Louis des yeux, parce qu'il ne voyait pas vraiment quelque chose d'aussi intéressant que lui à regarder. Je sais pas trop si tu as encore envie. 

En face de lui, Louis ne répondit pas, le fixant juste en serrant les lèvres pour ne pas sourire, ce qu'il ne parvint pas à faire. Il passa une main sous son coussin avant de souffler : 

- J'aimerais beaucoup que tu m'embrasses, Harry.  

Un frisson parcouru Harry et son estomac se retourna. Ne sachant pas trop comment réagir, il baissa les yeux et sentit le rouge lui monter aux joues, un sourire timide accroché aux lèvres. Il savait que, la veille, c'était lui qui avait embrassé Louis. Mais il ne savait pas pourquoi, en vérité. Il ne savait pas vraiment où il avait trouvé le courage nécessaire pour le faire. Parce que, toute la journée, il avait été sur son petit nuage dès l'instant où Louis lui avait demandé s'il répondrait, au cas où il l'embrasserait. Mais à présent, maintenant que tout était retombé, il était beaucoup moins confiant. 

- Oh mon Dieu, refais ça, s'exclama Louis, faisant sursauter Harry qui remonta son regard sur Louis, les sourcils froncés. Tu peux refaire le truc où tu rougis absolument adorablement ? 

Harry pouffa, mais ses joues chauffèrent encore un peu et le sourire de Louis s'agrandi. 

- Tu es plutôt magnifique. On te l'avait déjà dit ? 

Harry, définitivement beaucoup trop rouge, cacha son visage dans son oreiller pendant que Louis éclatait de rire, posant sa main dans le creux de la taille de Harry. Celui-ci couina dans son oreiller, faisant encore plus rire Louis, qui posa sa tête près de celle de Harry pour embrasser délicatement sa tempe. Harry releva lentement la tête pour croiser le regard de Louis, qui lui sourit tendrement, et affirma : 

- Si personne ne t'a jamais dit ça, ils ont un sacré problème de vue pour ne pas remarquer ça. 

Le garçon se mordit la lèvre et vit les yeux de Louis tomber sur sa bouche, avant de remonter vers les siens, et il continua : 

- Je crois que là, ce serait le moment pour que tu m'embrasses. 

- Tu aimerais que je t'embrasse ? répéta Harry. 

- S'il te plait, murmura Louis alors que ses lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres de celles d'Harry.  

Le sourire de Harry s'agrandit un peu plus quand il se pencha pour embrasser Louis, posant ses mains sur ses joues. Celles du garçon se resserrèrent autour de la taille de Harry pour le coller contre lui. Harry traça des cercles avec son pouce sur la joue de Louis, et il sentit un frisson traverser la peau du brun. Puis, comme une vengeance silencieuse pendant que ses lèvres goutaient un peu plus à celles d'Harry, Louis passa une main sous son pull, juste assez pour s'accrocher au t-shirt de Harry mais trop peu pour effleurer sa peau. Le garçon laissa échapper un soupir qui fit sourire Louis. 

Ils se séparèrent quand le souffle leur manquait, les mains d'Harry profondément ancrées dans les cheveux de Louis. Ils n'eurent même pas le temps de dire quoi que ce soit que le téléphone de Harry sonna, le faisant soupirer. Sans détacher d'Harry, Louis se contorsionna pour passer son bras entre les barreaux et attraper le portable de Harry, posé sur la table de chevet, et de le lui passer. Harry le remercia d'un sourire silencieux et décrocha tout en activant le haut-parleur. 

- Je veux tout savoir ! rugit alors la voix de Gemma depuis le combiné. 

Louis eut du mal à contenir et répondit sur le même ton que la jeune fille : 

- Qu'est-ce que tu veux qu'il se passe !? On est allé voir un ballet. 

- Louis ! s'exclama Gemma en entendant la voix du garçon. Tu as ligoté mon frère ? 

- Ouais, il parlait trop. 

- Hey ! protesta Harry, donna un coup dans l'épaule de Louis. Vous pouvez comploter contre moi, mais faites au moins ça quand je ne suis pas là. 

- C'est vrai, désolée, répondit Gemma d'une voix presque sérieuse. On se rappelle plus tard pour programmer son enlèvement, Louis ? 

- Avec plaisir, je suis libre toute la journée.  

La jeune femme pouffa, avant de reprendre : 

- Alors, ce ballet ? C'était sympa ? 

Ils raccrochèrent des dizaines de minutes plus tard, ayant raconté en détails le ballet de la veille. Ils avaient tout autant parlé de l'immensité du bâtiment que des solos assez surprenant du spectacle en lui-même. Et Harry savait très bien qu'en réalité, elle ne voulait pas savoir ça. Enfin si, peut-être, mais ce n'était la raison pour laquelle elle avait appelé. Elle voulait simplement s'il s'était passé quelque chose avec Louis, mais elle ne lui demanderait jamais devant le garçon. Alors, Harry savait qu'elle allait l'appeler plusieurs fois dans la journée, essayant de trouver un moment où il était seul pour pouvoir le soudoyer afin d'obtenir des informations sur la fin de la soirée. 

C'était Louis qui avait le téléphone dans la main quand ils coupèrent la communication, et il le posa à côté de sa tête pour se tourner une nouvelle fois vers Harry, qui n'avait, lui, cessé de le regarder, le sourie aux lèvres. Parce qu'au fond, il n'y croyait pas. Il y avait beaucoup pensé, certes, à devenir plus qu'amis avec Louis mais, maintenant que ça arrivait, même s'il ne savait pas vraiment ce qu'ils étaient, cela paraissait invraisemblable. Trop beau. 

- C'était trop bien, hier, commenta-t-il d'une voix enfantine. Le ballet, je veux dire. 

- Oh, parce que le reste n'était pas bien ? fit Louis avec un sourire moqueur. Harry pencha la tête sur le côté en levant les yeux au ciel, et Louis ricana. C'était bien. Tu ressemblais à un enfant à Disneyland.  

Harry fronça les sourcils et fit la moue d'un air faussement vexé, mais Louis assura en hochant la tête : 

- Si si, je te jure. J'ai même envoyé une photo à Gemma. 

- A Gemma ? Et est-ce que tu pourrais m'expliquer pourquoi est-ce que tu as le numéro de ma sœur ? 

- De la même façon que tu as eu celui de la mienne. 

- Mais c'était pour ton cadeau, minauda Harry. 

Louis pouffa et ce fut au tour de Harry d'enrouler ses bras autour de la taille du garçon, pendant que celui-ci expliquait : 

- Elle me l'a juste donné, c'est tout. Avant de monter dans la voiture pour aller à la gare. Elle m'a dit que ça pourrait servir, un jour. C'était bizarre, conclut Louis en fronçant les sourcils. 

- Mmh. Elle est juste à fond sur nous depuis le début. Elle m'a fait un speech entier. Sur le truc de oh mon Dieu Harry tu es tellement ridicule et tellement nul pour cacher qu'il te plait. Ou encore, il est aussi bête que toi pour croire qu'il ne te plait pas, et toi aussi, parce que ça crève les yeux, résuma Harry en imitant sa sœur.

- Elle a vraiment dit ça ? demanda Louis, les yeux écarquillés, soudain timide. 

- Ouais. Elle a dit que tu étais bête, répondit Harry, un sourire amusé aux lèvres. 

- Non, elle... Elle a dit que je te plaisais ? 

- Elle a deviné assez vite, en fait, réfléchit Harry. Elle m'a dit qu'elle m'avait cramé dès que je t'avais demandé si tu avais mis ta ceinture dans la voiture. 

Il reposa les yeux sur Louis, mais celui-ci s'était figé, les yeux grand ouvert. Harry haussa les sourcils, ne comprenant pas vraiment ce qu'il avait pu dire pour faire réagir Louis comme ça, mais Louis articula difficilement : 

- Je... Je te plais vraiment ? 

Et à cet instant-là, Harry se rendit compte que Louis était aussi perdu que lui. Qu'il doutait tout autant, et ne réalisait toujours pas. Alors, il saisit cette opportunité de le taquiner et répondit avec un sourire moqueur :

- Oh non, pas du tout. En fait, je te vois juste comme mon meilleur pote, Louis. Sérieux, tu n'embrasses pas tout tes amis comme ça ? 

Louis compris qu'il se moquait de lui et afficha un air faussement blasé, pendant que Harry éclatait de rire. Dehors, la pluie tombait toujours aussi fort sur le parc mais ici, dans leur lit plongée dans une semi-pénombre réconfortante, ils étaient tout les deux à l'abris, protégés par leur cocon. Alors Harry souffla contre les lèvres de Louis quelque chose qu'il n'aurait jamais osé prononcer à haute voix : 

- Bien sûr que oui, tu me plais, Lou. 

- Tant mieux, parce que toi aussi. Beaucoup, même. Peut-être un peu trop. 

Harry lâcha un petit rire avant de poser ses lèvres contre celles de Louis, qui réagit comme automatiquement à ce contact. Ses mains vinrent se poser sur le torse de Harry, puis il en glissa rapidement une dans ses cheveux, ramenant des boucles brunes sur leurs fronts. 

Et les poumons d'Harry recueillaient tellement peu d'oxygène à cet instant-là que le garçon se demandait comment il faisait pour vivre encore, vu la quantité presque inexistante d'air qu'il inhalait. Il s'agrippa à Louis pour ne pas que ses bras tremblent sous l'émotion.  

Parce que c'était trop. Il avait lu des livres toute sa vie, espérant un jour vivre la même chose que ces personnages fait des lettres inscrites sur le papier vivaient et, maintenant, il avait l'impression d'être dans un rêve. Parce que c'était trop beau pour que ça lui arrive à lui. Mais pourtant tout était là, Louis qui l'embrassait, Louis qui était là, Louis qui le taquinait. Louis. Et c'était parfait. 

Jusqu'à ce que quelqu'un toque à la porte et que Harry, qui tenait fermement le visage de Louis alors que celui-ci s'était redressé sur les coudes, sursauta. 

- Harry ? fit la voix de Taylor de l'autre côté de la porte. Tu es là ? On devait se retrouver pour réviser, tu te souviens ? 

Non, il ne s'en souvenait plus. Cela lui était complètement sortit de la tête et, en même temps, comment aurait-il pu se souvenir de quelque chose d'aussi futile ? 

Il ouvrit la bouche pour répondre à Taylor quelque chose qui ressemblait à des excuses en commençant à se relever, mais Louis enroula un bras autour de ses épaules pour le coincer sur le matelas et le blottir contre lui, plaqua une main sur sa bouche, criant : 

- Désolé, il n'est pas là ! Il a dû partir, je ne l'ai pas vu ce matin. 

- Oh, merci, répondit Taylor. Désolé de t'avoir dérangé, Louis. 

- Pas de problème. 

Ils entendirent les pas de Taylor s'éloigner dans le couloir, et Harry entoura délicatement le poignet de Louis pour libérer sa bouche et le regarder, les sourcils froncés. 

- Quoi ? demanda Louis. Pas question que tu ailles avec elle. Tu restes avec moi. 

Harry sentit son cœur se retourner. Louis avait menti à Taylor parce qu'il voulait rester avec Harry pour le moment. Et soudain, il compris l'attitude que Louis avait eu envers la jeune fille, au début. Il la coupait sans cesse, évitant qu'elle ait tout contact physique avec Harry. 

- Tu étais jaloux, chuchota-t-il le sourire aux lèvres. 

- De quoi ? 

- Tu étais jaloux de Taylor, au début d'année. C'est pour ça que tu étais désagréable avec elle. 

Louis eut du mal à cacher son sourire lorsqu'il répondit : 

- Je crois que Gemma a raison, que tu es trop bête pour voir à quel point je craque sur toi depuis le début. 

- Depuis le début ? 

- Quasiment. 

Harry haussa les sourcils en hochant la tête, faisant semblant d'être impressionné par cette nouvelle, et Louis éclata de rire en lui donnant un faible coup dans les cotes. Harry se redressa sur un coude, regarda Louis quelque instant, avant de déclarer : 

- Aller, il faut que j'y aille, elle va s'inquiéter. Je lui ai dit que je viendrais. 

- Non, répondit Louis d'une voix enfantine en entourant Harry de se bras pour que la tête du garçon retombe sur l'oreiller en face de lui. Puis il s'accrocha à lui, passa une jambe par dessus les siennes pour l'empêcher de partir. Parce qu'aujourd'hui, tu es moi, petit Harry. 

- Aujourd'hui ? 

- Nan. Pour toujours.   

Harry sentit un frisson le traverser mais gloussa, embrassant le carré de peau sous l'oreille de Louis, qui couina. Puis Harry essaya de se lever encore une fois mais Louis passa une deuxième jambe autour de sa taille pour s'accrocher à lui comme un petit koala. Alors il renonça et se recoucha, Louis sur lui, dont le visage était enfoui dans son cou.

- Tu vois qui insiste pour rester là, au final, sourit-il en embrassant les cheveux de Louis. 

- Mmh mmh, répondit distraitement Louis en entortillant le cordon du sweat de Harry autour de son doigt. N'empêche qu'on a promis à Zayn et Taylor de les rejoindre tout à l'heure pour aller manger en ville. 

- On peut être en retard, fit Harry. 

Il bascula pour que Louis se retrouve sur le matelas et puisse le regarder. Celui-ci releva la tête et grimaça : 

- Zayn va nous engueuler, si on arrive après l'heure. 

- Il va t'engueuler toi, mais pas moi. 

- Waw, c'est cool, la solidarité, Curly, répondit Louis en haussant les sourcils. 

Harry éclata de rire en lui faisant un clin d'œil pendant que Louis lui tirait la langue. 

- On peut arriver en retard, assura-t-il doucement en regardant Louis. 

- C'est bon à savoir, répondit alors Louis, les mains accrochées au t-shirt de Harry pour le serrer contre lui. 

Harry ne sut pas vraiment qui avait fait le dernier mouvement pour que leurs lèvres se touchent, mais dès qu'il sentit la surface douce de celles de Louis sur les siennes, ses mains glissèrent d'elles-mêmes sur la taille de Louis et il s'appuya sur son coude pour que son visage se retrouve au-dessus de celui de Louis pour approfondir leur baiser. 

Une des jambes de Louis retomba des hanches de Harry pendant qu'il poussait un soupir qui fit naître des frissons dans la nuque de Harry, où les mains de Louis caressaient ses petits cheveux. Puis, sans faire attention, Louis mit un coup dans le coude de Harry qui retomba sur le corps du garçon. 

- Ah, tu m'écrases, Harold ! protesta Louis en se débattant tandis qu'Harry embrassant son visage, le sourire aux lèvres.   

Le téléphone de Harry sonna pour la deuxième fois, mais ils n'y firent pas attention, sachant pertinemment qui appelait. Après la troisième sonnerie, Harry poussa de la main son portable qui tomba au sol, l'écran affichant le nom de Zayn tapant contre le parquet. 

Ils étaient définitivement en retard, mais quelle importance ?   



august, taylor swift

- Quand même ! s'exclama Zayn en ouvrant grand les bras quand Harry et Louis franchirent les portes du café. On a vraiment cru que l'un avait noyé l'autre et s'était enfui. 

- Il a essayé, répondit Harry en faisait la bise à Taylor, qu'il n'avait pas vu depuis le début des vacances. 

Louis acquiesça en riant et ils s'installèrent tout les deux sur le canapé en face des sièges où Zayn et Taylor étaient assis. Machinalement, Louis passa son bras autour des épaules d'Harry, mais Zayn ne fit aucune remarque audible ou physique à Harry et le brun ne vit aucune réaction alors qu'il scrutait le visage de son ami. 

Ils n'en avaient pas parlé, avec Louis. De ce qu'ils allaient dire aux autres. En fait, ils n'avaient pas parlé de ça, ni de ce qu'ils étaient. Parce que maintenant, Harry se rendait compte qu'ils agissaient de la même façon qu'avant, les baisers en moins. Peut-être que ça faisait longtemps qu'ils n'étaient plus qu'amis. 

- Alors, Tommo, ces vacances ? Et ces peluches ? commença Zayn en poussant la bière qu'il avait commandé pour Louis et le soda de Harry, car il savait que celui-ci ne buvait que très peu d'alcool. 

- Très conséquentes, fit Louis en hochant la tête. Très, très conséquentes. 

- J'ose espérer qu'il y avait des princesses, rit Taylor. 

- Je vous dit, ma chambre est DisneyStore. Je demanderai à ma mère de m'envoyer des photos, pour que vous voyez. 

Il décapsula sa bière pour en boire une gorgée avant de la passer Harry, machinalement, encore une fois. Le garçon attrapa la bouteille pour la porter à ses lèvres et quand il posa les yeux sur Zayn, celui haussait les sourcils, et Harry pouffa, ce qui fit baisser les yeux à Louis, qui était en train d'écouter le récit des vacances de Taylor. 

- Et moi, j'ai dévalisé le bar de Payno, annonça Zayn quand Taylor eut fini de raconter comment son frère avait ramené de l'alcool en douce pour faire une fête improvisée, un soir où leurs parents étaient absents. 

- Sans rien payer, je suis sûr, fit remarquer Harry. Moi, au moins, j'ai payé mes grenadines. 

- C'est bien, Hazza, se moqua gentiment Zayn. Liam va avoir ses cinquante centimes manquants sur sa paye. 

- Je sais, je suis un héros. 

Louis gloussa en prenant délicatement la bouteille des mains de Harry, qui lui sourit, ignorant les mouvements de sourcils de Zayn. 

Ils mangèrent des sandwiches avant de sortir dans la rue pour faire un tour dans Londres. Taylor courrait après Harry pendant que Louis prenait des photos et que Zayn leur rappelait de faire attention, et de ne pas se faire renverser. 

D'ailleurs, celui-ci n'avait plus beaucoup besoin de ses béquilles. Les séances de rééducation fonctionnaient bien et son os était presque totalement remis, son muscle encore un peu faible, mais assez solide pour qu'il tienne sur ses jambes. Cela soulageait beaucoup Harry, et c'était aussi un moyen pour tout le monde d'effacer ce moment, où Louis et Harry avaient passé la nuit à l'hôpital, Taylor les insultant quand ils ne répondaient pas à ses messages. 

Ils s'arrêtèrent à une librairie où Harry dévalisa les rayons. Quand ils se dirigèrent à la caisse, Louis avait disparu, mais ils le retrouvèrent sur le trottoir, un énorme bouquet de petites fleurs blanches dont Harry ne se souvenait du nom. En arrivant à sa hauteur, Harry le questionna du regard et Louis haussa les épaules : 

- Un bouquet dans la chambre, c'est trop peu. Et puis, je suis très heureux, et quand je suis très heureux, j'achète des fleurs. 

Harry afficha un air faussement impressionné en hochant la tête et Louis pouffa, son immense sourire ne quittant ses lèvres depuis qu'il s'était réveillé.

- C'est bon à savoir, répondit Harry, sachant que ses yeux devaient briller de la même façon que ceux du garçon. 

Il se pencha pour déposer un baiser sur la joue de Louis et quand il repartit rejoindre Zayn et Taylor, qui s'étaient assis sur un banc, il sentit Louis sauter autour de lui pour lui coincer des petites fleurs dans les cheveux. 

Ils ne rentrèrent qu'à la nuit tombée, après une après-midi à se balader, prendre des photos de choses idiotes, comme de Louis essayant d'escalader un potos gelé, ou encore Taylor, la tête enroulée dans une écharpe. Ils avaient mangé des glaces au bord de la Tamise, puis avaient couru dans les rues pour se réchauffer. 

Taylor avait abandonné les garçons pour aller rejoindre une amie, et ceux-ci passèrent à l'épicerie pour acheter des nouilles instantanées. Ils montèrent les marches quatre à quatre, à la recherche de la chaleur qui n'était pas diffusée par les radiateurs du couloirs, et Louis pressa Harry quand celui-ci essaya de déverrouiller la porte, les doigts douloureusement gelés.  

- Putain de merde, du chaud ! s'écria Louis en se précipitant vers le radiateur. 

Il posa ses mains sur la céramique blanche mais les retira un instant avec un cri, les paumes rouges. Zayn se moqua de lui mais Harry, réellement soucieux, l'aida à passer ses mains sous l'eau. 

- Tu as arrosé Spike ? demanda Louis une fois ses mains ayant retrouvé leur couleur normale, tentant tant bien que mal d'allumer le feu sous une casserole d'eau. 

Pendant ce temps, Zayn peinait à descendre le matelas pour l'installer contre le mur, pour qu'ils puissent regarder un film et Harry mettait la table. 

- Non, pas encore. 

Louis acquiesça et rempli un verre d'eau pour aller en verser dans le pot du petit cactus, et Harry en rempli un autre pour installer le nouveau bouquet, qui trouva sa place sur le bord de la fenêtre, à côté de Spike. 

- Tu ne voudrais pas le mettre sur la table de chevet, plutôt ? fit Louis en rajoutant le couvercle sur la casserole, qu'il avait oublié de mettre. 

- Non. Spike aura un copain, comme ça. 

- Si tu le dis, sourit le garçon. 

Zayn était à présent assis sur une des chaises et regardait les deux garçons d'un air presque ébahi, et Harry faillit rire en croisant son regard, quand il posa le pichet d'eau à table. Il retourna dans la cuisine pour ouvrir le frigo afin de voir s'ils n'avaient pas un reste de soda. Louis, qui la quitta au même moment, posa une main sur le bas de son dos pour le décaler doucement. 

Ils mangèrent leurs nouilles, puis s'installèrent pour regarder un film. Durant tout le repas, Zayn n'avait pas arrêté de lancer des regards à Harry, qui avait pris grand soin de les éviter. Il ne le regarda pas non plus quand Louis se pencha pour poser un oreiller derrière le dos de Harry et se leva en lui embrassant le front. Mais quand le garçon s'enferma dans la salle de bain, Harry tourna la tête pour découvrir le sourire amusé de son meilleur ami. 

- Rien de particulier à m'annoncer ? fit ce dernier, les coins de la bouche se remontant en un sourire qu'il ne pouvait réprimer. 

Harry sourit de la même façon et répondit en secouant la tête : 

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles. 

- Non, bien sûr, continua Zayn sur le même ton. Ils se fixèrent quelques secondes avant d'éclater de rire, puis Zayn reprit : Il t'a embrassé quand ? 

- Je l'ai embrassé.   

- Quoi ? fit Zayn en ouvrant grand les yeux. Tu as réussi à l'embrasser sans t'évanouir ? Mon Dieu, qui êtes vous et qu'avez-vous fait à Harry Styles ?

- Mais c'est amusant de briser les règles...

Zayn leva les yeux au ciel face à la réponse de Harry, mais le garçon reprit : 

- Pendant les vacances, Gemma m'a fait clairement fait comprendre qu'on était bêtes de ne pas voir tout les signaux qu'on s'envoyait. Et, hier, quand on était sur le canapé, il a demandé si après le ballet, il m'embrassait, je répondrais ou non. Donc, j'imagine que ça m'a donné un peu de courage. 

Zayn afficha un visage réellement impressionné pendant qu'Harry pouffait en lui donnant un coup de coude. 

- Du coup, vous sortez ensemble ? continua Zayn, curieux. 

- 'Sais pas, répondit Harry en haussant les épaules. On n'en a pas parlé. On s'est dit qu'on se plaisait tout les deux, mais pas plus. 

Zayn hocha la tête avant de conclure : 

- Bref, monsieur a enfin trouvé quelqu'un qui lui offre des fleurs. 

Harry lui répondit dans un sourire en même temps que la salle de main s'ouvrait. Louis les rejoignit sur le matelas et ils lancèrent le film. Remontant la couverture jusqu'à leurs mentons, Harry prit Louis dans ses bras, et celui-ci prit appuie sur la jambe d'Harry pour poser sa tête sur son torse. 

Un frisson parcouru Harry lorsqu'il réalisa que cela allait être comme ça, maintenant. Qu'il pouvait câliner Louis, même s'il le faisait déjà un petit peu, qu'il pouvait l'embrasser, lui dire qu'il lui manquait, qu'il était beau et voulait passer du temps avec lui sans paraître débile. 

Il embrassa les cheveux de Louis, qui attrapa la main d'Harry pour jouer avec ses doigts. 

En, pendant un instant, un million de pensées contradictoires traversèrent Harry. Parce qu'il était tellement heureux mais avait tellement peur. Il était fier de lui d'avoir franchi ce cap la veille, mais se demandait si cela valait vraiment le coup. Si cela allait vraiment durer, ou si un jour son cœur allait arrêter de battre plus fort quand Louis se trouvait dans la même pièce. Il avait peur que ça ne marche pas. Qu'ils aient gâché une amitié pour ça, alors que ça ne marchait pas. 

Alors, si jamais un jour, ils devraient faire un pas en arrière, Harry ne lui dirait pas qu'il l'aimait ce soir. Même si cette pensée faisait trembler ses os. 

Et il espérait qu'un jour, il serait capable de lui dire. De mettre des mots sur tout ce qu'il ressentait pour Louis, et pouvoir les lui dire, les lui écrire. 

Et quand Louis porta ses doigts à ses lèvres pour les embrasser, Harry eut peur qu'il lui brise le cœur. Parce qu'il ne s'en remettrait pas.

Mais c'était Louis. Il ne pourrait jamais lui faire de mal, pas vrai ? 



















bon, je vous avoue que ce chapitre devait à la base faire environ 3000 mots, mais je n'ai pas m'arrêter, alors j'espère que ça vous a plu <33

je sais que cette phrase de fin est triste, connaissant leur relation dans le présent, mais j'étais obligée haha. à vendredi pour le prochain chapitre !!

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top