21
[ Londres, 2010 ]
heaven (acoustic version), niall horan
Harry fit coucou à Gemma depuis les marches du lycée en voyant la voiture de la jeune fille s'éloigner, laissant Harry avec sa valise et son sac à dos derrière elle.
Bien qu'il avait initialement prévu de prendre le train pour rentrer à Londres, Harry s'était fait ramené par Gemma, parce que sa sœur avait insisté pendant des heures. Et Harry savait qu'elle voulait juste passer un plus de temps avec lui parce que, pendant ces vacances de Noël, ils avaient tout les deux réalisés qu'ils étaient en train de grandir et de changer, et que rien ne sera jamais pareil qu'avant, quand ils étaient enfants.
Quand la petite voiture noire de Gemma disparue au coin de la rue, Harry attrapa sa valise et pénétra dans le hall, grimpant les marches quatre à quatre pour rejoindre sa chambre. D'après ce que Louis lui avait dit par message, il était déjà rentré depuis le matin même, et s'ennuyait tellement qu'il avait passé la journée à appeler Harry et Gemma, qui étaient alors dans la voiture.
Ils ne s'étaient pas vu depuis une semaine et, même s'ils avaient beaucoup échangé par messages, Louis avait manqué à Harry. Il n'avait jamais aussi mal dormi de sa vie.
Harry posa la main sur la poignée de la porte, mais celle-ci ne s'abaissa pas. Les sourcils froncés, il déverrouilla la porte avec sa clef et, lorsqu'il entra dans la chambre, celle-ci était vide, plongée dans l'obscurité. Il alluma la lumière.
La valise de Louis était ouverte au milieu de la pièce, à moitié rangée. Déjà, les vêtements du garçon trainaient un peu partout, alors qu'Harry l'avait aidé à tout ranger avant de partir pour Redditch. Il leva les yeux au ciel, le sourire aux lèvres. Louis lui avait manqué.
Sur la table était posé un bouquet de lilas, remplaçant celui à moitié mort qu'ils avaient jeté avant de partir, et Harry remarqua que la terre de son petit cactus Spike était humide, et il referma la porte, sachant exactement où Louis se trouvait.
Il dévala les escaliers, les mains dans les poches de son jean, pour rejoindre la salle de jeu du rez-de-chaussée. Là, il s'appuya contre l'encadrement de la porte, et regarda Taylor, Zayn et Louis jouer au babyfoot au milieu de la pièce. Zayn et Louis semblaient s'être ligués contre Taylor, et celle-ci avait du mal à voir le jour dans la partie, puisque Zayn et Louis levaient les bras en se tapant dans les mains toutes les deux minutes, signe qu'ils avaient marqué. Harry pouffa.
Il aimait bien le lycée finalement.
Harry sortit les mains de ses poches et s'approcha d'eux. Sans prévenir, il attrapa les deux poignées libres du côté de Taylor au moment où celle-ci allait les attraper, et il lui sourit en assurant :
- On va leur mettre la misère.
Il regarda Taylor glousser et posa ses yeux sur le jeu, où la balle venait d'atterrir dans les pieds d'un des milieux de Taylor, qui lui fit la passe et, après un rebond sur le mur à côté des cages, Harry réussi à marquer contre Louis. Il releva la tête, fier de lui, et lui lança un grand sourire auquel Louis répondit par un plissement de paupières, signe de défi. Harry leva les yeux au ciel, son satané encore accroché lèvres, et qui ne semblait pas vouloir partir.
Finalement, il n'eut pas tort, puisque Taylor et lui gagnèrent de trois points contre Zayn et Louis, voir quatre, mais Taylor et Louis avaient un peu crié pour savoir si un point avait était marqué des défenseurs ou des milieux, alors Zayn et Harry avaient décidé de n'accorder qu'un point, de peur que ces deux-là commencent à se battre. Sérieusement, ils en étaient capables.
- Bon, qui est partant pour un ping-pong ? demanda Louis en frappant des mains, ses yeux fixés dans ceux d'Harry.
- Moi ! s'écria Zayn en se précipitant vers la table bleue posée vers les baies vitrées, au fond de la salle.
Taylor, Louis et Harry le regardèrent, stupéfait, et Louis et Taylor le rejoignirent en riant. Harry, lui, choisi de s'installer sur un canapé et de sortir le carnet qui se trouvait dans sa poche, et un stylo.
C'était le cadeau de Gemma et, il fallait avouer que c'était un cadeau merveilleux. C'était un simple carnet, dont la couverture était entièrement verte pastelle. Sur celle-ci était dessiné un simple appareil photo. Harry n'avait pas compris, au début. Puis Gemma, lui avait expliqué.
Quand tu étais plus petit, tu disais que tu aurais aimé que tes yeux puissent prendre des photos. Alors, comme ça, tu peux l'écrire ici et ce sera comme une photo.
Il avait déjà écrit quelques petites choses, comme ce jour où il avait plus, à Redditch, et qu'il était resté enfermé dans le bar aux teintes chaudes où Liam travaillait. Où encore, quand sa sœur l'avait emmené avec elle pour faire des courses, et qu'elle riait tellement que ses joues étaient rougies et que ses cheveux étaient ramenés devant son visage par le vent.
Mais là, dans cette pièce, se trouvait les choses sur qui il voulait écrire. Les choses qu'ils voulaient prendre en photos.
La fille rit au loin, et son rire résonne dans la pièce comme un écho, et je serais prêt à parier que les rayons du soleil viennent de percer les nuages pour éclairer ses mèches blondes qui retombent dans sa nuque. Le garçon brun, je n'ai plus besoin qu'il soit devant moi pour me rappeler de son visage, tellement je le connais par cœur, après toutes ces années. Alors ce n'est même pas la peine que je relève la tête pour voir ce qu'il se passe parce que, là, à ce cri qu'il vient de pousser, je sais que la balle vient de passer à côté de sa raquette. Mais pourtant, même si ses blagues et sourires sont les mêmes depuis seize ans, je me lève tout les matins dans l'espoir de les voir et les entendre une fois de plus.
Harry fut coupé dans son écriture quand Louis se laissa tomber sur le canapé, posant son menton sur la cuisse de Harry pour lui sourire. Le brun lui rendit son sourire, ferma son carnet et le posa sur l'accoudoir à côté de lui.
- Qu'est-ce que tu écris ? demanda Louis d'une voix enfantine.
- Quelque chose qui ne te regarde pas.
Louis fronça ses sourcils, et se releva pour s'assoir à côté d'Harry, les bras croisés sur sa poitrine. Et cette scène rappela étrangement ce que Louis lui avait dit, quand Harry l'avait ramené du bar
Je ne sais pas depuis quand ton avis est si important pour moi, et je n'aime pas vraiment ça.
Parce que c'était ce soir-là, ce jour-là qu'il avait tout réalisé d'un coup. Parce que durant l'après-midi, il était amoureux de Louis et le soir, il était terrorisé, incapable de bouger à l'idée de l'avoir perdu. Et pendant la nuit, il était soulagé, tellement soulagé.
Et maintenant, avec cette phrase qui résonnait dans sa tête, sa conversation avec Gemma et la moue adorable que faisait Louis, Harry avait terriblement envie de l'embrasser.
Et, pour la première fois, il se laissa penser à ce qui pouvait arriver, si Louis ne le repousserait pas.
S'il le laissait essayer.
- Harry ?
Le garçon releva les yeux et tomba dans les océans de ceux de Louis. Il lui sourit timidement, avant de répondre :
- Oui ?
Les yeux de Louis brillaient et il pinça les lèvres, comme s'il savait pas trop quoi dire, tandis qu'Harry le fixa, la tête penchée sur le côté. Puis, Louis soupira sans lâcher son regard et passa un bras autour de ses épaules pour Harry s'allonge. Sans trop comprendre, Harry posa sa tête sur les cuisses de Louis et posa les pieds sur l'accoudoir du canapé, juste à côté de son carnet.
Il ferma les yeux pour empêcher son cœur de trop s'emballer, parce que cela faisait une semaine qu'il s'endormait tout les soirs sans Louis, avec la seule envie de pouvoir le serrer dans ses bras. Et il avait beaucoup pensé. Pensé au fait qu'il aurait dû tout lui dire, dans le train. Il aurait dû lui dire qu'il mourrait d'envie de rester plus longtemps et de se retrouver bloqué dans le wagon et d'être obligé de rentrer à Doncaster avec lui. Pensé au fait qu'il aurait dû lui dire tout ce qu'il lui faisait ressentir et que, depuis peu, Harry avait l'impression d'être le personnage principal d'un livre.
Mais il avait trop peur. Même s'il était presque sûr que Louis ressentait la même chose que lui, il avait peur de lui dire tout ça. Parce que, qui sait, Louis pourrait très bien le repousser, et ne plus jamais accepter de lui parler.
Et il ne savait pas comment tout lui dire. Il ne savait pas comment lui dire que sa peau le brûlait à chaque fois qu'elle était en contact avec celle de Louis, qu'il avait envie d'enfouir son visage dans son cou, s'accrocher à ses vêtements pour qu'il ne parte jamais. Il ne savait pas comment lui dire que son cœur battait tellement fort quand il se trouvait trop proche de lui qu'il avait peur qu'il s'arrête s'il s'approchait plus, mais qu'il avait quand même envie d'essayer de voir si cela arrivait.
Et, il se trouve que Louis pensait peut-être à la même chose qu'Harry, parce que quand il passa les doigts dans les cheveux du garçon pour attirer son attention, il murmura, ses yeux bleus plantés dans ceux d'Harry :
- Est-ce que si ce soir je t'embrassais, tu répondrais ?
Harry cligna des yeux. Il ne s'attendait clairement pas à ça, et fixa Louis peut-être un peu trop longtemps, d'un air un peu trop ahuri. Mais bien sûr qu'il connaissait la réponse, et ce depuis un peu. Bien sûr qu'il répondrait, n'était-ce pas évident ?
Mais ça ne devait sûrement pas l'être, parce qu'après quelques instants à scruter le regard d'Harry, qui devait sembler figé, Louis lui fit un sourire un peu crispé et se dégagea. Harry releva la tête et laissa Louis se lever, sans pouvoir faire un mouvement. Mais au dernier moment, il réussi à attraper le poignet de Louis pour que celui-ci tourne la tête, mais il ne réussi qu'à articuler difficilement son prénom, et Louis secoua la tête :
- Laisse tomber, Haz. C'était n'importe quoi.
La bouche d'Harry s'entrouvrit un peu sous la surprise, mais son cerveau n'eut pas le temps de penser à quelque chose à dire avant que Louis ne reparte vers la table de ping-pong où Zayn et Taylor étaient en train de se chamailler.
Et curieusement, Harry se rassit correctement, repris son carnet, encore un peu sous le choc. Mais il n'avait pas l'impression d'avoir tout gâché, pas cette fois. Parce que, maintenant, il savait que Louis aussi.
Louis aussi voulait l'embrasser.
Et peut-être que c'était même pour ça qu'il l'emmenait à l'Opéra, ce soir.
Alors, Harry ne put retenir le sourire qui s'installait sur ses lèvres tandis qu'il fixait Louis, qui lui regardait le sol. Il savait qu'il l'avait blessé, et il aurait très bien pu se lever, tout de suite, pour donner une réponse à sa question. Mais il ne le fit pas.
A la place, il attrapa son carnet et, sur une nouvelle page, celle qu'il avait réservé à Louis, après avoir parlé de Taylor et Zayn, il inscrit un petit mot. Un seul.
Oui.
Puis il referma le carnet, le rangea dans sa poche, et se leva pour sortir de la pièce. Parce qu'il ne pouvait pas faire ça comme ça. Parce qu'il ne pouvait pas faire comme si c'était n'importe qui.
Parce que ça ne l'était pas. C'était Louis. C'était Louis, le premier qui lui faisait ressentir ça, parce que toutes les autres personnes qui avaient essayé avaient échoué. Parce qu'elles n'étaient pas Louis.
Et toutes ces personnes, elles n'avaient pas compris qu'Harry voulait autre chose. Qu'il voulait ce qu'il y avait dans les livres, pas dans la vraie vie.
Et Louis, lui, il parlait du cactus de Harry comme s'il était une personne, il emmenait Harry marcher dans Londres encore humide après une averse, il le laissait lire la tête sur ses cuisses sous les saules au fond du parc, il le laissait piquer ses affaires en faisant semblant de ne pas s'en rendre compte, il replaçait les mèches d'Harry derrière ses oreilles quand elles s'en échappaient et le serraient contre lui la nuit.
Et Louis, lui, offrait des fleurs à Harry.
Alors, juste pour ça, il méritait qu'on fasse un peu plus d'effort que de simplement l'embrasser sur un canapé d'une salle de jeux au lycée.
young and beautiful, lana del rey
Louis était une merde. C'était la seule pensée qui planait dans son esprit alors qu'il était assis au sol, le dos contre le canapé de la salle de jeu à présent presque déserte.
Il était une merde, et il avait réussi à tout faire foirer. Tout ça, tout ce qu'ils avaient, tout était perdu. Et il avait tout détruit en une seule phrase.
Est-ce que si ce soir je t'embrassais, tu répondrais ?
Quel con. Pourquoi avait-il demandé ça ? C'étaient les premiers mots qu'ils s'échangeaient avec Harry depuis une semaine, et il avait trouvé la phrase la plus stupide à dire, et il était parti. Harry était parti. Et, maintenant, Louis ne voulait pas rentrer dans sa chambre, il préférait rester là, à regarder dans le vide, alors que Zayn et Taylor, eux, étaient déjà remontés.
Louis avait envie de pleurer. Il avait envie de pleurer tout seul, dans son coin, mais il n'en avait pas. Il n'en avait plus. Son coin, c'était Harry.
Pourtant, il avait vraiment pensé que, à un moment, il plaisait vraiment à Harry. Il en était presque sûr, même. Mais il s'était trompé. Parce que c'était un idiot et qu'il avait vraiment pensé que lui, Louis Tomlinson, pouvait vraiment plaire à Harry Styles.
Louis n'était qu'un gamin qui s'habillait avec des joggings et Harry, lui, il avait déjà la tête perdue dans ses rêves alors que les pieds de Louis peinaient à rester à terre.
Il était stupide.
Tu veux aller devant ? Je peux me mettre sur la banquette, si tu veux.
Tu es attaché ? C'est dangereux, au milieu.
Tu veux venir à la maison ?
Pourquoi tu n'aimes pas qu'il me drague ?
Non, je ne dors pas ici juste parce que Perrie était dans ma chambre.
Est-ce que tu peux rester jusqu'à ce que je m'endorme ?
'Sais pas. J'aime pas, c'est tout. Ça te met danger.
Mais Harry, lui, n'était pas stupide, et Louis refusait que le garçon lui ait envoyé tout ces signaux alors qu'il ne ressentait pas une seule chose pour Louis. Il n'était pas comme ça. Il était timide, et il s'était ouvert à Louis, lui avait dit toutes ces choses, et Louis était sûr, il était certain qu'ils avaient une signification. Il l'espérait.
Louis ne parvenait pas à bouger. Il avait peur de monter dans sa chambre et de se retrouver devant Harry, et de devoir lui fournir une explication. Et merde, depuis quand il faisait ça ? Depuis quand il pensait à quelque chose pendant des heures, depuis quand il doutait tant de lui ? Depuis quand Harry avait réussi à rentrer dans sa tête au point de ne plus en sortir, de le faire douter de tout et n'importe quoi ?
- Lou ?
Louis sursauta et cligna des yeux pour voir que la pièce était désormais vide, et sombre depuis que le soleil avait disparu derrière les arbres du parc. Ses mains serraient ses genoux et il les lâcha délicatement.
Il tourna la tête pour croiser le regard émeraude de Harry, dont la tête dépassait de l'encadrement de la porte. Et il était magnifique.
Il avait remonté les manches de sa chemise blanche jusqu'aux coudes et l'avait rentrée dans son pantalon de costume, qui lui allait parfaitement bien. Ses cheveux n'étaient pas coiffés, mais toujours aussi beaux. Et ses lèvres s'étiraient en un sourire qui illumina la pièce, tellement que les yeux de Louis en devinrent larmoyants.
Que faisait-il là ? Louis avait merdé, pourquoi est-ce qu'il devait être si génial et revenir à chaque fois, comme si rien ne s'était passé, comme si Louis n'avait rien fait de mal ?
- Tu ferais mieux de monter te changer, ou on va finir par être en retard.
En retard. Pour le ballet.
Louis hocha la tête et, presque mécaniquement, il se leva pour sortir de la pièce. Quand il passa devant Harry, celui-ci lui souffla :
- Je t'attends ici.
Louis tourna la tête, les sourcils froncés, mais il ne se força pas à sourire quand Harry effleura le dos de sa main du bout de doigt. Peut-être n'avait-il pas fait tout foiré.
Alors, il hocha la tête et se précipita dans les escaliers, reprit d'un espoir soudain. Mais il ne voulait pas y penser. Non, il ne voulait pas rejouer une scène dans sa tête qui n'avait pas eu lieu et qui n'allait rien faire d'autre que le décourager. Il entra dans sa chambre, enfila sa chemise et tenta de la boutonner.
Et il se rendit compte qu'il était excité de savoir ce que cette soirée, qu'il avait pourtant organisé, allait lui réserver. Pour Noël, il avait offert deux billets à Harry pour aller à l'Opéra, mais pas n'importe quel ballet.
Giselle.
Et il avait espéré que l'histoire parle à Harry. Que, quand Giselle danserait son amour Albrecht, il penserait, ne serait-ce qu'un peu, à eux. Et que quand Giselle disparaitrait avec les willis après avoir dansé avec son amant afin de le sauver, Harry penserait à Louis. Même si c'était tragique. Mais il aimait la tragédie, alors pourquoi pas ?
Une fois devant le miroir de la salle de bain, il essaya de discipliner ses cheveux, mais cela parut impossible, alors il abandonna. Il passa juste un peu d'eau sur son visage et enfila ses chaussures et sortit de la chambre. Il revint quelques secondes plus tard pour prendre son manteau, puis sortit pour de bon, cette fois.
Il vit le sourire en coin de Harry quand il descendit des escaliers et, quand il l'interrogea du regard, celui-ci fit juste :
- Ça te va bien, les chemises.
Louis ne pu contrôler le sourire qui dévorait son visage. Tout n'était pas perdu, finalement. Il avait peut-être exagéré. Parce qu'Harry était là, Harry lui souriait et Harry passa son bras autour de ses épaules quand ils sortirent du bâtiment. Et que son cœur menaçait encore de percer poitrine, comme d'habitude. Peut-être même un peu plus.
Ils s'étaient seuls à l'arrêt de bus, et Harry posa sa tête sur l'épaule de Louis alors qu'ils attendaient. Puis, alors que Louis pouvait apercevoir que le garçon avait fermé les yeux, il souffla :
- Je sais qu'en vrai, tu as aimé ma peluche.
Louis sourit, amusé, et posa sa tête sur celle d'Harry, et murmura :
- Bien sûr que je l'ai aimée.
Il sentit Harry sourire contre son épaule et son doigt frôler son pouce. Il allait attraper sa main dans la sienne quand le bus arriva et qu'Harry sauta sur ses pieds.
Ils arrivèrent à l'Opéra en moins de dix minutes et, en sortant du bus, Harry attrapa Louis pour faire une photo et l'envoyer à Gemma, avec qui il avait l'habitude de voir des ballets. Puis ils entrèrent, présentèrent leurs billets, et partirent en direction de la salle de spectacle.
Et c'était immense. Les rideaux rouges montaient jusqu'en haut des murs gigantesques et la rosace qui faisait office de plafond laissait voir les étoiles. Mais Louis n'arrivait pas regarder autre chose que Harry, qui levait la tête vers le haut, la bouche légèrement ouverte. Quand il baissa la tête pour regarder Louis avec la même admiration, le cœur de celui-ci tomba en morceaux qui se transformèrent en papillons qui volaient partout dans son corps.
Il glissa délicatement ses doigts sous le menton de Harry pour lui fermer la bouche, et celui-ci sourit instantanément, les fossettes qui faisaient tant craquer Louis se creusant dans ses joues. Il garda néanmoins ses doigts sur la peau d'Harry encore quelques instants, jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu'ils étaient au milieu de l'allée et bloquait le chemin.
Louis jeta un coup d'œil aux billets pour voir où ils étaient placés, et y guida Harry du bout des doigts. Parce qu'il préférait. Parce que les frissons apparaissaient plus rapidement sur sa peau quand il faisait comme ça. Et que, les papillons commençaient à se rentrer dedans, créant des petites explosions dans le corps de Louis.
Louis voulu sortir son téléphone pour tenir Lottie au courant, parce que sa petite sœur lui avait fait promettre de le faire, quand Louis lui avait fait comprendre qu'elle ne lui volerait pas Harry, mais les lumières s'éteignirent et la musique retentit. Il tourna la tête vers Harry, dont les yeux brillaient.
Et, honnêtement, Louis n'était pas très attentif à ce qu'il regardait. Il avait déjà vu ce ballet plusieurs fois et, même si c'était à chaque fois différent, Harry Styles était assis à côté de lui et son visage était tellement lumineux que Louis jugea rapidement quel spectacle était le plus intéressant.
Une valve d'applaudissement l'interrompit dans sa contemplation et il reposa les yeux sur la scène à l'instant où Giselle faisait son entrée. Il applaudit aussi et, là, il sentit les cheveux d'Harry frôler sa joue, et son souffle s'échouer dans son cou :
- Ce n'était pas n'importe quoi.
Louis tourna brusquement la tête, mais Harry avait déjà la tête reposée contre son siège, les yeux fixant Giselle et Albrecht au centre de la scène. Et les papillons brûlèrent. Ils brûlèrent un à un, faisant devenir la peau de Louis beaucoup trop chaude pour qu'il ne puisse le supporter, alors il posa sa main sur celle d'Harry. Et il cru voir un sourire sur les lèvres de celui-ci.
Et, quand les rideaux se relevèrent pour la deuxième fois sur le décor de l'acte 2, la main d'Harry agrippa celle de Louis, et, tout les deux, le souffle coupé, il regardèrent Giselle sauver son bien-aimé des willis.
Quand la lumière se ralluma enfin, celle-ci parut fade comparé à celle qui illuminait les yeux d'Harry quand il se tourna vers Louis. Son sourire était si grand que Louis en pris un petit bout pour l'accrocher sur ses lèvres, et Harry s'exclama :
- C'était génial !
Louis éclata de rire devant l'air enfantin de Harry et se leva, tira Harry derrière lui par leurs mains toujours jointes. Ils sortirent de l'Opéra et se retrouvèrent sur le trottoir, transis de froid. Harry, qui ne portait qu'un manteau léger, frissonna, et Louis le prit dans ses bras.
Harry s'accrocha à lui, serra ses doigts autour de la veste de Louis et nicha son nez dans son cou. Louis passa un bras autour de sa taille et enfouit son nez dans les cheveux d'Harry. Il ferma les yeux quelques secondes, pour entendre sa respiration et celle d'Harry dans le brouhaha qu'était Londres. Louis voulait rester là pour toujours. Il ne voulait pas rentrer, il voulait courir sur les trottoirs avec Harry parce que il était amoureux de lui et que Londres était à eux, ce soir.
Mais Harry murmura contre son épaule :
- On rentre ? Je suis fatigué.
Louis recula un peu sans pour autant se détacher d'Harry et le détailla quelques instants. Ses lèvres tremblaient et son nez retroussé montrait qu'il était tout crispé. Ses yeux papillonnaient et ses cheveux couvraient son front. Et Louis sourit, parce qu'il n'avait pas besoin d'aller quelque part, en fait. Il avait juste besoin d'être avec Harry.
- Appart si tu veux faire quelque chose, ajouta Harry en voyant que Louis ne répondait rien.
Et il trouvait ça adorable. Que Harry demande toujours si faire le contraire de ce qu'il propose plairait à Louis. Qu'Harry devienne timide à l'idée de le déranger.
Alors il sourit tendrement, balaya la mèche de Harry du bout des doigts en posa un baiser sur son front avant de murmurer :
- On rentre.
Harry hocha la tête, épuisé, et Louis enroula un bras autour de ses épaules, et sentit Harry poser une main sur son dos. Et peut-être que sa peau brûla même un peu sa chemise, tellement elle était brûlante. Ils marchèrent sans bruit jusqu'à l'arrêt de bus, où le véhicule était déjà garé, et ils montèrent pour s'assoir au fond. Harry posa sa tête sur l'épaule de Louis et fit, avec un peu plus d'énergie :
- C'est le meilleur cadeau de Noël de tout le temps. C'était même mieux que ma peluche.
- Ça se joue de peu, répondit Louis.
Harry pouffa et releva la tête pour la poser contre le siège et regarder la ville défiler derrière la vitre. Et Louis se demanda comment il faisait ça. Comment il faisait pour être émerveillé par tout, alors que c'est lui qui rendait tout merveilleux. Comment il pouvait regarder les étoiles et les trouver magnifiques alors qu'elles ne cherchaient qu'à se refléter sur sa peau et dans ses yeux. Louis sentit la chaleur qu'il avait sentit au début du ballet s'installer encore une fois dans sa poitrine et cette fois, ce fut lui qui posa sa tête sur l'épaule de Harry.
Ils arrivèrent rapidement au lycée, les routes de Londres n'étant pas trop encombrées à cette heure-ci. Et, pendant qu'ils montaient les escaliers, Louis sentit la main de Harry s'accrocher à la sienne. Alors il repensa à sa question de tout à l'heure. Il se demandait ce que serait la réponse de Harry s'il la reposait maintenant.
Une fois la porte déverrouillée, Harry laissa Louis enlever son manteau avant de lui tendre le carnet vert dans lequel il écrivait durant l'après-midi. Louis enleva ses chaussures avec ses pieds sans cesser de fixer Harry, puis prit délicatement le carnet. Il l'ouvrit à la page où un stylo était glissé. Et, sur cette page, un seul mot était inscrit, et Louis ne comprit pas très bien.
Oui.
Il releva la tête vers Harry, les sourcils froncés, mais celui-ci souriait, retirant ses chaussures de la même façon que Louis. Puis il sortit une main de ses poches pour la passer dans ses cheveux, et Louis remarqua qu'il n'était pas du tout nerveux, et ses espoirs retombèrent. Parce que si Harry pensait la même chose que Louis, il devait être au moins au même niveau de nervosité que lui en cet instant.
Mais sa voix tremblait un peu quand il articula :
- C'est ma réponse à ta question de tout à l'heure.
L'estomac de Louis retomba au fond de son ventre, et peut-être que son cœur aussi, parce qu'il ne le sentait plus battre. Et l'espace entre Harry et lui fut soudainement beaucoup trop grand et trop petit à la fois.
Devant lui, Harry pinçait les lèvres pour retenir un sourire, mais le cerveau de Louis marchait tout juste assez pour lui faire comprendre qu'Harry entendait un signe de sa part. Alors, quand il reprit le contrôle de son corps et qu'un immense sourire étira ses lèvres, la seule chose qu'il trouva à dire fut :
- Oh.
- Oh ? répéta Harry, souriant, en faisant un pas vers lui. C'est tout ?
Louis sourit encore plus grand, essayant de se retenir, mais c'était plus fort que lui. Il posa le carnet sur la table à côté d'eux pour poser ses mains sur les épaules de Harry, qui posa les siennes sur le mur derrière Louis, juste au-dessus de ses hanches.
Louis ne savait plus comment respirer. Peut-être que ses poumons étaient tombés aussi, après tout. Mais bon, son cœur était toujours là, parce qu'il pouvait l'entendre, et il était sûr que Harry aussi. Et sa peau le brûlait. Et il n'entendait de plus rien, ne voyait plus rien d'autre que Harry.
Bordel où est l'oxygène ?
Mais il en trouva assez pour faire d'un air moqueur :
- Tu as dit oui, Styles. C'est juste une lettre de plus.
- Mmh mmh, acquiesça Harry, les lèvres serrées entre elles ne parvenant pas à contenir son sourire amusé alors que les centimètres qui séparaient son visage de celui-ci de Louis s'envolaient un à un.
- Attends, tu te moques, là ? se moqua justement Louis, les mains sur la nuque de Harry qui frissonnait sous la peau de Louis. Parce que je trouve qu'en ce moment, tu as beaucoup, beaucoup trop confiance en toi, Curly.
- Tu trouves ? souffla Harry contre les lèvres de Louis, qui avait déjà fermé les yeux.
Louis sentit la main d'Harry se poser sur sa hanche, et soupira avant que ses lèvres ne se posent sur celle d'Harry, qui sourit. Et, à cet instant précis, ce n'était pas les papillons qui brûlaient, mais bien le corps de Louis tout entier, et peut-être aussi celui d'Harry. Louis sourit à son tour, approfondissant leur baiser en passant la main dans les cheveux de Harry pour le rapprocher de lui. Le garçon soupira contre les lèvres de Louis et posa sa deuxième main sur sa hanche.
Et il y avait Harry partout. Il y avait Harry sous les doigts de Louis, sur les hanches de Louis, contre les torse de Louis, sur les lèvres de Louis, dans la tête de Louis.
Il y avait juste Harry qui l'embrassait.
Juste lui qui embrassait Harry.
Et Louis se rendit compte qu'il en avait envie depuis bien plus longtemps qu'il ne le pensait.
Et quand il se recula pour reprendre son souffle et qu'il y avait Harry en face de ses yeux, il pouffa :
- Ça, c'est mieux que ma peluche Peter Pan.
- Laisse-moi réessayer, pour voir, répondit Harry alors que Louis l'attirait déjà vers lui.
Et, alors qu'il embrassait Harry pour la deuxième fois et que sa tête tournait un peu, parce que, merde, il le laissait l'embrasser pour la deuxième fois, il ouvrit les yeux, qui se posèrent sur le bouquet de fleurs qu'il avait acheté quelques heures plus tôt, il rit en pensant à l'une des premières choses que Zayn lui avait dit en parlant d'Harry.
Monsieur ne veut sortir avec personne qui ne lui offrirait pas de fleurs. Ni embrasser, ni quoi que ce soit.
- Qu'est-ce qui a ? demanda Harry en s'écartant, sentant Louis rire. Le garçon tourna les yeux vers lui et fit glisser une des ses mains pour lui caresser la joue et lui souffler :
- Je t'ai offert des fleurs. Et toi aussi. Et, moi aussi, c'était mon seul critère.
Il vit Harry sourire et Louis embrassa tendrement son nez pour le faire glousser puis reposa ses lèvres ses les siennes. Et là, il repensa à ce qu'il s'était dit, il y a quelques jours, quand il avait eu dix-huit ans. Qu'il commençait à grandir beaucoup trop vite à son goût.
Pourtant, il se rendit compte qu'il avait encore toute sa vie devant lui pour embrasser Harry.
hello !
this is THE chapter, et c'est le 3è version que j'ai écrit haha, parce que les autres ne me convenaient pas. comment l'avez-vous trouvé ?
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