14
[ Londres, 2010 ]
deja vu, olivia rodrigo
Zayn resta deux semaines entières à l'hôpital, et Harry et Louis passaient presque toutes leurs soirées avec lui. Comme le médecin leur avait déjà affirmé, il n'avait rien de grave, juste une jambe cassée et une commotion. Cependant, les infirmiers avaient tenu à le garder en raison de son manque de fer dans le sang. Il y passa ainsi deux semaines, cathéter au bras.
Harry et Louis lui firent passer ses devoirs, l'aidant à comprendre les cours qu'il avait loupé. Généralement, lorsqu'ils voulaient regarder un film, ils s'installaient sur la petite banquette inconfortable de sa chambre tandis que Zayn s'installait confortablement dans son fauteuil pendant que Louis se moquait de lui. Ou ils jouaient aux cartes, parfois au Uno, parfois aux sept-familles, jeux de Louis piquait dans le coin enfants dans le hall de l'hôpital.
Ils savaient que Perrie passait un soir par semaine et, par miracle, ce soir était celui-ci d'un des entrainements de Louis, alors Harry restait tranquillement dans la chambre pour s'avancer sur ses devoirs, afin de ne pas être là quand le jeune fille rendait visite à Zayn. Et lors de ces soirs là, il pensait beaucoup.
Harry pensait beaucoup à Zayn. Harry n'arrêtait pas de penser, même s'il savait que Zayn était à présent sain et sauf, à ce qu'il aurait dû faire pour l'empêcher de sortir, le soir où il s'était fait renversé. Il n'arrêtait pas de se répéter qu'il aurait dû l'inviter à manger, au lieu d'attendre bêtement que Louis ne rentre, jouant avec avec une fleurs, un sourire au coin des lèvres rien qu'en pensant au cri que Louis pousserait lorsqu'il rentrerait.
Mais, au moins, Louis allait mieux. Cela lui permettait de gérer un seul problème à la fois. Cela lui permettait de ruminer sur une seule chose à la fois. Le garçon allait mieux, il était allé à l'infirmerie, lui avait-il dit. Cependant, Harry n'avait jamais vu Louis prendre un quelconque médicament. Enfin, Louis dormait et mangeait. Il s'endormait en quelques secondes chaque soir, et Harry devait le secouer pour le réveiller car il n'entendait pas le réveil. Alors tout allait bien pour Louis.
Et, c'était étrange, mais depuis la soirée film qu'ils avaient avec Zayn, Louis était aux petits soins avec lui. Il demandait tout les matins s'il pensait que sa séance de révision avec Taylor allait être longue et si Harry avait une seule minute de retard, il l'appelait en panique et le cherchait dans tout le bâtiment, pour finir par les rejoindre afin de faire une partie de babyfoot. Quand il savait qu'Harry avait une dure journée et rentrait plus tard à cause d'une des réunions de révisions que sa classe organisait quand leurs examens étaient vraiment importants et compliqués, Louis s'efforçait de faire le repas, et rien que des pâtes un peu trop cuites faisaient plaisir à Harry dans ces moment-là.
Louis qui prenait garde à ne pas prendre de douches trop longues le matin, parce qu'il savait qu'Harry aimait les prendre le matin également, et pour qu'il lui reste de l'eau chaude. Louis qui aidait Harry à arroser Spike, Louis qui essayait de plus trop fumer, même si c'était horriblement dur, Louis qui avait lu la moitié des livres qu'il avait acheté avec Harry quand ils étaient allés en ville, Louis qui était revenu avec des fleurs ce soir-là.
- Je suis rentré ! cria-t-il depuis l'entrée.
Harry, qui était dans la cuisine, se pencha en arrière pour l'apercevoir et lui sourire, et fronça les sourcils en voyant le bouquet de tulipes dans la main de Louis. Celui aperçu le regard inquisiteur de son ami, et haussa les épaules en remplissant le verre qui se trouvait sur la table d'eau.
- On a jeté les autres hier, c'était triste. Qu'est-ce que tu cuisines alors qu'il n'est qu'à peine 17h ?
- Rien. Zayn m'a appelé tout à l'heure en me hurlant qu'il voulait manger dans une pizzeria ce soir, et que les médecins le lui déconseillaient, de peur que trop de déplacement nuisent à la guérison de sa jambe. Donc ce soir, c'est pizzas maisons !
- Cool ! s'exclama Louis en installant les tulipes sur la table, visiblement fier de lui.
En effet, Zayn sortait le soir même de l'hôpital, la jambe plâtrée, les fesses sur le fauteuil roulant qu'il avait réussi à négocier auprès des infirmiers, utilisant sa commotion comme prétexte. Et cela avait marché, parce qu'Harry avait reçu une photo du fauteuil quelques heures plus tôt.
Il avait passé beaucoup de temps au téléphone avec la famille de Zayn, qui était très inquiète. Bien sûr, Zayn les appelait, mais le garçon, ne voulant pas les affoler, allégeait ses blessures et douleurs. Harry se sentait mal d'avoir tout dit aux parents de Zayn, mais c'était mieux ainsi. Dans tout les cas, ils seraient morts d'inquiétudes, alors autant qu'ils sachent la vérité.
Harry sentit Louis passer dans son dos pour se glisser à côté de lui et de se laver les mains, les manches de son pull noir relevées jusqu'au coudes. Harry se concentra sur la pâte qu'il était en train de pétrir pour ne pas fixer les mains de Louis, ce qu'il ne pu s'empêcher de faire quand même. Puis, sans avoir rien remarqué, Louis releva la tête, tout sourire, en demandant :
- Qu'est-ce que je fais ?
Harry lui adressa un sourire. Autre chose à ajouter sur la liste, Louis l'aidait presque tout les soirs en cuisine. Même si Harry cuisinait du riz, il insistait pour tenir la casserole pendant qu'Harry ouvrait le robinet pour la remplir d'eau.
- Je finis la pâte, tu peux sortir la sauce tomate dans le frigo, s'il te plait ? Et puis je crois qu'il doit rester encore de la mozzarella dans le bac du bas, si tu pouvais me la couper en tranches, ça serait génial.
Louis acquiesça, sortit les éléments du frigo et prit une planche à découper ainsi qu'un couteau. Il s'installa sur la table, le visage concentré tandis qu'il coupait le fromage comme Harry lui avait appris. Le garçon se retourna une fois pour vérifier la taille des morceaux, puis retourna à sa tâche. Une dizaine de minutes plus tard, deux immenses pizzas étaient prêtes à être mises au four, et Harry et Louis enfilaient leurs manteaux en vitesse.
Ils partirent tranquillement, flânait sur les trottoirs. Louis éclata de rire quand Harry se reçu une goutte tombant d'un lampadaire sur le front. Il frissonna, se frotta le front et tira la langue à Louis.
Ils loupèrent le bus.
Ils attendirent le suivant assis sur le banc en plastique de l'arrêt de bus. Harry tremblait un peu sous le froid et soufflait sur les mèches de cheveux que le vent poussait devant ses yeux. S'en suivit alors un combat entre Louis et lui, de qui allait souffler le plus fort sur la mèche d'Harry pour la balayer du côté opposé.
Le bus était presque vide quand ils montèrent dedans, et ils arrivèrent rapidement devant l'hôpital. Dans le hall, Zayn les attendait, nonchalamment installé dans son fauteuil, regardant paresseusement les murs couverts de peintures de mauvais gout. Son visage s'illumina lorsqu'il vit Louis et Harry pénétrer dans le bâtiment.
- Enfin ! J'ai failli attendre, se plaignit-il quand ils arrivèrent à sa hauteur.
- On te préparait à manger, alors tais-toi sinon on te laisse ici bouffer la purée fade de l'hosto, répliqua Louis en empoignant les poignées du fauteuil.
Zayn ayant déjà signé tout les papiers, ils eurent juste à signaler qu'ils étaient bien venus le récupérer à l'accueil.
- On ne prend pas le bus ? demanda Zayn quand ils dépassèrent l'arrêt de bus.
- On aurait pu, si tu n'avais pas fait ton caprice pour avoir ton fauteuil, fit Harry, marchant à côté d'eux les mains dans les poches, lunettes de soleil sur le nez bien qu'il ne fasse pas particulièrement ensoleillé.
- Waw, vous êtes d'une charmante humeur, tout les deux, commenta Zayn. Vous auriez pu me laisser rentrer seul.
Louis ne dit rien et lâcha le fauteuil pour attraper Harry pour le coude. Ils parcoururent toute la rue en ignorant les cris de Zayn qui les appelait depuis l'autre bout du trottoir, essayant tant bien que mal de faire avancer son fauteuil seul. Au coin de la rue, Harry et Louis l'attendirent en pouffant et quand le brun tourna, ils hurlèrent 'bouh !', et leur ami sursauta, manquant de basculer en arrière.
Louis et Harry éclatèrent de rire pendant que Zayn grognait que ce n'était pas drôle et, quand Louis recommença à le pousser, il ne fit plus aucun commentaires. Arrivés au lycée, Zayn se leva en s'appuyant sur l'épaule d'Harry afin de gravir les quelques marches du parvis. Lorsqu'ils se retournèrent, enfin en haut des marches, Louis, qui devait porter le fauteuil, était sur le trottoir d'en face, faisant des allers-retours et dérapant avec le siège de Zayn. Harry mit quelques secondes à le rejoindre pour basculer le fauteuil en avant.
- Aïe ! Ça fait mal, Curly, cria Louis quand ses fesses heurtèrent le sol.
Ils rirent et rejoignirent Zayn qui se tenait tant bien que mal sur une jambe. Lorsque celui-ci entra dans la pièce, il vit les pizzas sur le plan de travail et ordonna à Harry et Louis de les mettre tout de suite au four. Les garçons s'exécutèrent en riant, heureux de retrouver Zayn.
Le garçon fit enfin le tour de la pièce, observant chaque détail comme s'il n'y était pas rentré depuis des années. Ils s'arrêta un instant devant le lit du bas, brisé.
- Putain, tu t'es pas mal démerdé mon pote.
Bien sûr, son accident n'était pas encore arrivé quand les lattes se sont cassées, et il était déjà venu, sans réellement les observer. Harry ne savait pas pourquoi il y faisait référence maintenant. Peut-être parce qu'ils n'en parlaient jamais, avec Louis. Peut-être parce qu'ils ne disaient pas qu'ils s'endormaient enlacés l'un à l'autre, le soir. C'était surement par gêne, mais Harry se plaisait à penser que c'était parce que c'était leur truc à eux, qu'ils ne voulaient pas partager.
Louis répondit en riant qu'il faudrait peut-être qu'il arrête de manger autant. Puis Zayn contourna la table, s'approcha de la fenêtre pour poser son doigt sur le petit cactus Spike avec un sourire aux lèvres, en disant qu'il avait bien grandi. Puis il complimenta les tulipes que Louis avaient ramené, et dit qu'il adorait le petit tableau accroché au mur, et Harry voulait qu'il se taise. Il était tellement - tellement - heureux que son meilleur ami soit de retour, et il avait eu beaucoup trop de cauchemars dans lesquels Zayn n'était plus là, et Louis mettait souvent plusieurs heures à le calmer.
Mais le problème était-là. Sans savoir pourquoi, il ne voulait pas que Zayn soit ici, il ne voulait pas qu'il voit ça. Parce que ça, c'était Louis et lui, et ce n'était rien qu'à eux.
- Hey, ça va ? demanda Louis en dépassant Harry, des assiettes dans la main.
Harry sortit de ses pensées et adressa un sourire à Louis. Il se sentait stupide. C'était un cactus, des fleurs, un mini tableau. Louis n'avait pas l'air dérangé, peut-être que c'était ça qui le dérangeait.
Ils se mirent à table et Zayn englouti sa part de pizza si vite que Louis et Harry n'eurent presque pas le temps de se servir qu'il en reprenait déjà une. Cela devait lui manquer, après des semaines à manger de la purée sans gout.
Ils finirent les pizzas en riant, et décidèrent d'appeler Niall. Ils passèrent près d'une demie heure avec le garçon qui, après avoir demandé si Zayn allait bien, passa son temps à se moquer de lui dans sa chaise roulante. Puis, Louis proposa de regarder un film, mais Zayn annonça qu'il était fatigué et que cela serait sans lui, et après avoir câliné Louis, il sortit de la pièce, Harry sur les talons, après avoir demandé au brun s'ils pouvaient parler.
Et Harry redoutait un peu qu'il veuille parler de Louis.
visions of gideon, sufjan stevens
Cela faisait longtemps qu'Harry n'était plus entré dans son ancienne chambre, mais c'était toujours la même. Les bureaux n'avaient pas bougé, de même que les lits et la table métallique sur le balcon pourtant, Harry avait l'impression d'être chez Zayn, non chez lui. C'était plus de l'autre côté du mur qu'il avait cette sensation.
Les affaires de Perrie était toujours là et, l'air de rien, il avait eu un peu peur lorsque celle-ci avait annoncé qu'elle ne pourrait pas aller chercher Zayn, parce qu'elle partait à la montagne pour le week-end. Mais, apparemment, tout allait bien, ses affaires étaient toujours dans la chambre de Zayn. Elle n'avait pas prévu de le quitter. Il fallait qu'il s'enlève cette idée de la tête.
Harry observa Zayn lever la tête vers le lit du haut - son lit - en soupirant.
- Tu peux me passer l'oreiller, s'il te plait ?
Harry acquiesça et se percha sur la pointe des pieds pour attraper le coussin et le tendre à Zayn, qui l'installa sur le lit du bas. Puis, il s'appuya sur les bras, posa sa jambe valide au sol pour s'asseoir sur le lit avec une grimace, surement à cause de sa commotion. Il fit signe à Harry de s'asseoir à côté de lui, et le garçon s'exécuta, baissant la tête pour ne pas se cogner.
Zayn se tourna vers lui, soupira, et attrapa les mains d'Harry, qui étaient restées sur sa cuisse. Le garçon le regarda d'un air perdu, et Zayn lâcha :
- Je crois qu'on a pas été cool, l'un envers l'autre. Enfin, on a tout les deux pas été cools envers toi.
Harry fronça les sourcils, ne sachant pas ou Zayn voulait en venir, et son meilleur ami sourit en le voyant comme ça, fixant ses yeux comme s'il cherchait à lire dans ses pensées. Il reprit :
- On en a déjà parlé, des tonnes de fois, mais cette fois je tiens vraiment à ce qu'on en parle sérieusement. Je suis désolé. Je suis désolé de t'oublier au détriment de Perrie, je suis désolé de t'avoir un peu virer, je suis-
- Hey. Zayn, c'est bon, ça va, répondit Harry. Je te l'ai déjà dit.
- Ouais, je sais, mais c'est ça qui ne va pas. Je ne veux pas que tu sois d'accord avec le fait que je m'éloigne.
Harry ouvrit et la bouche, et la referma. Son cerveau eut soudain l'envie de réfléchir pendant des heures à ce que Zayn venait de dire, mais le garçon ne lui en laissa pas le loisir et reprit, serrant les mains d'Harry dans les siennes.
- Ce que je veux dire, c'est que j'en sais rien si ça te gêne ou pas, et, en fait, je crois que non. Et, je comprends, je te jure, je comprends. Je ne sais pas ce qu'il se passe avec Louis, je crois que toi non plus tu ne sais pas mais, il hésita, libérant un petit rire qui fit sourire Harry, avant qu'il ne se rende compte que Zayn était au bord des larmes, alors que lui n'y comprenait rien du tout. Je veux dire, je suis putain de content pour toi, tu ne peux pas savoir. C'est juste que -
Zayn plissa les yeux, fixa le matelas pendant quelques secondes avant de revenir aux yeux Harry.
- J'ai failli mourir. J'ai vraiment failli crever et bordel, ça fait flipper, lâcha Zayn, sa voix un peu plus rapide et aiguë. Quand je me suis réveillé, j'ai vraiment cru que j'étais mort, parce que je n'entendais pas la machine qui enregistrait les battements de mon cœur. Je croyais être un fantôme, planant au dessus de mon corps inerte, attendant qu'un médecin débarque pour inscrire l'heure de ma mort dans un carnet.
Harry n'avait plus du tout envie de rire, maintenant. Il avait eu peur, lui aussi. Pendant la nuit qu'il avait passé à l'hôpital, il avait cru qu'il allait hurler, casser tout ce qu'il se trouver à sa portée et en même temps se rouler en boule dans un coin pour pleurer à tout jamais. Heureusement que Louis était là pour juste respirer, parce que sinon Harry aurait vrillé.
- Et pendant ce temps, ce minuscule temps ridicule où j'ai pensé que j'étais assez important pour que la mort ne se penche sur moi, je n'ai pas pensé à Perrie, ni à Niall, ni à Louis, ni à aucun gars de ma bande de pote. J'ai pensé à toi.
Harry ne sentait plus ses mains à présent, tellement Zayn les serrait fort. Peut-être qu'il pleurait, lui aussi, parce qu'il sentait que ses joues étaient humide et une larmes roula sur ses lèvres pour finir sa course salée sur sa langue. Zayn renifla et continua.
- J'ai pensé à toi parce que j'étais mort sans t'avoir dit tout ce que je voulais te dire depuis des jours, et j'ai cru que j'allais mourir une deuxième fois en le réalisant.
Zayn souffla, tremblant, et reposa ses yeux sur Harry avec un sourire plein d'émotion.
- Je t'aime, Harry. Tu es mon meilleur pote depuis qu'on est gosses, et je n'ai jamais eu l'occasion de te dire tout ça parce que, je sais pas, parce que dans les films si tu es un homme et que t'es cool tu dis pas à tes amis que tu les aimes. Mais mourir sans dire ça, c'est encore moins cool. Bordel, je t'aime Harry et je suis tellement désolé. T'as fait tellement pour moi, toute ta vie, même si ton cerveau idiot et drôle et génial ne s'en rend pas compte. Et je suis amoureux de Perrie, vraiment. Mais je sais que c'est qu'un amour de lycée et je ne sais pas vraiment si ça va durer, alors j'essaye de ne pas trop y penser. Mais toi et moi, j'ai pas envie que ça se finisse comme ça, parce que j'ai besoin de toi, moi. Peut-être que toi, non, peut-être que toi tu vis bien ta vie, tout seul, sans moi, mais moi j'y arrive pas. T'es mon meilleur ami, et j'ai envie qu'on s'éloigne comme ça. J'ai pas envie qu'on s'éloigne.
Quand Zayn eut fini sa tirade, il renifla et respira un grand coup avant d'offrir un sourire triste à Harry, qui le lui rendit. Puis, il se pencha en avant pour prendre le garçon dans ses bras.
Jamais personne ne lui avait dit ça. Jamais personne n'avait pris la peine de lui dire qu'il était aimé et important. Jamais appart sa mère et, comme tout le monde, il ne croyait pas sa mère, parce qu'elle n'était pas objective.
Cela avait pris du temps, pour qu'il se sente à l'aise avec Zayn, à sa place, et non de trop comme il avait l'habitude de le faire. Et, encore aujourd'hui, il se sentait parfois de trop, et espérait que son ami ne fasse pas exprès. Maintenant il savait que c'était vrai.
- Moi non plus j'ai pas envie qu'on s'éloigne, souffla Harry, le menton posé sur l'épaule de Zayn.
Ils se sourirent quand ils se détachèrent, et Harry frotta ses yeux en baillant, pendant que Zayn riait en lui disant que s'il l'ennuyait, il pouvait s'en aller. Harry rit aussi, pour relâcher la pression.
- Moi aussi, je suis désolé. De ne pas avoir fait de pas vers toi quand tu commençais à t'éloigner, d'être presque d'accord avec ça.
- Tu n'as pas à t'excuser Harry. Tout est ma faute.
- Non. Non, j'aurais dû faire comme Louis m'a dit, j'aurais dû insister. Dire que ça ne m'allait pas parce qu'au début, ça ne m'allait pas. Et, après, tu es devenu super heureux avec Perrie et... Je suis désolé.
Zayn lui sourit tendrement, comme pour lui dire que ce n'était rien, pour il souffla longuement et lâcha :
- Bon, ça va, on est encore potes, alors. C'est parce que, avec toute cette merde, je commençais à avoir peur de ne pas être invité au mariage entre toi et Louis.
Harry poussa un petit cri et frappa Zayn à l'épaule, qui rit doucement. Et Harry réalisa à quel point cela avait pu lui manquer.
Certes, Louis lui plaisait, et tout était génial avec lui. Mais c'était un ascenseur émotionnel à longueur de temps, parce qu'à chaque fois il avait peur de trop en faire ou de ne pas en faire assez. Mais c'était tellement simple d'en parler avec Zayn, même si ça n'était pas sérieusement. Il connaissait Harry, il savait jusqu'à quel point il pouvait être ridicule sans pour autant le blesser ou l'embêter. Ça avait manqué à Harry de juste s'asseoir avec lui et parler de tout et de rien, de commencer des débats sur des sujets sur lesquels ils avaient déjà débattu quelques jours avant. Zayn lui avait manqué, mais maintenant il était là. Et, quand son meilleur ami continua sur le fait qu'il allait porter un costume bleu le jour du mariage, Harry pensa qu'il n'y avait aucun moyen qu'il ne le lâche. Aucun.
brooklyn baby, lana del rey
Harry était assis à même le sol, en tailleur, le dos contre le mur froid. Autour de lui, plusieurs étudiant étaient également installés, riant, et pianotant sur leur téléphone. Certains faisait même leurs devoirs, les cahiers sur le parquet, le dos courbé pour écrire. Harry était surexcité.
Il s'observa dans la glace en face de lui, vérifia attentivement si ses cheveux n'étaient pas trop en bataille, si la capuche de son sweat retombait bien sur ses épaules, et c'était le cas. Il n'était pas vraiment satisfait de ce qu'il voyait dans le miroir, mais, au fond, quels adolescents l'étaient vraiment ? Il détourna le regard.
En face de lui se trouvait une vingtaine de jeunes gens, parlant par petits groupes, debout au milieu de la salle. Ils portaient tous des vêtement amples ; des jogging qui retombaient sur leurs chaussons, des grands t-shirts et même des sweats, car la pièce ne semblait pas être chauffée. Lorsque Louis se tourna vers Harry pour lui adresser un signe de la main, son visage s'illumina et il lui renvoya un sourire.
Quand Louis avait proposé à Harry d'assister à un des ses cours de danse, le brun avait sauté de joie. Cela faisait des années qu'il n'était pas rentré dans un studio, mais il en aimait toujours l'ambiance propre et claire. Il avait eu peur, pendant un instant, d'être le seul assis contre les murs mais, visiblement, beaucoup d'étudiants accompagnaient leurs amis. Il avait hâte de voir Louis danser.
Lorsque le professeur entra dans la pièce, tous les danseurs se précipitèrent à la barre et le saluèrent en chœur. Puis, en rythme avec la canne du professeur, ils s'exercèrent plusieurs minutes sur les cinq positions basiques, dont Harry parvenait encore à se souvenir. Le professeur, un homme très grand, le visage taillé et des yeux froids, reprenait souvent les danseurs en criant leur nom. Pourtant, Harry trouvait que leur technique était parfaite, mais il se souvint que les professeurs de danse n'étaient jamais satisfaits.
Il ne reprit pas une seule fois Louis, qui regardait loin devant lui, le menton levé. Il était de dos, mais Harry pouvait voir son visage dans le miroir d'en face. Leurs yeux se croisèrent pendant une fraction de seconde, où le cœur d'Harry loupa un battement.
- M. Tomlinson, les bras !
Le cri du professeur fusa dans la pièce et fit sursauter Harry. Il vit Louis se concentrer sur son reflet et redresser ses bras, mais il aperçu l'ombre d'un sourire sur ses lèvres. Il ne devait pas avoir l'habitude de se faire réprimander, et Harry s'en voulait un peu de l'avoir distrait, ce serait-ce qu'une seule seconde. Il se promis de ne pas regarder Louis où, du moins, pas son visage.
Mais Louis se laissa quand même déconcentrer.
petit chapitre de "transition" sans réel impacte sur l'histoire, hormis la discussion entre Harry et Zayn et Louis et Harry qui continuent de se rapprocher lentement.
qu'en avez vous pensé ? un avis sur la relation Harry/Zayn ?
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