§ Chapitre 52 §

19 octobre 2022
France

Si Harry avait été content de se trouver avec Dorémi, apprendre qu'il serait avec Monika et Ludwig le laissa perplexe, et il les rejoignit avec un sourire pâle sur le visage.

« Tiens donc, mais quel destin, ricana Ludwig en lui donnant une forte tape dans le dos. On va bien s'amuser, mon ami. »

Le bouclé ne sut pas trop quoi répondre alors il ne dit rien, croisant le regard gris de Monika qui lui fit soudainement penser à un serpent - pas très agressif, mais concentré à la détailler. Il détourna les yeux le premier, gêné. Tandis qu'ils s'éloignaient tous les huit vers un coin vide du grand hall, Wilhelm continuait son appel interminable avec une bonne humeur et une énergie louable, les feuilles de noms défilant entre ses mains les unes après les autres dans une longue litanie.

« Excuse-moi, tu t'appelles Harry ? Lui demanda un petit châtain de son équipe timidement, la tête baissée sur ses doigts qu'il tordait nerveusement. »

Il avait l'air plus jeune que lui, mais il n'avait pas l'impression que ce soit réellement le cas, pas avec cette sorte de vieillesse sur le visage.

« Oui, je suis en première année de médecine, lui répondit-il gentiment. Et toi ?

- Dimitri, sourit le châtain en relevant légèrement la tête, laissant voir des taches de rousseur sur ses traits enfantins, mais des yeux d'une couleur si passée qu'Harry les suspecta d'être aveugles - le fait qu'ils ne le regardent pas vraiment fut aussi un bon indice. Troisième année de droit, j'imagine que tu es dans le chœur de Charlie ? »

Le plus jeune lui lança un regard curieux. Comment avait-il fait pour le deviner ?

« Je suis dans le chœur, oui, dit-il finalement sans plus s'attarder là-dessus, mettant ça sur le compte de son ouïe potentiellement très développée. Je ne t'y ai jamais vu, tu es dans l'orchestre ?

- Du tout, j'aime juste... écouter les gens, rougit Dimitri en baissant la tête, triturant ses doigt encore plus. Je ne sais pas jouer d'instrument ni chanter, alors j'écoute juste.

- Ce n'est pas forcément négatif, le rassura Harry en se penchant un peu pour être plus à sa hauteur. S'il n'y avait pas de gens comme toi, il n'y aurait personne à qui jouer de la musique. Tu nous permets d'exister, même si tu ne participes pas. »

Le petit châtain rougit encore plus, et finit par plaquer ses mains sur ses joues, gêné.

« Excuse-moi, je n'ai pas l'habitude de parler à des gens, murmura-t-il en se mordant la lèvre. Je suis heureux de te rencontrer, tu as l'air d'avoir la tête sur les épaules. Excuse-moi... est-ce que je peux te toucher les mains ? »

Harry fit une drôle de tête, mais Dimitri tenait bon, attendant une réponse sans pour autant avoir sa tête orientée vers lui.

« Je- Oui, bien sûr, bégaya le garçon en lui tendant ses mains. »

Et il ne put ignorer la peine qu'eut le jeune homme face à lui à les trouver, tâtonnant dans le vide pour les attraper. Harry les rapprocha encore de lui, et Dimitri put caresser doucement ses doigts en penchant la tête, cette action d'exploration silencieuse créant un sentiment particulier en le for intérieur du plus jeune. Il lui relâcha les mains bientôt, avec un petit 'merci' adorable.

« Chat, tu parles à qui ? S'invita une demoiselle en mettant sa tête sur l'épaule de Dimitri. Oh, mais tu es super rouge ! Il t'a complimenté ? »

La brune pointa son regard assuré dans celui d'Harry.

« Vous vous connaissez déjà ? S'intéressa-t-il en notifiant le 'Chat' dans un coin de sa tête.

- Oui, on s'est déjà croisés plusieurs fois, sourit-elle en se redressant, un peu plus grande que le petit châtain. Il est affreusement timide, tu dois dégager un truc spécial pour qu'il se soit approché de toi ! Rit-elle sans s'apercevoir que Dimitri baissait la tête sur ses chaussures, toujours rouge. »

Il n'aime sans doute pas ce trait de son caractère, se dit le plus jeune en prenant la main de la demoiselle, qui se présentait :

« Je suis Daphné, vingt-quatre ans, sixième année de mode par correspondance. Comment tu t'appelles ? »

Elle n'est pas méchante, mais ses manières sont un peu... brusques, réfléchit le bouclé en se présentant à son tour.

La brune hocha la tête et se dirigea vers d'autres membres de leur groupe, un peu plus loin.

« Ce n'est pas une mauvaise chose d'être timide, souffla-t-il à Dimitri, toujours mortifié dans son coin. Si le monde était fait de gens exubérants, ce serait invivable.

- Un monde de Daphnés tu veux dire ? Sourit Dimitri avec un air taquin.

- Ou un monde de Wilhelms, acquiesça Harry en montrant le master du menton, en train d'appeler les groupes inlassablement. Imagine des gens qui font semblant de s'évanouir à chaque coin de rue. Quel enfer.

- ... Merci Harry, sourit le petit châtain d'un air doux. Je vais aller voir les autres, maintenant.

- Très bonne idée, je vais faire la même chose, acquiesça Harry en s'approchant d'une grande jeune femme à la peau brune et au corps musclé. Bonjour ? »

La jeune femme se tourna vers lui, et Harry fut étonné d'être aussi petit à côté d'elle, qui devait bien mesurer deux mètres dix.

« Bonjour, je m'appelle Sylvia, se présenta-t-elle la première, d'une voix grave qui lui fit penser à celle de Marc, même si la sienne était bien plus féminine. Je suis chausseuse en centre-ville, je fais du décathlon, et j'ai un cancer. »

Le bouclé fut surpris de sa franchise et se figea un instant en remarquant qu'elle portait un foulard coloré sur son crâne sans doute chauve.

« Je suis Harry, en première année de médecine, et je suis comme Claude, si tu le connaissais.

- Oh oui, je vois qui c'est ! Acquiesça Sylvia, le foulard bariolé qu'elle portait agitant doucement ses pans autour de ses oreilles. Ce n'est pas trop difficile au quotidien ?

- Ça ne l'est plus depuis que je suis ici, sourit-il en repensant à ses difficultés hors du campus. Je crois que je sens déjà les effets de la régression, c'est un truc de fou.

- Claude était surpris aussi, il a mis plusieurs années à retourner à une ouïe à peu près normale bien sûr, mais on a tous pu voir son évolution entre quand il est arrivé et quand il est parti, et c'était vraiment dingue, sourit la jeune femme en en se souvenant de son ami, peut-être. C'est pour ça que tu portes un casque ? S'intéressa-t-elle en voyant l'épais objet sur ses oreilles.

- Oui, il y a du monde alors je préfère rester sur mes gardes, sourit tristement le garçon en tripotant son bouclier anti-sons trop forts. Mais je t'entends, ne t'inquiète pas.

- Ça j'imagine bien, tes sourcils sont froncés, rit-elle en passant le bout de son doigt entre ses sourcils. Détends-toi, ce n'est pas trop bruyant ici. »

Harry relâcha la tension de ses épaules - et de ses sourcils - tout de suite, se rendant effectivement compte qu'il était crispé.

« Excuse-moi, trouva-t-il simplement à dire pour traverser ce petit instant gênant.

- Il n'y a pas de mal, le rassura Sylvia en souriant largement - Harry décida qu'il l'aimait bien, à sourire tout le temps. Oh, connais-tu Serge ? Lui demanda-t-elle en le faisant s'approcher d'un petit blond à lunettes. Il est réservé, mais tu ne devrais pas avoir de mal à le dérider d'ici la fin de la journée.

- Tu dois être plus âgé que moi, j'imagine, trouva le bouclé à dire une fois que la sportive se fut éloignée pour aller converser avec les autres membres du groupe. »

Serge hocha la tête en le regardant une milliseconde, recommençant à contempler le sol quand leurs regards se croisèrent. Cependant, il ne dit rien pour relancer la conversation.

D'accord, donc il est vraiment TRÈS réservé, comprit le plus jeune en ne se rapprochant pas, mais se baissant un peu pour lui faire relever la tête - peine perdue, le carrelage, ou quelque matière que ce soit, était bien plus intéressant que lui.

« Tu as quel âge ? Demanda-t-il doucement. Et, c'est quoi ton domaine d'études ? »

Serge releva les yeux puis les rabaissa tout de suite, regardant ses pieds qui se tordaient nerveusement, ou plutôt son pied et sa prothèse puisqu'il semblait lui manquer une jambe.

« J'ai vingt-et-un ans et je suis en compta, murmura-t-il enfin d'une voix douce, mais c'était peut-être parce qu'il ne la poussait pas fort. Tu es en première année ?

- C'est ça. Tu connais Dimitri ? Demanda Harry avant de se mordre la langue.

- Qui ça ? Releva Serge en fronçant les sourcils. »

Évidemment, c'est quand je dis une ânerie qu'il faut qu'il me réponde, se maudit Harry en rentrant les lèvres. Sérieux Harry, comparer les deux petits timides de ton équipe qui parlent peu et qui ont le même âge ?

« Le châtain là-bas, lui indiqua tout de même le garçon en faisant un signe du menton vers ledit châtain un plus loin, en train de discuter avec Sylvia. »

Serge le regarda longtemps, sourcils toujours froncés, et redirigea son visage vers Harry, qui ne savait pas du tout quoi faire.

« Je vais aller lui parler, je suppose, déclara simplement le blond - parce que oui il était blond - en haussant les épaules. Il faut que je m'inclue.

- Et moi je vais aller parler à... tu me conseillerais qui ? Hasarda le bouclé en regardant autour d'eux. »

Serge le regarda bizarrement et sembla l'analyser profondément, ce qui mit Harry particulièrement mal à l'aise. Pour faire passer ce moment plus rapidement, le cerveau du bouclé choisit de remarquer que Wilhelm avait cessé de faire l'appel, et que les membres des différents groupes papotaient entre eux pour faire connaissance.

« Est-ce qu'il ne faut pas que tu ailles voir tout le monde ? Demanda enfin Serge avec un sérieux si colossal qu'Harry se sentit tout petit, même s'il était le plus grand des deux.

- Hm, c'est une remarque pertinente, conçut-il en riant nerveusement. Et... tu veux que je te présente aux autres, après ? Proposa-t-il en prenant en compte la nature réservée de son vis-à-vis et le fait que lui connaissait le reste de l'équipe en fait - Monika, Ludwig et Dorémi n'étaient pas des nouveautés pour lui.

Nouveau regard pénétrant, nouveau silence. Harry ne parvint pas à soutenir ses iris transperçants et baissa à son tour ses yeux sur ses pieds.

« Désolé, je m'étais dit que je ferais plus ça, souffla doucement le blond en voyant ce qu'il lui faisait. C'est malpoli de fixer les gens, je le sais en plus.

- C'est... un avis intéressant, bafouilla Harry en rougissant d'être aussi transparent. Mais bref, tu voudrais ? Que je t'aide à t'intégrer dans l'équipe ?

- Ça... m'aiderait beaucoup, toussota Serge en s'éloignant. Tu m'excuses, je vais...

- Voir Dimitri. À tout à l'heure, lui sourit Harry en lui faisant un signe de tête. »

Il regarda Serge encore un instant, observant comment un timide en abordait un autre, avant de se faire interrompre mentalement par une alto imposante derrière lui.

« Tu crées un couple ? S'intéressa Dorémi en chuchotant de sa voix grave, sa tête posée sur l'épaule du plus jeune.

- Tu les connais ? Rétorqua Harry en tournant sa tête vers elle, rencontrant ses fossettes taquines et ses yeux pétillants.

- Serge Mésange et Dimitri Bear, respectivement en études de comptabilité et de droit, tous deux vingt-et-un ans et une réserve pour l'un, une timidité pour l'autre, qui font que même s'ils ne se connaissent pas, tout le campus les shippe, déclara l'alto sur un ton dramatique. Ils sont si choux, regarde-les. »

Influencé, Harry tourna son regard vers les deux jeunes hommes, qui discutaient doucement, les joues roses et les gestes se cherchant timidement.

« Ils sont... de la bonne orientation, au moins ? S'enquit Harry en comprenant ce que 'tout le campus' leur trouvait.

- Tous deux gays oui, pour Dimitri c'est de notoriété publique, et pour Serge c'est pas trop connu mais j'ai mes sources, lui chuchota Dorémi sans quitter sa posture agréable sur l'épaule du plus jeune, qui tourna sa tête vers elle avec un regard suspicieux. Quoi ?

- Est-ce que tes sources sont de type chelou ? Demanda-t-il sans se départir de ses yeux plissés.

- En fait, il me l'a dit quand on s'est vu pour un speed dating il y a... un an et demi, réfléchit-elle en levant les yeux une seconde. Il m'a avoué qu'il essayait d'être attiré par les femmes, mais que même s'il me trouvait drôle, il n'arrivait pas à me voir comme plus, comme toutes celles qu'il avait déjà vues et appréciées dans sa vie. Du moins, il m'a dit qu'il se pensait gay, vu que dans sa vie de tous les jours ses yeux s'attardaient plus sur les arrières-trains des messieurs que des demoiselles... Je doute que ça ait changé depuis, si tu vois ce que je veux dire.

- Tu fais des speed dating ? Rebondit Harry, interloqué.

- C'est la seule chose que tu as retenue ? Pouffa la rousse en tournant plus sa tête pour regarder le plus jeune.

- Disons que je n'en vois pas tous les jours, pouffa le bouclé en retour. Je n'ai pas l'habitude. Je pensais que c'était juste une légende même.

- Méfie-toi, nous sommes partout, gronda Dorémi en faisant avantage de sa voix grave. Et puis, même si au final je ne sors pas avec ceux que je rencontre, ça me fait des contacts et je peux les ressortir quand j'en ai besoin. Enfin, sauf ceux avec qui je me chicane, mais t'as compris, compléta-t-elle après quelques secondes. Et du coup, ces deux-là sont trop mignons et je vais tout faire pour les mettre en couple aujourd'hui, conclut-elle en se redressant, dépassant Harry d'une tête. Enchantée, Dorémi, vingt-deux ans, études de neuro-chirurgie, handicap physique reposant sur l'embompoint. Et vous ? Déblatéra-t-elle d'une traite en tendant sa main devant elle.

- Harry, dix-sept ans, études de médecine générale, handicap lié à l'ouïe, et membre du chœur du campus, se présenta-t-il à son tour en tendant lui aussi sa main vers son amie. »

Cependant, ils ne purent se les serrer mutuellement qu'un chanteur versatile à la classe insupportable les serra toutes les deux, une dans chacune de ses mains, avec un grand sourire moqueur.

« Et moi c'est Ludwig, vingt-deux ans, année sabbatique, membre du chœur et élu gars le plus énigmatique du campus l'année dernière, se présenta-t-il en souriant d'une manière énervante, comme si on lui avait demandé de se présenter aussi. Je suis sûr que nous allons nous entendre. »

C'est fou, moi pas.

Puis Harry se maudit mentalement en réalisant qu'il devait faire des efforts pour être ami avec lui.

« Ne commence pas, Lud, le réprimanda Monika en s'avançant elle aussi, lui envoyant un regard sévère. On est censés être amis, pas faire un concours de cassage de pieds. Tu coopères et puis c'est tout. »

Harry en resta coi. Monika lui faisait l'air d'une pétasse incapable de sortir deux mots en l'absence d'Alicia, mais en fait il semblait que ce soit l'inverse. Ludwig baissa la tête, ne se départissant cependant pas de son regard narquois.

« Excusez-moi, quels sont vos noms ? Intervint la voix timide de Dimitri parmi eux, Harry - et ses coéquipiers aussi grands voire plus que lui - baissant les yeux pour le voir, une main posée sur le bras de Serge et l'autre tendue devant lui au hasard. »

Ludwig fut le premier à la lui serrer, lui laissant le loisir de détailler du bout des doigts les veines de sa longue main.

« Moi c'est Ludwig, tu as peut-être entendu parler de moi ? Dit-il d'emblée en ne se retirant pas quand l'aveugle approcha son autre main de son visage pour lui aussi le toucher du bout des doigts.

- Non je ne crois pas, lui murmura-t-il en réponse, concentré sur sa tâche. Moi c'est Dimitri, enchanté. Tu permets que je... Réalisa-t-il au bout de quelques secondes, retirant tout de suite sa main. Je ne suis pas aussi à l'aise que certains pour attribuer les voix aux gens, alors j'ai besoin d'une image mentale...

- Y'a pas de souci, fais ce que tu veux tant que tu n'abimes pas mon doux visage, plaisanta Ludwig en se penchant pour un meilleur accès du petit châtain à ses traits. Tu devras faire ça pour les autres aussi ?

- Hm, les filles oui, sauf Dorémi parce que je la connais déjà, et pas Serge ni Harry parce que leurs voix sont suffisamment timbrées pour que je les mémorise facilement. Les hommes ont cette faculté à avoir des sons de voix mutuellement plus distinctifs que ceux des femmes.

- Je vais essayer de ne pas me sentir vexé, marmonna le chanteur en fronçant les sourcils.

- À ta décharge, tu as aussi des traits faciaux plutôt très féminins, ajouta Dimitri sans s'apercevoir du fou rire qui prenait leurs coéquipiers. Et puis, je suis presque sûr que cette capacité à chanter plus aigu te rend service, parfois.

- Tu n'es tout de même pas ce qu'on peut qualifier de réconfortant, rit doucement Ludwig en sentant les doigts légers de l'aveugle quitter son visage. Ah, entretien terminé ?

- Si tu pars du principe que mes doigts t'ont refaçonné le visage oui, murmura Dimitri, gêné, en reprenant sa place de timide près de Serge. Quelqu'un m'a déjà dit ça quand j'ai examiné son visage, et j'ai trouvé cette formulation très mignonne.

- Elle l'est, approuva Harry en captant le froncement de sourcils qu'eut Dimitri pour reconnaître sa voix. Qui te l'a dit ?

- Leah, quand on s'est rencontrés, répondit l'aveugle tout de suite avec un grand sourire. Elle a toujours été très poétique, en lien avec les émotions. Tout ça. Une fille extraordinaire. »

Il n'a pas l'air plus éprouvé que ça par sa mort, trouva Harry en remarquant que Dimitri était à cet instant tout sauf triste. Peut-être qu'il n'est pas au courant ?

Il ne put cependant pas reprendre la parole pour poursuivre sur le sujet que Wilhelm reprit son porte-voix et demanda à toutes les équipes de se rapprocher de l'estrade dressée devant la porte du bureau de Brannan pour qu'il puisse leur parler. Tous les étudiants s'exécutèrent, Sylvia fit en marchant la connaissance des rares qu'elle ne connaissait pas au sein du groupe - elle était apparemment très sociable donc n'avait jamais vu que Serge, et Daphné d'avec qui elle sortait d'une longue conversation - et Daphné se mit tout se suite à papoter avec Ludwig quand elle remarqua qu'ils étaient dans le même groupe, à la grande indifférence du dealeur, qui lui indiqua que Wilhelm attendait le silence pour la faire taire.

« Chers compères, j'espère que vous avez tous eu le temps de faire connaissance entre vous, ou de vous saluer pour ceux qui se connaissaient déjà, commença-t-il quand un silence religieux régna dans le grand hall. Sans plus attendre, je vous propose de me suivre pour aller au premier lieu de rendez-vous et commencer les activités ! Nous allons partir au gymnase, qui se trouve au centre du campus, et nous allons y rester jusqu'à environ dix heures, restez bien avec nous, ce serait moins drôle s'il en manquait, supplia-t-il à demi-mot en évoquant les fuites éventuelles qui se feraient pendant le déplacement. Nous sommes partis, restez bien en équipes et ne vous précipitez pas, si vous vous bousculez tout prendra plus de temps et vous mangerez plus tard !

- Oh non, quelle menace atroce, marmonna Dorémi près d'Harry. Tu penses qu'on va faire quoi, au gymnase, toi ?

- Des activités, sans aucun doute, railla le bouclé en se tournant vers elle, croisant le regard de Serge qui le regardait déjà. À quoi ressemble le gymnase ?

- C'est ce hall, en deux fois plus grand à peu près, expliqua Ludwig en faisant un geste bizarre avec ses mains. Mais moins haut de plafond, faut pas déconner non plus. J'avais jamais pensé qu'on pouvait y loger tout le campus, mais à la réflexion c'est une bonne idée.

- Il faut s'attendre à ça avec Wilhelm, je n'ai jamais croisé garçon aussi vif d'esprit, sourit Sylvia en leur passant devant. Vous venez ? Ils vont bientôt nous appeler pour y aller. »

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