§ Chapitre 46 §
23 septembre 2022
France
« Oui, tu imagines bien, acquiesça le coiffeur. Au début, j'avais un fer qui faisait moins de bruit qu'un fer normal, et ça suffisait pour calmer les mentaux stressés, qui ne supportent pas le bruit. Comme certains me faisaient toujours des crises, je leur donnais des bouchons d'oreilles et ça passait, mais au milieu de l'année notre cher Claude est arrivé, et avec lui c'était la serviette ou rien, un truc de fou. Il gémissait de douleur à chaque fois qu'il passait près de ma boutique, parce que la crainte lui faisait entendre le sèche-cheveux comme un sixième sens malgré l'épaisseur des murs. C'était spectaculairement triste. Du coup, j'ai demandé un nouveau sèche-cheveux à Madame Brannan en nommant le cas de Claude, et elle m'en a fourni un autre, qui ne faisait pas de bruit, pour nous du moins, même si Claude a demandé à ce que je l'allume à l'autre bout de la pièce avant de l'approcher de sa tête.
- Normal, acquiesça Harry en imaginant parfaitement la scène.
- C'est sûr que tu comprends d'autant plus ce qu'il devait ressentir, réfléchit Clotaire en écartant les racines de son client pour les sécher correctement. En tout cas, aussitôt que j'ai appuyé sur le bouton, il a été parcouru de spasmes terrifiants. Ma collègue a dû lui faire avaler des remontants qu'on avait dans la pharmacie pour qu'il se relève. Le problème, il me l'a expliqué après coup, c'est que l'entreprise qui a conçu ce fer-là prend des objets, et transforme le bruit qu'ils font en ultrasons, comme ça pour nous il est silencieux. Sauf que pour quelqu'un qui a l'ouïe plus développée que la moyenne, c'est ahurissant combien c'est bruyant, et pour lui, douloureux. Pour me montrer qu'il ne mentait pas, il m'a fait sortir en dehors de mes heures de travail, et m'a amené jusqu'à Tecko, que Julien était en train de promener. Tu as déjà rencontré Tecko, toi ?
- Oui, souffla Harry en attendant la suite, même s'il la devinait.
- Eh bien à peine j'ai allumé le fer que ce pauvre chien s'est mis à couiner, et à se tortiller au bout de sa laisse pour que Julien le laisse fuir, c'était vraiment terrible à voir. J'ai tout de suite éteint ma machine infernale, mais comprends bien que moi-même je n'entendais rien, alors ça me faisait plutôt bizarre de voir deux individus différents se plaindre du bruit que ça faisait.
- Oui, j'imagine, admit le bouclé en sentant la brûlure du fer se calmer sur sa tête, Clotaire évaluant comment il arriverait au résultat escompté en maniant ses boucles doucement. Alors tu as demandé un nouveau fer à Brannan ?
- Quatre en réalité, pouffa le coiffeur en y repensant. Le premier faisait encore du bruit, le second était le pire de tous, et le troisième était silencieux pour tout le monde mais il a surchauffé à cause du système de suppression du bruit qu'on lui avait mis, et au final il ne fonctionnait plus. Donc celui que tu as là, c'est le plus évolué de toute ma gamme, plaisanta-t-il en montrant la machine fièrement posée dans son anneau au bord du miroir. J'ai gardé tous les autres au cas où celui-là me lâcherait, j'espère que tu ne m'en voudras pas si je les utilise.
- J'entends beaucoup moins que Claude, alors je ne pense pas que ça me fasse grand-chose si tu les sors, lâcha le bouclé en réfléchissant un peu. Mais n'essaie pas, au cas où.
- C'est noté, sourit Clotaire en lâchant ses boucles et prenant un peigne. Je vais démêler maintenant, tu es sensible du cuir chevelu ?
- Pas du tout, non, tu peux y aller, assura Harry en se redressant. Si tu y vas doucement je risque de m'endormir, alors fais comme d'habitude.
- Allons-y, conclut le coiffeur en prenant les premières mèches, qu'il démêla rapidement. Le produit que je t'ai mis fait vite effet, c'est bien.
- Qu'est-ce que tu as fait à mes cheveux ? Gronda Harry avec un sourire, la voix soudainement très grave.
- Oh, c'était stylé ça ! Complimenta le brun en relevant la tête, croisant les yeux de son client dans le miroir. Tu es dans le chœur ?
- Oui, mais je vais en ténor quand je ne suis pas baryton, rougit un peu le garçon en se sentant observé par les yeux intéressés de Clotaire. Tu n'y as jamais été toi ?
- Si, haussa-t-il les épaules, mais je n'ai pas une voix exceptionnelle, et ça ne me hypait pas tant que ça. Et je ne joue pas d'instrument. Par contre, je suis le premier à arriver lorsqu'ils font des concerts ou que l'orchestre donne une représentation. Je sais apprécier la bonne musique. Et puis, en toute honnêteté, Charlie est proprement fascinante quand elle dirige un groupe, je m'arrange toujours pour aller là où on la voit le mieux et je l'observe tout le concert.
- Elle dirige juste, murmura le bouclé en repensant aux dernières entrevues, où Charlie les dirigeait tous ensemble. Elle ne bouge pas trop en plus.
- Tu n'as jamais remarqué qu'elle tressaille à chaque fois qu'une note est faite avec un cheveu de retard, ou qu'elle a des mouvements de bouche quand une note sort n'importe comment ? S'étonna Clotaire en croisant son regard dans le miroir une nouvelle fois. C'est pour ça qu'elle fait les réunions aux détails, elle ne supporte pas que la moindre note soit fausse ou qu'il y ait des incertitudes. Et comme elle passe rapidement à autre chose et fait déchiffrer très vite de nouvelles œuvres, elle fait des réunions comme ça souvent, histoire que personne n'oublie quoi que ce soit. Elle est vraiment très efficace, et même si elle va vite sur tout, tout est parfaitement exécuté. Une fois, sa tête est restée impassible du début à la fin de la représentation, et je me suis dit que soit elle se contrôlait bien, soit c'était un sans-faute, et puis là une fille a fait une glissade dans le son, et sa grimace de dégoût était si éloquente que j'ai failli rigoler. Elle était furieuse après ça.
- Je n'ai jamais entendu de chorales faire des sans-fautes sur un seul chant, alors comment est-ce qu'elle a réussi à coordonner une troupe d'étudiants entière sur TOUT un concert ? Demanda Harry, interloqué.
- D'aucuns disent qu'elle est parfaite, moi je pense qu'elle est passionnée, dit Clotaire en haussant les épaules.
- Je vais devoir y aller, fit Wilhelm en sortant du bureau du coiffeur, les cheveux désordonnés et la voix vacillante. J'ai une urgence. Haz, je n'oublie pas les épreuves du parfait charo que tu dois passer, n'aie criante, on se fera juste ça une prochaine fois. Je te laisse ton téléphone sur ta chaise.
- Tu as besoin que je t'accompagne ? Demanda Liam depuis son coin, qu'Harry avait quasiment oublié - de même que le programme de Wilhelm pour la suite. »
Wilhelm sembla hésiter quelques secondes, puis hocha la tête, les épaules voûtées.
« Oui, s'il te plaît. Désolé de te le voler, Harry.
- Il n'y a pas de mal, qu'est-ce que vous allez faire ? S'intéressa le plus jeune en ne tournant pas la tête plus que nécessaire pour ne pas gêner son coiffeur.
- Je... Joker pour cette fois, si ça ne te dérange pas, souffla-t-il en baissant la tête.
- C'est bon, à dimanche, sourit le plus jeune, n'arrivant à tirer qu'un rictus blafard à son ami. J'espère que ce n'est rien de grave.
- Non, en théorie. On peut y aller, Liam ? »
À cet instant, la posture du blond était si abattue qu'il avait l'air d'avoir appris le décès de quelqu'un.
« Je te suis.
- Merci. Harry, Clotaire, les salua-t-il en passant le mur.
- Tu penses qu'ils partent pour quoi, toi ? Demanda le bouclé au paraplégique derrière lui une fois que les deux masters étaient sortis.
- J'ai bien une idée, mais ça reste la vie privée de Will, éluda le brun en posant son peigne et prenant une tondeuse. Ne t'en fais pas, il est insonorisé au maximum lui aussi, sourit-il en voyant son client se tendre. À la limite tu entendras tes cheveux se couper, mais c'est tout. Le capteur Claude me l'a assuré.
- Je suis rassuré, sourit Harry, abandonnant pour l'instant la raison du brusque départ de Wilhelm et son état de faiblesse. Tu comptes me faire court sur les côtés et un peu plus fourni sur le dessus du coup ? Demanda-t-il en voyant la machine s'approcher de son crâne.
- C'est ça oui, pas à ras mais pas plus que quelques millimètres de cheveux tu vois, répondit Clotaire en allumant la tondeuse, qui heureusement ne produisit pas le moindre son. On est bons ?
- Tu peux lancer la chose, acquiesça le bouclé en frissonnant aussitôt le métal froid du sabot en contact avec la peau de sa nuque. Tu auras besoin d'aide pour faire le ménage après ? S'inquiéta-t-il en voyant la masse de cheveux coupés par terre - appartenant à Louis - qui serait bientôt rejointe par les siens.
- Non, j'ai une femme de ménage qui vient, le rassura Clotaire en secouant la tête et maintenant en place celle qu'il tondait. En journée chargée, comme un samedi ou un mercredi après-midi, j'ai pas mal de gens qui s'enchaînent alors je dois demander à ma collègue de passer le balai, mais là c'est ma dernière heure de travail avant ma pause, et Julia passe dans une heure et demie.
- Alors tout est parfait, conclut Harry, qui ne savait pas trop quoi ajouter. »
Le temps passa rapidement, les doigts agiles de Clotaire passant entre et écartant ses mèches avec douceur, le massant et le transportant dans une somnolence bienvenue après la semaine qu'il venait de passer. Ses pensées allaient vers Wilhelm, à qui il devrait poser des questions pendant le week end ou dans quelques semaines - temps d'adaptation au cas où ce serait une très mauvaise nouvelle -, à la nouvelle coupe de cheveux de Louis qui lui faisait des traits émaciés encore plus charismatiques qu'avant, ou à la douceur un peu sarcastique tellement passionnante qui émanait de Clotaire.
« C'est terminé, murmura d'ailleurs celui-ci au niveau de l'épaule du bouclé, pour ne pas pénétrer son espace personnel, une vingtaine de minutes plus tard. Je crois que tu t'es endormi, je ne suis pas sûr, en tout cas tu es très beau avec les cheveux courts. »
Harry émergea lentement, clignant des yeux avec une lenteur stupide. Il croisa momentanément le regard amusé de son coiffeur dans le miroir, tranquillement assis dans son fauteuil.
« Tu as l'air plus mature, commenta le paraplégique d'une voix douce - est-ce qu'elle avait changé pendant le sommeil d'Harry, ou bien il devait définitivement ajouter 'très' devant le 'mignon' qui caractérisait son coiffeur ? -, je suis étonné que personne ne t'ait jamais coiffé comme ça. Souris pour voir ? »
Encore dans les limbes du sommeil, le plus jeune sortit ses fossettes dans une esquisse innocente plutôt enfantine.
« Je te jure que si j'avais un faible pour les mecs tu serais complètement mon genre, tu es juste à croquer, gloussa Clotaire en penchant la tête, posant sa mâchoire dans sa main pour mieux l'observer. Tu mérites un titre d'amour.
- Qu'est-ce que c'est ? Grommela le garçon en ouvrant doucement les yeux.
- Tu as peut-être remarqué que j'appelle Louis ''mon chou'' ? »
Harry eut un rictus à ce souvenir.
« Eh bien j'appelle ça un 'titre d'amour', c'est pour mes clients les plus fidèles et les plus mignons. Reste à savoir lequel je vais te donner, murmura-t-il pour lui-même en passant ses yeux sur les yeux bouffis de son ami ou les fossettes d'ange qui ornaient ses joues. On dirait un petit noun- »
Il eut un mouvement de recul, qui réveilla Harry de son état végétatif.
« Tu as trouvé quelque chose ? Demanda-t-il, un peu plus intéressé une fois redressé.
- Tu es mon Lovely Teddybear, dit-il ému. Ça te va si bien. »
Son émotion avait l'air si vraie qu'Harry n'osa pas exprimer son avis, qui n'était pas SI péjoratif que ça, juste que, bon.
« Tu veux que je mette un nœud papillon moche et une salopette bavaroise ? S'amusa-t-il gentiment.
- Ne te moque pas ! Bouda le coiffeur en croisant les bras, ses jambes rigides brisant un peu le côté comique de l'image. J'aime attribuer des surnoms à ceux qui en méritent, et toi c'est juste... tellement... tu es fait pour celui-là ! S'exclama Clotaire en faisant de grands mouvements de bras. Tu ne trouves pas ? »
Harry se regarda dans la glace, se trouvant certes plus beau et viril et stylé que d'habitude, mais ressemblant à un ours en peluche ? Vraiment ?
« Je suis sûr que quelqu'un d'impartial saurait approuver mes dires ! S'entêta Clotaire en recommençant à bouder. Et si personne ne se range de mon côté, alors je maintiens que ton expression était absolument adorable quand tu t'es réveillé, et que tu avais l'air assez vulnérable et trop mignon pour m'émouvoir.
- En couple, hein ? Ricana le bouclé, esquivant une mèche de ses cheveux de justesse.
- Ça n'a rien à voir ! Océane est ma muse et je l'aime beaucoup, mais tu restes beau et mignon ! Rit le coiffeur en ramassant de nouveaux cheveux à lui lancer dessus. Je n'oserais jamais ternir mon Lovely Teddybear en l'embrassant, même sur le front !
- C'est une bonne chose à savoir, souffla le garçon, soulagé. J'aurais pu penser que c'était un fétichisme ou un délire de domination bizarre-
- Erk, je serais abject, frissonna Clotaire en redressant ses lunettes sur son nez fin. Pauvre Océane. Elle détesterait tellement ça.
- Qu'est-ce que tu te permets de dire sur moi ? Lança une voix en passant la porte, la personne à qui elle appartenait - une demoiselle sans aucune doute - demeurant camouflée par le mur de l'entrée.
- Pretty Doll ? Appela Clotaire en direction de la porte, immédiatement sorti de la conversation dans laquelle il était moins d'une seconde avant. C'est toi ?
- Oui, je voulais te voir avant d'aller en cours, acquiesça la jeune femme en passant le mur, et en effet, Harry pouvait l'affirmer sans problème, elle était magnifique. »
Clotaire avait d'ailleurs des cœurs dans les yeux en dirigeant son fauteuil vers elle, la prenant tout de suite sur ses genoux pour la serrer contre lui, geste auquel elle répondit avec une excitation égale voire supérieure - c'est donc ça un couple qui s'aime beaucoup ?
Océane, si c'était bien elle la copine du joyau qu'était Clotaire, se révélait être aussi belle que lui, quoiqu'ils ne se ressemblassent pas du tout. Des cheveux noirs de jais parfaitement lisses dévalaient jusqu'à ses épaules, arrangés en une frange élégante qui laissait son visage ouvert et avenant, celui-ci laissant très largement deviner des origines asiatiques. Ses yeux d'un bleu foncé profond, son sourire mutin ornant sa petite bouche, sa petite taille - elle ne devait pas dépasser le mètre soixante -, son corps très fin, son ventre plat et ses hanches bien proportionnées devaient en rendre jalouse plus d'une. Ses mains qui reposaient sur les épaules finement musclées de son copain étaient minuscules, et ses doigts tous fins et pointus évoquaient vraiment un personnage de petite fée à Harry.
« Enchantée, je suis Océane, la copine de Clo' depuis deux ans ! Se présenta-t-elle en lui tendant sa main, que Clotaire examina du regard pour vérifier qu'elle n'avait pas été salie par un truand du dehors - qui savait ce qui pouvait passer dans un tel regard. Je fais des études de droit, j'en suis à ma cinquième année, donc à mon master !
- Harry, client banal, j'ai rencontré Clotaire il y a une heure, et je suis à mon premier trimestre d'études de médecine, répondit Harry en lui serrant la main, retenant un rictus à la vue de la tête de Clotaire, qui était à la fois exalté que ses deux merveilles se rencontrent et furieux que quelqu'un d'autre serre la main de sa perfection divine. Tu es lumineuse ! La complimenta-t-il sincèrement.
- Les gens me le disent souvent, oui, admit-elle en penchant la tête, son visage ne se départissant pas de son sourire radieux. Je dois avouer que ça a un lien avec le fait que je suis avec Clo', rougit-elle d'une façon adorable, j'ai attendu le moment où je le reverrais toute la journée.
- Vous avez l'air très soudés, murmura le garçon en voyant le regard enamouré que les deux s'échangèrent le temps d'une seconde.
- Oui, en général les gens trouvent ça malsain et pensent que Clo' est trop protecteur envers moi, ou qu'à cause de notre attirance mutuelle très forte on enterre nos soucis sous la couette, ou même qu'on ne quitte jamais notre lit, mais je t'assure qu'il n'y a rien de tout ça, lui dit-elle en levant un doigt devant elle. Il me traite plus comme une princesse qu'autre chose, et parfois je dois lutter pour qu'il accepte de poser une main sur moi, parce qu'il me trouve trop parfaite et lui se trouve impur en comparaison. S'il te plaît, dis-lui qu'il est la perfection masculine ! Le supplia-t-elle presque en prenant la mâchoire de son copain - qui était en train de l'admirer - pour la tourner vers Harry. Sa mâchoire qui ressort, ses yeux vert-de-gris qui s'assombrissent quand il est malheureux ou concentré, ses lèvres si fines qu'elles me donnent envie de l'embrasser à chaque seconde, son corps musclé et dessiné sans devenir trop voyant, ses joues creuses qui le rendent viril, son nez tout fin qui devient minuscule sous ses grosses lunettes, ses sourcils si bien tracés par la nature qu'ils n'ont besoin d'aucune retouche pour être parfaits, ses mains douces et souples, ses cheveux qu'il rend si beaux en les attachant comme ça, et les deux mèches sur son front qui lui donnent l'air de sortir d'un manga, est-ce que tu ne trouves pas ça trop BEAU, Harry ? Parce que lui non. »
Elle lâcha la mâchoire de Clotaire et baissa les bras - au sens littéral du terme -, effleurant presque le sol, jusqu'à ce que son copain super beau - oui, Harry l'avait constaté sans avoir besoin d'autant de détails, heureusement qu'elle n'avait pas commencé à partir sur un terrain trop privé - lui rattrape la taille et la serre contre lui, plaçant ses mains d'une façon si délicate et leurs visages étant si ravis de se voir qu'on aurait dit une illustration de deux personnages fantastiques en jeans et baskets.
« Vous me faites regretter de ne pas être en couple, soupira le garçon en baissant les yeux, se trouvant presque impudique de regarder leur vie privée - qu'ils exposaient clairement à sa vue, mais lui ne se sentait pas de les observer, c'était malsain.
- Tu n'es attiré par personne ? S'intéressa Océane en lui prenant la main, plongeant son regard dans le sien, ce geste paraissant presque maternel.
- Si, mais... Disons que je laisse un peu traîner l'affaire, rougit le garçon en regardant ailleurs.
- Je te souhaite de te sentir prêt, dit-elle doucement en serrant ses doigts, puis les relâchant. Je vais y aller, Clo', on se voit à la maison ?
- Tu ne veux pas que je raccompagne ? Demanda plutôt celui-ci alors que sa copine se remettait sur ses pieds, bientôt suivie d'Harry.
- Si, ce serait bien, mais vous avez fini ?
- Je le fais payer et on est bons, tu nous attends dehors ?
- À tout de suite alors, murmura la jeune femme en se penchant pour embrasser son compagnon, qui la retint un peu auprès de lui - Harry avait détourné le regard mais il se doutait bien que ça arrivait vu le temps que ça prenait.
- Donc, Teddybear, reprit Clotaire une fois qu'Océane eut ramassé son sac et se soit éloignée, avant que tu ne t'en ailles, je te propose d'emmener avec toi un petit produit nourrissant pour ta crinière, qui va vite repousser, pour éviter notamment qu'elle reparte en grosse boule bouclée informe. Ça te dit ? Tes mèches seront plus brillantes, et plus simples à coiffer en bonus.
- Mais ce truc n'a-t-il que des bons côtés ? Fit mine de s'extasier Harry, sourire aux lèvres.
- Franchement oui, en plus c'est bio donc c'est bon, fit le coiffeur en lisant l'étiquette. Rien de nocif là-dedans. Tu prends ?
- Oui, allez, je vais me laisser tenter.
- Merveilleux, tu m'accompagnes raccompagner Océane à la FAC ?
- Non, merci, je vais rentrer chez moi, déclina Harry en levant faiblement les mains. Je suis un peu fatigué.
- C'est quand même dingue, tout le monde dit la même chose, marmonna Clotaire volontairement fort pour qu'Harry l'entende. Je vais finir par croire qu'on les gêne, moi et ma dulcinée. »
Harry ne put que rire un peu avant de rentrer à son appartement, où Niall l'attendait sûrement déjà pour répéter les œuvres qu'ils auraient à chanter le lendemain.
• § •
« DESMOND ! Est-ce que je peux dire au revoir à Bébé Harry ? »
[...]
« Oui, et même que je veux lui dire au revoir s'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît ! »
[...]
« Il est grand ! Il a quel âge ? »
[...]
« Ce n'est plus un bébé alors, c'est un grand ! »
[...]
« Il est trop mignon... »
[...]
« Maman, est-ce que je pourrai avoir un petit frère ? »
• § •
« Et Bébé Harry , est-ce qu'il a aimé ? »
• § •
« ZAYN, AU SECOURS ! »
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