Acte I scène 3

On se bat pour survivre, mais l'on attend toute sa vie de pouvoir se battre.

Encore sous le choc de la révélation faite par Alex, d'étranges pensées à l'égard de l'inconnu me viennent. J'ai l'impression de devenir folle.

Et si sa présence n'était pas due au hasard et si c'était moi qu'il attendait ainsi.

Je dois recouvrer la raison ainsi que mon sang froid. Mais ce n'est pas pour autant que je vais baisser ma garde, on ne sait jamais. Il est tard, il fait nuit, la ruelle est déserte et je ne suis plus seule.

J'essaye tant bien que mal d'ignorer le personnage qui vient d'entrer en scène, mais le fait qu'il aie relevé la tête et qu'il me fixe ne m'aide pas plus que cela. Au premier abord, il ne semble pas dangereux. Mais je ne le connais pas et encore moins ses intentions.

Je veux penser à autre chose, mais ce qui revient sans cesse, c'est Alexandre. Je n'ai jamais soupçonné qu'il me portait un quelconque intérêt. Je pensais simplement qu'il m'appréciait comme les autres hommes avec qui j'ai l'habitude de passer mon temps.

À l'instant où je passe devant l'individu; ce dernier m'interpelle et sa voix me fait l'effet d'un frisson :

- Alors p'tit coeur; tu t'es perdue ? Tu veux que je t'aide ?

Je ne réponds pas et continue de marcher. Je ne m'en rends pas compte sur le coup, mais il s'est mis à me suivre. J'ai l'étrange sensation qu'il a calé ses pas sur les miens pour atténuer leur son. L'inconnu m'attrape au niveau du poignet et m'oblige à me retourner :

- Ce n'est pas très poli d'ignorer un bon samaritain !

- Je suis plutôt pressée à vrai dire; ai-je répondu en me dégageant de sa mince emprise.

Je me remets en route et à peine ai-je fais cinq mètres, que la présence de deux nouvelles personnes m'interpelle. Je ralentie pour les détailler ainsi que les jauger. Je sers la main sur une bretelle de mon sac jusqu'au blanchissement de mes phalanges.

Mon coeur commence à battre à un rythme que je ne lui connaissais pas. Mes poumons n'arrivent plus à suivre et se vident plus vite qu'ils ne s'emplissent. Chaque parcelle de mon corps est emprisonnée par une sorte de tremblement incontrôlable. Je crains de connaître le scénario qui va suivre. Néanmoins, je tente de faire disparaitre ces images d'horreur de ma tête et de garder un visage impartial. Après tout, je sais parfaitement me défendre et j'ai toujours mon Kali.

Contre toutes attentes, les deux personnages qui viennent d'apparaître s'écartent pour me laisser passer. Je ne m'arrête pas, de peur de devoir leur adresser ne serait-ce qu'un regard. Je fixe un point loin devant moi, ignorant leur existence même.

Puis sans prévenir, une main vient m'attraper par les cheveux et me trainer en arrière. Je suis tellement surprise que je ne pense même pas à crier. Je me débat comme une lionne et suis finalement relâchée. Je me retrouve face à quatre hommes.

Je sors de ma poche mon portable pour appeler des secours, mais celui qui vient d'arriver le récupère et l'explose contre un mur en brique. Il me met ensuite une baffe si violente que ma tête percute le sol. Je me remets sur les jambes avec un rictus au coin des lèvres. Je soupire presque outré par son coup grotesque. Il ne sait pas à qui est-ce qu'il a à faire.

Tandis qu'il s'apprête à récidiver, j'attrape son poignet et de mon autre main, frappe au niveau de sa cage thoracique. L'homme surpris à littéralement le souffle coupé et est obligé de reculer.

Les trois autres me regardent avec mépris pendant qu'un cinquième avec une capuche sur la tête les rejoint. Cinq contre une, ce n'est pas très fair-play, mais je compte tout de même leur laisser une chance.

Ce ne doit absolument pas être ma soirée. Des larmes de rage montent, faisant sourire mes assaillants. J'en ai plus qu'assez de tout ce cinéma. Je ne demande pourtant pas grand chose, à moins que le fait de vivre paisiblement soit un voeux irréalisable.

J'inspire profondément, prête à hurler que l'on m'agresse,...

Mais est-ce que quelqu'un me viendra en aide ? Ne serait-ce pas trop facile ? Souvent les gens ne se déplacent pas ou ne réagissent pas face à une agression, ils pensent que quelqu'un finira par y aller. Mais si j'hurle au feu, les réactions seront bien plus nombreuses.

Comprenant mon intention, l'un d'entre eux sort un couteau. Je ravale ma salive et retire mon sac à dos pour leur expliquer :

- Je reviens d'un entraînement, je n'ai pas d'argent, ni d'objet de valeur sur moi.

Ils se regardent et se mettent à rire de bon coeur. Je tente de profiter de la situation et fait quelques pas en direction de la grande place. L'un d'eux plaque sa main sur le mur à quelques centimètres de mon visage avant de faire de même avec mon épaule gauche.

Agacée, je décide de ne plus me laisser faire. Cette fois-ci, je ne leur laisserai plus une seule opportunité. Je laisse mon sac à dos s'écraser au sol et tandis que celui qui m'empêche de partir le regarde tomber, je plis les jambes et lui mets un crochet du droit dans le nez.

L'homme pose un genou à terre et j'en profite pour l'éloigner en lui assainissant un coup de pied à la tête. Ses acolytes sont presque sous le choc. Je sors mon Kali du sac et prépare ma garde avant de les prévenir :

- Le meilleur moyen de gagner un combat, c'est de l'empêcher d'être. Mais je suis prête à me battre si c'est vraiment ce que vous voulez. Dans tout les cas, peu importe les variables, vous serez tous à un moment ou à un autre au sol.

D'un seul et même mouvement, ils firent tous un pas en arrière sauf celui tenant le couteau. Je le vois hésiter un moment. Il resserre sa prise sur le manche et finit par me sauter dessus. J'utilise mon bâton pour frapper sa main armée et avec un mawashi-geri, je l'oblige à embrasser le bitume.

Je recule et manque de trébucher. Les deux hommes qui étaient arrivés en même temps me sautent littéralement dessus et m'attrapent aux bras. Je leur donne des coups de coudes, leur écrase les pieds, mais ils résistent. Je pourrai les mordre ou encore frapper leurs parties génitales, mais une forme de curiosité à leur égard m'en empêche.

Le dernier à s'être invité s'approche et fait signe à ses amis de me relâcher. Ils obéirent sans un mot, me permettant de récupérer mon arme et de me remettre en garde. Je ne comprends pas pourquoi est-ce qu'il est aussi sûr de lui.

Pense t-il vraiment pouvoir me battre et seul ?

Je n'arrive pas à voir son visage à cause de la capuche, mais sa carrure, sa façon de marcher, son aura ne me sont pas inconnues. Celui m'ayant interpelé en premier pose une main sur son épaule avant de prononcer ces quelques mots :

- Je savais que tu aimais la difficulté, mais là; tu as mis la barre assez haute.

Le second ne répond pas. Et je souris à la remarque de son ami. Il faut avouer que ça reste un compliment. Toutefois, ils ont l'air beaucoup trop organisé pour que je ne sois qu'une proie d'opportunité. Ça veut dire que je ne suis pas la première ou bien qu'au moins l'un d'eux me connait. Le jeune homme retire sa capuche, mais l'obscurité m'empêche de le voir.

- Alors petit ange, on a perdu ses ailes ?

- Alex ? m'étonnai-je. C'est quoi ce bordel ?

Aucune réponse. Je secoue la tête de gauche à droite comme pour assimiler l'information, mais c'est si soudain que j'en perds les mots. Les questions se bousculent dans ma tête et mon désarrois face à la situation doit pouvoir se lire sur mon visage.

Sous le choc, je lâche mon bâton de combat et recule à mon tour. Je me cogne contre une parois pour me laisser glisser sur les fesses. Je ne quitte pas des yeux celui que je pensais être mon ami.

Aucune expression apparaît sur son visage. Pourtant, il s'avance vers moi avant de se mettre à croupis. Il tend une de ses mains et la pose sur mon cou. Il serre un peu et soutint alors sa prise avec la seconde pour finalement m'obliger à me relever, puis me soulève d'une dizaine de centimètres du sol.

Je veux le faire lâcher prise, mais je suis paralysée. Mes pieds se balancent dans le vide et je commence réellement paniquer. Je m'accroche à ses bras et me débats. J'essaye de crier, mais ma trachée est trop comprimée. Incapable d'émettre le moindre son, je tente le tout pour le tout.

Si je ne peux pas toucher son buste ou sa tête, je peux quand même le faire lâcher prise. Je place mes bras entre les siens et les écarte de toutes mes forces. J'arrive à prendre une nouvelle bouffée d'air et recommence l'opération. Il finit par lâcher prise et mes fesses heurtent le sol.

Je me mets à quatre pattes et avant que je n'ai le temps de lui faire de nouveau face, cette raclure commence à me donner des coups de pieds dans les côtes. Après trois ou quatre impacts, je rassemble le peu d'énergie qu'il me reste et en profite pour lui faire une balaillette. L'homme tombe lourdement au sol tout en laissant un cri roque s'échapper.

Je me place au dessus de lui et le rus de coups de poings au visage. Le premier gars place le couteau sous ma gorge pour m'obliger à arrêter, mais il est contraint d'appuyer pour que je remarque finalement sa présence.

Je ne bouge plus ne serait-ce d'un iota pour reprendre mon souffle. Lorsqu'une surprise que j'aurai préféré ne pas remarquer m'interpelle : une bosse dans le pantalon d'Alex.

C'est impossible. Pas comme ça. Pas ici. Pas maintenant. Pas lui.

J'avale ma salive avec beaucoup de difficultés. Je dois juste m'enfuir, appeler des secours. Quelqu'un finira bien par m'aider.

Je bascule en arrière et roule ainsi sur moi même pour frapper au visage le porteur de la lame. Je me poste sur mes jambes, prête à fuir, mais une douleur indescriptible me lance dans la cuisse.

Je ne le remarque que maintenant, mais le couteau s'est planté dans ma chaire. Je pose la main sur le manche et tente de le retirer, la sensation ressentie m'arrache quelques larmes; un nerf doit être touché. J'appuie mon dos contre une parois et tente de supporter le choc. Avec mes yeux fermés, j'hurle en expulsant l'air qui était dans mes poumons.

C'est ainsi que je baisse bêtement ma garde, permettant à mon principal agresseur de me neutraliser. Il attrape mes fins poignets et les passe au dessus de ma tête. J'ai beau me secouer dans tout les sens, je suis prise au piège et je ne puis plus courir.

Avec une seule main, il récupère le couteau avant de poser sa main sur ma bouche. J'ai beau crier ma douleur et ma détresse, mais les sons que j'émets sont désormais inaudibles.

Je lui écrase le pied et lui donne un coup de genoux dans le ventre, mais il ne bouge pas. Je suis trop épuisée et les maux qui me tourmentent m'empêchent de me défendre. Il rigole une seconde fois et reprend rapidement son sérieux. Il pose sa main armée sur mes côtes, sur les blessures qu'il m'a infligé. Il remonte lentement le long de mes côtes effleurant les coups d'Aurélien. Je me mords les lèvres et il me dit :

- J'adore quand tu fais ça.

Je déglutis et ne parviens plus à bouger le moindre muscle; je déteste ce sentiment d'impuissance. Il place la lame sous ma gorge et appui un peu en me susurrant :

- Clémentine m'a dit que tu étais encore une enfant; alors on va arranger ça.

Maintenant j'en suis sûre. Je recommence à crier. Il me baffe et s'énerve :

- Arrête de gueuller ! T'as intérêt à la fermer et à sourire !

- Plutôt crever que de te laisser faire ! criai-je. Sale clochard ! Tu peux crever sale con va !

Je lui crache dessus, l'obligeant à me lâcher. Il jette un coup d'oeil à ses amis et hoche la tet doucement. Les quatre hommes m'attrapent aux membres et me couchent au sol. Je leur rends la tâche la plus compliquée possible en me débattant comme il m'est donné.

Ils finissent par obtenir ce qu'ils recherchaient. Pour me rendre encore moins vulnérable à ses yeux, le traitre s'assoit sur mon bassin.

J'hurle de nouveau, or personne ne me vient en aide. Une immense main me tient le front pour faire passer une corde dans la bouche. Je ne peux plus crier. Alexandre balade le couteau sur mes joues pour finalement me dire avec un calme et un sadisme déconcertant :

- Allez, souris mon ange.

Je ne bouge plus, il a posé la lame sur ma commissure. J'attends simplement puisque je ne puis plus faire le moindre mouvement.

Va t-il vraiment le faire ?

Il finit par appuyer un peu trop fort. La lame transperce ma peau. Je me débat de nouveau et meurs d'envie de crier. Mais je ne peux pas. La corde qui se trouve toujours dans ma bouche passe à travers et se loge dans la coupure.

Après un court instant de répit, il fit de même de l'autre côté. Cette fois-ci, il n'eu aucune hésitation. Des larmes perles sur mes joues et entrent en contact avec les blessures. C'est gelé, mais agréable. Sur le coup, j'ai l'impression d'être transportée dans un autre monde. Un lieu où ils ne peuvent pas m'atteindre. Devenue absente et à la limite du malaise, il essaye de me ramener à moi :

- Je t'ai dis de sourire espèce de sale garce !

Je ne fais pas le moindre mouvement. Il est trop loin pour que je puisse l'entendre. Je le vois tout de même baisser la tête, avant de plisser les yeux et de sourire de nouveau.

- C'est pas grave, je sais comment te rendre ton sourire petit ange.

Je ne peux pas répliquer sans risquer d'aggraver mes blessures et la corde m'en empêche également.

Dans ce cas, suis-je consentante ?

Je refuse qu'il ouvre mon blouson, mais il le fait quand même.
Je refuse qu'il déchire mes vêtements, mais il le fait quand même.
Je refuse que sa peau entre en contact avec la mienne, et pourtant, il embrasse la poitrine.

Mon regard s'est perdu depuis bien longtemps dans les abysses à demi étoilées. C'est comme ci je les voyaient, comme ci ils me disaient de les rejoindre. Toutefois, si je dois quitter ce monde et rejoindre la Lune, je refuse que ce soit ainsi.


- Toujours pas ? reprend mon agresseur. C'est pas grave, on va jouer un peu !

Ses collègues approuvent ses paroles en sifflant. Il retire la corde, déboutonne son pantalon et sort son attribut sous mes yeux. Il le place devant ma bouche et sous mon refus de l'ouvrir, il décide de me pincer le nez pour m'empêcher de respirer. Mais je tiendrai, je refuse qu'il me fasse quoi que se soit; je préfère mourir que d'être ainsi souillée. Il comprend au bout de quelques secondes que je résisterai et finit par abandonner à ce niveau ci.

Il déboutonne mon jean et l'abaisse. Il pose sa main entre mes cuisses, sur ma petite culotte et me pose une dernière question :

- Alors, tu vas sourire ou dois-je aller plus loin ?

Je ne parle toujours pas. Perdue dans mes pensées, j'essaye de les ignorer.

Je le sens couper l'élastique de ma culotte et le vois prendre une capote de la main d'un de ses amis. Il retire complètement mon pantalon et retourne au dessus de moi avant de me susurrer :

- Bienvenue dans le monde des adultes.

Je sens son instrument sur moi, juste au bord de mon hymen. Il s'avance un peu plus, embrasse mon cou et en détachant ses lèvres de moi, il me pénètre.

À cet instant précis, je perds ma virginité et la douleur m'oblige à crier. Je ne puis plus l'ignorer. La douleur a pris le dessus sur mon esprit. Je pensais pouvoir faire preuve de plus de courage, mais je m'étais trompée.

Le sang coule le long de mon visage mais s'échappe également de mon entrejambe et de ma cuisse. Incapable de bouger, les hommes s'en rendent compte et me relâchent. Alexandre finit ce qu'il avait l'intention de me faire et se rhabille.

Le choc est si important, que je sens mon coeur ralentir de plus en plus et s'arrêter un instant. Je perds connaissance, dans une sombre ruelle, presqu'entièrement nue.

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Kali  *Court Bâton*
mawashi-geri * Coup de Pied Circulaire*

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