Chapitre 14 (1ère partie) : Envolée
Les quelques jours qui séparaient Marie de ses dix-huit ans passèrent enfin.
Le matin de son anniversaire, elle fut réveillée par un doux mélange d'odeurs. En ouvrant les yeux, elle aperçut une profusion de magnifiques bouquets de fleurs blanches posés autour de son lit, elle entrevit un plateau sur sa table de chevet qui regorgeait de gourmandises et surtout elle vit Angel rayonnant qui la couvait d'un regard amoureux.
Elle s'étira en souriant, heureuse de cette journée à venir.
- Je te souhaite un bon et bel anniversaire, Marie, lui souffla Angel en l'embrassant tendrement sur le front.
Marie acheva d'ouvrir les yeux, sourit largement à Angel et lui dit :
- Merci pour ce magnifique réveil et merci d'être là. Ta présence est mon cadeau le plus précieux.
Elle regarda autour d'elle.
- Elles sont splendides, dit-elle à propos des fleurs.
- Elles sont à ton image, lui retourna-t-il. Belles et pures.
- Je ne suis pas belle, glissa-t-elle.
- Non, Marie, tu n'es pas belle, tu es extrêmement belle.
- Hum, l'amour rend aveugle dit-on ...
- C'est toi qui ne t'aimes pas beaucoup et ça te rend aveugle. Tu te vois avec un regard peu aimant. Je vais te montrer à quel point tu es belle.
Il lui transmit par la pensée une image d'elle qui lui coupa le souffle. Elle y était resplendissante de beauté. Son visage y riait aux éclats, ses longs cheveux auburn flottaient détachés, son corps irradiait d'elle-ne-savait quelle lumière.
- C'est bien ce que je dis : l'amour rend aveugle ! Ce n'est pas moi, cette image ! Enfin, c'est moi après retouches et correction ! protesta-t-elle.
- Je n'ai rien changé, Marie. C'est toi. Exactement toi quand tu es joyeuse, pleine de vie. Je n'ai rien modifié. Et cette lumière, c'est celle de ton aura. Que je perçois, que je vois, avant même de savoir si tu es en jean ou en robe. Tu es véritablement aussi belle que cette image te le montre.
La sincérité d'Angel la convainquit ; du moins elle voulut bien croire qu'il la voyait telle qu'il le lui avait montré. Elle le gratifia d'un beau sourire en baissant modestement les yeux.
Tout à trac, elle s'exclama :
- Que va dire ma mère ? Comment vais-je lui expliquer tous ces bouquets ?
- C'est fait.
- Comment ça, c'est fait ??
- Ta mère sait que je suis là et que je t'ai amené quelques fleurs.
- Elle sait que tu es là ?? demanda-t-elle éberluée.
- Oui, je suis allé l'attendre à la sortie de son travail hier. Je me suis présenté...
- Tu t'es présenté ? le coupa-t-elle.
- Oui. Je lui ai dit que j'étais Angel, ton petit ami comme elle le savait, que j'aimerais beaucoup faire de ton anniversaire un jour spécial et que pour cela je viendrais ce matin avec quelques fleurs. Donc j'ai sonné il y a une heure à la porte de votre appartement. Ta mère m'a ouvert et m'a laissé entrer. J'avais un bouquet à la main que je lui ai donné en lui disant que celui-là était pour elle et je suis retourné chercher dans le couloir de l'immeuble les autres bouquets pour toi qui attendaient.
- Et elle n'a rien dit en voyant toutes ces fleurs ?
- Euh non, je crois qu'elle était plutôt surprise. Et la stupéfaction l'a empêchée de trouver quoi me dire tandis que je passais et repassais avec les bouquets. Ses yeux et sa bouche sont restés grand ouverts en forme de rond.
Visiblement la bouche bée de la mère avait dû avoir quelque chose de comique car à sa seule évocation un large sourire se dessinait sur le visage d'Angel.
- Et elle ne t'a pas posé davantage de questions ? poursuivit Marie.
- Non, ni hier, ni ce matin. Elle m'a même très gentiment convié à ton dîner d'anniversaire ce soir au restaurant. Et elle a aussi accepté qu'après ce dîner tu t'envoles avec moi pour une surprise, ajouta-t-il.
- Comment fais-tu pour inspirer une telle confiance aux gens ? Jamais je n'aurais imaginé que ma mère serait aussi cool avec mon premier petit ami. Elle ne te connaît pas, si ce n'est de nom, et elle t'invite à notre dîner en famille, je n'en reviens pas !
- Oublierais-tu que je suis un ange ? Les gens ouverts en perçoivent quelque chose et sentent qu'ils peuvent m'accorder leur confiance en toute tranquillité.
- Oui, d'accord, mais j'aurais cru qu'elle aurait été plus méfiante par rapport ... enfin que... qu'elle n'aurait pas voulu me laisser seule dans ma chambre avec un garçon inconnu...
- Tu lui as dit l'autre jour qu'il n'était pas au programme que nous couchions ensemble, non ? C'est vrai et elle te croit. Elle a confiance en toi Marie, et en ta parole.
Il ajouta :
- Je vais bientôt te laisser. Tes parents et ton frère vont toquer dans quelques instants à ta porte. Ils sont impatients de te souhaiter ton anniversaire à leur tour. Je m'éclipserai quand ils seront là et je vous retrouverai ce soir au restaurant.
Sa phrase à peine achevée, comme annoncé, on toqua à la porte. Marie répondit d'un « oui ! » joyeux et apparurent à la queue leu-leu sa mère, son père et son frère, qui vinrent chacun leur tour l'embrasser dans son lit et lui souhaiter un joyeux anniversaire.
Angel attendit que le père et le frère de Marie l'aient embrassée pour les saluer.
- Bonjour, Angel, dit-il simplement en guise de présentation et en donnant une poignée de main franche à chacun.
Les deux lui rendirent son bonjour, Jules avec un sourire conquis, le père avec un air mi-figue mi-raisin. Sans doute partagé entre la satisfaction de voir sa fille avec un jeune homme qui inspirait une confiance immédiate, et l'amertume de constater qu'il n'était plus le seul homme de son bébé qui avait bien grandi au point d'avoir dix-huit ans ce jour-là.
Angel ne prit pas ombrage de la tiédeur du père. Il savait qu'elle ne le visait pas lui personnellement, mais qu'elle était une réaction classique d'un père devant l'amoureux de sa fille.
Il prit rapidement congé en disant qu'il les laissait tous les quatre et les retrouverait le soir même.
Une fois Angel parti, ils s'extasièrent tous sur la foison de bouquets qui transformaient la chambre en un palais fleuri et odorant.
- Ce garçon ne fait pas les choses à moitié, il t'a gâtée ma chérie, il doit être très amoureux, déclara sa mère.
- Mais il a intérêt à ne pas faire les choses à moitié et à prendre soin de ma princesse ! Elle le mérite ! ajouta son père.
- Qu'est-ce que ce sera pour votre mariage ! gaffa son petit frère sans le vouloir.
Un petit pincement au cœur saisit Marie à l'idée que le mariage ne faisait sûrement pas partie du programme autorisé avec Angel, mais elle ne voulait pas laisser de tristes pensées gâcher cette journée particulière. Et elle proposa à son frère de goûter avec elle les mignardises qui ornaient sa table de chevet.
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