3 | Sarah
Les rayons du soleil qui traversent ma fenêtre me réveillent. Je cligne des yeux plusieurs fois pour habituer ma vue à la luminosité. Je baille et j'extirpe de sous la couette pour aller prendre une douche. Personne n'est réveillé alors j'essaie de faire le moins de bruit possible. Une fois douchée, je me met en sous-vêtements et reste devant ma penderie pour décider ce que je vais porter aujourd'hui. Il fera assez beau je pense alors je décide de mettre un débardeur blanc et un gilet gris et j'enfile une jupe gris qui m'arrive au milieu des cuisses. Je met des ballerines blanches et je brosse les cheveux. Je me maquille très légèrement et descend me préparer un thé aux fruits rouges. Il est 8h27. Le train de Sophie part dans une heure, il faut que je me dépêche ! J'abandonne le thé, je passerai à un café sur le chemin du retour. J'attrape mon sac et mes clés. J'écris un mot à maman comme quoi je déjeunais en ville.
Je sors dehors et je trottine jusqu'à la maison de Sophie. J'appuie sur la sonnette et elle m'ouvre. Elle sourit et elle me prend dans ses bras.
- Merci d'être venue Sarah, dit-elle.
- C'est normal.
Je la serre un contre moi et la relâche. Je vois la marque des sentinelles au creux de son poignet : une épée. Elle me propose d'entrée et je la suis jusque dans sa chambre. Je m'assoie sur un carton.
- Tu te sens prête à partir ? lui demandais-je.
- Pas vraiment... m'avoue Sophie. Tout ma vie est ici. C'est le village ou j'ai grandie.
Je mordille ma lèvre inférieur et enfonce mes ongles dans ma paume, deux tics que j'ai toujours quand je suis tressée ou perturbée. Elle s'approche de moi et me prends mes mains. Elle me rassure :
- Ne t'en fais pas. On se reverra !
- Oui.
- Ne sois pas triste Sarah.
Je lui souris pour la rassurer et elle me le rend. Elle me lâche les mains et prend un petit morceau de tissu dans sa poche et me le tend.
- Tiens, c'est pour toi.
J'ouvre le petit paquet et une petite chaîne le tombe sur les genoux. Je la prend dans mes mains et je vois que c'est un collier. Il est fait d'une chaîne argentée très fine et il y a au bout une breloque qui représente une aile d'ange. Il est magnifique.
- C'est un petit souvenir. Je sais que tu seras un ange merveilleux et l'humain qui sera sous ta protection aura beaucoup de chance Sarah.
Ma vue se brouille et je sens les larmes monter. Je mord ma lèvre plus fort pour ne pas qu'elles coulent. Je lui coure dans les bras et la remercie du fond du cœur.
- On sera toujours amie ma Sophie. Je viendrais te voir aux prochaines vacances !
- Je ne suis pas sûre que ce sois une bonne idée...
Je m'éloigne d'elle juste assez pour la regarder incrédule.
- Pourquoi pas ?
- Je ne veux pas que tu ailles chez les sentinelles. C'est bien trop dangereux. Ils ne sont pas très tendre avec les étrangers à ce qu'on dit.
- J'ai des pouvoirs pour me défendre.
- Tu ne doit pas les utiliser pour nuire Sarah. Tu ne pourras pas te défendre. Les relations entre les anges et les sentinelles sont compliquées depuis la guerre.
Elle a raison malheureusement. De plus, je doute qu'un ange soit autorisée à s'aventurer dans les sous sol de ce monde. Elle me sourit et me dit :
- C'est moi qui viendrais te voir à Stanwood. C'est mieux pour tout le monde.
- D'accord.
Nous parlons encore un peu et le moment du départ sonna. Je l'accompagne a la gare et sur le quai, je ne peux refouler mes larmes alors je les laisses rouler sur mes joues. Sophie aussi pleure beaucoup. Je la prend dans les bras et la serre très fort. Elle monte dans le train et elle part. Loin de moi... Et c'est comme si elle emportait une petite partie de moi avec elle, chez les sentinelles.
Je regagne le village et je dirige vers le café le plus proche et je croise Jared, un ami d'enfance.
- Oh salut Sarah !
- Salut Jared.
Il me fit une accolade amicale et souris à pleine dent. Jared habite a deux pas de chez moi et nous jouions ensemble étant petits. Il a toujours les mêmes cheveux châtains clairs et les mêmes yeux verts.
Nous nous installons à une table et je commande un café laté. Nous parlons un peu et il me demande :
- Alors, tu as été marquée ?
- Oui bien sur.
- Et alors, ça donne quoi ?
- Démon évidemment, le taquinais-je.
Pendant une fraction de seconde il me regarda, effrayé. Puis il voit que je plaisante et rigole d'un rire forcé. Je me demande pourquoi certains anges frémissent à la moindre évocation du mot "démon" je trouve ça un peu ridicule et ça m'énerve un peu car cela donne du pouvoir au démon. Moi, je ne rêve pas d'en croiser un dans la rue mais je n'ai pas peur d'eux.
- Et toi ? lui demandais-je.
- Ange aussi.
- Super, on sera ensemble.
J'avale une gorgée de café quand il me demande :
- Ça fait longtemps que je n'ai pas vu Sophie. Avant vous étiez inséparable toutes les deux.
- On l'est toujours. Mais elle est partie tout a l'heure chez les sentinelles.
- Oh...
- Je suis désolée Jared...
Jared et Sophie était sorties ensemble l'année dernière mais ça n'a pas très bien marché...
- Pas de problème. Je suis passé à autre chose Sarah.
- Ah oui ? m'étonnais-je. Tu étais tellement amoureux d'elle pourtant.
- Oui... Mais je me suis fait une raison. C'est du passe maintenant.
Je regarde ma montre et je vois qu'il est déjà 12h30.
- Je t'invite à déjeuner ? propose Jared.
- Oui, merci c'est très gentil.
Je lui souris et nous partons vers un restaurant pas très loin du café où nous étions. Je prend une salade César comme toujours quand je viens ici.
Je commence à manger et Jared me parle de l'initiation des sentinelles. Sa grande sœur Jane en est une. Il me raconte qu'ils apprennent à tirer avec des fusils, à se battre à main une, a repousser leurs peurs, à grimper au arbres, à courrier pendant plus d'une journée entière et le plus vite possible et des t'as d'autres choses.
- Cet affreusement barbare ! dit-il.
- Mais ils font ça pour survivre Jared. Ils ne s'entraînent pas a tuer pour le plaisir, rétorquais-je.
- Je sais. Ce n'est pas leur but qui est barbare mais les entraîneurs qui les y obligent. Eux aussi ont un test final après deux ans d'initiation pour devenir un vrai guerrier sentinelle.
- Et où vont ceux qui échouent ?
Jared baisse les yeux, c'est très mauvais signe.
- Ceux qui sont sentinelles de naissance peuvent choisir de se convertir en démon ou en ange.
Je suis rassurée pour Sophie. Si elle échoue, elle pourra toujours intégrer la communauté des anges.
Je déglutis et demande à Jared :
- Et pour les autres ?
- Ceux qui ont déjà eu leur chance dans la communauté des anges ou des démons et qui échouent une nouvelle fois chez les sentinelles ne font plus partis de ce monde...
- Ils les tuent ? m'écrivais-je.
Il me fait vite signe de baisser d'un ton et me chuchote :
- Non, bien sur que non ! Ce serai vraiment mal vu par le gouvernement. Non, on les livres aux démons...
- Et qu'est ce qu'ils leur font ?
- Personne ne le sait vraiment... Mais les démons ont prêté cerment, ils ne les tuent pas.
- Le gouvernement fait vraiment confiance aux démons ? m'étonnais-je.
- Oui, c'est un serment magique. Si il passe au travers, ils sont bannis et perdent leur pouvoir.
Nous parlons encore un peu et Jared va payer. Je le remercie et je rentre chez moi.
Ma mère joue avec Mélodie dans le salon.
- Bonjour ma chérie, me salut ma mère.
- Salut 'man.
Je l'embrasse et prend Mélodie dans mes bras et la chatouille. Elle rigole de son petit rire de petite fille qui est troooooop mignon ! Je m'affale dans un fauteuil et je prend un bouquin.
- Ou est Pauline ? demandais-je.
- Elle n'est pas sortie de sa chambre depuis hier soir, répond maman. Elle dit qu'elle ne se sent pas bien.
Je ricane intérieurement du mensonge de ma sœur. Elle a de la chance que maman sois facile a convaincre mais moi je connais Pauline par cœur.
Je monte dans ma chambre après quelques heures et toque à sa porte.
- Maman, je t'ai dit que je ne le sentais vraiment pas bien !
J'ouvre la porte et elle se recouvre vite de sa couette et s'allonge.
- Je sais que tu ments, dis-je.
- Je suis vraiment malade Sarah ! s'énerve ma sœur.
- Tu ne me bernera pas comme tu l'as fais avec maman.
Je vois qu'elle a les yeux bouffis comme si elle avait pleuré longtemps. Je m'assieds sur le bord de son lit et lui demande doucement :
- Pauline... Si il y a un problème, tu peux m'en parler.
Son menton tressaute et je vois la gorge qui est serrée. Elle me regarde et éclate en sanglot. Je la prend dans les bras et elle pleure et pleure encore. Des torrents de larmes coulent de ses yeux et elle s'agrippe a mon gilet pour essayer de ne pas trembler.
Elle se calme quelques minutes après et je l'allonge dans son lit. Elle me dit qu'elle ne veut pas en parler pour le moment et je lui répond que ce n'est pas grave. Je quitte sa chambre et gagne la mienne.
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