26 | Sarah
J'ai passé les longues heures de trajet les mains menottées par une corde ensorcelée qui se resserrait dès que j'essayais de bouger mes poignets. Il faut dire que les trois anges déchus envoyés pour me kidnapper s'y connaissent en magie. La femme m'a lancé un sort qui m'empêchait d'ouvrir les yeux à moins de m'arracher les paupières. Ils en ont fait de même avec Marie.
Quand ils m'ont laissé ouvrir les yeux, je me trouvais dans une petite pièce aux murs étroits et dépourvus de fenêtres. Aucun meuble, aucune lumière.
- Marie ? ais-je appelé.
Aucune réponse. J'ai cherché la porte à tâtons et une fois trouvée, je l'ai martelée de coups de poing. Je hurlais à pleins poumons mais personne ne m'entendait. J'avais l'impression d'être enterrée vivante et cette sensation me donnait envie de pleurer. J'ai essayé tant bien que mal de faire sauter la porte à l'aide de mes pouvoirs mais c'était comme si ma magie m'avait été enlevée. Je ne pouvais même pas produire la moindre petite étincelle. Rien du tout.
- Sortez moi d'ici ! ordonnais-je encore et encore.
Je n'avais plus aucune notion du temps. Combien d'heures s'étaient écoulées depuis que j'étais dans cette prison ? Depuis combien de temps hurlais-je ainsi ? Assez pour être exténuée en tout cas... Je me laissai donc glisser le long du mur jusqu'au sol. Je m'allongeai sur le côté et fermai les yeux. Mais je n'ai pas réussi à dormir. Des millions de pensées me torturaient. Mélodie. Rachel. Marie. Jared. Sophie.
Castiel.
Je repensais à tout ce qui s'était passé dans ma vie depuis que je suis entrée à l'école des anges et des démons. J'avais planifié ma vie depuis si longtemps, tout était parfait. Je devais devenir ange gardien, protéger des humains... Et me voilà enfermée chez les déchus, deux marques sur mes bras, un sang impur coulant dans mes veines. Je ne sais même pas ce qu'il s'est passé pour que tout dérape à ce point.
Je ne me souvenais pas m'être endormie quand j'ai été réveillée par des voix. L'une d'elle était celle de la femme qui m'avait enlevée et l'autre était celle d'un homme.
- Vous avez fait du bon travaille, Kendra, la félicita l'homme.
- Merci monseigneur, répondit la dénommée Kendra. Que comptez vous faire d'elle à présent ? Il ne va pas être facile de la rallier à notre cause, vu ses pouvoirs.
- Sa magie ne sera pas un problème, elle ne pourra pas s'en servir tant qu'elle sera dans ce manoir. Je m'en suis occupé personnellement.
- Et comment comptez vous faire pour la convaincre de devenir l'une des notre ?
- J'ai déjà tout prévu... la rassura-t-il d'un ton satisfait.
Des frissons me parcoururent le corps à l'entende de ces paroles. Soudain, j'entendis des bruits de pas s'approcher. D'instinct, je reculai jusqu'à me retrouver recroquevillée le plus loin possible de la porte. A cet instant, je me sentais tellement faible et vulnérable que j'en avais honte. Les pas s'arrêtèrent et un silence régna pendant plusieurs secondes avant que le battant s'ouvre à la volée, baignant la cellule de lumière artificielle. Je sursautai et étouffai un petit cri. Avant même que j'ai le temps de faire quoi que ce soit, deux gardes vêtus de longues capes noires étaient de part et d'autre de moi et m'empoignaient violemment les bras.
- Lâchez moi ! criais-je en me débattant.
J'utilisais le peu de force qu'il me restait pour donner des coups de pieds et agiter mes bras pour m'échapper de l'emprise de ces brutes. Je me sentais si fragile et accessible sans ma magie.
L'un des deux gardes finit par me bloquer les poignets pendant que l'autre les attachait fermement avec une chaîne métallique. Je grognais de rage et sentais la colère monter en moi. Il commencèrent à tirer sur la chaîne pour me faire avancer. J'essayais tant bien que mal de riposter et de me faire violence pour ne pas avancer mais le garde qui maintenait la chaîne tira d'un coup sec ce qui me fit tomber à plat ventre sur le sol. La panique me nouait le ventre et m'empêchait de respirer normalement. Le deuxième déchu s'approcha de moi et me releva brutalement en me tirant les cheveux. Je gémis de souffrance et une fois mon visage à la hauteur de celui de mon bourreau, je ne réfléchis pas et lui balança mon genou dans son entre-jambe. Il se plia de douleur.
- Sale petite garce ! s'énerva-t-il.
Je regretta aussitôt mon geste quand il se redressa et me gifla de toutes ses forces, faisant valser ma tête de l'autre côté. Complètement sonnée et à bout de force, je me laissa faire et avança en suivant le garde qui tenait la chaîne. Mais dans quoi m'étais-je embarquée...
Nous montions des centaines de marches et d'escaliers, plus interminables les uns que les autres. Tout dans ce manoir était immense et flippant... Alors que j'étais à deux doigts de tomber d'épuisement, les gardes s'arrêtèrent devant une porte en marbre noir. L'un d'eux tourna la poignée argentée et ouvrit. Sans aucune délicatesse, ils me détachèrent et me poussèrent dans la chambre avant de refermer la porte derrière moi.
Je restai un moment sur le sol, m'octroyant un moment de répit avant d'essayer de me sortir de ce pétrin. J'observais la chambre qui ressemblait à une cellule dorée. Un gigantesque lit à baldaquin aux rideaux pourpres prenait une grande partie de l'espace. Une coiffeuse baroque faite en marbre avait été placée dans un coin, surmontée d'un vieux miroir. Une armoire, un bureau ainsi qu'une cheminée se trouvaient également dans la pièce richement décorée. Plusieurs peintures ornaient les murs habillés de papiers peints dans les tons gris. Le sol, enfin, un carrelage marbré, se trouvait recouvert de quelques lourds tapis. Mais ce que je trouvais le plus incroyable, c'était le plafond de verre. Je devais certainement me trouver dans la partie la plus haute de ce château démoniaque car c'était bien le ciel sombre que j'apercevais au travers de la toiture.
Une fois que je me suis sentie un peu mieux, je me suis levée et ai inspecté mes poignets encore rougis et fortement marqués par ce qui les retenait. Je les frottai légèrement avant de me diriger vers la porte et essayer de l'ouvrir par tous les moyens. Mais elle était bien verrouillée et ma magie n'avait toujours pas réapparue.
Je soupirai de déception et passai une main dans mes cheveux sales, frustrée. Où était Marie ? Et comment allais-je réussir à nous sortir de la toutes les deux, en vie ? Comment allais-je retrouver ma sœur ? Je couvris mon visage de mes mains, comme pour échapper à ce cauchemar et tenter de me réveiller.
- Ne me dis pas que tu vas te mettre à pleurer ! s'exclama une voix féminine dans mon dos.
Je fis volte face et découvris une magnifique jeune femme aux longs cheveux noirs de jais, assortis à ses iris. Son visage était fin et aussi parfait qu'une sculpture dont l'artiste serait tombé amoureux. Quant à sa bouche, elle contrastait avec sa peau pâle et ses yeux charbonneux, par sa couleur rouge sang. Une longue robe noire mettait en valeur ses courbes avantageuses. Je ne sus quoi dire.
- Enfin, nous nous rencontrons, Katarah.
Je frissonne en me remémorant la première personne à m'avoir appelé ainsi. Cette même personne qui m'a gravé le symbole des anges déchus sur mon bras. Damon Darkest. Mon cousin. Descendant tout comme moi de l'une des quatre familles royales déchues. Je reculai, assouvissant mon désir de m'éloigner de cette fille. Seulement, au bout de quelques pas, mon dos entra en contact avec la porte.
- N'ai pas peur ma chère, dit-elle avec un sourire sournois. Je ne te veux aucun mal.
Son regard était si intense qu'il me transperçait presque. Tout en cette inconnue dégageait des ondes malsaines. J'étais incapable de bouger.
- Qu'est-ce que vous faites là ? demandais-je d'un ton que j'essayais de rendre agressif.
- Laisses moi tout d'abord me présenter, Délia Mortalier, fille de Valafar et Cali Mortalier. Descendante de la troisième famille royale.
C'en était beaucoup trop. J'avais de plus en plus de mal à respirer, ma cage thoracique était de plus en plus lourde à soulever. Même le peu d'air qui s'aventurait jusqu'à mes poumons semblait toxique et m'étouffait.
- Tu n'as pas l'air en grande forme, remarqua Délia dont le sourire satisfait s'agrandissait. Tu devrais te reposer ou prendre une bonne douche. Le dîner sera servit dans environs deux heures. Tu as tout le temps de te préparer. J'enverrais une domestique s'occuper de toi.
Bien que ses paroles pourraient être interprétées comme un signe de bienveillance et d'altruisme, rien en Délia ne semblait charitable. Quelque chose dans sa voix faisait penser qu'elle ne parlait qu'en mensonges et ses yeux qui vous fixent vous glacent le sang et les os. Je ne répondis rien et la regardai s'en aller d'un pas gracieux et assuré. Je l'entendis verrouiller la porte derrière elle et la maudis encore plus.
Je pris un instant pour rétablir ma respiration et une fois que l'oxygène arriva de nouveau à s'introduire dans mon organisme, je décidai de me diriger vers la salle de bain pour me débarrasser de toute la saleté qui recouvrait ma peau et mes cheveux. J'ouvris la petite porte menant à la salle d'eau et, à l'image de cette magnifique chambre, je découvris une somptueuse salle de bain marbrée. J'ai refermé la porte et me suis précipitée sous la douche, me déshabillant en quelque secondes. L'eau chaude s'écrasa sur mon corps et je me souviens m'être demandée à quand remontait ma dernière douche digne de ce nom.
Le savon réveillait une multitude de blessures à vif que j'avais accumulé depuis que nous nous sommes enfuis de l'école, le soir de l'attaque des déchus. Je suis restée sous la douche pendant de longues minutes, laissant l'eau engloutir mes pensées et mes tourments. Quand je suis sortie, les cheveux dégoulinants, je me suis enroulée dans une serviette avant de m'écrouler sur le lit, laissant la douceur de l'oreiller en satin me réconforter.
- Sarah, m'appela une voix lointaine, tu dois te réveiller !
J'ouvris les yeux et reconnu un visage familier, celui de Marie. Je souris légèrement et restai allongée ainsi, à la regarder, m'imaginant encore dans notre dortoir. A l'époque ou le plus gros problème était de retrouver les vernis de Rose. A l'époque ou Rachel était encore en vie...
La réalité me frappa encore plus fort que la gifle du garde, plus tôt dans la journée. Je me redressai d'un coup et pris Marie dans mes bras, comme pour voir si elle était vraiment réelle.
- Tu es là ! soupirais-je de soulagement en réalisant qu'elle était bien ici.
- Oui, répondit-elle. Mais je dois t'aider à te préparer. Le dîner est bientôt prêt.
Elle prit mes deux mains dans les siennes et je la suivis jusqu'à la coiffeuse où elle me fit m'asseoir. Elle prit une brosse et commença à démêler mes longs cheveux. Je ne comprenais rien. Tout allait mal et elle agissait comme si me coiffer était la priorité absolue.
- Qu'est-ce que tu fais enfin ? lui demandais-je.
- Je ne suis d'aucune utilité ici. Heureusement pour moi, un serviteur est mort la semaine dernière et ils avaient besoin de le remplacer.
Autrefois, Marie n'aurait jamais pensé que la mort de quelqu'un était une bonne chose. Même si cela lui profitait. Je remarquai également quelque chose de nouveau dans son regard, de la terreur. Une crainte de mourir. Ce qui était plutôt inhabituel étant donné que nous sommes immortels à moins que quelqu'un nous tue avec de la magie. Mais j'imagine que dans ce monde déchu, nous perdons notre immortalité, en quelque sorte. Tout peut nous valoir la mort.
- Tu es une domestique ?
Elle hocha la tête tout en continuant à s'affairer. Elle commença à tresser mes mèches en une coiffure complexe comme si elle avait fait ça toute sa vie. Une fois fini, elle s'approcha de la grande armoire et en sortit une robe d'un tissu délicat de couleur bleu ciel brodé d'or et d'argent. Elle me la tendit et je partis l'enfiler dans la salle de bain. Le somptueux vêtement tombait jusqu'à mes chevilles et les manches étaient coupées aux coudes, laissant mes avant bras apparents.
- Pourquoi me traitent-t-ils si bien ? finis-je par dire à haute voix. Il y a à peine quelques heures, j'étais dans un cachot poussiéreux.
- Tu ne comprends donc pas ? s'étonna mon amie à voix basse. Ils avaient tout prévu depuis le début. Cette chambre, ce lit, toutes ces robes, ces bijoux... Ils savaient que tu allais finir par venir. Le meurtre de Rachel, Damon qui te dessine cette marque, cette amourette avec ce démon, l'attaque de l'école, l'enlèvement de Mélodie, les trois gardes chez les sentinelles... Tout ça vient d'eux. Les anges déchus ont eu exactement ce qu'ils voulaient. Toi. Et Mélodie est leur monnaie d'échange pour t'avoir.
Je savais qu'elle avait raison mais je ne voulais pas l'admettre avant aujourd'hui. Je voulais me persuader que j'étais plus forte que je ne le suis en réalité. J'avais tant envie de ne pas tomber dans leur piège pour me sentir puissante que j'y ai chuté toute seule.
- Je ferais tout pour Mélodie, déclarais-je.
- Je sais. Et ils le savent aussi. C'est pour cela que tu es en danger.
- Nous le sommes tous ici, non ?
Marie ignora ce que je venais de dire et me tendit une paire de chaussures que j'enfilai. Soudain, alors que je me croyais prête à partir, mon amie sortit un couteau de sa botte et me le tendit.
- Je l'ai volé dans les cuisines, m'expliqua-t-elle. On ne sait jamais.
J'ai hésité un moment avant de prendre l'arme. Puis je l'ai attrapé rapidement et l'ai caché sous le matelas.
- Merci, soufflais-je.
- Bon, il est temps d'y aller. Surtout, fais attention à toi et ne fais rien qui puisse te valoir une exécution d'accord ?
En guise de réponse, je l'enlaçai de nouveau mon ancienne camarade de chambre. Elle m'expliqua ensuite que je devais descendre tous les escaliers jusqu'au rez de chaussé pour arriver à la salle à manger. Je la remerciai une nouvelle fois avant de m'en aller une fois que Maria eu ouvert la porte avec sa clé. Je ne fus qu'à moitié étonnée en découvrant un garde posté sur le seuil de ma porte. En me voyant sortir, il prit mes poignets et les attacha. Je n'essayai pas de riposter, cela serait bien inutile. Je grimaçai de douleur quand la corde frotta sur mes poignets déjà meurtris par les gardes de ce manoir.
Je pris une grande inspiration avant que mon escorte n'ouvre la grande porte. Il n'est plus temps de faire demi tour. Le déchu me libéra et referma la porte derrière lui en sortant. J'aurais parié qu'il était encore derrière cette porte et qu'il le resterait jusqu'à la fin du repas, au cas ou j'aurais une soudaine envie de m'échapper.
J'avançai vers la grande table ronde tout en regardant mes pieds, n'ayant aucune envie d'entrer en contact visuel avec ce qui m'attendait à ce dîner. Malheureusement, une fois arrivée au centre de la pièce, je fus obligée de lever les yeux vers les convives. Je reconnus immédiatement Délia ainsi que Damon. Je tressaillis en voyant son regard de braise posé sur moi. Son visage était froid et inaccessible à l'inverse de celui de Délia qui portait encore ce sourire en coin.
- Nous t'avons gardé une place, Katarah, m'accueille un homme chauve en me désignant la chaise entre Délia et Damon.
Je m'assis à contre coeur et gardai un visage impassible, étant bien décidée à ne pas montrer ma peur. Deux couples d'une quarantaine d'années étaient installés autour de cette table, incluant l'homme chauve, ainsi qu'une petite fille d'environs 10 ans.
- Katarah, je te présente Valafar Mortalier, mon frère, ainsi que son épouse Cali, nomma l'homme chauve en désignant le premier couple.
- Délia et Meredith sont nos filles, précisa Cali d'un ton fière et supérieur.
- Je suis Alastor Darkest, continua le chauve, et voici ma femme Damaris. Nous sommes les parents de Damon.
Damon hocha la tête d'un air solennel et Valafar se mit à parler :
- Quelque personnes manquent malheureusement à ce charmant tableau de famille. Mais tu les rencontreras bien assez tôt. De plus, nous voulions t'accueillir en petit comité, pour ne pas te brusquer.
Tout sonnait si faux. Nous savions tous que je n'étais pas ici pour assister à un dîner avec ma "famille" mais parce que les anges déchus avaient capturé Mélodie.
- Oh c'est certain que capturer ma petite sœur, tuer ma meilleure amie, me taillader le bras, me capturer, saccager mon école et j'en passe, ça ne m'a pas le moins du monde brusqué.
- Des petits dommages ont bien évidemment été commis mais ce n'est rien de grave comparé à ce qui t'attend si tu ne coopères pas, m'a prévenu Alastor.
J'avais décidé d'être franche et de cesser toute cette mascarade et apparemment, les déchus en faisaient de même. Ils ne jouaient plus le rôle de la parfaite et gentille petite famille mais révélaient leurs vrais visages assoiffés de pouvoir et de puissance.
- Et qu'allez vous me faire au juste ? les provoquais-je. A ce que j'ai compris vous avez trop besoin de moi pour me tuer.
- Pourquoi est-ce que la mort est toujours considéré comme la pire des choses ? s'esclaffa Délia. Ce que vous pouvez être ennuyeux, les anges. Tu apprendras, ma chère Katarah, que des futilités tels que la torture, la folie, la peur et une multitudes d'autres choses dépassent de loin le supplice de la mort.
- Dites moi où est Mélodie ou alors c'est moi qui vous apprendrais ce qui est pire que la mort.
Les sept déchus se mirent à rire en m'entendant les défier. Il est vrai que je devais vraiment avoir l'air pathétique... Un ange de 17 ans se mesurant à 7 déchus, connus pour être des créatures si cruelles que cela leur enlève tous sentiments d'amour ou de paix.
Trois domestiques sont arrivés et ont posé des plats fumants sur la grande table ainsi que des carafes remplies de diverses boissons. Soudain, alors qu'une domestique aux alentours de 70 ans posait des couverts ici et là, la manche gauche de son uniforme glissa et je remarquai un détail qui me frappa : aucune marque. Elle n'était pas un ange déchu.
- Nous sommes partis du mauvais pied, remarqua Cali en me sortant de mes pensées. Oublions ça. Tu es ici pour nous aider et nous t'aiderons en retour.
Je ne voyais pas en quoi ils pourraient m'aider mais je n'ai fais aucune remarque, voulant éviter les ennuis. Cali leva son verre remplit de vin rouge et planta son regard dans le mien. Je savais qu'elle attendait que je l'imite. Damon remplit ma coupe puis la sienne.
- A ta santé, cousine, dit-il avec un léger sourire satisfait.
Tout le monde me fixait. Je pris mon verre et le levai lentement, tout en affichant un sourire faux. Agir dans le sens des déchus était sans doute la plus sage décision à prendre. Je portai finalement le vin à mes lèvres et lui trouvai un goût délicieux.
Le reste du dîner fut plutôt silencieux et Damon ne cessait de remplir mon verre. Le breuvage m'était rapidement monté à la tête mais je ne pouvais m'arrêter. Plus je buvais et plus j'avais soif. Quand tout le monde eut fini, je me levai pour regagner ma chambre. Je titubai et Damon se leva pour m'escorter, me tenant le bras. Ce contact m'aurait certainement donné envie de vomir ou de prendre mes jambes à mon cou si j'avais été dans mon état normal. Je sentais le regard désapprobateur de Délia me brûler le dos pendant que nous traversions la grande salle.
Comme je l'avais prédis, le garde se tenait encore devant la porte et fut étonné en me voyant appuyée sur Damon.
- Je m'occupe d'elle, prévint-il.
- Bien monsieur, répondit le garde en inclinant la tête respectueusement.
Je voyais flou et le son me provenait très lointain. Quand je me retrouvai dans ma salle de bain, je n'avais aucun souvenir d'avoir monté les milliers de marches menant jusqu'à ma chambre. Je n'arrivais pas à réfléchir correctement et je ne percevais que vaguement la silhouette de mon cousin se tenant devant moi. J'étais assise sur le rebord de la baignoire tandis qu'il prit le pommeau de douche et alluma le jet en plein sur mon visage. Je poussai un cri de surprise et Damon ferma le robinet.
- Qu'est-ce que tu fous là, toi ? m'exclamais-je en reprenant peu à peu mes esprits.
- Je t'aide à dessaouler idiote.
- Je ne suis pas saoul, niais-je d'une voix pâteuse.
- Dans les escaliers tu m'as dis que j'avais de beaux yeux, ajouta-t-il.
- Ok j'étais clairement saoul, admis-je.
- Tu me brises le coeur, je croyais que tu étais sincère, plaisanta Damon en posant une main sur son coeur.
Je me mis à rire sans m'en rendre compte puis m'arrêtai d'un coup en en prenant conscience. Qu'est-ce qu'il me prenait ? Qu'avaient-ils mis dans ce vin ?
- Je ne savais pas que tu étais un ange déchu de naissance, dis-je en me séchant le visage. Tu m'avais dit que tu avais été adopté par eux.
- Les Darkest ne sont pas mes vrais parents, en effet. Damaris ne pouvait pas avoir d'enfants et le temps pressait alors ils m'ont demandé d'être leur hériter.
- Et toi tu y gagnes des parents c'est ça ?
- Non, le pouvoir.
- Et pourquoi le temps pressait ? l'interrogeais-je en faisant abstraction de sa dernière réponse.
- La tradition, m'expliqua-t-il. Il doit y avoir au moins un héritier par génération et par famille. Délia est celle des Mortalier, tu es celle des Moon et je suis celui des Darkest.
- Et la quatrième famille ? Les Sombreur.
- Ils ont bien un héritier qu'ils ont eu avant de mourir.
- De quoi sont-ils morts ? demandais-je soudainement intéressée par l'histoire de ma famille.
- Personne ne t'a parlé du duel des héritiers ? s'étonna Damon. A chaque lune bleue, les héritier des quatre familles doivent s'affronter dans un combat à mort. Un héritier doit mourir. Et celui qui le tue gagne la couronne de lune, qui offre une magie inconditionnelle.
Je déglutis. Est-ce qui m'attend en tant qu'héritière des Moon ? Tuer ou être tuer. Tout ça pour du pouvoir.
- Qui a tué l'ancien héritier des Sombreur ? demandais-je sans vraiment vouloir en connaître la réponse.
- Ton père.
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AUJOURD'HUI C'EST MON ANNIVERSAIRE WATTPAD !!! Ça fait maintenant deux ans que je poste des chapitres ici, deux magnifiques années d'écriture <3 Et je suis sûre qu'il y en aura encore beaucoup d'autres à venir !
Bon sinon, voici le chapitre 26 héhé
Qu'en pensez vous ? (:
Quels sont vos impressions à propos de Délia ? Damon ? La famille de Sarah ?
Je ne sais pas si je suis totalement satisfaite de ce chapitre mais bon... ^^
Exceptionnellement, le chapitre 27 sera également du point de vu de Sarah, étant donné que je n'ai pas fini d'écrire tout ce qu'il s'est passé dans sa vie avant que Castiel la voit au banquet doooooooonc le prochain chapitre ne sera pas du point de vue de Castiel mais de Sarah voilà vous êtes prévenus (:
N'oubliez pas de me poser vos questions pour une éventuelle FAQ ! Passez une excellente soirée, plein d'amour xxx
- La Tortue.
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