25|Castiel
3 pleines lunes se sont écoulées depuis que le mystérieux ange déchu m'a chargé de lui livrer Sarah. Il n'en reste que 4. Je n'ai encore trouvé aucune des quatre reliques et le temps commence à me manquer. Je n'ose pas imaginer ce qui arriverait si je ne les trouvais pas à temps. Très certainement la mort. Et probablement pas seulement la mienne.
Cela fait bientôt une semaine que j'erre seul dans notre monde. Les deux premiers jours, je suis retourné à l'école. Elle a été entièrement évacuée depuis l'attaque, la nuit où nous sommes partis. Une partie du bâtiment a été entièrement incendiée et ce qu'il en reste est en bien triste état. Ça sentait encore le brûlé quand j'y étais...
J'ai marché dans les longs corridors, j'ai passé chaque porte, j'ai traversé chaque pièce... Je n'ai rien trouvé. Aucune relique. Je n'ai pas ressentit une seule source de magie. Il y a quelques semaines, cet endroit était habité d'une certaine atmosphère pleine de vie. On pouvait ressentir la magie qui nous entourait. Mais aujourd'hui cette école n'est plus que du marbre, du bois et de la pierre.
Après m'être lassé du canapé épargné par la magie noire sur lequel je dormais, j'ai rassemblé le peu d'affaire que j'ai et je suis parti. Je ne savais pas où aller. Mais je savais en revanche que je n'avais aucune envie d'aller chez les anges. Je ne suis pas non plus retourné chez les sentinelles. Ils sont trop suspicieux et un adolescent seul aux ailes noires passe rarement inaperçu. J'ai donc pris un train pour la frontière des démons. J'ai marché jusqu'au mur sur lequel je fumais quand j'habitais à l'orphelinat. J'ai grimpé dessus et je me suis revu, le pauvre Castiel Black souffrant de cauchemars et ne se sentant pas à sa place chez les démons. Aujourd'hui je ne me sens pas non plus à ma place ici plutôt que dans un autre territoire. Je suis simplement plus fort et j'ai décidé d'arrêter de vouloir absolument trouver ma place. On n'a pas une place. On a pas de destin. On nait quelque part et on écoute les gens qui nous entourent qui nous disent qui on est. Et on les croit. C'est comme ça qu'on devient qui on est.
Je suis ensuite allé à la maison qui avait brûlé, non loin de l'orphelinat. Je revois encore les flammes engloutir la demeure et noircir les murs. J'ai soudain eu l'impression que je ne devrais pas être ici. Non pas à cause d'un sentiment de culpabilité, mais parce que je me sentais comme si je cherchais désespérément à revivre un passé qui n'était pas le mien. Qui ne m'appartenait pas. Mais la nuit tombait. Je me suis assis dans les cendres et j'ai choisis de ne pas luter contre le sommeil. Alors que mes paupières menaçaient de se fermer, je vis des mots se tracer dans la poussière sombre. 774 Coven Street minuit seul.
Mon sommeil s'est soudainement évanouit et j'ai bondis sur mes pieds. J'ai cligné des yeux plusieurs fois pour vérifier que la fatigue ne me jouait pas des tours. Mais les lettres demeuraient inscrites sur le sol. Je ne savais que trop bien ce que ce message signifiait.
Je m'engouffre dans une ruelle aux pavés crasseux et branlants. Les maisons semblent toutes sur le point de s'effondrer et la lune est la seule source de lumière. Le bruit de mes pas rompt le silence qui pesait sur Coven Street. J'avance encore pendant un moment avant de m'arrêter devant un immense manoir dont la façade est recouverte de lierre. Je pousse le haut portail de métal et un crissement désagréable retentit, effrayant quelque corbeaux qui s'enfuirent à grand battements d'ailes. Alors que je m'engageais dans l'étroite allée qui menait à la porte d'entrée, j'aperçue une ombre se dessiner derrière une fenêtre. Un frisson me parcourut le corps et une envie de faire demi tour me pris. Comme si le Déchu lisait dans mes pensées, le portail se referma d'un coup sec et j'entendis le bruit du verrou s'enclencher.
Mon hôte m'ouvrit, vêtu d'une longue cape noire dont la capuche lui cachait le visage. Je le suis jusqu'au salon où un feu de cheminée crépitait. Je m'assied dans un fauteuil troué et dirige mon regard vers le sol. L'homme commence à marcher autour de moi, comme s'il traçait un cercle imaginaire qui me maintiendrait prisonnier.
- J'ai appris que tu étais partis... commence-t-il.
- Je n'ai pas eu le choix, crachais-je.
- Il n'empêche que j'ai du me charger moi même de faire avancer les choses.
Je lève aussitôt mon regard vers l'homme. Bien que je ne vois pas son visage, je jurerais qu'il est entrain de sourire.
- Qu'avez vous fait ? demandais-je d'une voix tranchante.
- Là n'est pas la question. Le plus important est que j'ai réussi à réparer tes conneries. Sarah est présentement en route pour le Manoir Déchu.
Mes poings se serrent et ma mâchoire se contracte. Je me concentre pour garder mon calme.
- A quoi bon l'y avoir emmenée de force alors qu'elle allait s'y rendre de son plein gré ?
- Cela aurait pris bien trop longtemps. Je te signale que tu nous as fait perdre 3 précieuses lunes, Black. Il ne nous reste pas beaucoup de temps.
- Vous n'avez qu'à le faire vous même ou envoyer un de vos foutus toutous démoniaques comme ceux qui ont surement emmené Sarah, lâchais-je sèchement.
Le Déchu se mit à ricaner et il se rapprocha de moi. Chaque muscle de mon corps se tendit.
- Dois-je te rappeler la raison pour laquelle tu as commencé à m'aider ?
- Vous m'auriez tué si j'avais refusé.
- Certes. Mais il me semble que quelqu'un auquel tu tiens beaucoup se trouve dans mon territoire.
Mon coeur se serra si fort que j'eu l'impression de mourir pendant un instant.
- Je vous interdit de parler de lui, m'écriais-je en me levant d'un bond.
- Toi, tu m'interdis, répéta-t-il en s'esclaffant. Je suis la créature la plus puissante qui soit.
Je me mis à faire les cent pas, mes mains tirant sur mes cheveux de jais. Je ferme les yeux puis les rouvre et m'arrête de bouger. Je sais ce que je dois faire. Sauver Alex. Ça a toujours été ma seule motivation et ça le sera toujours.
- Que voulez vous que je fasses ? interrogeais-je à contre coeur. Que je continue à chercher les reliques ?
- Non. Tu n'y arriveras jamais à temps. De plus, je crois avoir trouvé l'une d'entre elle qui pourra nous guider vers les trois autres.
- Alors en quoi vous suis-je encore utile ?
- Tu vas venir avec moi dans le monde des déchus. Et tu continueras à jouer le parfait petit-ami jusqu'à ce que j'en décide autrement.
- Elle ne veut plus me voir.
- Pour le moment. Mais tu vas tout faire pour arranger les choses. N'est-ce pas ?
Ce n'est même pas une vraie question. La réponse est évidente.
- Comme vous voudrez.
Mes grandes ailes aux plumes sombres fouettent le vent. Nous survolons notre monde d'au dessus des nuages et jamais je ne l'ai trouvé aussi beau. Les lumières des lampadaires, des maisons, des immeubles, ressemblent à des étoiles dans un ciel de goudron. Les mers et lacs s'apparentent à des taches de peinture grise et bleu qu'un artiste aurait jetées sur sa toile. Le soleil levant colore les cieux d'orange et de rouge.
Mon regard se perd dans toute cette beauté et j'oublie pendant un instant toute la peine.
Après plusieurs heures de vol, j'aperçois à l'horizon un territoire qui se distingue des autres. Une immense montagne escarpée se dresse devant mes yeux.
- Bienvenue en enfer, me dit l'homme en ricanant.
Nous continuons à voler de plus ne plus haut pour atteindre le sommet du mont. Quand nous l'atteignons, mes ailes me font souffrir et je me sens épuisé. Autant physiquement que mentalement.
L'homme et moi nous posons sur le bord du sommet qui est en réalité plat et où un pays entier s'étale à perte de vue. Je pris un moment pour me remettre de notre long voyage et fermai mes yeux. Quand je les rouvris, j'eu un choque, comme si quelqu'un me frappait dans la poitrine. Je ne saurais même pas décrire ce qui s'offre à ma vue. Tout, absolument tout semble mort. Chaque végétaux est fané, les maisons sont délabrées, le ciel ressemble à de l'acre fumée et un silence de plomb règne et glace le sang. Mais ce silence n'est pas le même que celui que je connais. Celui là vous casse les tympans. Seul le croassement d'une multitude de corbeaux brise cette insonorité. Des ronces recouvrent la plupart du sol et des murs si bien qu'il faut faire attention où l'on met les pieds.
- Voici la partie la plus accueillante de la contrée, précisa le Déchu. J'espère que cela te plait.
Un frisson me parcouru puis je me résolu à suivre l'homme qui s'envola de nouveau vers ce qui semble être une forêt. Nous nous engouffrons dans ce bois et continuons d'avancer. L'écorce des arbres semble être faite de charbon et les feuilles pendant aux branches sont noires. Alors qu'une brise de vent nous parvint, quelques une de ces feuilles volettent jusqu'au sol et je remarque alors qu'il s'agit en réalité de plumes.
Alors que nous nous enfonçons de plus en plus dans la sinistre forêt, je remarque soudain un changement de couleur sur le tronc de certains arbres. Je m'approche légèrement et pose le bout de mes doigts sur ces épaisses taches bordeaux. Du sang. Beaucoup de sang. Je suis pris d'une violente nausée mais tente de la combattre en chassant toutes les images que ce liquide me mettait en tête. Je me remet à voler avant que le Déchu s'aperçoive de mon mal être.
Alors que je me remettais peu à peu de ce que je venais de voir, j'entendis une sorte de rugissement. Je tourne immédiatement mon visage de tous côtés. Rien.
- Il y a des animaux dans ces bois ? demandais-je.
- Cela dépend de ce que tu considères comme un animal... répond ironiquement l'homme.
Aussitôt dit, trois lions aux poils d'ébène sortirent de l'ombre. Ces bêtes sont certainement les plus terrifiantes qu'il m'est jamais été donné de voir. Leurs yeux entiers sont rouges sang, leurs pattes sont dotées de longues griffes tranchantes, leurs canines pourraient sans doute s'enfoncer dans une brique sans aucun problème, de grandes ailes se trouvent de part et d'autre de leurs corps et ils sont si grands que leurs têtes m'arrivent aux épaules.
Je recule lentement tout en gardant mes yeux ébahis sur les créatures déchues. L'ange déchu se retourne vers moi et semble satisfait de me voir déstabilisé par ses charmants animaux de compagnie.
- Fais attention Black, ces mignonnes petites bêtes sont capables de t'arracher les membres en une toute petite morsure.
Les grognements des lions devinrent de plus en plus agressifs. Ne voulant pas que le déchu me voit en position de faiblesse, je me concentre sur ma magie et dirige ma paume de main droite vers les trois créatures. Une seconde plus tard, une fumée acre se dirigea vers elles et les trouble un instant. Je n'eu même pas le temps de me réjouir d'avoir surmonter ma frayeur que la fumée disparue et les lions étaient plus énervés que jamais.
L'un d'eux se mit à battre rapidement des ailes et se rapprocha de moi à toute vitesse. Sa gueule ouverte faisait entrevoir ses rangées de dents pointues. L'animal était maintenant si proche que je pouvais sentir son haleine. Une odeur de sang.
J'utilise mon pouvoir de la vitesse pour tenter de le fuir. Alors que je pensais l'avoir semé, je ralentis et les deux autres apparurent soudainement devant moi. Leurs rugissements me glaçais le sang. Je commence à paniquer. Réfléchis bon sang !
Je savais que je n'avais que quelques secondes avant qu'ils m'aient entièrement dévoré alors je descend en flèche vers le sol. J'atterris violemment sur le sol et reste légèrement sonné un moment. Je soupire de soulagement et ferme les yeux.
Quand je les rouvre, deux grands yeux rouges me fixent. Je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit, une mâchoire pointue se referme sur mon flan d'un coup sec. Je sentis parfaitement les canines transpercer la chair de ma hanche et de mon ventre. Un hurlement de douleur s'échappe de mes lèvres et puis plus rien.
C'est la douleur sur mon côté droit qui me réveilla. J'ouvre les yeux et prend un petit moment pour laisser les souvenirs me submerger. Je jette un regard circulaire à l'endroit où je me trouve. Je suis allongé dans un grand lit entourés de rideaux lourds et poussiéreux. La chambre est très grande et vaste. La petite fenêtre encrassée ne laisse passer aucune lumière. Je me demande si c'est parce qu'il fait nuit ou parce qu'il n'y a pas de soleil, ici. Une grande armoire se trouve près de la porte, une cheminée est encastrée dans le mur en face du lit, une commode en bois soutient un miroir brisé par endroits et un verre contenant une liqueur ressemblant à du vin et un tapis richement décoré recouvre l'espace de parquet vide.
Je dois avouer que je suis surpris de me trouver dans cette grande chambre... Je m'attendais plutôt à une cellule ou à une cave. Je me lève avec difficulté et marche jusqu'à la fenêtre. L'endroit dans lequel je me situe se trouve au beau milieu de cette forêt satanique. Je reconnais également des marrais non loin d'ici. Je n'ai pourtant aucun souvenir d'être arrivé jusque là.
Je me place devant le grand miroir et observe. Mes cheveux bruns sont en bataille et ma peau est blanche comme marbre. Mon T-shirt est couvert de sang ainsi que mes mains et ma tempe gauche. Je soulève légèrement le tissu qui recouvre mon torse et grimace de douleur quand ma main entre en contact avec la blessure. Cette dernière saigne abondamment et n'est pas belle à voir, ma chaire étant lacérée et colorée de bordeaux.
Je devrais faire quelque chose si je ne veux pas mourir ici. Je me dirige vers la porte, me donnant pour mission de trouver une salle de bain pour nettoyer tout ça. Alors que j'avais la main sur la poignée, celle-ci tourna et quelqu'un entra. Un petit garçon, habillé d'une tunique en laine grise. Je recule instinctivement et le fixe, près à me défendre s'il le faut.
- Bonsoir, me salut la voix enfantine mais assurée.
L'enfant se rapproche de moi et je remarque qu'il tire un chariot faisant le double de sa taille. Ses yeux sont d'un gris ardoise très intense et ses cheveux, roux. Pas le genre de roux agressif, plutôt le genre de couleur à vous faire penser aux couchés de soleil.
- Qui es-tu ? demandais-je, suspicieux.
- Je m'appelle Luke, répondit-il. Je suis là pour changer les draps.
Le dénommé Luke se dirigea vers le matelas et tire sur le dessus de lit à l'aide de ses petits bras. Pendant un instant, il me fit de la peine. Puis je me rappela que j'étais dans le monde des déchus. Je ne dois faire confiance à personne.
- Quel âges as-tu ? continuais-je pour assouvir ma curiosité envers ce jeune garçon.
- Environs 7 ans... Je ne sais plus très bien. Nous ne fêtons pas vraiment les anniversaires par ici. Encore moins ceux des domestiques, m'expliqua-t-il en continuant à s'affairer.
- Tu es un domestique ?
- De quoi ais-je l'air selon vous ?
Je ne répond rien et le regarde faire un revers au drap brun. Il tapote légèrement les deux oreillers en satin puis pose les draps sales sur son chariot. Il ressemble à un petit automate. Je me surprend à regarder les petites tâches de rousseurs qui constellent son nez et ses joues. Quand il eut fini, il se tourne vers moi et pointe mon ventre de son petit doigt.
- Il va falloir s'occuper de ça.
- Je préfère le faire moi même, répliquais-je sèchement.
- Comme vous voudrez. Mais ça devra attendre. Le maître vous attend pour le banquet. Je vous ai préparé une tenue.
- Tu parles de l'homme qui m'a conduit ici ? devinais-je.
- Je ne vous ai pas vu arriver. J'étais dans les cuisines.
Je jette un regard aux vêtements pliés et posés sur la commode. Puis mon regarde se pose de nouveau sur l'enfant aux cheveux de couché de soleil. Je m'agenouille pour être à sa hauteur et lui demande :
- Dis moi, Luke. Tu n'aurais pas vu une jeune fille blonde arriver ici récemment ?
- Vous parlez sûrement de l'Élue. Elle est arrivée il y a quatre jours. Mais je ne suis pas autorisé à en dire plus.
Il parlait d'une voix si basse qu'il m'était difficile de comprendre ce qu'il disait.
- Quatre jours ? Mais je croyais que...
- Vous avez dormi longtemps. Je crois que vous êtes arrivés la semaine dernière.
- Comment c'est possible ? Depuis ce temps, la blessure aurait du avoir cicatrisée. Les plaies cicatrisent toujours sur la peau des anges et des démons...
- Ici, rien n'est ordinaire. Tout est sombre. Tout est dangereux, murmura-t-il d'une voix moins calme.
J'avais encore un millier de questions. Mais de toute évidence, Luke risquait gros rien qu'en me parlant. Et bien que je ne lui faisais pas confiance, je ne voulais pas attirer d'ennuis à un enfant à l'air si innocent...
- Je dois y aller, dit-il comme pour confirmer mes pensées. S'il vous plaît, ne dites à personne que je vous ai dis tout ça.
Je hoche la tête.
- Oh et, une fois que vous serez prêt, descendez les escaliers jusqu'au rez de chaussée. Vous trouverez le banquet. Ne traînez pas !
Sur ce, l'enfant disparut, son chariot avec lui. Je me déshabilla et enfila le pantalon et la chemise que Luke m'avait laissés. Le frottement du tissu contre ma peau à vif était insupportable et je manquais de m'évanouir à chaque respiration. Mais je devais rester fort. Pour accomplir ma mission.
Je descendis les escaliers de marbre et arrive enfin en bas. Un bruit mélodieux de piano et de harpe s'échappe d'une grande porte en bois massif. Un brouhaha de conversations et de rires se mêlent à la musique. Je pose ma main sur la porte et prend une grande inspiration. Il ne faut surtout pas que je pense à tous ses anges déchus aux regards démoniaques et meurtriers qui auraient tous plus qu'envie de me trancher la gorge, de boire mon sang et de m'arracher les yeux pour en faire un collier. Il faut absolument que j'entre sans me faire remarquer.
Je pousse les deux battants de l'entrée et je fais un pas en avant. Une immense table ronde chargée de nourriture et de boissons se trouve au milieu de la pièce. Une centaine de personnes sont assises autour de celle-ci. Quand je fais mon entrée, chaque invité cesse de parler et tourne son regard vers moi. Des milliers d'yeux sont fixés sur moi. Bon et bien pour la discrétion c'est un échec cuisant...
Que suis-je sensé faire ? Partir en courant et en hurlant au secours ou avancer et saluer chaleureusement tous ces envoyés de Satan ?
- Mes chers amis, je vous présente Castiel Black, dit à haute voix un homme en se levant. Approche Castiel.
Question résolue...
Je déglutis et marche jusqu'à l'homme qui semble dominer l'assemblée. Je reconnu sa voix immédiatement. C'est l'homme pour lequel je travaille. Son habituelle cape noire est toujours accrochée autour de son cou et tombe jusqu'au sol mais pour la première fois, je peux voir son visage. Quand j'arrive à sa hauteur, je remarque que ses yeux ne sont pas de la même couleur. L'un est d'un noir encre et l'autre est totalement blanc. Je frissonne intérieurement à la vue de ce spectacle et détourne aussitôt mon regard. Ses cheveux bruns lui tombent jusqu'aux épaules et son visage a des traits fins. C'est ce qu'on pourrait considérer comme un bel homme je suppose.
- Prend donc place, m'invita-t-il en me laissant sa chaise.
Je me laisse tomber sur le siège, trop épuisé pour riposter. La douleur de ma hanche me faisait tourner la tête. L'homme se retourne et monte de petits escaliers pour atteindre une estrade où se trouvent plusieurs trônes. Il s'assit sur celui du milieu.
- Inutile de me présenter, continua l'ange déchu d'une voix ironique. Tu me connaîtras bien assez tôt. Pour le moment, que dirais-tu de profiter du banquet ?
La musique reprit, rapidement suivie des conversations fortes et incompréhensibles. Personne ne prêtait plus attention à moi. J'avais l'impression d'être sur une autre planète. Une jeune fille d'à peu près 13 ans me servit du vin. Son visage était impénétrable. Quelques minutes plus tard, je reconnu Luke parmi la foule. Il servit à plusieurs invités une sorte de viande dont je ne voulais pas connaître la provenance. Il fit le tour de la table jusqu'à moi et murmura assez bas pour que je sois le seul à l'entendre :
- A ta place, je boirais de l'eau.
Il repartit et je jetais un coup d'œil à mon verre. Le vin paraissait visqueux et épais. Je repoussa donc la coupe, ainsi que mon assiette.
- Tu n'as pas grand appétit, remarqua une vieille femme assise à ma gauche.
- Je n'ai pas envie de m'empoisonner avec votre nourriture.
La vieille dame éclata de rire et souris d'un air menaçant. Elle posa ses longs ongles crochus sur la table et les remua comme pour m'effrayer.
- A ce que j'ai compris, tu es bien plus utile au maître vivant que mort... dit-elle.
Je ne répondis pas et détourna le regard. Au milieu de la table ronde est gravé le symbole des déchus. Le même que sur l'avant-bras de Sarah. Je dévisage chaque invité. Tous ont un air effrayant et chacun porte la marque sur leur bras ainsi qu'une cape. Je ne me sens pas à ma place et j'en suis ravi.
Soudain, alors que les domestiques allaient apporter le dessert, le maître des déchus se leva et fit tinter son verre comme pour faire un discours. Les conversations cessèrent et les regards se dirigèrent vers l'estrade.
- Royauté des anges déchus, je vous ai tous réunis ce soir non pour vous présenter Castiel Black mais une toute autre personne, bien plus précieuse. Mesdames et messieurs... L'Élue.
Mon coeur s'arrêta de battre. Je n'entendais plus rien. Sarah venait d'entrée, encadrée de deux jeunes femmes d'environs son âge. Mon ange avait une longue robe blanche couverte de dentelle ainsi qu'une pèlerine grise pâle. Ses cheveux semblaient plus longs,plus cendrés et une couronne de lierre les décorait. Ses grands yeux bleus étaient maquillés de noir et son visage était plus pâle que jamais. Elle traversa la salle d'un pas assuré, regardant droit devant elle. Elle arriva devant la plateforme et monta les marches. Elle se plaça à côté du maître, son visage fermé et dur. Je n'arrivais à déchiffrer aucun sentiment à travers son expression. Elle ressemblait à une statue.
- Je voudrais porter un toast, à la princesse de la lune. En la remerciant d'être ici parmi nous.
Le maître leva son verre et les invités l'imitèrent. Sarah ne cilla pas. Elle prit place sur le trône à la gauche du grand homme.
- A la princesse ! s'exclamèrent les voix en coeur.
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Voilà le chapiiiiiiitre !! J'ai vraiment beaucoup travaillé dessus et j'espère sincèrement que vous l'avez aimé !
Aimez vous le tournant que le livre prend ?
Que pensez vous de la situation ainsi que des anges déchus et des nouveaux personnages rencontrés ? Dites moi tout en commentaire !!
Encore merci pour les 1000 abonnés et les 300 000 vues sur ce livre et merci de me soutenir depuis maintenant deux ans, c'est vraiment incroyable ! Encore désolée pour mon retard mais j'ai beaucoup travaillé cette année et je n'ai pas eu le temps d'écrire mais cette année je rentre en seconde et je pense vraiment pouvoir me reconcentrer sur Wattpad !
Je pense également refaire prochainement une FAQ donc si vous avez des questions à me poser, n'hésitez pas !
- La Tortue
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