24 | Sarah

Ce matin quand j'ouvre les yeux je suis à la fois soulagée de voir sa cellule vide mais à la fois... J'ai une espèce de pincement au coeur. Je suis consciente que sa noirceur ne fait que me tuer peu à peu mais cette douleur et cette torture, c'est la seule chose qui me fasse vraiment me sentir vivante. Depuis un moment je ne fais que de mener une guerre contre moi même, de lutter contre la vraie moi. Mais je m'interdis de penser à lui. Il est toxique pour moi et déjà que je dois repousser mes gênes monstrueux, avoir des sentiments pour un démon serait pire que destructif. 

Mais après tout, je suis moi même l'architecte de ma propre destruction. 

Ne pas savoir où il est en ce moment me tue. Comment est-ce possible d'avoir autant besoin de quelqu'un qui ne peut que vous faire du mal ? Mais je sais que lui dire de partir était la meilleure chose à faire. 

- Où est-il ? s'exclame le démon.

- Qui ? s'étonne Marie.

- Castiel, idiote ! 

- Il est parti, dis-je.

- Quoi ?! s'étonne l'ami de Castiel. De son plein gré ?

- Non.

Il y a des fois où je regrette d'avoir été élevée comme une ange... J'ai trop de mal à mentir et pourtant ça me serait bien utile.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ? me lance le démon.

- Moi ? Tu plaisantes ? C'est à lui que tu devrais poser cette question !

- Il ne serait pas parti si tu lui avais demandé de rester...

- Je m'en fiche.

Le démon me lança un regard noir et soudain, il dirigea sa main vers moi et lança des éclairs. Je me couche juste à temps mais Marie reçoit la foudre sur sa hanche. Elle tombe sur le sol et je me précipite devant elle pour la protéger. Mon amie pousse un cri de surprise et pose ses paumes sur sa blessure. 

- Mais t'es complètement malade ! hurlais-je.

Je dirige mes deux paumes vers lui et utilise mon pouvoir de la lune et je le propulse contre la paroi de sa cellule avec la force des rayons de lumière. Il atterrit lourdement sur le dos et grogne. Il se relève tout de même, prêt à riposter.

- Tu es inconsciente de l'avoir laissé partir ! dit l'ami de Castiel.

- Je ne suis pas sa mère ! Et il est assez grand pour se débrouiller tout seul.

- Réfléchis bon sang ! Il est une cible facile pour les déchus maintenant.

- Ils ne lui feront rien, rétorquais-je. 

- Pourquoi tu as fais ça ?

- Et pourquoi pas ? Tous les deux vous n'aviez rien à faire ici. Je suis une ange déchue et c'est à moi et à moi seule de prendre ces responsabilités.

- Je n'approuve en rien votre relation, quelle qu'en soit sa nature. Mais je sais que Castiel tient à toi, bien que ça me paraît complètement insensé.

- J'ai pas de temps à perdre à discuter avec un démon.

- Arrête de parler des démons avec cet air de dégoût ! s'énerve-t-il. Ton sang est plus noir que le mien, le peuple auquel tu appartiens dépasse de loin l'atrocité qui coule dans les veines du mien.

- Je ne l'ai pas choisi... balbutiais-je plus pour moi même.

Le démon redouble d'effort et une foudre puissante frappe les barreaux de notre cellule. La colère monte en moi et je sens la magie bouillonner dans tout mon corps, je la sens crépiter au bout de mes doigts. Je tends les bras vers lui et je rassemble une grande partie de ma magie. Sans que je puisses contrôler quoi que ce soit, mon pouvoir est propulsé vers le garçon et ce dernier est éjecté à l'autre bout de sa cage de fer.

Il allait répliquer mais une sentinelle arrive et nous dit :

- Vous devez partir aujourd'hui. 

- Il y a un problème ? demande le démon en me quittant des yeux. 

- Les anges déchus, déglutit la sentinelle. Ils s'attaquent à tout notre pays. Ils ont déjà saccagé une bonne partie de la capitale. C'est votre faute ! Partez. Vous avez déjà bien assez abusé de notre hospitalité. 

- Comment-ça ? m'inquiétais-je. 

- Il ont mis le feu à plusieurs bâtiments, des créatures maléfiques ont été lâchées dans la citée. Vous devez absolument partir ! C'est vous qu'ils cherchent. Si vous restez, ils vont continuer à nous persécuter. 

- C'est votre rôle de nous protéger non ? crache le jeune homme. 

La femme d'un certain âge se tourne avec mépris vers la cellule du démon et lui répond d'une voix aussi froide que la glace :

- Notre fonction est effectivement de défendre vos communautés mais ne vous croyez pas supérieur pour autant. Vous dépendez de nous pour survivre alors que quand à nous, nous pourrions vivre sans vous sans le moindre problème. 

- Est-ce que je peux voir Sophie ? demandais-je soudainement. 

- Sophie ? s'étonne la sentinelle. 

- Oui. C'est ma meilleure amie et elle étudie au Gouffre depuis un an.

- Je connais tout le monde ici. Il n'y a pas de Sophie, je suis désolée. 

Mon coeur s'arrêta un instant puis repartit de plus belle. Si Sophie n'est pas ici, alors où est-elle ? Une vague d'anxiété me traverse mais je me concentre de nouveau sur Marie, qui est de plus en plus mal en point. La femme a remarqué la blessure de mon amie et étant donné ses instincts de protection, elle s'approche de Marie et commence à la soigner à l'aide d'une pommade.

- Merci, sourit Marie. 

- Je suis navrée, s'excuse la sentinelle d'une quarantaine d'années, même blessée je vais vous demander de partir. 

- Je comprend.

- Nous vous ferons passer par un chemin sûr. Mais votre sécurité ne sera plus en notre pouvoir quand vous aurez passé la frontière... Les déchus sont plus dangereux que jamais.

- Vous en avez déjà bien assez fait, lui assurais-je quand elle finit de s'occuper de Marie. 

Une fois mon amie soignée, la femme nous libère et le démon commence à s'en aller rapidement. 

- Où vas-tu ? l'apostrophais-je. 

- Je pars de mon côté, répond-t-il sans se retourner. Je dois retrouver Castiel. 

L'entente de son prénom me fait l'effet d'un coup de couteau dans le coeur. Ma respiration se bloque un instant et je sens mes doigts trembler. Castiel... Sa voix me manque. J'aimerais tellement entendre ses pensées. Mais mon esprit est vide, je ne sens pas sa présence près de moi et c'est terriblement douloureux. Mais c'est toi qui l'a voulu, me dis-je en serrant les poings. 

- Tu vas te faire tuer si tu sors par l'entrée principale ! fis-je remarquer. 

- Je prend moins de risque que si je partais avec toi. Qui me dit que tes pouvoirs sataniques ne vont pas m'assassiner ?

- Combien de fois vais-je devoir me justifier... soupirais-je. Je n...

- Tu ne me feras pas changer d'avis, s'exaspère le démon. Castiel ne peut pas rester seul au milieu de ce cahot. 

- Tu essaies de me faire sentir coupable ? devinais-je énervée.

- Tu te sens déjà coupable, rectifie-t-il. Je n'ai pas besoin de dire quoi que ce soit. 

Je serre mes poings si fort que je perçois mes veines se dessiner sous ma peau pâle. Une lueur de satisfaction traverse le visage du garçon. Il croit avoir gagné. Mais je ne me sens pas coupable. 

C'est bien pire que ça... Je me sens vide. Et je commence à penser que ne rien ressentir est pire que de souffrir. Parce que quand on souffre, au moins on sait pourquoi. Alors que moi, je suis perdue et j'ai du mal à me souvenir de la différence entre la mort et ma vie. Peut être n'y en a-t-il pas et au quel cas il y en aurait une, ce serait celle ci : La mort est paisible. Ma vie est étouffante. 


Une heure plus tard, Marie et moi sommes toutes deux dans une sorte de passage sous-terrain. Je porte à bouts de bras une lourde lampe à huile et une carte sur laquelle est tracé le chemin à prendre. Marie boite derrière moi et s'aide des parois pour avancer. Les sentinelles se sont montrés fidèles à l'image que j'avais d'eux : altruistes, généreux et tolérants. Enfin, si enfermer quatre adolescents dans des cages peut être qualifié comme de la tolérance. Cependant, je les comprend. Après tout, bien que leur fonction est de veiller sur nous, ils n'en demeurent pas moins des êtres vivants. Ils n'ont pas à risquer la vie de toute leur communauté pour nous protéger. 

Mes pensées se bousculent et s'entrechoquent, me provoquant une insupportable migraine. 

- Je suis désolée pour Jared, dit soudainement Marie.

Je m'arrête brusquement en entendant la voix faible de mon amie. Je ferme les yeux un instant pour tenter de contrôler cette vague de sentiments puis je me tourne vers elle. Marie m'a appris que Jared a disparu alors que j'étais partie avec Castiel. Elle affirme qu'elle ne sait pas pourquoi mais je sais qu'elle ment. Elle en sait toujours bien plus qu'elle ne veut bien me dire. Mais elle sait aussi que je ne pourrais pas supporter longtemps tout ce qui me tombe dessus... Je lui fais confiance. Si elle croit bon de me cacher la vérité, c'est que c'est la bonne solution.

- Tu n'y es pour rien, finis-je par lâcher. 

- Si, me contredit-elle en baissant la tête. 

- Comment ça ? bredouillais-je d'une voix cassante. 

- J... Je savais qu'il allait partir. J'aurais pu l'en empêcher mais je n'ai pas voulu croire que...

- Marie stop ! l'arrêtais-je en levant la main. Je ne veux pas savoir. J'ai déjà assez de choses qui me torturent l'esprit pour le moment. Tant qu'il est en sécurité, je ne veux rien savoir.

Je me retourne et je me mords la lèvre jusqu'à sentir un goût de sang. Je continue de marcher sans rien ajouter. Les seuls sons qui se propagent dans le sous-terrain sont ceux de nos chaussures martelant la roche et le grincement de la lampe que je tiens difficilement. 

Mes yeux se sont habitués à l'obscurité et j'ai l'impression que mes jambes avancent toutes seules, sans que je n'ai besoin d'y penser. Mon esprit est embrouillé et mon regard se perd dans le vide. Comment j'ai fais pour en arriver là ? Il y a environ un an j'étais destinée à être une gardienne angélique, de protéger mon humain, de vivre normalement comme tous les anges sont destinés à le faire. Mais à la place, je suis sous terre, une marque satanique sur mon bras, mon coeur attaché à un démon, un de mes amis à disparu, ma meilleure amie m'a menti et pour les autres, je ne sais pas si ils sont en vie, ma sœur est retenue prisonnière par les pires créatures imaginables et mon père est vivant. 

Je me sens faiblir à chaque pas et le poids de la lampe à huile que je porte n'arrange rien. Soudainement, une idée me vient. Je pose l'objet et je me concentre pour utiliser mes pouvoirs de la lune. Après quelque secondes, une sphère de lumière apparaît devant mes yeux et une puissante lumière m'éblouie. 

- Le chemin est encore long Sarah, me prévient Marie. Tu ne pourras pas tenir jusqu'à la fin. La magie demande une très grande énergie. 

- Ça va aller, lui assurais-je. Est-ce que ta blessure te fait mal ? 

- Ne t'inquiète pas pour ça. 

- Je suis... Je suis vraiment désolée de t'avoir embarquée là dedans Marie, m'excusais-je confuse. Tu aurais du rester à l'école avec les autres mais à la place tu es ici, blessée et fatiguée, pour m'aider. 

- Si j'avais voulu rester au château, je ne serais pas ici. 

- Merci en tout cas. Pour tout. 

Nous marchons encore pendant un temps indéterminé mais qui en tout cas me semble être une éternité. Le souterrain devient de plus ne plus sombre et j'ai comme l'impression que les parois se rapprochent de plus en plus. Je ralentis juste assez pour pouvoir prendre le temps d'analyser ce qui nous entoure. Je continue néanmoins d'avancer et au bout d'un moment, des bruits de pas se font entendre. Je me stoppe net et pose ma main sur l'avant bras de Marie pour lui indiquer de s'arrêter également. 

- Tu as entendu ? chuchotais-je. 

- Non ? répondit-elle d'un ton interrogateur.

- J'ai cru entendre... murmurais-je sans finir ma phrase.

Marie semble se concentrer et je présume qu'elle utilise son pouvoir du savoir. Quand elle replonge ses yeux dans les miens, je vois que quelque chose ne va pas. Je perçois une lueur d'hésitation traverser ses yeux. Va-t-elle me dire la vérité ou me mentir une fois de plus pour me protéger ? Je sais que je suis sensée vouloir la sincérité. Mais je ne suis pas aussi forte que peuvent le penser ceux qui ne me connaissent que par mon pouvoir. Au fond de moi, j'ai peur de cette vérité. Elle ne m'a jamais été favorable. Alors, peut être que j'attend seulement un mensonge assez crédible pour pouvoir passer à autre chose. Et c'est comme ça pour tout. 

- Les sentinelles nous ont piégées, lâche-t-elle finalement. 

J'ouvre la bouche, m'apprêtant à la sommer de me donner plus de détails quand tout à coup, le bruit devient un vacarme de foulées précipitées résonnants dans les crevasses. D'un même mouvement, Marie et moi jetons un regard circulaire autour de nous en quête d'un endroit où se camoufler. Mes yeux s'arrêtent finalement sur un faille creusée dans la roche tel un éclair qui strie le ciel par temps d'orage. La brèche est assez fine pour avoir le mérite d'être discrète mais cependant suffisamment ample pour nous permettre de nous y glisser.

J'agrippe le poignet de mon acolyte et nous disparaissons dans la fente. Cette dernière est très profonde ce qui nous permet de nous éloigner raisonnablement du danger. La facilité avec laquelle nous nous faufilons dans cette fissure m'amène à penser que depuis que nous sommes en fuite, Marie et moi n'avons rien mangé qui pourrait être considéré comme un vrai repas. Quand bien même nous nous sommes renforcées grâce à l'entraînement donné par les sentinelles, nous demeurons affreusement maigres. Mais pour le moment, ce détail n'est que le cadet de nos soucis. 

Alors que mon coeur battait déjà si fort que je craignais que les intrus l'entendent et ne nous trouvent, trois silhouettes se dessinent devant notre cachette. Si l'on s'en fie aux carrures, ce trio est composé de deux hommes et d'une femme. Tous trois sont vêtus de capes noires et leurs visages sont dissimulés par celles-ci.

- Je ne comprend pas, s'étonne le premier homme. Les sentinelles nous ont pourtant assurés qu'elle serait ici. 

- Silence Carter ! le coupe sévèrement le deuxième. Tu vas encore faire rater toute l'opération. 

- Quand allez-vous enfin arrêter de vous quereller vous deux ? s'exaspère la femme.  

Marie est la moins proche de l'extérieur et nous sommes tellement oppressées que la roche indolore mon dos et mes côtes. N'importe quel mouvement est physiquement impossible. Pourtant, j'aimerais pouvoir tourner ma tête vers Marie, croiser son regard clairvoyant et plonger dans un de ses mensonges qui me réconfortera en me faisant croire que tout ira bien.

- Ne parle pas, reste calme.

La voix qui résonne dans ma tête est celle de Marie. Cette intervention me rappelle que je suis capable de communiquer par la pensée. 

- Qui sont-ils ? demandais-je. 

- Des anges déchus

- Ils sont là pour moi... 

- Sans doute

Ces trois anges déchus sont ici pour moi. Et s'ils nous trouvent, je ne donne pas cher de notre peau... Je n'aurai jamais du laisser Marie venir avec moi. Mais maintenant, il est trop tard pour reculer. 

- Rappelez moi pourquoi nous avons accepté de faire ça ? se plaint l'un des deux hommes. 

- Personnellement, je tiens à la vie, répond froidement la femme. Cela répond à ta question ? 

- Et qu'est-ce qui se passera si nous ne trouvons pas l'Elue ? s'inquiète le troisième Déchu. 

Mon corps est parcouru de frissons, tous mes muscles se contractent et mon coeur s'emballe. Ce dernier bat si fort que j'ai peur que les trois anges déchus ne l'entendent. Je n'arrive pas à croire que les sentinelles nous ont tendu un piège. Ne sont-ils pas justement sensé nous protéger contre ces monstres ? 

- La ferme ! s'énerve la Déchue. Si tu parles encore une fois, je t'arrache la langue. 

Je devine sans mal que la femme est plus âgée et plus expérimentée que les deux autres qui sont certainement des novices. J'aimerai pouvoir tourner la tête pour voir Marie mais je ne peux pas bouger à cause des parois étroites. Quand bien même ce serait possible, je crois que j'en serai incapable. Je suis figée par la peur. Et je me sens terriblement vulnérable. 

Soudain, je vois les trois silhouettes passer devant la brèche. Je bloque ma respiration. S'ils remarquent la faille, nous sommes mortes. Mais à mon plus grand étonnement, ils avancent sans nous repérer. Je soupire de soulagement et recommence à respirer. Alors que je nous croyais sorties d'affaire, j'entend Marie pousser un gémissement de douleur. 

- La pommade que la sentinelle m'a appliquée... C'était du poison. Elle voulait nous retarder.  

Un filet de sueur froide coula le long de ma colonne vertébrale. La panique me submergea de nouveau. Les déchus ont forcément entendu le gémissement. Nous n'avons que très peu de temps avant qu'ils reviennent et nous attrapent. Je dois réfléchir vite. Qu'est-ce que je suis sensée faire ? Comment pourrais-je nous sauver ? 

Prise par le temps, j'agis instinctivement. Je n'utilise même plus mon pouvoir de la pensée. Cela serait une perte inutile d'énergie : nous sommes déjà repérées. 

- Marie, tu te sens capable de courir le plus vite possible jusqu'à la sortie ? 

- Je crois... dit-elle faiblement. Mais on ne sait même pas où se trouve la sortie. 

- Utilise ton pouvoir du savoir quand le chemin se divise. Sinon, avance sans réfléchir, lui ordonnais-je

- Et toi qu'est-ce que tu vas faire ? demanda-t-elle. 

- Ils nous rattraperons si je ne fais rien. Il faut que je les ralentissent. Puis je te rejoindrais. Mais surtout quoi qu'il arrive, sors de cet endroit et sauve toi. 

Je sais qu'elle n'approuve pas cette idée. Mais ils vont arriver d'une seconde à l'autre. Et il est hors de question qu'on lui fasse du mal à cause de moi. Je me précipite hors de la faille et Marie en fait autant; Elle me lance un dernier regard et je lui indique le passage pour qu'elle s'en aille. Mon amie se met à courir aussi vite que sa blessure le lui permet. Je me retourne et mes longues ailes blanches sortent de mes omoplates. 

Les échos de leurs pas me parviennent. Je reste droite, la tête haute. Au fond de moi, je suis tétanisée. Mais je dois leur faire croire le contraire. 

- Tu te livres à nous ? ricane la femme. Comme c'est gentil. Ça nous fait gagner du temps précieux.

La Déchue qui me fait face est bien plus grande que moi. Ses yeux et ses cheveux sont noirs de jais, sa peau est si claire que je perçois sans difficulté les courbes de ses veines le long de ses bras dénudés. Ses deux camarades se tiennent de part et d'autre d'elle. 

- Attrapez la, exigea-t-elle à ceux-ci.

Alors que les deux jeunes hommes avancent d'un pas pour exécuter leur mission, je tends mes bras en leur direction et une décharge de lumière les frappent en pleine poitrine. Ils sont projetés en arrière et retombent sur le dos. La femme me lance un regard assassin mais à la fois un sourire vicieux. 

- Alors c'est vrai ce qu'on dit... remarque-t-elle. Tu es très puissante. Mais je crains que tu sois en revanche bien trop naïve pour penser pouvoir nous arrêter. Tu ne pourrais même pas imaginer ce que nous sommes capables de faire.7

- Vous tuez des innocents, crachais-je. 

- Oh chérie, rigole-t-elle, il n'y a que les novices qui font ce genre de babioles. Rien de bien grave. 

Une vague de colère monta en moi et je sentis ma magie crépiter au bout de mes doigts. Je sers mes poings puis dirige ma paume droite vers elle. Mais elle réagit un quart de seconde plus tard. Un nuage noire et épais s'approche dangereusement de moi. J'essaie de reculer mais je n'ai même pas le temps de faire un pas que sa magie m'atteint. La brume sombre m'entoure et soudain, le noir complet. Elle m'a rendue aveugle. Je perds tous mes repères et bouge mes bras au hasard. 

- On se sent tout de suite plus vulnérable n'est-ce pas Princesse de la lune ? se moque mon adversaire. 

Je suis bien trop attaquable pour me défendre. Elle éviterait mes coups sans aucun problème. Je me retourne et essaie de m'enfuir en courant. Mais c'était inévitable, elle me rattrape et me frappe à la tête. Je m'effondre sur le sol et je l'entends chercher quelque chose dans sa poche. 

Une aiguille se plante dans mon cou et un liquide se déverse dans mon sang. 



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Voilà le chapiter 24 !!

Je saiiiiiis que j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire mais j'étais vraiment très occupée avec les cours et tout ça... Mais la fin de l'année scolaire approche et je vais faire beaucoup d'efforts pour vous poster un maximum de chapitres ! 

Je ne suis pas complètement satisfaite de ce chapitre :-/ Qu'en dites vous ?? Trop court ? Trop peu d'action ? Dites moi tous vos ressentis !

Je me demandais aussi si cela vous plairait que je refasse une FAQ comme l'année dernière où vous pourrez me poser toutes vos questions (: 

En tout cas, je m'excuse encore de mon retard et je vous promet que je vais travailler dur pour que le prochain chapitre arrive plus rapidement !  

Merci de votre soutient et des 900 abonnés, ça me fait tellement plaisir <3

- La Tortue 





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