Paris Blues.
Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance
Est de l'avoir perdu sans te l'avoir donné.
Alfred de Musset.
Paris.
Point de vue de Cassandra.
La phase de deuil avait duré une semaine pour tout le monde. Après l'enterrement à Vienne et le retour à Paris, je sentais que la vie reprenais son cours normal et que tous les gens qui étaient présents à l'enterrement ou qui ont contribué à la phase de deuil ont repris leurs veilles habitudes.
J'avais organisé une petite soirée chez moi dans l'espoir qu'on rendrait tous un dernier hommage à Arthur en échangeant des anecdotes et en partageant des souvenirs. Mais les invités ont en décidé autrement.
Résultat, ma maison s'était transformée en cliché de fête d'étudiants aux Etats-Unis. La maison fourmillait d'invités, parfois que je ne connaissais même pas, les gens buvaient les alcools forts directement dans les bouteilles et faisaient des cocktails à base de tous ce qui leur tombait sous la main, un groupe d'invités s'était aussi installé dans mon salon pour fumer allègrement des joints et un couple était carrément entrain de faire leur préliminaires sur mon canapé aux yeux de tous. Sans parler de tous les couples qui s'étaient isolés dans une des chambres ou dans le jardin pour avoir « un peu d'intimité » et sans oublier de mentionner tous ceux qui s'échangeaient des pilules en douce...
Sans vraiment réfléchir, j'ai décidé de prendre pars à ces festivités. Dans ma cuisine, un homme qu'il m'est arrivé de croiser une ou deux fois me passa un joint et je pris la drogue de ses mains. Je tirai une taffe. Je voulais fumer pour oublier, être plongée dans une euphorie totale jusqu'à en oublier mon existence. Cependant, tout ce que je sentais pour le moment c'était la drogue noircir mes poumons et me donner sommeil.
Mon repos fut interrompu par Ivana qui me prit la drogue des mains pour tirer une taffe à son tour. Je détestais cette salope ! Et c'était réciproque ! Je détestais son air condescendant qui disait « regardez-moi du haut de mes quinze ans j'ai déjà tout vu et tout vécu », je détestais la façon dont elle vous regardait avec toute la haine et le mépris du monde pour vous intimider et surtout, ce que je haïssais le plus chez elle, c'était son côté imprévisible, cette fille était capable de tous et c'est pour cette raison que je m'en méfiais. La seule raison pour laquelle je l'avais invité chez moi c'était parce qu'Arthur était son cousin et qu'au début ça devait être une soirée pour lui rendre hommage. Avant que ça ne dégénère.
« Très belle soirée pour rendre hommage à Arthur. »
Elle avait une bière dans la main et me regardait droit dans les yeux.
« Tu veux quoi Ivana ? »
« Je veux juste que t'arrête de faire la pauvre petite victime triste de la mort de mon cousin on sait tous que tes relations amoureuses sont artificielles et ne dépassent jamais les deux mois ! »
« Bordel ! Hurlai-je, qu'est ce que tu sais de moi Ivana ? Hein ? Tu ne sais rien ! T'es qu'une gamine qui veut se rendre intéressante... »
« C'est moi qui veut me rendre intéressante ? M'interrompit elle en haussant le ton, ce n'est pas moi qui pleurait à l'enterrement comme une mauvaise actrice. Tes pleurs sonnaient tellement faux ! Tout cela sonne tellement faux et tellement hypocrite même pour toi. »
« Je t'interdis de me parler comme ça espèce de naine. J'ai..j'aim...j'aimais beaucoup Arthur ! »
« On sait tous que tu sortais avec lui pour sa popularité alors arrête de dire que tu l'aimais parce que c'est vraiment dégueulasse de te servir de ce deuil et du malheur des gens pour te mettre en valeur. Tu veux me faire croire que cette fête c'est pour lui rendre hommage ? C'est vrai que ce couple là-bas a l'air de bien lui rendre hommage ! »
Prise d'une grande rage, j'attrapai le premier couteau que je trouvai sur la table de la cuisine et le dirigeai vers Ivana pour la menacer.
« Maintenant ta gueule Ivana ! Tu crois tout savoir des gens tout le temps mais tu ne savais rien de moi et de notre relation avec Arthur alors arrête de me casser les couilles parce que ce n'est vraiment pas le moment, je passe déjà une journée de merde. »
Elle me fusilla du regard.
« On dirait que la reine des putes a perdue son sang froid. Je te conseil de te calmer, la colère fait ressortir tes rides ! »
Quel courage ! M'insulter alors que j'ai une arme blanche dans les mains.
« Dégage de chez moi salope ! »
Je mis l'accent sur la dernière insulte.
« T'inquiète pas, j'avais l'intention de partir. Y'a trop d'hypocrites dans cette maison ! »
« Dégage putain ! »
Et sur ces mots, elle prit la main d'Ian qui l'attendait devant la porte de derrière et ils s'en allèrent comme des voleurs.
Je posai le couteau sur la table ou je l'avais ramassé sous les regards apeurés des invités présents et je sortis de la cuisine en courant. Je suis monté à la cave, c'était le seul endroit ou je pouvais encore trouver un peu de tranquillité et ou je pouvais entendre mes pensées. De plus, je savais qu'un couple occupait ma chambre.
Bordel, je savais que c'était une mauvaise idée d'inviter cette conne d'Ivana. Pourquoi elle n'est pas restée dans son pays de ploucs ? Elle ne pouvait pas comprendre ce qui s'était réellement passé entre Arthur et moi.
Ce qu'il faut savoir, c'est que je ne m'étais jamais attaché à qui que ce soit, c'est vrai, j'ai commencé à sortir avec Arthur parce qu'il était très populaire et très apprécié au lycée. Il était beau, la majorité des filles le voulaient, il avait d'excellentes notes, il était chaque année élu délégué de classe et je le retrouvais à toutes les soirées ou je me rendais. Pour être encore plus populaires, on est sortit ensemble. Lui-même voulait se mettre en valeur en sortant avec moi. Au début, nous jouions la comédie, même le sexe nous le faisions pour avoir des choses à raconter à nos amis par la suite, pourtant on s'amusait bien, mes les sentiments étaient inexistants. Tout était si artificiel et faux. C'était comme un jeu. Et cette situation lui convenait. Mais elle a arrêté de me convenir à moi. Parce que j'ai développé, pour la première fois de ma vie, des sentiments amoureux pour quelqu'un ! Oui, j'ai finis par tomber amoureuse d'Arthur, aussi impossible que cela puisse paraître. Je ne l'ais jamais dis à personne, même pas à mes meilleurs amis. J'ai tout fais pour le cacher et le nier et puis un soir, pendant l'amour, au moment ou je sentais le plaisir monter j'ai finis par lui avouer que je l'aimais...et c'est à ce moment là que notre relation avait commencé à devenir compliquée.
« Qu'est ce que tu fais là ? Je t'ais cherché partout.»
Demanda Ron qui me sortit violemment de mes pensées.
Ron était un camarade de classe. Fût une époque ou il était aussi le meilleur ami d'enfance d'Arthur et du jour au lendemain, ils se sont éloignés, leurs conversations se faisaient de plus en plus rares jusqu'à ce qu'un faussé se creuse entre les deux et qu'ils arrêtent complètement de se parler. Pourtant, c'était le plus vieil ami d'Arthur. Les rumeurs disaient que c'était leurs centres d'intérêts différents qui avaient causés cette rupture. Moi je suis persuadée que c'était autre chose.
« Pourquoi tu me cherchais ? »
Il s'installa à côté de moi sans me demander la permission et tira une taffe sur la cigarette qu'il avait dans la bouche avant de me la passer.
«J'avais envie de te parler...tu m'as manqué quand tu étais à Vienne. »
Je tirai une taffe sur la cigarette. Ron posa sa main sur ma cuisse et la caressa doucement et de façon sensuelle.
« Lâches-moi ! »
Rétorquai-je sans la moindre force et sans la moindre conviction.
Il s'approcha de moi.
« Aller...t'es vraiment magnifique ce soir. Tu me donnes tellement envie... »
Et sur ces mots il couvrit mon corps de baisers.
« Putain ! Je t'ais dis de me lâcher pourquoi tu ne comprends pas ? »
Il me lança un regard taquin plein de désirs.
« Vraiment ? Tu n'en as pas envie ? Alors pourquoi ton corps réagis à mes caresses ? »
Dit-il en glissant sa main sous ma jupe pour me caresser doucement l'entre-jambe.
« Je t'ais dis de me lâcher merde ! Criai-je en le repoussant si fort qu'il se cogna la tête contre la fenêtre, t'as pas honte ? Venir me draguer et me caresser alors mon petit ami est mort il y'a presque une semaine. T'es vraiment dégueulasse ! »
« Honte ? Pourquoi je devrais avoir honte ? Ce n'est pas comme si tu étais vraiment amoureuse d'Arthur... »
« Mais qu'est ce que t'en sais de ça ? »
« Très bien alors si tu l'aimais vraiment je peux savoir pourquoi tu as couché avec moi alors que tu sortais avec lui ?
« Ta gueule ! Ta gueule ! »
« Aller...on s'était bien amusé ce jour là. Tu ne te rappelles pas ? Il s'approcha à nouveau de moi et repris une voix sensuelle, moi je me rappelle de tes petits gémissements de plaisir, de tes courbes si adorables et même de ton corps sur le mien... »
Nos lèvres se touchèrent de façon presque spontanée et je me jetai littéralement dans ses bras.
Je m'allongeai par terre, il se plaça au dessus de moi, me déshabilla rapidement avec agressivité pendant que je faisais de même. Toujours au rythme de cette agressivité et de cette violence presque bestiale, il couvrit mon corps de baisers ainsi que de petites caresses et me pénétra rapidement pendant que je laissai échapper gémissements mes cries de plaisirs. Pendant toute la durée de l'acte je n'ais pas arrêté de voir Arthur, j'avais l'impression de ressentir de nouveau ses caresses, j'avais l'impression que c'était le son de sa voix quand il gémissait, j'avais l'impression que c'était ses lèvres qui se posaient sur les miennes, que c'était ses mains viriles sur mon corps nu.
Notre étreinte avec Ron avait duré presque cinq minutes. Cinq minutes pendant lesquelles je ressentis un mélange de culpabilité et de plaisir m'envahir. Un plaisir de très courte durée et très bref qui avait disparu sans laisser la moindre trace juste après son apparition. Je n'avais même pas ressentis la chaleur humaine que j'espérais ressentir et dont j'avais été privée à cause de la mort d'Arthur.
Ron s'allongea juste à côté de moi et alluma une autre cigarette alors qu'il respirait bruyamment et qu'il essayait de se remettre de cet effort physique. Je fixai silencieusement le toit avec un regard mélancolique et neutre.
« Dégage... »
Ordonnai-je quand il embrassa mon épaule.
« Quoi ? »
«Tu n'as pas entendus ? Dégage ! Tu me dégoûte, je n'ais jamais rien ressentie pour toi et si tu veux tout savoir j'ai pensé à Arthur tout à l'heure. Vas-t-en ! »
Je prononçai ces mots calmement sans même quitter le toit des yeux.
Il me regarda tristement, prit ses affaires, se rhabilla, tira une taffe sur sa Camel sans faire le moindre bruit et s'en alla en fermant doucement la porte de la cave me laissant seule avec ma culpabilité, un énorme dégoût de moi-même et la fumée grisâtre qui se dissipait.
Après avoir fixé le toit je me dirigeai vers la fenêtre de la cave et en bas, devant la maison, je vis Ian demander une cigarette à Ron.
Je m'allongeai de nouveau par terre et j'éclatai en sanglots.
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