Prologue
Le jeune homme courrait, dévalant le flanc rocheux de la montagne. Il était à bout de souffle. Plié en deux, il luttait contre le vent rugissant qui se perdait dans ses cheveux brun-corbeau. Sa peau, tannée par le soleil, était parsemée d'entailles causées par ses chutes.
Il sauta par-dessus un roc, se réceptionna habilement et reprit sa course. Il jeta un coup d'œil derrière lui : ses poursuivants le traquaient toujours. Il accéléra.
Il s'arrêta net en apercevant le précipice qui s'ouvrait devant lui. Il freina, évitant de justesse une chute vertigineuse.
Les hurlements de ses traqueurs se rapprochèrent. Le cœur du jeune homme s'accéléra. Il escalada un rocher à sa gauche, ignorant la douleur que cela causait à ses genoux éraflés. Il s'accrocha au sommet du roc et se hissa en grimaçant. Sa main glissa et rappa contre la roche. Il étouffa un cri de douleur tandis qu'un liquide poisseux giclait de sa coupure. Son pied réussit à trouver une prise et il se hissa jusqu'en haut, en haletant.
Des bruits de pas résonnèrent, amplifié par l'écho. Le jeune homme se releva et recommença à courir. Il devait leur échapper. Ils ne devaient pas l'avoir.
Il courut à grandes foulées, accélérant le plus possible. Les cris se rapprochaient.
Des larmes de désespoir brouillèrent sa vision, il les essuya d'un revers de manche et sauta par-dessus un nouveau rocher.
Le jeune homme releva la tête. Il aperçut la vallée en contrebas. Il sentit son cœur se gonfler d'une once d'espoir : il avait une chance.
Il bondit sur un roc qui surplombait une pente raide. Le jeune homme prit son courage à deux mains et sauta sur le flanc de montagne.
La terre se déroba sous ses pieds. Il tenta de se réceptionner mais des cailloux glissérent sous ses talons et le firent chuter.
Il roula sur la terre battue et sentit des rocs pointus lui transpercer les vêtements. Après avoir dévalé la pente il se releva vaille que vaille et se remit à courir. Il avait mal partout. Chaque parcelle de son corps criait grâce. Mais il ne pouvait pas s'arrêter. Il ne devait pas s'arrêter.
Il continua à courir et atteint enfin la vallée. Des hurlements stridents s'élevèrent de la montagne : ils l'avaient repéré. Le jeune homme accéléra malgré ses poumons en feu.
Une flèche siffla à son oreille. Par réflexe il se baissa, sans s'arrêter de courir. Son cœur battait la chamade. Il avait peur.
Une seconde flèche fendit l'air, le manquant de peu, et alla se planter dans l'herbe.
Le jeune homme releva la tête : il arrivait devant une rivière. Ses yeux émeraude luisirent de frayeur. Il ne savait pas nager. Il était pris au piège.
Il se retourna. Les hommes dévalaient déjà le flanc de la montagne. Les premiers atteignaient déjà la vallée.
Une nouvelle flèche vola vers lui, se plantant à seulement quelques mètres. Il devait bouger. Il devait fuir.
Sauf qu'il n'aurait pas le temps de chercher un pont ou de contourner la rivière. Une boule se forma dans sa gorge. Il était terrifié. Il ne s'en sortirait peut-être pas cette fois-ci. Une larme coula sur sa joue. Il avait espéré s'en sortir. Il avait prié de retrouver sa famille et de pouvoir enfin la revoir. Apparemment, ça n'arriverait pas. Il allait mourir.
Le jeune homme poussa un cri de détresse quand une flèche passa à quelques centimètres de sa tête. Il jeta un regard à l'eau. Il n'avait pas le choix.
Une flèche se planta dans sa jambe. Le jeune homme hurla. Il se jeta dans la rivière, d'un air désespéré.
Le courant le happa et il se retrouva sous l'eau. Il s'agita, paniqué et sa tête ressortit à la surface quelques instants. Le jeune homme cracha de l'eau et ouvrit la bouche pour respirer, mais il sombra.
Il était balloté dans tous les sens, incapable de se redresser.
Une douleur aigue le transperça de part en part. Une flèche venait de se planter dans son épaule lui arrachant un cri de douleur, transformé en un flot de bulles qui lui brouillèrent la vue. L'eau se teinta de rouge.
Le jeune homme se démenait pour essayer d'atteindre la surface, sentant son épaule se déchirer de douleur. Il tendit la main hors de l'eau, essayant d'atteindre une prise, n'importe laquelle, mais il ne trouva rien.
Ses poumons menaçaient d'exploser, à court d'air. Ses bras et sa jambe valides s'agitaient dans tous les sens, mais il continua à couler.
Il suffoqua, tordu par la douleur et le manque d'oxygène. Sa vision se brouilla. Il n'avait plus de force. Il perdait beaucoup de sang. Sa gorge le brûlait.
Ses paupières se fermèrent toute seule et il perdit conscience.
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