Chapitre 4 : Dangereux Départ


Ça faisait maintenant trois jours qu'Eïron était arrivé chez Astriel. Le jeune homme avait beau essayé de questionner d'avantage le blessé, celui-ci avait décidé de ne rien dire. Astriel ne comprenait pas ce changement soudain. La dernière fois qu'il lui avait parlé, le jeune homme était ravi de pouvoir se confier un peu, même malgré sa fatigue. Pourtant, dès le lendemain, le brun évitait le sujet ou préférait ne pas en parler.

Astriel était confus. Il ne saisissait pas vraiment ce changement, mais le manque de réponse lui pesait. Il ne savait pas vraiment pourquoi ça lui importait tant, mais il sentait au plus profond de lui que c'était primordial et que ce que cachait Eïron était bien plus qu'une mésaventure personnelle.

Une question était plus pesante que les autres. Pourquoi Erna voulait capturer le blessé ? Ça n'avait pas de sens !


Dégouté de ne pas avoir plus de réponses, Astriel avait cessé de questionné Eïron, comme sa mère lui avait conseillé. C'était d'ailleurs étrange que Cyrelle ne soit pas plus intriguée, mais Astriel supposait que cela lui importait peu, du moment que le jeune homme allait mieux. Le blond enviait son calme.

Il ne savait pas si son besoin de réponse était liée à sa curiosité naturelle ou par intrigue, mais lui ne pouvait pas arrêter de se torturer l'esprit en quête de réponses. Cyrelle l'avait remarqué et essayait de l'occuper.

Il avait fait part de ses questionnements à Arlyn, qui n'avait pas plus de réponse à apporter. Si Astriel ne connaissait rien du monde, Arlyn était encore pire. Ses parents n'en savait rien et elle n'avait pas reçu les quelques informations qu'Astriel en avait.

Alors ils faisaient des suppositions, tous les deux. Elles ne tenaient jamais la route alors ils cherchaient toujours, ne trouvant rien qui tenait debout. Lassée, Arlyn finit par abandonner, décrétant que de toute manière Eïron était vivant et que c'était tout ce qui importait, et que s'il ne voulait pas leur dire, c'était sa décision et qu'il valait mieux laisser tomber.

Alors Astriel avait abandonné à son tour. À chaque fois qu'il voyait Eïron, la curiosité le picotait, mais il ne disait rien, il se contentait de s'occuper du jeune homme et de s'assurer qu'il allait bien. Eïron avait l'air un peu gêné qu'on lui donne tant d'attention, mais ça avait l'air de lui faire du bien. Il se rétablissait vite et sortait de temps en temps du lit pour se dégourdir les jambes. Il ne sortait pas de la maison, très prudent, mais il était ravi d'aider Cyrelle et son fils pour le ménage ou la cuisine.

Il était à vrai dire, pas si mauvais ; ce qui surprenait Astriel. C'était pourtant un vagabond sans maison fixe, alors le blond ne s'attendait pas à ce qu'il soit aussi à l'aise. Encore un mystère supplémentaire...

Eïron était quelqu'un de plutôt joyeux et souriant, malgré le fait qu'il est failli mourir il y a peu. C'était assez étonnant à voir, mais ça avait le don d'apaiser tout le monde. Cyrelle et lui s'entendait à merveille, et Astriel en était ravi.


Pourtant, au bout du cinquième matin, quelque chose se produisit. Astriel dormait dans le salon, puisqu'il avait prêté son lit au blessé. Mais, à l'aube, lorsque le blond se réveilla et entra dans sa chambre, il la trouva vide. Il paniqua légèrement et chercha sa mère, alarmé. Il fut surpris de la trouver parfaitement calme, en train de lire dans sa chambre.

- Mère ?! Est-ce que tu sais où est Eïron ? Il n'est plus dans sa chambre. Il ne sort jamais de la maison habituellement !

- Il est partit, mon grand, lui dit-elle d'un ton calme.

- Pardon ?!

- Ses blessures étaient guéries alors il a décidé de partir.

- Quoi ?! Mais pourquoi ?!

- Mais enfin, Astriel, il fallait bien qu'il parte tôt ou tard. Et rappelle-toi ce que je t'ai dit : c'est dangereux de le garder ici.

- Mais pourquoi ? Les hommes d'Erna ne l'ont pas trouvé. Il est en sécurité ici ! S'il part, il va se faire capturer.

- Et s'il était resté, ils auraient finit par le retrouver et ils auraient sûrement détruit le village. Il devait partir, Astriel. Je sais que tu t'inquiètes pour lui, moi aussi, mais nous n'avons pas le choix. C'est ce qu'il voulait lui aussi. Il n'aurait pas supporté de nous mettre en danger, et moi non plus.

- Mais il est en danger !

- Je suis sûre qu'il s'en sortira, mon grand, dit Cyrelle d'un air rassurant.

Pourtant, Astriel sentait qu'elle n'était pas sûre de ce qu'elle disait. Son inquiétude augmenta soudainement.

- Mère...que va lui faire Erna si elle l'attrape... ?

- Je ne sais pas, mon grand..., avoua Cyrelle d'une voix tremblante.

Astriel comprit soudain qu'elle mentait. La conversation qu'ils avaient eut dans la cuisine quelques jour plus tôt lui revint.

- Qu'est-ce que tu me caches ? murmura-t-il

- Rien, mon grand, rien du tout.

Pourtant son ton sonnait faux. Astriel était perdu. Sa mère avait toujours été un symbole d'honnêteté. Quelque chose de grave se passait.

- Dit le moi.

- Je ne peux pas, Astriel. Eïron va s'en sortir, j'en suis certaine, alors cesse de t'inquiéter et...va jouer dehors.

Astriel accusa le coup. « Va jouer dehors », « Va finir ton repas », à chaque fois qu'il touchait au but, sa mère lui demandait de faire autre chose. Ça faisait plusieurs fois qu'elle le faisait, notamment lorsqu'Eïron était sur le point de lui révéler pourquoi Erna lui en voulait. Cyrelle voulait visiblement qu'il ignore la vérité.

- C'est pour ça qu'Eïron a refusé de m'en dire plus..., souffla Astriel. Tu lui as demandé !

Cyrelle se mordit la lèvre.

- Je préfère que tu ne saches pas ce qu'Erna lui veut, mon grand, tu n'as pas à être mêlé à ça...

- Mère, j'ai 17 ans ! J'ai le droit de savoir ce qui se passe en dehors du village si je peux le découvrir !

- Non, Astriel. Je ne veux pas. Tu es en sécurité ici, tu n'as pas à te soucier de ce qu'il se passe avec la Reine.

Astriel ouvrit la bouche, choqué.

- Mais qu'est-ce que tu me caches ?! dit-il d'un ton anxieux. Tu savais ce qu'Erna veut ?

- Oui, Astriel, mais...écoute...pour ton bien...

- Quoi ? Je dois ignorer la vérité ?

Astriel se mettait très rarement en colère envers sa mère, mais là, ça le dépassait. Il était à la fois perdu, inquiet, tendu et nerveux. Tout ça mélangé à de l'incompréhension et la colère d'apprendre que sa mère mijotait quelque chose derrière son dos durant tout ce temps.

- Astriel...fait-moi confiance. Oublie cette histoire. Oublie Eïron, d'accord ?

Le blond regarda sa mère, ne savant plus que penser. Une force intérieure lui hurlait qu'il avait le droit de savoir, tandis que son respect pour sa mère avait envie de l'écouter. Il secoua la tête, déboussolé.

Puis, soudain, il sortit de la chambre et saisit son arc et ses flèches et courut hors de la maison. S'il y avait une chose dont il pouvait être certain, c'est qu'Eïron était probablement en danger. Peu importe ce que disait sa mère. Si elle voulait l'en empêcher, elle n'avait qu'à lui expliquer. Pour l'instant, sa décision était prise : Eïron ne méritait pas de mourir. Il allait le retrouver et le mettre à l'abri. Il le connaissait le coin par cœur, ça serait facile de lui trouver un coin sûr. Et si les hommes l'avaient déjà retrouvé, alors il se servirait de son arc. Il était bon viseur, il s'en sortirait. Et de toute manière, à l'instant, il ne se souciait pas vraiment de ce qui allait lui arriver. Il avait besoin de réponse. Et qu'Eïron le veuille ou non, il lui ferait dire ce que lui et sa mère lui cachait.


Il traversa le village aussi rapide que l'éclair. Il eut à peine le temps d'entendre Arlyn lui crier de sa fenêtre quelque chose qui ressemblait à « Astriel ?! Où tu vas ?! », mais il ne s'en préoccupait pas. Il courrait droit devant lui, serrant son arc un peu plus fort dans son poing, déterminé à comprendre enfin ce qu'il se passait.

Il dépassa la dernière maison du village et stoppa net au bout de quelques foulées. Il se mit à observer, cherchant des traces qui pourraient indiquer vers où Eïron serait partit. Astriel réfléchit un instant, si le jeune homme venait d'un lieu plus au Nord, c'est agresseurs y étaient sûrement. Il était donc partit vers le Sud. Le problème était que le village d'Astriel se trouvait non loin de la frontière, et que passé celle-ci, s'étendait « Les Terres Mortes », les terres désertiques qui remontaient vers l'Est. Il craignait qu'Eïron n'y soit allé. Il n'avait bien sûr jamais vu les monstres qui y régnaient de ses propres yeux, mais il ne pouvait s'empêcher d'y croire tout de même. Astriel espérait qu'Eïron en avait entendu parler et qu'il n'y serait pas aventurer.

Le blond recommença à chercher des traces, se décidant pour commencer vers le Nord-Est. C'était assez loin des poursuivants d'Eïron et à peu près sûr pour le peu qu'il en savait.

Alors, il commença à marcher vers le Nord-Est, et s'enfonça dans la lande. Au bout d'une longue demi-heure d'inquiétude, il finit par trouver une légère empreinte. Il ne savait si c'était Eïron, mais il décida de suivre la piste.


Il marcha pendant une heure, se sentant plus déterminé à chaque pas. Il allait retrouver Eïron, il se le promettait. Il ignorait depuis combien de temps le brun était partit, mais il supposa qu'il avait dû quitter la maison tôt le matin. Si c'était le cas, il ne devait pas avoir beaucoup d'avance.

Astriel courrait en remontant la piste. Sa foulée était légère et son souffle régulier. Il avait beau avoir couru devant maintenant plus d'une heure et demie, il ne ressentait aucune fatigue. Astriel passa une main sur son oreille en pointe, comme il le faisait souvent lorsqu'il se rappelait sa différence. Il doutait que les autres pouvaient courir aussi longtemps. Le blond oublia vite cette pensée en apercevant une nouvelle empreinte. Elle était à peine visible, mais rien ne semblait échapper à ses yeux vifs.

L'empreinte était fraiche, ça devait faire à peine un quart d'heure qu'Eïron était passé là. Astriel accéléra le pas.


Tout à coup, au bout de quelques minutes, Astriel entendit au loin des éclats de voix. Il aperçut un village. Il courut jusque là-bas et s'approcha de deux d'hommes.

Ils étaient visiblement en train de se disputer violemment.

- J'te dis que c'est un bandit ! Faut l'rattraper et l'étriper avant qu'il ne nous attaque durant la nuit !

- Arrête, Byfüg, ce n'étais qu'un gosse ! Il avait à peine 18 ans.


- Justement, l'est bien assez grand pour se servir d'une arme ! C'est un voyou, j'te dis !

Astriel fronça les sourcils et leur demanda :

- De qui parlez-vous ?

- T'es qui toi ? demanda le premier. J'te connais pas ! T'es un étranger ! J'aime pas les étrangers ! T'es sûrement un bandit, toi aussi !

- Du calme, Byfüg, lui dit son compère. Lui aussi c'est qu'un gosse ! Comment tu t'appelles, petit ?

- Astriel. Je cherche quelqu'un. Un jeune homme brun, aux yeux verts. Il a la peau un peu bronzé et...

- Oh que j'l'ai vu ! s'écria le premier. Il est passé d'vant l'village ! J'suis sûr qu'c'est un bandit. J'm'tue à le répéter à cet imbécile mais il m'écoute pas !

Astriel se sentit apaisé. Eïron avait été vu par ici.

- C'est lui que je cherche ! s'exclama-t-il. Ce n'est pas un brigand, ne vous en fait pas. Je vous promets qu'il ne vous fera rien. Il ne viendra même probablement jamais ici.

- L'a intérêt ! dit le premier. Même si not' village l'est p'tit, l'est hors de question qu'on s'laisse faire ! Si j'le revoit, j'l'accueille à coup de fourche, moi !

- Byfüg, arrête de dire n'importe quoi, le coupa l'autre. Le petit vient de nous dire qu'il n'était pas dangereux.

- Mouais. N'empêche que j'le surveille.

- Merci de m'avoir renseigné, dit Astriel. Au revoir.

- Attends, p'tit ! dit le premier, suspicieux. Pourquoi tu l'cherche c'te mariole ?

- C'est mon frère, improvisa Astriel. Il est partit de la maison, il était en colère, alors je suis partit le chercher.

- Ton frère ? sourcilla l'homme. L'te ressemble pas du tout.

- Oui, c'est vrai, acquiesça l'homme. Tu as les cheveux blonds, et tu es blanc comme neige.

- Il...tient de notre père, dit Astriel très vite. Moi de ma mère.

- Ah, c'est pour ça ! dit le second homme. Ma sœur est pareille, elle ne me ressemble pas beaucoup. Mais on a le même nez.

- Heu oui, nous aussi.

- Quel hasard ! Bon, tu devrais te dépêcher, ton frère est passé y a pas longtemps, tu devrais bientôt le rattraper.

- D'accord, merci beaucoup.

Astriel tourna les talons, soulagé de partir d'ici. Il avait peur que le premier homme ne change d'avis et sorte sa fourche.

Un instant il se mit à rêver que son mensonge soit vrai. Il aurait gagner un frère et un père. Il aurait une vraie famille.

Bien sûr, il était bien avec sa mère, et l'absence totale de son père ne l'avait pour ainsi dire pas tant gêné. Il y était habitué et sa mère l'aimait pour deux. Mais à l'idée de rencontrer son père un jour, et, qui sait, découvrir qu'Eïron était son frère aurait été merveilleux. Arlyn avait toujours remplacée sa sœur et il l'aimait comme tel, donc ça lui allait, mais après tout, si on lui offrait un vrai frère il ne dirait pas non.

Il sourit, amusé par cette pensée et continua à chercher. Frère ou non, Eïron n'était pas loin et il devait l'aider.


Puis un point à l'horizon attira son attention.

Non, plusieurs points en fait. Un homme seul et une dizaine d'autres à cheval qui s'approchait de lui.

Le sang d'Astriel se glaça. Il craignit soudain le pire et s'élança vers les silhouettes.

Lorsqu'il fut assez proche il distingua des épées dans les mains des cavaliers. L'homme était en train de fuir mais les chevaux se rapprochaient vite. Astriel accéléra.

Le cavalier en tête faucha l'homme qui tomba à terre. Astriel serra les dents en apercevant la couleur de cheveux de l'homme. Noirs.

Le blond saisit son arc et sortit une flèche de son carquois. Lorsqu'il arriva à quelques mètres des cavaliers, l'un le repéra.

Il brandit sa flèche et le tint en joue. L'homme se figea, les mains en l'air. Astriel se rapprocha vite d'eux sans baisser son arc. Il jeta un rapide coup d'œil à l'homme à terre. Ses craintes se confirmèrent. C'était Eïron.

Le cavalier qui l'avait mis à terre brandit son épée, prêt à transpercer le brun. Astriel pointa son arc vers lui et tira une flèche.

Le projectile se planta dans la jambe de l'homme, comme Astriel l'avait prévu. L'homme hurla de douleur et tomba de cheval.

Eïron tourna la tête vers Astriel et exorbita les yeux en le voyant. Le blond le rejoignit en quelques foulées pendant que les cavaliers sortirent leurs épées. Eïron attrapa discrètement l'épée de l'homme tombé à terre.

- Laissez-le ! leur hurla Astriel.

- Ecarte-toi ! répondit un homme d'un ton menaçant. Nous agissons sous l'ordre de la Reine !

Astriel le fusilla du regard et le visa de son arc.

- Partez ! dit-il.

Soudain, le regard de l'homme tomba sur l'oreille du blond.

-Tuez cet Elfe ! hurla le cavalier.

Les cavaliers fondirent vers lui et Astriel tira sa flèche. Celle-ci se planta dans l'épaule du cavalier.

Astriel essayait de les épargner. Il n'avait pas spécialement envie de tuer quelqu'un, mais il ne voulait pas les laisser approcher Eïron. Le cavalier tomba à leurs pieds et le brun se saisit de son épée.

Face à des hommes à cheval, le combat avait l'air dur mais Astriel était déterminé. Il sortit deux flèches et tira simultanément sur deux cavaliers pour les désarçonner.

- Vise les têtes, Astriel ! lui hurle Eïron en parant le coup d'un cavalier

- Quoi ?! Mais...ça les tuerait !

- On n'a pas le choix. Ces gens-là sont déterminés à me tuer, Astriel. Ils se battront jusqu'au bout. Si tu veux qu'on survive, on ne va pas avoir le choix cette fois !

Astriel déglutit et visa un cavalier à la tête. Celui-ci dégringola du cheval et tombe raide mort sur le sol. Le blond le regarda un instant, pétrifié Il avait tué.

- ASTRIEL ! À TA DROITE ! hurla Eïron

Le blond se retourna au dernier moment et vis un des cavaliers qu'il avait désarçonné brandir son épée. Instinctivement il se baissa et le faucha avec sa jambe. L'homme s'écroula et Astriel lui tira rapidement une flèche. Il vit Eïron le fixer un instant, bouche-bé, puis parer le coup d'un homme et attraper son bras pour le faire tomber. Astriel reporta son attention vers le combat. Trois hommes lui fonçaient dessus. C'était apparemment les derniers restants. Astriel tira deux flèches et atteint deux d'entre eux et esquiva facilement le coup du dernier pour lui planter une flèche dans la gorge.

Le blond grimaça en voyant le sang gicler de la bouche de l'homme. Celui-ci tomba la tête la première et lorsqu'il heurta le sol, la flèche s'enfonça profondément dans sa jugulaire. Astriel eut la nausée et recula de quelques pas.

Eïron le rejoint. Il avait une vilaine coupure au bras. Astriel était assez pâle.

- Astriel ! Ça va ?

- Je...Oui, c'est juste...

Il désigna les corps d'un mouvement vague.

- ...je ne suis pas habitué à ça.

- On ne s'y fait jamais, murmura Eïron. Croit-moi. Mais on apprend que c'est nécessaire. Je fais toujours de mon mieux pour éliminer le moins de monde possible et miser sur la fuite, mais là, à dix contre nous, à cheval...on avait aucune chance, Astriel. Pourtant...Tu t'en es incroyablement bien sortit, c'est impressionnant ! Tu avait déjà combattu avant ?

- Non. Enfin pas comme ça ! Je me suis bagarré avec Arlyn pour jouer, c'est tout.

Eïron le dévisagea.

- Ce n'est pas ce que tu crois ! se défendit Astriel. Je ne lui fais jamais mal ! C'est elle qui insiste pour jouer ! On fait ça depuis qu'on est petit, c'est juste pour s'amuser !

Eïron secoua la tête.

- Non, j'avais bien compris, ne t'en fait pas ! C'est juste...surprenant. Tu te battais comme un expert. Vraiment. Tu avais des réflexes parfaits, une précision incroyable, une agilité stupéfiante...Je n'avais jamais vu ça avant.

- Ah bon ?

- Non. Tu te bas tellement bien qu'on dirait que tu es né sur un champ de bataille.

- Je suis bon en chasse, dis précipitamment Astriel. Peut-être que ça joue ?

- Sur la précision et les réflexes oui, mais sur cette agilité...c'est vraiment sensationnel ! dit Eïron, les yeux admiratifs

Astriel sourit, touché par le compliment. Il savait bien qu'il était plus agile que les autres, mais il ne pensait pas à ce point. Il contempla son arc un instant. Lorsqu'il c'était battu avec, il avait eu l'impression de ne faire qu'un avec et de le maitriser parfaitement. Il avait parfois cette impression à la chasse, mais pas aussi intense.

Eïron s'approcha de lui. Il avait glissé son épée à sa ceinture et en avait pris une autre à la main.  Il avait sûrement du perdre ses armes dans la rivière, ou bien avant, lorsqu'il c'était fait capturé.

Astriel scrutta le champ de bataille. Ses yeux se posèrent alors sur l'un des cavaliers. Il reconnut alors celui à qui il avait demandé de partir. Les mots qu'il avait prononcés lui revinrent alors. Astriel se tourna vers le brun.

- Eïron, demanda-t-il. Pourquoi est-ce qu'un des soldats m'a appelé « l'Elfe » ?


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