Chapitre 13 : Les Portes de Patet
(média : Patet ne ressemble pas exactement à ça, c'est une ville plus riche -sans neige- avec des maisons en bois sculpté assez vives et brillante. Mais je m'étais inspiré du Village de Lakeville dans le Hobbit pour Patet. Donc j'ai pris une image de lakeville pour illustrer)
Le soleil avait atteint son paroxysme dans le ciel lorsqu'Astriel et Eïron aperçurent enfin la ville de Patet. Plus leurs chevaux s'en rapprochaient plus Astriel admirait la petite citée. Les toits pointus en bois noir peint semblaient découper le ciel et ils brillaient sous la lumière de midi. Les murs boisés des quelques hautes maisons à étages étaient sculptées et vernis, donnant à la ville une irrégularité agréable à l'œil.
Astriel talonna son cheval pour le faire accélérer, impatient de visiter la ville. Eïron dut accélérer à son tour pour pouvoir le suivre et lui jeta un regard amusé, ravi de constater sa curiosité.
Lorsqu'ils approchèrent de la ville, Astriel fut éblouit par les détails qu'il pouvait voir devant ses yeux. Des tas de maisons de tailles et de formes différentes se dressaient devant lui dont les teintes et les couleurs changeaient selon le bois utilisé. Le Demi-Elfe arrêta son cheval pour pouvoir admirer la vue et Eïron le dépassa pour se diriger vers une route en terre battue. Astriel s'arracha à sa contemplation et le suivit. Le fugitif emprunta la route brune qui menait jusqu'à une grande arche en bois sombre qui marquait l'entrée de la ville. Dessus était sculptée : « Aux Cœurs Malhonnêtes, les Portes seront Scellées ». Telle était la devise de Patet.
Eïron s'arrêta et descendit de son cheval pour sortir un vieux tissu bleuâtre de la sacocje accrochée à sa selle. Il la tendit à Astriel en lui indiquant que c'était une cape et qu'il devait la porter pour entrer dans la ville. Astriel revêtit le manteau et rabattit la capuche sur sa tête. Eïron approuva de la tête et le Demi-Elfe compris que le but du vêtement était précisément de cacher son visage, et en particulier ses oreilles ; où tous les gens qu'il croiserait les remarqueront.
Eïron lui fit signe de le suivre et de se ranger sur le côté, près de l'entrée de la ville. Une hutte en bois noire siégeait fièrement à droite de l'arche. Eïron s'en approcha en tenant son cheval par le harnais, suivit par Astriel qui descendit à son tour.
Dans la hutte quelques gardes jouaient aux cartes. Astriel eut un mouvement de recul, inquiet qu'il ne s'agisse de mercenaires d'Erna. Eïron lui posa une main sur l'épaule pour le rassurer et lui chuchota :
- Ce sont des guerriers du coin, ils sont là pour protéger la ville des brigands ou d'autres personnes malintentionnées. On ne devrait pas avoir de problème. Ils ne savent pas qui nous sommes.
Il lui fit signe de rester silencieux et à l'écart et s'approcha d'eux. L'un des hommes se leva et l'aborda :
- Bonjour Messieurs. Vous désirez pénétrer dans Patet ?
- Oui, affirma Eïron.
L'homme sortit un parchemin et une plume et continua son interrogatoire :
- Vos noms ?
- Je suis Noreï. Voici Artleis mon compagnon de route.
L'homme prit note sans vraiment les regarder, l'air impatient de retrouver sa partie de carte.
- Combien de temps comptez-vous rester ?
- Quelques jours, pas plus.
- Quelle est la nature de votre venue ?
- Se reposer, acheter des provisions et du matériel pour repartir. Patet n'est qu'une étape.
L'homme releva la tête.
- Où désirez-vous aller ? Et d'où venez vous ?
Son ton était un peu plus méfiant mais Eïron lui répondit avec assurance :
- Nous venons d'un village à l'Ouest au alentours de Silva. Nous voulons aller à Frémon.
Le garde soupira et commença à noter. Puis bougonna d'un ton jaloux :
- Tout le monde veut aller à Frémon ces dernières années. C'est pas croyable ! Je comprend pas ce qu'ils ont de si spécial là bas pour attirer tous les voyageurs. M'enfin bref, vous pouvez entrez dans la ville, messieurs, tout est en ordre. Passez un bon séjour.
- Merci monsieur, sourit Eïron, bonne journée.
Astriel sentit la pression redescendre d'un coup. Il se dirigea vers l'arche quand le garde l'interpella :
- Eh, jeune homme un instant.
Astriel se figea, inquiété. Peut-être le garde avait-il répéré ses oreilles pointues ? Peut-être ressemblait-il trop à un Elfe et qu'il allait le dénoncer à Erna ?
- Vos chevaux là, ils vont entrer dans la ville ?
- Oui, monsieur, répondit Eïron avant qu'Astriel n'ai eu le temps d'ouvrir la bouche.
- Ils sont en bonne santé ? Les chevaux contagieux sont interdits dans l'enceinte de la ville, vous savez.
- Oui, parfaitement, monsieur, répondit poliment Eïron. Mon père est fermier et il les a examiné pas plus tard que la semaine dernière. Ce sont deux animaux en pleine forme.
Le garde eut l'air satisfait.
- Mais si vous voulez les ré-examiner à nouveau, monsieur, libre à vous, lui proposa Eïron sachant pertinemment que le garde paresseux n'en avait aucune envie.
- Non, non, c'est bon, vous pouvez y aller.
Le garde retourna dans la hutte et Eïron se retourna vers Astriel pour lui indiquer d'un sourire que tout c'était bien passé. Astriel soutint son regard un instant, assez surpris de ses talents en l'art du mensonge.
Les deux compagnons franchirent sereinement l'arche et y découvrir la cité qui se trouvait derrière. Astriel écarquilla les yeux devant la taille des maisons en bois, si grande qu'il fallait se torde le cou pour en apercevoir la cime. Parfois, entre deux habitations se dressait un pont couvert d'un toit relié par des colonnes aux allures charmantes ; et, le sol étaient couvert d'empreintes de mille sortes. Astriel tourna sur lui-même pour observer chaque détails et remplir ses yeux bleus clairs de ce décor nouveau et extraordinaire.
Il trottina devant les boutiques aux enseignes peintes de milles couleurs où s'affichait tantôt « boulanger », « tisserand », « cordonnier » ou parfois « forgeron » . Des odeurs d'épices embaumaient de partout, mélangées aux odeurs de nourriture qui faisaient gargouiller l'estomac du Demi-Elfe et lui donnait le sourire aux lèvres.
Les fenêtres teintées reflétaient des rayons de lumières colorées sur le sol, accompagnant la musique de la rue. Les pas des passants et les bruits des bêtes de foie se mélangeaient aux bribes de conversations et aux cris des marchands. On entendait des coqs chanter et des chevaux piaffer sans même savoir où ils se trouvaient. De temps en temps quelques enfants courraient à travers la foule à la recherche de leur balle, en riant gaiement.
Eïron suivait son compagnon enthousiaste avec un sourire aux lèvres, profitant lui aussi du paysage et de cette impression de sécurité rare.
- J'adore cette ville, murmura Astriel.
- Moi aussi je l'aime bien, avoua Eïron. Ce n'est pas aussi riche ou beau que la capitale ou que d'autres villes plus grandes, mais ça a son charme.
Astriel l'écoutait à peine, fasciné par tout ce qui l'entourait. Jamais dans ses rêves les plus fous il n'avait pu imaginer qu'une ville puisse être aussi immense !
- Eïron, demanda-t-il gaiement, pourquoi les maisons sont-elles si hautes ?
- Pour loger plus de monde.
- Il y a beaucoup d'habitant ?
- Oui, un bon nombre. Plus que dans ton village en tout cas c'est certain.
Astriel était se sentait comme un enfant devant ses premières neiges. Eïron le ramena gentiment à la réalité en le tirant doucement par la manche pour le guider. Il attacha les chevaux à un petit poteau posté devant une boutique à l'enseigne rouge vif où il était inscrit « Tanneur ». Il fit signe à Astriel de le suivre, ce qu'il fit sans piper mot.
Eïron s'approcha du contoir poussiéreux où une femme d'une quarantaine d'année comptait ses pièces.
- Bonjour, leur dit-elle en les acceuillant. Comment puis-je vous aider ?
- Bonjour, sourit Eïron en posant sur le comptoir un sac qu'il avait détaché de la selle de son cheval. Je voudrais savoir si votre boutique achetait les fourrures et les peaux de qualité aux voyageurs.
- Oh vous savez monsieur, ici à Patet tout le monde commerce avec tout le monde ! Enfin du moment que ce sont des honnêtes gens. Faites moi voir votre pièce.
Eïron déballa le sac et lui présenta la peau du Wumpaka qu'il avait tué et dépecé.
- Combien pour cette belle peau ? C'est du cuir de qualité et je peux vous dire qu'on en trouve pas tous les jours. C'est du vrai Wumpaka sauvage !
La vendeuse le prit dans ses mains, l'air très intéressée.
- C'est le cuir d'un mal dominant ! s'exclama-t-elle
- Oui, un gardien de troupeau. C'est très résistant ! Vous pourriez faire du superbe cuir avec ceci.
- Pour sûr. Je vous en donne une pièce d'or.
Eïron lui sourit mais posa ses mains sur le comptoir.
- Allons, madame, cela vaut plus que ça ! Je sais de source sur qu'il en vaut au moins deux !
La marchande parut hésiter, mais lorsque Eïron fut mine de reprendre la peau, elle répondit :
- D'accord, soit. Je vous en donne une pièce d'or et cinq pièces d'argent.
- Disons 7 pièces d'argent et vous avez un marché conclu.
La marchande hocha la tête en saisissant le cuir :
- C'est équitable, commenta-t-elle.
Elle lui tendit son argent et rangea précieusement la peau dans son arrière boutique en saluant les deux compagnons.
En sortant de la boutique, Eïron serra un instant les pièces dans sa main comme si elles étaient aussi précieuses que sa vie, puis les rangea délicatement dans sa sacoche accrochée à sa ceinture.
- On aura de quoi dormi et acheter des provisions, Astri ! glissa-t-il au Demi-Elfe d'un ton enjoué.
Le Semi-Elfe sourit en entendant son nouveau surnom et détacha son cheval. Eïron et lui marchèrent quelques minutes à travers les rues jusqu'à arriver devant une ruelle peu éclairée où se tenait une vieille auberge dont la peinture était écaillée.
Eïron installa les chevaux dans un petit enclos couvert à côté de la bâtisse, doté de bottes de foin et de paille fraîche. Sur la clôture était inscrit « une pièce d'argent par bête chaque jour ».
Eïron y installa les deux chevaux et entra.
L'auberge était sombre et étroite à l'intérieur. La lumière semblait avoir du mal à filtrer à travers les minuscules fenêtres poussiéreuses qui donnaient vers la rue. Beaucoup de gens s'y seraient sentis exigus et mal à l'aise, mais Astriel était si heureux de voir une auberge pour la première fois qu'il s'en satisfaisait parfaitement.
Son compagnon de roue traversa la petite pièce pour atteindre un comptoir en dur bois noir ou un bien vieil homme, à l'aspect encore plus miteux que la maison, était assis. Ses yeux étaient pâles et vitreux et Astriel comprit qu'il ne voyait plus très bien, aussi, se sentant à dans un environnement sûr et sans danger, il s'approcha.
- Qui êtes-vous ? demanda l'homme d'une voix chevrotante.
- Noreï, répondit le brun. Moi et mon compagnon souhaiterions passer une ou deux nuits ici.
- Une ou deux nuits ? Il faut savoir.
- Disons une pour l'instant.
- D'accord, acquiesça le vieillard en plissant ses yeux pour essayer de les apercevoir. Ça fera une pièce d'argent et trois pièces de bronze chacun.
Eïron fit la grimace et discuta le prix :
- C'est plus cher que pour un cheval !
- Les chevaux n'ont pas de bon lit douillet comme le vôtre, ici.
Astriel arqua un sourcil, peu convaincu du soi-disant confort des lits, à en juger par la misère de l'endroit.
- Ecoutez, Monsieur, argumenta Eïron. C'est une auberge bas-prix ici. Nous n'avons pas beaucoup de moyen.
- Eh bien si c'est trop cher, allez –vous-en ! râla le vieillard. Mais vous ne trouverez pas moins cher dans tout Patet.
Eïron le toisa, contrarié. Pendant leur affrontement de regard, Astriel remarqua un vieux cahier jaunie sur le comptoir. Dessus, il était inscrit le nom de clients et des prix.
- Pourquoi cet homme ne paye-t-il sa chambre que 6 pièces de bronze ? demanda Astriel en confrontant le vieil homme.
Le vieillard parut être décontenancé un instant et balbutia :
- P-parce que...parc'qu'ils sont du coin.
- Et comme nous sommes étrangers nous devons payer plus chers ?
Le vieil homme ouvrit la bouche, puis la referma, ne sachant que dire. Eïron rapprocha son visage du sien et lui dit :
- Tu penses que la ville serait d'accord pour que tu profites des étrangers ainsi ? Que tu te serves de leurs ignorances pou te faire de l'argent ?
Le vieux ne répondit pas et baissa ses yeux vers le sol.
- Ce n'est pas vraiment dans les mœurs de la ville de Patet, continua Eïron. « Aux Cœurs Malhonnêtes, les Portes seront Scellées » Ça te dit quelque chose ?
Le vieil homme parut inquiet et il murmura :
- Parfait, parfait, je suis désolé ! Je vous en prie, n'en parlez pas aux gardes ! Je ne suis qu'un pauvre vieil homme qui ne veut qu'arrondir ses fins de mois...
- Alors faites nous payer le prix normal.
Le vieil homme hocha la tête et inscrivit leurs noms sur son carnet où il écrivit en face la somme des deux prix de six pièces de bronze. Eïron lui tendit une pièce en argent et deux de bronze pour la chambre et deux autres pièces d'argent pour les chevaux.
Les deux jeunes hommes montèrent à l'étage en montant les marches grinçantes dont on avait l'impression qu'elles pouvaient se briser à tout instant. Ils ouvrirent une porte lourde et grinçante grâce à une serrure rouillée et grinçante. La pièce était sobre avec juste deux petits lits à l'aspect durs et une armoire en bois rongée par les mites. La chambre était simplement éclairé par un petite fenêtre qui laissait entré la lumière rougeâtre du soleil déjà couchant.
- Désolé, Astri, on en est réduit à dormir dans une auberge vraiment miteuse mais j'ai peur que ce ne soit la norme dans quand on vit une vie de fugitif...
- Ne t'excuses pas, le coupa gentiment Astriel en s'appuyant contre la fenêtre. J'aime bien être ici.
Son regard se perdit sur les toits aux silhouettes sombres qui se découpaient dans le décor orangé du soleil couchant. Ses rayons baignaient les maisons en bois de lumière si vive qu'on aurait dit qu'elles étaient baignées de flammes.
Astriel retira la capuche qui recouvrait son crâne et lassa la lumière lui réchauffer le visage de ses rayons ambrés qui rendaient sa peau presque dorée.
Ses yeux observèrent un instant l'immense ville qui s'étendait sous sa fenêtre.
- J'aime bien être ici, répéta-t-il avec un léger sourire aux lèvres
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