Chapitre 1

— Nora ! m'appela d'une voix basse Gabriel, accompagné de légers coups, sur le bois de ma porte de chambre.

— J'arrive, Votre Altesse, répondis-je sournoisement, en enfilant mon peignoir brodait de plumes bleus, le plus chaud.

Dans un mouvement vif, je sorti de ma chambre en ajustant la ceinture à ma taille. Mon frère était comme à son habitude, vêtue de son uniforme d'entraînement. Il devait avoir fini ses exercices du soir. Ses joues étaient encore un peu rouges et ses cheveux blonds étaient légèrement humides et ébouriffés.

— Tu aurai pu te laver avant de venir ? ronchonnai-je les bras croisés, en dressant le menton pour paraître plus grande.

— Oui j'aurai pu, mais ça aurait pris plus de temps et tu n'arriveras jamais à te lever demain, si on part plus tard, me sermonna mon frère avec un grand sourire.

Je levai les yeux au ciel pour réponse, avec une demi-grimace, je savais qu'il avait raison. Il devait déjà être au moins vingt-deux heures. Gabriel me fixa de ses grands yeux bleus, qui aurait pu se fondre dans la tapisserie céruléenne derrière lui.

— Alors prête, à prendre l'air ? Mère est partie se coucher, j'ai déjà vérifié, ajouta-t-il avec assurance.

— Et Gérald ? répliquai-je en soutenant son regard.

C'était le commandant de la garde royal et aussi l'épée de ma mère, depuis près de quatre siècles, il la suivait comme son ombre et veillé sur sa sécurité. Il s'occupait aussi de l'entraînement de mon frère et se montrait très exigeant. Un homme très loyal, mais impitoyable à la chevelure longue et blanche. Il avait le don de régénération rapide, ce qui le rendait presque immortel, au même titre que les anges royaux.

— Je te rassure il ne m'a pas vu. Bon et maintenant, on y va ! Où je vais me laver ! s'exclama mon frère avec impatiente, il s'avança d'un pas avec un regard satisfait.

— Merci Votre Altesse, je ferai de mon mieux pour supporter vos effluves de sueur, lui répondis-je un sourire en coin, tout en faisant une révérence.

Il passa devant moi, avec un léger ricanement et m'ébouriffa les cheveux au passage, je le suivis aussitôt dans le long couloir, en chahutant silencieusement avec lui. Nous continuâmes jusqu'à l'escalier de services, réservé pour les allés et venue des femmes de chambres. Comme d'habitude, à cette heure-ci, il était désert. Avec une facilité déconcertante, nous évitâmes les gardes de notre étage, qui étaient postés devant l'escalier centrale. Une fois arrivée en haut de la tour, nous nous dirigeâmes vers le balcon, éclairé seulement par la lune. Gabriel s'arrêta devant la balustrade en cristal, me souleva avec précaution, en passant une main sous mes genoux et l'autre sous mon épaule. Je m'accrochai aussitôt à lui. Au même moment, il fit apparaître ses magnifiques ailes blanches dans un bruissement de plumes.

— Où souhaite tu allais ce soir ? me demanda mon frère.

— A l'académie ! m'exclamai-je avec hâte.

— Encore ?! Tu sais qu'à partir de demain, tu iras tous les jours là-bas ? me répondit-il avec étonnement, les sourcils levés.

Puis il fléchi les genoux, sans attendre ma réponse pour s'envoler. Je ressenti une immense vague de vent déferler sur mon visage, faisant flotter mes cheveux en arrière. Une sensation forte me serra le cœur, comme si ma vie était en danger, je ne savais pas pour qu'elle raison, mais j'adorai cet effet. Tout en admirant, l'imposant palais en contre bas, qui rétrécissait à mesure, de notre fulgurante ascension. La bulle protectrice de ma mère était visible d'une lueur bleu luminescente, qui s'étendait jusqu'à l'horizon. Au bout d'une dizaine de minute, j'aperçue avec toujours le même émerveillement, l'énorme structure en cristal de l'académie. Tel une œuvre d'art, dressait au milieu de somptueux jardins, l'école était entièrement recouverte d'une mosaïque de cristaux iridescent. Nous volions lentement en cercle au-dessus, j'observai attentivement, chaque parcelle de l'édifice. Demain, je franchirai ces portes pour la première fois, cette simple idée me réjouissait.

— Je sens ton pouls vibrait dans mes côtes, tu ne serais pas un peu stressé pour demain ? m'interrogea Gabriel d'un ton soucieux en ralentissant.

— Non, je suis juste impatiente de partager cette année avec toi. Cela fait déjà deux ans que tu es inscrit, on se voit uniquement, les week-ends et pendant les vacances. C'est ta dernière année, je suis vraiment contente de pouvoir la passer avec toi, lui répondis-je en redressant la tête vers son visage.

— Moi aussi je suis ravi de passer cette année avec toi Nora, ton enthousiasme m'impressionnera toujours, dit Gabriel d'une voix chaleureuse, en me pressant légèrement contre lui.

Suspendu dans le ciel, sous la lune qui éclairait l'établissement, aux couleurs dansantes semblable aux aurores boréals. Dans l'air froid, je me blottissais dans ses bras, contemplant le paysage qui s'offrait à nous, juste sous nos pieds. La hauteur de la plus grande tour était impressionnante, mais aussi, c'était l'endroit où chaque ange effectué leur premier envol. Je me voyais déjà, m'élançais du sommet pour rejoindre le ciel et ces étoiles dans un battement d'aile. Cette simple idée, me rendais heureuse, mais je savais pertinemment que je devrai encore patienter jusqu'à la fin de l'année.

— J'ai une surprise pour toi, s'exclama Gabriel avant d'entamer une descente rapide.

Je m'accrochai au mieux à ses larges épaules tout en regardant la trajectoire qu'il prenait, ses ailes se dressaient vers la lune. Tandis que nous plongeâmes vers le sol, à l'arrière de l'école, je sentais les mains de mon frère, me tenir fermement. Un battement de plumes nous redressa, juste avant d'atterrir en douceur, sur l'herbe fraiche des jardins. Des bancs en pierre étaient disposés, sous des grands arbres déshabillés par l'hiver, qui faisait danser leurs fines branches dans le vent. Nous étions toujours seul au milieu de la nuit, comme à d'habitude, il n'y avait personnes autour de l'académie à cette heure-ci. De plus c'était la fin des vacances d'hiver, la rentrée n'avait lieu que demain.

Gabriel me déposa lentement sur le sol, j'ajustai aussitôt mon peignoir avant de me redressai vers mon frère. Ces cheveux clairs, étaient coiffés en arrière à cause de la vitesse, il sortit de sa poche, une petite boîte cobalt en velours. Je me mordis la lèvre nerveusement, il savait que je ne raffolai pas des surprises, de plus je n'avais rien à lui offrir.

— Je sais que tu n'aimes pas les surprises, mais cela va te plaire. J'ai passé toutes les vacances avec mère pour te le préparer, m'expliqua Gabriel avec une lueur de satisfaction dans son regard.

Je fis un sourire forcé et pris la boite avec nonchalance, en l'ouvrant délicatement pour découvrir son contenue. Une lueur bleue luminescente brillait à l'intérieur, comme le pouvoir de Stella. Je tirais du bout des doigts la source de lumière, était en forme de goutte, de la taille d'un pois.

— Mère à fait le plus gros du travail, mais, c'était mon idée, j'ai simplement créé la goutte d'eau, qu'elle a enveloppé dans son pouvoir. Ensuite, j'ai demandé l'aide d'un bijoutier, pour en faire un bracelet. J'espère qu'il te portera chance pour ton année, dit Gabriel avec une certaine fierté en me regardant.

— Il est magnifique, je l'adore merci Gabi, lui répondis-je en continuant de le contempler.

— Je vais t'aider à le mettre si tu veux bien ? me proposa mon frère, en me tendant la main avec douceur.

Je lui déposai le bracelet dans sa paume et lui tendit mon poignet droit. Il l'attacha minutieusement, avant de le faire glisser délicatement, afin de, mettre en valeur la goutte scintillante. Je pris aussitôt mon frère dans les bras pour le remercier. Gabriel me rendit mon étreinte, je regardai par-dessus son épaule au loin derrière les arbres, quand je perçu un mouvement vif dans l'obscurité. Je me raidis, à l'idée qu'un garde, nous aurai suivi pour le rapporter à notre mère. Je n'avais pas son autorisation de sortir du palais, de plus après la nuit tombée, elle serait folle d'inquiétude si elle l'apprenait. Mon frère se recula surpris, par ma posture avant de me demandait d'un air inquiet :

— Qu'est ce qui ne vas pas ?

— J'ai cru voir quelque chose bouger là-bas, répondis-je avec méfiance, en pointant du doigt la zone que je continuai d'observer.

— C'est le terrain d'entrainement de l'école, il n'y a personne, elle n'ouvre que demain ! Ca doit sûrement être un chat, rétorqua Gabriel le plus sereinement possible en regardant l'endroit que je lui montrais.

— Et si c'était Gérald ? lui dis-je avec effroi.

— Si c'était lui crois moi on le saurait déjà, mais, si tu voulais voir le terrain de plus près il fallait me le demander, reprit-il en se penchant vers moi, avec un large sourire.

— Tu n'as qu'à y aller, puisque tu es si sûr de toi, j'aimerai bien voir ta tête demain en train de faire cent pompes si c'est Gérald, lui lançai-je en plissant des yeux.

— Très drôle, je vais aller voir si cela peut te rassurer, en attendant reste là, rétorqua mon frère amusé, en déployant ses ailes.

Ces plumes fendirent l'air en un rien de temps, je restai seule en le regardant s'éloigné vers le terrain d'entraînement. Les bras croisés pour me réchauffaient, je suivis sa trajectoire jusqu'à ce qu'il disparaisse derrière un arbre. Je posai un léger regard vers l'académie, les couleurs des cristaux de la façade arrière, ondulaient sous la lumière de la lune. Un bruissement de feuilles, m'alerta derrière moi et me fit sursauter. Je me retournai brusquement, en pensant que Gabriel se jouer de moi, sûrement tapis derrière un buisson.

— Je t'ai entendu Gabi, sors de ta cachette, m'exclamai-je les mains sur les hanches.

Je jetais un coup d'œil vers le terrain, cherchant une silhouette invisible, mais rien. Seul le bruit du battement de mon cœur, et de ma respiration semblait occupé tout l'espace. J'avançai lentement, piétinant mon ombre vers le premier arbuste le plus près de moi. Quand j'arrivai à hauteur du buisson, je basculai maladroitement en arrière. Un oiseau noir avait surgi des feuilles et disparut en se fondant dans l'obscurité du ciel. Maudit corbeau, l'animal de mauvais augure, c'était bien ma veine, la veille de ma rentrée. Je sursautai de nouveau, lorsque j'entendis deux pieds se posait derrière moi.

— Pourquoi es-tu par terre ? demanda la voix de Gabriel étouffant un rire. 


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