L'odeur des plantes qui sature la véranda, chlorophylle mouillée qui suinte. Le soleil qui réchauffe cette atmosphère humide, la buée sur le verre. Assise sur la balancelle, tes pieds touchent à peine les dalles de couleur ocre. Juste devant, une petite table en fer blanc, dont les pieds sont si fins qu'ils semblent presque prêts à plier sous le poids de la carafe d'eau citronnée qu'ils soutiennent. Ton joli visage hâlé, parmi un foisonnement de tiges et de feuilles, serein. Tu n'entends que très peu de bruits à vrai dire, ni vent, ni musique, ni oiseaux ne remplissent l'atmosphère. Lorsque tu agites tes bras devant toi, tu as presque l'impression de déplacer de l'air tellement l'atmosphère est lourde. Ton regard vagabonde, tes yeux glissent, de feuille en feuille. Puis soudain, tu te projettes doucement au sol et atterris sur tes deux pieds, la chaleur des tomettes se répand rapidement en toi. Tu avances, légère, sur la pointe des pieds vers la porte et cette parenthèse se referme lorsque les derniers grincements de la porte se font entendre dans ton dos.