Le doux bruit de la pluie frappant à la fenêtre, des gouttes ovales s'écrasant et glissant de plus en plus vite sur le simple vitrage qui vibre en douceur.
Enfoncée dans ma couette, je me sens enveloppée, entourée et réchauffée.
Toute cette douceur contraste avec le froid et la violence de l'extérieur. Un léger air de jazz flotte dans l'atmosphère créant un fond sonore qui s'étale et remplit la pièce. La chambre est éclairée par la grisaille extérieure mais conserve malgré son tout un aspect agréable.
Emmitouflée, je fixe ma fenêtre.
Loin de ce tourment de pensées au goût sucré et acidulé comme une vieille sauce soja aigre-douce oubliée dans le fond d'un tiroir, mixture de joies et de déceptions.
Le calme et l'apaisement, œil du cyclone de sentiments contradictoires qui me portent d'habitude. En ce moment dans la pièce, il n'y a que la fenêtre et cette immense couette dans laquelle je m'enfonce chaque fois un peu plus profond, croisant les doigts pour finir par finalement enfin disparaître.
Ce sentiment de ne faire qu'un avec ce qui m'entoure me procure un immense sentiment de sécurité.
Je me sens doucement glisser dans un état de satisfaction et de béatitude. Mes paupières commencent à papilloner et ma respiration se ralentit peu à peu. Un dernier regard pour cette glaciale ouverture sur la réalité et je sombre sans regrets pour un sommeil doux et reposant.