Perles du jour
Aujourd'hui il a plu, beaucoup plu, au point où mes pieds faisaient un bruit de succion dans mes chaussures détrempées, mon pantalon me collait aux jambes. Mon parapluie était juste inutile. C'était le déluge, et bien sûr les visites guidées ont lieu quelque soit le temps. Mais ça vous donne une idée de l'humeur des visiteurs du jour. Même si on est souriante et dynamique, il faut deux fois plus d'énergie pour rendre la visite attrayante, surtout au démarrage d'un tour.
Manque de pot je dois aller chercher les passagers d'un bateau qui est amarré au Jardin des Deux Rives, à un ponton qui se trouve à quinze minutes à pied des autobus.
Pour les personnes ayant le plus de mal à marcher (déambulateurs, chaise roulantes et cannes), des taxis sont réservés par la compagnie pour les déposer au plus près.
Une annonce est faite à bord pour informer les participants concernés de retrouver le concierge devant son bureau, il se charge de les conduire aux taxis. 24 personnes ont clairement entendu le message. Sauf deux.
Je les rencontre par hasard au pied des escaliers menant aux bus (je cherchais une poubelle pour jeter un parapluie brisé que des clients peu scrupuleux de mon groupe ont simplement abandonné sur le trottoir devant nos bus : pour le comportement citoyen du monde, on reviendra). Ils sont donc arrivés au bout du jardin qu'ils ont vaillamment parcouru avec leur canne.
La dame se tourne vers moi et me demande si le bateau est toujours là. Je comprends qu'elle souhaite faire demi tour. Je lui dis qu'elle est presque arrivée et que les bus attendent en haut de l'escalier. Elle me répond qu'elle n'en peut plus. Je lui demande de quel groupe elle fait partie. Elle me répond qu'elle est dans le groupe qui a besoin d'assistance particulière. Je suis alors étonnée de la trouver là et je lui demande pourquoi elle n'a pas pris les taxis prévus.
Sont mari me regarde alors d'un air exaspéré et me crache : "quoi il y avait des taxis ? Personne ne nous a rien dit !" (Il y a juste un briefing la veille au soir et une annonce qui rappelle ce petit détail le jour j) et ce disant il me balance son parapluie dessus !
Le couple est tellement en colère que je ne relève pas ce geste grossier, je me baisse comme si de rien n'était, je ramasse le parapluie et je le tends gentiment au monsieur.
Il le prend sans rien dire, je ne sais pas s'il a eu honte de son geste. Mais certaines personnes pensent vraiment que tout leur est dû.
[Musique zen]
Mais franchement (pour ne pas dire de gros mots) si t'es pas capable de marcher 15 minutes pourquoi tu participes à une visite guidée qui dure en tout 4 heures ? Reste à bord ou mieux, reste chez toi !
Vraiment, j'admire les personnes âgées qui continuent à voyager malgré leur handicap mais s'en prendre à la première personne venue parce qu'elles ont surestimé leurs capacités c'est tout simplement un manque de savoir vivre et c'est inexcusable.
Je leur ai expliqué qu'il y avait toujours des taxis, je leur ai suggéré de prendre leur temps pour monter les marches et de bien veiller à rejoindre les taxis au retour. Je les ai ensuite laissé pester sur la très mauvaise organisation dont ils ont été victimes et je suis partie rejoindre mon groupe. Leur mauvaise fois ne méritait pas que je m'attarde.
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Dans le même ordre d'état d'esprit.
Après le tour panoramique en bus, nous arrivons dans la vieille ville et nous commençons par un arrêt aux toilettes.
Pendant que nous attendons que tout les participants reviennent, une dame vient vers moi et me demande sur un ton accusateur qui ne présage rien de bon : "pourquoi le bateau ne nous a pas laissé descendre au pied du pont où se trouvaient les autobus ce matin ?"
D'abord je ne comprends pas ce qu'elle veut dire, je pense qu'elle me parle du pont piéton qui se trouve à proximité de l'appontement excentré. Je lui explique que les bus ne peuvent pas y circuler.
Elle me maintient qui si, puisque c'est là qu'on les a pris. Alors elle insiste et me dit : "mais oui pourquoi nous a t-il déposé si loin pour nous laisser marcher sous la pluie pendant si longtemps alors qu'il a fini par s'arrêter là ?"
Je comprends alors qu'elle a confondu son bateau et celui de la même compagnie qui était amarré à ce fameux ponton à deux pas des bus.
Je lui explique qu'il s'agit d'un autre bateau, pas du sien.
"Mais ce n'est pas vrai insiste-t-elle agressivement, c'était le même."
Je lui réponds que c'est le même design mais que si elle avait fait attention il ne portait pas le même nom.
Un autre passager a dû intervenir pour lui confirmer que je ne racontais pas de salades.
Comment les gens peuvent-ils penser que les organisateurs ont un esprit assez tordu pour leur jouer un tour aussi sadique ? Les déposer à perpette et les faire marcher sous la pluie exprès, puis aller s'amarrer à quelques mètres des bus ?
Franchement il y en a qui en tiennent une couche.
Je crois avoir épuisé ma dose de patience pour la semaine. Malheureusement la météo n'annonce pas d'amélioration pour les 5 prochains jours...
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